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contact@timbuktu-institute.org
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La chronique hebdomadaire du Timbuktu Institute « Hebdo Africain » en partenariat avec la chaîne Medi1TV s’intéresse cette semaine à la nouvelle guerre énergétique sur fond de crise ukrainienne. Dr. Bakary Sambe, directeur régional de ce think tank africain revient sur les grands enjeux autour de cette problématique d’une actualité brûlante.
Dr. Bakary Sambe, des équipes du Timbuktu Institute sont en train de travailler sur les implications géopolitiques et sécuritaires de ce que vous appelez la diplomatie de l'énergie en Afrique dans le contexte de la crise actuelle qui oppose la Russie aux puissances occidentales. Quels sont justement les enjeux de cette reconfiguration sur fond d'une course aux alternatives énergétiques ?
La diplomatie de l’énergie est en train de revenir en force comme un des moteurs des Relations internationales contemporaines. Cela n’a jamais été aussi net que depuis les crises pétrolières des années 70 et pendant les deux importantes guerres du Golfe. Les récentes révisions de positions de pays européens sur des questions africaines notamment au Maghreb le montre à suffisance. Si on prend le cas de l’Espagne, ce pays sait, pertinemment, qu’avec la crise russe, le hub gazier pour l’Europe va passer du Nord c’est-à-dire de l’Allemagne vers le Sud. C’est ainsi que le Maroc reprend une position encore plus stratégique pour l’Europe. Pareil pour l’Italie qui elle aussi s’inscrit dans la même logique en allant voir du côté de l’Algérie pour se préparer à ce nouveau shift des routes du gaz européen du Nord vers le Su. C’est-à-dire que l’Afrique, dans le contexte de ce conflit en Ukraine revient de plein pays dans le jeu international et la diplomatie de l’énergie.
On sait que les enjeux sont énormes pour notre continent qui doit se préparer à toutes éventualités. Mais nos États sont-ils réellement prêts pour tirer leur épingle de ce nouveau grand jeu?
Le seul bémol maintenant est que les pays du Sud du Sahara ne semble pas assez préparés pour tirer leur épingle de ce nouveau grand jeu comme vous dites. Ceci me semble valable pour le Sénégal qui va entrer sur marché dès 20023 et comme pour les pays africains tels que la Côte d’Ivoire qui a commencé l’exploitation de ses hydrocarbures. Vous savez que sur ce marché éminemment stratégique, le transport du gaz (en format liquéfié) nécessite des gazoducs pour être rentable, les bateaux coutant cher et ne permettant pas de répondre dûment à la demande européenne qui va augmenter. Ce qui serait bien c’est que, dans le cadre d’un partenariat stratégique et au regard de ses excellentes relations avec le Maroc qui devient une des pièces maîtresse de ce nouveau puzzle, le Sénégal s’inscrive dans le projet de gazoduc Nigeria-Maroc si ce n’était encore fait. Il est indéniable que c’est par la synergie des efforts et une véritable coopération Sud-Sud renforcé que l’Afrique pourra s’en sortir et profiter pleinement de son nouveau statut géopolitique mais aussi économique
Vous rappeliez récemment lors du lancement d'un nouveau rapport du Timbuktu Institute que des risques d'instabilité planent sur la région s'il n'y a pas assez d'anticipation dans ce contexte sécuritaire mondial ou l'Afrique pourrait être encore une fois une variable d'ajustement. Que faire pour parer à un tel scénario qui serait dommageable ?
Vous savez, avec la situation dans ce beau pays africain qui cherche sa voie, le Mali et en Centrafrique et peut-être bientôt au Burkina Faso, le contexte de rivalités entre les puissances va forcément avoir son impact sur la région. La crainte est que, en jouant le rôle de variable d’ajustement pour la France et de manière générale pour l’Europe qui chercherait à réduire la pression gazière de la Russie par des alternatives sur le continent, des pays frontaliers du Mali se retrouvent dans la même configuration que le Tchad par rapport à la Centrafrique. Une telle situation serait lourde de risques mais je crois aussi de menaces pour la stabilité de la région. En ce moment-là, non seulement, le Sahel, encore en pleine turbulence, va ressentir les rudes contrecoups déjà économiques de la crise ukrainienne mais va être le terrain de prolongation du long match géostratégique entre la Russie et les pays occidentaux. Une telle situation rajouterait, à coup sûr, de l’instabilité à l’actuelle instabilité déjà préoccupante. Ce qui serait, malheureusement, un nouveau frein pour jouer toutes nos cartes dans ce nouveau grand jeu dont la fin est encore loin d’être sifflée.
Source : Timbuktu Institute
Les élections électorales sont souvent un prétexte, pour la classe politique, de verser dans la violence. Des comportements qui n’honorent pas la démocratie sénégalaise. Pour mettre fin à ces pratiques, Timbuktu institute, en partenariat avec la fondation Konrad Adenauer, a procédé hier, à Mbour, au lancement national de la première session de dialogue sur l’engagement citoyen et la prévention de la violence politique. Après Mbour, ce projet compte aller dans d’autres régions du pays.
Par Alioune Badara CISS (Correspondant) – Les élections politiques sont, depuis un certain temps, considérées comme des moments d’anxiété à cause de la violence qui les émaille. Ainsi, en prélude aux élections législatives du 31 juillet 2022, Timbuktu institute, en partenariat avec la fondation allemande Konrad Adenauer, sensibilise les jeunes issus de différents partis politiques, de la Société civile et de la presse pour diagnostiquer la violence politique et l’engagement citoyen à la veille des élections législatives.
Selon Dr Bakary Samb, Directeur régional de Timbuktu institute, cette anticipation se fait par la mobilisation de divers acteurs. «Nous avons convié surtout les jeunes représentants des partis politiques présents au Sénégal, les leaders religieux, les acteurs de la presse, la Société civile et les Forces de sécurité et de défense, pour que nous voyions comment dans notre pays, nous pourrions faire des élections des moments apaisés», a déclaré Dr Samb.
Il souhaite que le Sénégal arrive à avoir cette maturité d’être une démocratie apaisée, en organisant des élections sans violence et transparentes. Mais pour en arriver à ce résultat, il rappelle les préalables : «Il faut deux types de responsabilités, d’abord celle des autorités publiques, de l’Etat, des partis au pouvoir, qui doivent assurer des élections inclusives et transparentes, démocratiques et crédibles. Mais aussi celle de l’opposition, qui doit jouer son rôle de veille, mais également assumer toute sa responsabilité de composante qui doit contribuer à la démocratie, mais aussi à la consolidation de nos acquis», a énuméré le Directeur régional de Timbuktu institute.
Malgré ces pistes pour sortir de cette spirale de violence notée depuis un certain temps dans l’espace politique, Dr Bakary Samb reconnaît que la nature de la violence politique a changé : «Cette violence continue à être une réalité. Nous avons vu maintenant des modes d’engagement politique et des modes d’engagement citoyen qui ne reflètent pas l’esprit démocratique, dans le sens où, traditionnellement, les partis politiques donnaient une certaine importance à la formation dans les écoles de partis, à la culture de l’esprit citoyen et celle du débat démocratique. Mais aujourd’hui, avec la démocratisation de l’accès à l’outil numérique, on assiste à la manifestation d’un nouveau type de violence, qui peut détruire des familles et des réputations. Cela n’honore pas notre démocratie.»
Il a donc invité tous les acteurs à matérialiser cette démocratie par la participation active de tous dans leur rôle de régulation.
Interpellé sur le pouvoir qui ne respecterait pas les règles du jeu démocratique en voulant instaurer le parrainage malgré l’arrêté de la Cedeao, le spécialiste des questions politiques pense que les ressorts de cette violence politique sont à chercher dans «l’absence de transparence dans le processus électoral, l’absence d’exclusivité par des mesures qui peuvent être des obstacles à la pleine participation, et une participation inclusive de toutes les sensibilités. Il y a également l’attitude sélective que nous avons par rapport aux décisions de la Cedeao, lorsque ces dispositifs arrangent et lorsqu’elles dérangent. La crédibilité d’un système démocratique voudrait qu’on ait la même attitude sur le respect de la loi, sur la transparence, sur les principes démocratiques, y compris tous les instruments nationaux comme régionaux, tel que l’arrêté de la Cedeao».
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La Moyenne-vallée du fleuve Sénégal n’échappe pas aux nouvelles dynamiques socio-religieuses qui traversent les sociétés sahéliennes. Avec la montée en puissance de nouveaux courants religieux en plus de divers signaux faibles, la région semble évoluer au rythme des mêmes tendances qui interrogent. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’étude du Timbuktu Institute en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer intitulée “Crise sahélienne et nouvelles dynamiques socioreligieuses dans la Moyenne-vallée du fleuve Sénégal”. Cette recherche vise à appréhender ces dynamiques d’une part et d’autre part, mesurer les perceptions des populations locales sur l’évolution socioreligieuse marquée par une crise politico-sécuritaire dans cette partie du Sénégal.
Pourtant, berceau des premières confréries - Tijaniyya et Qadiriyya - du pays, la moyenne-vallée est confrontée depuis quelques temps à la percée de nouveaux courants religieux qui ont commencé à gagner du terrain dans d’autres pays sahéliens. Cette étude s’est construite autour de quatre thématiques. D’abord, elle s’est intéressée aux différents canaux par lesquels les populations de la Moyenne-Vallée s’informent. Ensuite, l’analyse des vulnérabilités socioéconomiques ont pris une place de choix dans cette étude, si on sait qu’elles forment avec l’exclusion sociale la sève nourricière de l’extrémisme violent.
En outre, le Sahel est en pleine effervescence depuis la crise libyenne et les conséquences engendrées par l’incursion ou le réveil de la violence, la montée du radicalisme religieux, la circulation d’armes légères, la prolifération de groupes armés non-étatiques et les massacres communautaires entre autres instrumentalisation de la religion à des fins d’activités répréhensives.
Les dynamiques socioreligieuses dans un contexte régional en mutation ne pouvaient pas être ignorées dans ce travail de terrain. Enfin, le dernier volet de cette étude porte sur les défis sécuritaires en zone frontalière en l'occurrence à Matam et à Tambacounda. La crainte de la contagion djihadiste a conduit à la riposte des autorités étatiques et les efforts focalisés sur la zone de Kédougou.
Les résultats de cette étude seront présentés le mardi 12 avril 2022 à la Maison de la presse sise sur la Corniche Ouest de Dakar. L’objectif de cette cérémonie, outre la présentation des grandes tendances de l’étude, est de recueillir des points de vue de personnalités avisées sur la question afin d’exposer au public une analyse holistique de la question des dynamiques socio-religieuses.
Par Babacar Diop, Stagiaire de recherche- Timbuktu Institute
Par Yague Samb, Directrice Bureau de Dakar- Timbuktu Institute
La question lancinante du terrorisme, notamment son traitement médiatique, fait parfois reléguer au second plan les autres formes de crises qui sévissent en Afrique. C’est le cas du phénomène transnational des conflits entre pasteurs (nomades) et agriculteurs relativement sédentaires. Du Centre du Mali, au Sahel burkinabé jusqu’au Bassin du Lac Tchad, les tensions se multiplient entre ces groupes socioprofessionnels avec leur lot de conséquences économiques, sociales, sans compter leur impact sur la spirale de violence qui affecte la région.
Le constat est que la majorité des conflits opposant ces groupes, en dehors de l’instrumentalisation par certains groupes armés, renferme une dimension agro-sylvo-pastorale et concerne très souvent le foncier. Autrement dit, c’est généralement autour du contrôle des ressources que naissent ces types de tensions dont les acteurs du monde extérieur ne saisissent pas nécessairement tous les contours. Ce qui soulève un élément important dans la compréhension de cette situation à savoir la gouvernance des ressources.
Du fait que les communautés en conflit appartiennent, à des religions différentes mais aussi à des groupes ethniques toutes aussi différentes, des amalgames et stigmatisations peuvent surgir et compromettre la paix sociale. Les massacres que certaines communautés subissent, témoignent de la complexité de la situation et appellent à une réflexion poussée et pluridisciplinaire.
Dans ce contexte et suite à une étude menée au Burkina Faso sur « Pastoralisme et conflits fonciers au Burkina Faso » par la GIZ, le Timbuktu Institute, en partenariat avec cette dernière, organise le mardi 12 avril 2022 à partir de 15h30 une réunion virtuelle sur le pastoralisme et les conflits fonciers entre agriculteurs et éleveurs au Burkina Faso.
Cette rencontre à visée régionale invite autour de la question des experts du Burkina Faso, du Mali et du Tchad afin de diversifier les angles de traitement et voir les possibilités de dégager des ponts et des espaces de convergence au-delà des frontières et des cloisons disciplinaires.
Le webinaire sera l’occasion de présenter les résultats de l’étude, de débattre de la diversité des conflits fonciers, des modes et pistes de prévention et de gestion des conflits mais aussi d’identifier les canaux et outils de communication novateurs de résolution desdits conflits.
In fine, cette rencontre se veut un cadre de dialogue et de partage d’expériences et de bonnes pratiques où émergeront des pistes de solutions afin que pasteurs et éleveurs vivent en parfaite symbiose et respectueux de la propriété de l’autre.
Par Yague Samb, Directrice du bureau de Dakar et coordinatrice des programmes régionaux du Timbuktu Institute