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Source : Sahel weather September 2024
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More than a year after the military putsch that overthrew him, President Mohamed Bazoum and his wife are still being held in the Presidential Guard camp, where the former Commander was the main leader of the coup d'état of July 23, 2023. This detention has since been denounced by African leaders, the international community and human rights defenders. Recently, illustrious personalities including Nobel Prize winners such as Nigerian writer Wole Soyinka and Congolese doctor Denis Mukwege have called for the release of the President of Niger, whose immunity has been lifted by a “Court of State” that has replaced the Council of State and the Court of Cassation.
One of the consequences of the military putsch was the withdrawal of American troops from Niger. This event marks a new page in U.S.-Niger cooperation, without breaking it. With this in mind , a delegation from the US Congress met Niger's Minister of State, Minister of the Interior and Public Security, on September 6, to discuss new bases and directions for bilateral cooperation, which should be further extended to other areas such as economic and social development, while respecting Niger's sovereignty.
Terrorist groups continue to decimate the population with targeted attacks on defense and security forces. A further 12 soldiers were killed and some 30 wounded in three attacks on the 15th, 16th and 17th in the east, west and north of the country. More than a hundred assailants were neutralized in the retaliation, and among the targets of the criminal groups were the military camp and gendarmerie post in the Chirfa locality, in Agadez towards the Libyan border. Nevertheless, on September 16, four terrorists were arrested in Tillabéry, in the tri-border area in the southwest of the country, as part of a reconnaissance mission carried out by the defense and security forces. They were handed over to the anti-terrorist unit for further investigation and legal proceedings. In addition, as part of Operation Lankal kaney, a mission specifically dedicated to securing agricultural activities, the deployment of defense and security forces in TiIlabéri resulted in the recovery of 220 head of cattle and the neutralization of some 60 terrorists and a spy.
As a reminder, Niger, like several other Sahelian countries, faces recurrent attacks from terrorist groups. Despite the creation of the Confederation of Sahel States, the security threat still hangs over the country. To combat terrorism more effectively, the government set up a national file at the end of August, under which individuals and entities will have their financial assets frozen, and will be forbidden to leave or travel within the country. These measures testify to Niger's commitment to use all possible means to guarantee peace and stability in the face of multifaceted security threats.
The other news item that has shaken Niger in recent weeks is the mysterious disappearance of Ivorian journalist Serge Marthurien Adou on August 31, and the recent news of his arrest by the Niger police. A sports correspondent for the BBC and journalist with Canal 3, Adou had received a summons from the judicial police, to which he responded, before not being heard from again for weeks. Reactions continued to mount, culminating in the revelation by Burkina Faso's Minister of Security, Mouhamadou SANA, that the journalist was involved in a project to destabilize the Sahel region.
The Union des Journalistes de la Presse Libre Africaine and the Union Nationale des Journalistes de Côte d'Ivoire had expressed their concern at this unprecedented event, but the Cadre d'Action des Professionnels du Médias au Niger, in its latest communiqué, deemed it necessary to show no support for their colleague until he has been cleared. For its part, the Ivorian government has announced that it has taken the matter into its own hands.
The Ivorian and Nigerian authorities, who have been officially seized, are closely monitoring this case, which continues to dominate the headlines, and risks testing diplomatic relations between Côte d'Ivoire and the Alliance of Sahel States, Niger and Burkina Faso in particular, but also between Niger and Burkina Faso.
Other rather tense diplomatic relations concern Nigeria, with which Niger had become somewhat estranged since the July 2023 coup d'état that brought General Tiani to power. However, the security situation in the region and the various challenges that the two countries have in common call for a strategic and privileged partnership. The high-level meeting held at the end of August between the Nigerian Chief of Staff, General Christopher Musa, and his counterpart from Niger, General Moussa Salaou Barmou, is part of this effort tonormalize relations between Niamey and Abuja. The two countries stressed “ the need to maintain and expand existing cooperation, including joint military operations, intelligence sharing and tactical coordination ”. The resumption of this close cooperation is all the more relevant given that, together with Chad and Cameroon, they form the Joint Multinational Force (JMF), a body dedicated to combating financial crime and terrorism.
Source : Météo Sahel Septembre 2024
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Plus d’un an après le putsch militaire qui l’a renversé, le Président Mohamed Bazoum et son épouse sont toujours détenus dans le camp de la garde présidentielle dont l’ancien Commandant est le principal leader du coup d’État du 23 juillet 2023. Cette détention est, depuis lors, dénoncée par les dirigeants africains, la communauté internationale et les défenseurs des droits de l’homme. Dernièrement, d’illustres personnalités dont des Prix Nobel de littérature comme l’écrivain nigérian Wole Soyinka et le médecin congolais Denis Mukwege ont appelé à la libération du Président Nigérien dont l’immunité a été levée par une « Cour d’État » qui s’est substituée au Conseil d’État et à la Cour de cassation.
Parmi les conséquences du putsch militaire, figure le retrait des troupes américains du territoire nigérien. Cet évènement marque une nouvelle page de la coopération américano nigérienne sans toutefois la rompre. C’est dans cette logique qu’une délégation du Congrès américain a rencontré le 6 septembre, le Ministre d’État nigérien, ministre de l’intérieur et de la Sécurité publique, pour discuter des nouvelles bases et des orientations de la coopération bilatérale qui devrait s’élargir davantage à d’autres domaines comme le développement économique et social, en respectant la souveraineté du Niger.
Par ailleurs, les groupes terroristes continuent de décimer les populations avec des attaques ciblées touchant également les forces de défense et de sécurité. En effet, on dénombre 12 autres militaires tués et une trentaine de blessés dans trois attaques survenues les 15, 16 et 17 à l’est, l’ouest et au nord du pays. Plus d’une centaine d’assaillants ont été neutralisés dans la riposte et parmi les cibles des groupes criminels, figurent le camp militaire et le poste de gendarmerie de la localité de Chirfa, à Agadez vers la frontière libyenne. Néanmoins, le 16 septembre, à Tillabéry, dans la zone des trois frontières, au sud-ouest du pays, quatre terroristes ont été arrêtés dans le cadre d’une mission de reconnaissance menée par les forces de défense et de sécurité. Ces derniers ont été remis à la cellule antiterroriste pour les besoins d’enquête et la poursuite des procédures judiciaires. En outre, dans le cadre de l’opération Lankal kaney, une mission spécifiquement dédiée à la sécurisation des activités agricoles, les déploiements des forces de défense et de sécurité à TiIlabéri se sont positivement soldés par une récupération de 220 têtes de bétail et la neutralisation d’une soixantaine de terroristes et d’un espion.
Pour rappel, le Niger, comme plusieurs pays du sahel, fait face à des attaques récurrentes de groupes terroristes. Malgré la création de la Confédération des États du Sahel, la menace sécuritaire plane toujours sur le pays. Ainsi, en vue de mieux lutter contre le terrorisme, le Gouvernement a mis en place, en fin août, un fichier national dont les personnes ou entités qui y seront inscrites verront leurs avoirs financiers gelés, seront interdits de sortie du territoire et de se s’y déplacer. Une déchéance provisoire ou définitive de la nationalité est également prévue parmi les mesures.Ces dispositions témoignent de l’engagement du Niger à faire usage de tous les moyens possibles pour garantir la paix et la stabilité en faisant face aux menaces sécuritaires multiformes.
L’autre actualité qui secoue le Niger depuis quelques semaines est la mystérieuse disparition du journaliste ivoirien Serge Marthurien Adou le 31 août et l’information récente sur son arrestation par la police nigérienne. Correspondant sportif pour la BBC et journaliste à la chaine Canal 3, Adou avait reçu une convocation de la police judiciaire à laquelle il répondait avant de ne plus donner de ses nouvelles pendant des semaines. Les réactions n’ont cessé de se multiplier jusqu’à la révélation du Ministre de la Sécurité du Burkina Faso, Mouhamadou SANA, qui faisait état d’une implication du journaliste dans un projet de déstabilisation de la région sahélienne.
L’union des journalistes de la presse libre africaine et l’union nationale des journalistes de Côte d’ivoire avaient exprimé leur inquiétude face à cet événement inédit mais le Cadre d'Action des Professionnels du Médias au Niger, dans son dernier communiqué, a jugé nécessaire de ne manifester aucun soutien à leur confrère tant qu’il n’est pas innocenté. De son côté, le Gouvernement ivoirien a annoncé s’être autosaisie de l’affaire.
Les autorités ivoiriennes et nigériennes saisies officiellement, suivent de près ce dossier qui continue de défrayer la chronique en risquant de mettre à l’épreuve les relations diplomatiques entre la Côte d’ivoire et l’Alliance des États du Sahel, le Niger et le Burkina Faso surtout, mais aussi entre le Niger et le Burkina Faso.
D’autres relations diplomatiques assez tendues concernent le Nigéria avec qui le Niger s’était un peu éloigné depuis le coup d’Etat de juillet 2023 qui a porté le Général Tiani au pouvoir. Cependant, la situation sécuritaire de la région et les divers défis que les deux pays ont en commun recommandent un partenariat stratégique et privilégié. La rencontre de haut niveau, en fin août, entre le Chef d’État-major nigérian, le Général Christopher Musa et son homologue nigérien, le Général Moussa Salaou Barmou, entre dans cette logique en vue d’une normalisation des relations entre Niamey et Abuja. Les deux pays ont souligné « la nécessité de maintenir et d’étendre la coopération existante, y compris les opérations militaires conjointes, l’échange de renseignement et la coordination tactique ». La reprise de cette étroite coopération est d’autant plus pertinente qu’avec le Tchad et le Cameroun, ils forment la Force Multinationale mixte (FMM), un organe de lutte contre la criminalité financière et le terrorisme.
Source : Sahel weather September 2024
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Political events in Guinea continue to be marked by the celebration of anniversaries, firstly the military's three years in power, and secondly the 15th commemoration of the September 28, 2009 massacre. The transition has just celebrated its third anniversary, on September 5, but until then its extension seems more likely than its end, initially scheduled for the end of 2024. Although some voices are calling for an end to the transition, the junta remains impassive to these calls.
“ A transition must necessarily be limited in time. Even a mandate conferred by the people has a limited duration ”, is how a member of the National Transition Council (CNT) expressed his offence. The opposition, for its part, denounces this slippage in the timetable as a failure on the part of the CNT, which is incapable of fulfilling its commitments. To this end, it reiterates its opposition to any attempt to prolong the transition and, at the same time, to the junta leader's desire to be a candidate in the next presidential election; hence the call for mobilization by the Forces Vives de la Guinée (FVG) and certain political leaders. The military regime seems to be in an awkward position in view of all the voices raised against a transition beyond the duration agreed with the partners, even if the regime has never hidden its desire to remain in power until 2025.
Diplomatic advances or a return to international confidence?
Earlier this year, the news site Africa Intelligence revealed that junta emissaries were lobbying between Paris and Berlin to secure their support for extending the transition. While it is difficult to say with certainty that these diplomatic efforts will bear fruit, we do know that Guinea's diplomatic efforts to rejoin the Organisation Internationale de Francophonie (OIF) have been successful. Suspended from the organization following the coup d'état in September 2021, Guinea was reinstated at an extraordinary general assembly chaired by the OIF secretary general. At the same time, Guinean justice remains under the spotlight.
After an “extraordinary” trial hailed by human rights organizations, the question of reparations for the victims remains central in a context where civic and democratic space in Guinea is shrinking as a result of measures taken by the junta to stifle all forms of protest. The trial continues to keep Guinean citizens on the edge of their seats, especially as one of the main defendants in the massacre, Claude Pivi, was arrested at the border between Liberia and Guinea, after his spectacular escape from Conakry's central prison.
Source : Météo Sahel Septembre 2024
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L’actualité politique en Guinée reste marquée par la célébration d’anniversaires, d’abord des trois ans des militaires au pouvoir ensuite, de la 15ème commémoration du massacre du 28 septembre 2009. La transition vient de fêter ses trois ans, ce 5 septembre, mais jusque-là sa prolongation semble plus se dessiner que sa fin, initialement prévue fin 2024. Même si des voix se lèvent pour exiger la fin de la transition, la junte reste impassible à ces appels.
« Une transition doit être nécessairement limitée dans le temps. Même un mandat conféré par le peuple a une durée limitée », c’est en ces termes que s’offusque un membre du Conseil National de Transition (CNT). L’opposition de son côté, dénonce ce glissement du calendrier qui se profile à l’horizon comme un échec du CNT, incapable de tenir ses engagements. A cet effet, elle réitère son engagement contre toutes velléités de prolonger la transition et par la même occasion, la volonté du chef de la junte d’être candidat à la prochaine élection présidentielle ; d’où l’appel à la mobilisation des Forces Vives de la Guinée (FVG) et de certains leaders politiques. Le régime militaire semble être dans une position délicate au vu de toutes ces voix qui se dressent contre une transition au-delà de la durée convenue avec les partenaires, même si le régime n’a jamais caché son désir de rester au pouvoir jusqu’en 2025.
Avancées diplomatiques ou retour de la confiance internationale ?
Le site d’informations Africa Intelligence avait révélé en début d’année un lobbying des émissaires de la junte entre Paris et Berlin pour s’assurer de leurs soutiens pour prolonger la transition. S’il est difficile d’affirmer avec certitude que ces efforts diplomatiques porteront des fruits, nous savons, en revanche, que les efforts diplomatiques de la Guinée pour réintégrer l’Organisation Internationale de Francophonie (OIF) ont réussi. Suspendue des instances de l’organisation à la suite du coup d’État de septembre 2021, la Guinée a été réintégrée lors d’une assemblée générale extraordinaire présidée par secrétaire générale de l’OIF. Au même moment, la justice guinéenne reste sous les projecteurs.
Après un procès « hors norme » salué par les organisations de défense des droits de l’homme, la question des réparations pour les victimes demeure centrale dans un contexte où l’espace civique et démocratique guinéen se rétrécit du fait des mesures prises par la junte pour étouffer toutes formes de contestations. Le procès continue de tenir en haleine les citoyens guinéens surtout que l’un des principaux accusés de ce massacre, absent lors du délibéré du tribunal, Claude Pivi, avait été arrêté à la frontière entre le Libéria et la Guinée, après son évasion spectaculaire de la prison centrale de Conakry.
Source : Sahel weather September 2024
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Following the re-election of President Ghazouani, the formation of a new government headed by Prime Minister Moktar Ould Diay was not long in coming. From then on, the crucial step that was eagerly awaited by the representatives of the people was the Declaration of General Policy, to give them a clearer vision of the main thrusts of the government's program.
On September 04, Prime Minister Mokhtar Ould Diay presented the Government's General Policy to the National Assembly. This grand oration, provided for in article 42 of the Constitution, focused on five priority areas: speeding up current projects, launching new ones, improving living conditions, encouraging citizen participation and launching studies for strategic reforms. This is certainly the reason why the National Assembly largely adopted the General Policy Statement, with 140 deputies approving the document as opposed to 25 who voted against it.
Moreover, “traditional and hereditary slavery practices” still exist in Mauritania, despite the fact that in 1981 it was the last country in the world to abolish slavery. On September 09, with a view to better combating this practice, as well as human and migrant trafficking, the National Assembly ratified a new bill, the objectives of which were detailed by the Minister of Justice. Among the proposed reforms is the creation of a specialized jurisdiction with national competence. The new body will also be expected to harmonize the judicial system across the country. Hence the need for ongoing dialogue between the various players and local communities to ensure the success and ownership of this initiative, which aims to strengthen the protection of human rights in the country.
On the international front, the Minister of Defense travelled to Beijing to take part in the 11th Xiangshan Forumon international security and military cooperation, held from September 12 to 14, and took the opportunity to sign a memorandum of understanding with his Chinese counterpart. This document is an important milestone in SinoMauritanian military cooperation, and Mauritania's involvement in this forum expresses the country's ambition to play a decisive role in defense and security on the international stage.
Also in Beijing, Malian and Mauritanian Presidents Goita and Ghazouani met for the first time on September 4 on the sidelines of the ninth Forum on China-Africa Cooperation (FOCAC). The meeting, which took place against a backdrop of border tensions between the two countries, was seen as a move to ease diplomatic relations between Bamako and Nouakchott, which are concerned by common security and development challenges.
Source : Météo Sahel Septembre 2024
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Après la réélection du Président Ghazouani, la formation du nouveau Gouvernement n’a pas tardé avec à sa tête le Premier ministre Moktar Ould Diay. Dès lors, l’étape capitale qui était très attendue par les représentants du peuple est la Déclaration de politique générale afin d’avoir une meilleure vision des grands axes du programme gouvernemental.
C’est ainsi que devant l’Assemblée nationale, le 04 septembre dernier, le Premier ministre Mokhtar Ould Diay a présenté la Politique Générale du Gouvernement. Ce grand oral prévu par l’article 42 de la Constitution, a mis l’accent sur cinq chantiers prioritaires que sont l’accélération des projets en cours, le lancement de nouveaux projets, l’amélioration des conditions de vie, la participation citoyenne et le lancement d’études pour des réformes stratégiques. C’est certainement la raison pour laquelle l’Assemblée nationale a largement adopté la Déclaration de politique générale avec 140 députés ayant approuvé ce document contre 25 qui ont voté non.
Par ailleurs, « les pratiques esclavagistes sous leur forme traditionnelle et héréditaire » existent encore en Mauritanie, en dépit du fait qu’il soit, en 1981, le dernier pays au monde à abolir l’esclavage. Dès lors, en vue de mieux lutter contre cette pratique, la traite des personnes et le trafic de migrants, l’Assemblée nationale a ratifié le 09 septembre, un nouveau projet de loi dont les objectifs ont été détaillés par le Ministre de la justice. Parmi les réformes proposées, la création d’une juridiction spécialisée à compétence nationale. La nouvelle entité sera également attendue dans l’harmonisation du système judiciaire sur l’étendue du territoire. D’où la nécessité d’un dialogue continu entre les différents acteurs et les communautés locales pour assurer un succès et une appropriation de cette initiative qui vise à renforcer la protection des droits humains dans le pays.
Sur l’international, le Ministre de la Défense s’est rendu à Pékin pour prendre part à la 11e édition du forum Xiangshantenu du 12 au 14 septembre sur les questions de sécurité internationale et de coopération militaire, et en a profité pour signer un mémorandum d’entente avec son homologue chinois. Ce document est une étape importante dans la coopération militaire sino-mauritanienne et l’engagement de la Mauritanie dans ce forum exprime l’ambition du pays de jouer un rôle déterminant en matière de défense et de sécurité sur la scène internationale.
Toujours à Pékin, les Présidents malien et mauritanien, Goita et Ghazouani, se sont rencontrés pour la première fois le 4 septembre en marge du neuvième Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC). Cette entrevue qui s’inscrit dans un contexte de tensions aux frontières des deux pays, est lue comme une volonté d’apaisement des relations diplomatiques entre Bamako et Nouakchott inquiétés par des défis communs en matière de sécurité et de développement.
Source : Sahel weather September 2024
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Meeting on September 21 in Bouana (Grand Bassam), opposition leaders including the Parti Démocratique de Côte d'ivoire, the Mouvement des Générations Capables and the Congrès Panafricain pour la Justice et l'Égalité des Peuples (COJEP) demanded a thorough reform of the electoral process to prevent potential conflicts. In their joint declaration, they emphasized the reliability of the electoral process and the independence of the electoral commission. As a reminder, previous elections have been marred by violence, resulting in enormous loss of life.
On the side of the government, the vagueness surrounding ADO's candidacy seems to be becoming clearer by the day, according to statements made by leaders of his camp. For the mayor of Dimbokro, there is no plan B; the choice of the Houphouëtists is Alassane Ouattara. There is no candidate other than their leader.
And with latent tensions threatening to open another Pandora's box in the country, civil society organizations are acting as peacemakers, multiplying their appeals for calm. These civil society organizations fear that hate speech and violence could trigger a political and social earthquake. On September 14, a local organization called Mouvement Citoyen pour la Recherche de la Justice et de la Paix (Citizen's Movement for the Search for Justice and Peace) held an awareness-raising and education campaign for peace, non-violence and cohesion in Attinguié (south of Abidjan), calling for calm and peaceful elections.
The case of accusations of destabilization against Abidjan continues to occupy the headlines in the country. Burkina Faso accuses its “brother” country of participating in the destabilization of its country. A new development has added fuel to the fire. The Ivorian government has summoned the Burkinabe chargé d'affaires to explain the substance of the case.
Source : Météo Sahel Septembre 2024
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Réunis le 21 septembre à Bouana (Grand Bassam), des leaders de l’opposition notamment le Parti Démocratique de Côte d’ivoire, le Mouvement des Générations Capables et le Congrès Panafricain pour la Justice et l’Égalité des Peuples (COJEP) exigent une profonde réforme du processus électoral afin de prévenir d'éventuels conflits. Dans leur déclaration commune, ils ont mis l’accent sur la fiabilité du processus électoral et l’indépendance de la commission électorale. Pour rappel, les élections précédentes ont été entachées de violences qui ont abouti à des pertes énormes en vies humaines.
Du côté du pouvoir, le flou autour de la candidature d’ADO semble se clarifier de plus en plus à en croire les déclarations de responsables de son camp. Pour le maire de Dimbokro, il n’y a pas de plan B ; le choix des houphouëtistes, c’est Alassane Ouattara. Il n’y a pas d’autre candidat que leur leader pour les prochaines joutes électorales.
Et avec les tensions latentes qui risquent d'ouvrir de nouveau une boîte de Pandore dans le pays, des organisations de la société civile se constituent en pacificateurs en multipliant les appels au calme. Ces organisations de la société civile craignent un séisme politico-social avec les discours de haine et de violence. Le 14 septembre dernier, une organisation locale dénommée Mouvement Citoyen pour la Recherche de la Justice et de la Paix a tenu à mener une action de sensibilisation et d’éducation pour la paix, la non-violence et la cohésion précisément à Attinguié (sud Abidjan) pour des élections calmes et apaisées.
L’affaire d’accusation de déstabilisation contre Abidjan continue d’occuper l’actualité du pays. Pour rappel, le Burkina Faso reproche à son pays “frère” de participer à une déstabilisation de son pays. Un fait nouveau vient ajouter de l’huile sur le feu. En effet, l’Etat ivoirien a convoqué le chargé d’affaires burkinabè pour qu’il s’explique sur le fond du dossier.
Source : Sahel weather September 2024
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It's official: Adama Barrow has declared his candidacy for the next presidential election in 2026. September's news in Gambia was marked by the controversy surrounding Adama Barrow's candidacy for the next presidential election. Despite the Gambian president's warning about a rumor according to which he had chosen businessman Mohamed Jah as his successor, a Gambian media outlet, namely "The Voice", reportedly relayed this information, which has now been confirmed, prompting the predictable reaction of President Adama Barrow's People's National Party, which took up the cause. "If the defamatory article is not definitively withdrawn and the above undertakings are not respected, we will take the necessary steps to initiate legal proceedings without further correspondence," Barrow's lawyers warned. For this reason, the Gambian president had asked "The Voice" to issue an urgent denial in its next front- page issue, with a public apology. What's more, the media outlet was even asked to pay damages to President Adama Barrow for having "tarnished his reputation", as well as for the inconvenience caused.
In the dock were the editor-in-chief of "The Voice Newspaper" Musa Hydara and his deputy Momodou Darboe, who were arrested on September 27 and taken into custody on separate dates. The International Federation of Journalists (IFJ) and the Gambia Press Union (GPU) deplore these sanctions in the strongest terms.
Migrant trafficking and security loopholes
Since Gambia's return to stability following the fall of Yaya Jammeh, many repatriated Gambian migrants have been keen to return to Europe, on the grounds that they have few opportunities. As The Gambia is a transit country for irregular migrants due to its geographical location, some are considering risking their lives to make the crossing in search of better economic and social conditions. Unlike the Gambian returnees who want to return to Europe, "Jungler" Bora Colley, former henchman of President Yaya Jammeh, has surrendered to the Gambian armed forces after eight years in exile, while other Junglers already captured have been released.
In doing so, the issue of security at Gambia's borders remains worrying in many respects. The government has received much criticism from human rights activists such as Madi Jobarteh for its "security failings". In an interview with the media outlet Justice Info, he stated: "This directly implicates the country's political and security leaders, who have failed to implement reforms of the security sector, which should have led to a more efficient and professional security apparatus. The fact that such a dangerous man can enter the country and spend several days undetected calls for an urgent overhaul of the security system so that radical changes can take place. This incident clearly demonstrates that the much-touted security sector reforms have not been a success".
Source : Météo Sahel Septembre 2024
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C’est officiel, Adama Barrow a déclaré sa candidature pour la prochaine présidentielle de 2026. L’actualité du mois de septembre en Gambie était marquée par la polémique autour de la candidature d’Adama Barrow à la prochaine présidentielle. Malgré la mise en garde du président gambien concernant une rumeur selon laquelle il aurait choisi l’homme d’affaires Mohamed Jah pour sa succession, un média gambien en l’occurrence “The Voice” aurait relayé cette information aujourd’hui confirmée, entraînant la réaction prévisible du Parti national du peuple du Président Adama Barrow qui monte au créneau. « Si l’article diffamatoire n’est pas définitivement retiré et que les engagements ci-dessus ne sont pas respectés, nous prendrons les mesures nécessaires pour engager une procédure judiciaire sans autre correspondance », ont averti les avocats de Barrow. Pour cette raison, le président gambien avait demandé à “The Voice” de faire en urgence un démenti dans son prochain numéro à la une et avec des excuses publiques. De plus, le média devait même verser des dommages et intérêts au Président Adama Barrow pour avoir « entaché sa réputation », mais aussi pour la gêne occasionnée à cet effet.
Sur le banc des accusés, il y’avait le rédacteur en chef de “The Voice Newspaper” Musa Hydara et son adjoint Momodou Darboe qui ont été interpellés le 27 septembre et mis en garde à vue à des dates distinctes. Ils écopent ainsi de sanctions que déplorent la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le Gambia Press Union (GPU) avec la plus grande fermeté.
Trafics de migrants et failles sécuritaires
Depuis que la Gambie est redevenue stable, c'est-à-dire après la chute de Yaya Jammeh, beaucoup de migrants gambiens rapatriés veulent retourner en Europe au motif qu’ils ont peu d’opportunités. La Gambie étant un pays de transit de migrants irréguliers du point de vue de sa situation géographique, certains envisagent de risquer la traversée à la quête de conditions économiques et sociales meilleures au péril de leur vie.
Contrairement aux rapatriés gambiens qui veulent retourner en Europe, le “Jungler” Bora Colley, ancien homme de main du Président Yaya Jammeh s’est rendu aux forces armées gambiennes après huit ans d’exil alors que d’autres Junglers déjà capturés ont été libérés. Ce faisant, la question de la sécurité aux frontières de la Gambie demeure préoccupante à bien des égards. Le gouvernement a reçu beaucoup de critiques de la part de défenseurs des droits humains comme Madi Jobarteh pour “ses failles” en matière de sécurité. Dans une interview avec le média Justice Info, il déclarait : « Cela met directement en cause les dirigeants politiques et les responsables de la sécurité du pays, qui n’ont pas su mettre en œuvre des réformes efficaces du secteur de la sécurité, lesquelles auraient dû déboucher sur un appareil de sécurité plus efficace et plus professionnel. Le fait qu’un homme aussi dangereux puisse entrer dans le pays et y passer plusieurs jours sans être repéré exige une révision urgente du système de sécurité pour que des changements radicaux puissent avoir lieu. Cet incident démontre clairement que les réformes du secteur de la sécurité dont on parle tant ne sont pas une réussite ».
Source : Sahel weather September 2024
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In Burkina Faso, military authorities claim to have foiled several attempts to destabilize the presidential palace. These attempts are said to involve foreign powers, the former junta strongman Damiba, as well as civilian and military figures. The authorities have accused Abidjan of participating in the "destabilization" of the country.
At the same time, the people of Djibo are calling for help following threats from jihadist groups. Since the ultimatum given by the terrorist groups in the area, there have been massive displacements of the population since September 14. The security situation in the area is worsening by the day, to such an extent that the Deputy Chief of the General Staff made a visit to the area to hold talks with the "forces vives". Colonel Moussa Diallo was keen to reassure the population of the authorities' determination to combat terrorism on Burkinabe soil.
In the same vein, security is being stepped up in Ouagadougou, with tighter controls on incoming vehicles in particular. This reinforcement is intended to thwart any attempt by terrorist or criminal elements to infiltrate the capital. This year, the country of men of integrity is one of the ten countries most affected by terrorism, alongside the other two states of the Alliance of Sahel States (AES), according to the Global Terrorism Index report.
In addition, reprisals against former dignitaries continue. For example, Burkina Faso's former Foreign Minister, Djibril Bassolé, is still under pressure from unidentified individuals. Recently, his daughter Yasmine was the victim of a house search. Prior to this, his aide-de- camp and eldest son were arrested. The latest developments in Burkina Faso reveal a critical security situation, with the country caught between suspicion of destabilization and the persistence of the terrorist threat, which justifies the reinforcement of security measures in the capital.
Source : Météo Sahel Septembre 2024
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Au Burkina Faso, les autorités militaires affirment avoir déjoué plusieurs tentatives de déstabilisation visant le palais présidentiel. Ces tentatives impliqueraient des puissances étrangères, l’ancien homme fort de la junte Damiba ainsi que des personnalités civiles et militaires. Rappelons que les autorités ont accusé Abidjan d'avoir participé à la « déstabilisation » du pays.
Au même moment, les populations de Djibo appellent à l’aide suite aux menaces des groupes djihadistes. Depuis l’ultimatum donné par les groupes terroristes de la zone, on note des déplacements massifs des populations depuis le 14 septembre dernier. La situation sécuritaire s’aggrave de jour en jour dans cette zone au point que le chef d’Etat-major général adjoint a fait une descente sur le terrain pour dialoguer avec les “forces vives”. En effet, le colonel Moussa Diallo a tenu à rassurer la population de la volonté et de la détermination des autorités à combattre le terrorisme sur le sol burkinabè.
Dans le même sillage, la sécurité est de plus en plus renforcée à Ouagadougou par le truchement d’un contrôle plus strict notamment des véhicules entrants. Ce renforcement a pour but de déjouer toute tentative d’infiltration de la capitale par des éléments terroristes ou criminels sur le territoire. Cette année, le pays des hommes intègres fait partie des dix pays les plus touchés par le terrorisme à côté des deux autres Etats de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), d’après le rapport de l’indice mondial du terrorisme.
En outre, les représailles se poursuivent du côté des anciens dignitaires. A titre illustratif, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina, Djibril Bassolé fait encore l’objet de pression de la part d’individus non identifiés. Récemment, sa fille Yasmine a été victime d'une perquisition à son domicile. Avant cela, son aide de camp et son fils aîné ont été arrêtés.
Ainsi, les derniers développements au Burkina Faso permettent de dresser une situation sécuritaire assez critique et qui font balancer le pays entre suspicion de déstabilisation et persistance de la menace terroriste, laquelle menace justifie le renforcement du dispositif sécuritaire à la capitale.
Source : Sahel weather September 2024
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According to the General Commissioner for Refugees and Stateless Persons, the security situation in the central Sahel deteriorated during 2023, with an upsurge in violence aggravated by rivalry between the two main jihadist groups operating there, namely the Groupe de Soutien à l'Islam et aux Musulmans (GSIM- JNIM) and the Etat Islamique dans le Grand Sahara (EIGS). This is without consequence for Mali, which is seeing the deterioration of the situation in the North spread to other regions in the Centre and South.
On September 17, 2024, gunfire and bangs were heard in several areas of Bamako, around the Gendarmerie School and Modibo Keïta airport, according to a Reuters witness and a security source. The attack was premeditated and claimed by jihadists affiliated to Al Qaeda. In a video published by Le Monde, a jihadist is seen setting fire to the engine of the Malian presidential Boeing. According to the Malian authorities, the attack claimed only a few victims, whereas the Malian officer contacted by Le Monde spoke of around sixty. Military sources speak of at least 80 victims, which could call into question the effectiveness of the transitional government's security policy.
As a result, the Malian army has issued a statement reassuring Malians who were awakened by detonations and gunfire, describing the incident as an attempt by terrorists to infiltrate the gendarmerie school. Interviewed on RFI, Arthur Banga, a teacher-researcher and specialist in defense issues at Abidjan's Félix Houphouët-Boigny University, seems to be surprised by these attacks, even more so by the choice of targets. "We didn't expect Bamako - and mainly military targets, not even civilian ones - to be attacked yesterday morning," he says. He argues that psychologically and strategically, the Malian Armed Forces (FAMA) and those of its allies are far superior. And this - according to the teacher-researcher - explains the desire to slow them down or weaken them.
The rebels of the Cadre Stratégique Permanent (CSP) have also announced the use of drones in their operations. The announcement was made on September 11, 2024, following an attack on a Malian army base some 50 km from Timbuktu. It wouldn't be the first time they'd used it, and it's likely to change the balance of war between the Malian army and its allies and the rebels in northern Mali. Bamako was quick to retaliate, attacking the area around Tinzaouatène. At this point, it's important to remember that Sahelian armies are making increasing use of aircraft in their operations against jihadists. On the same day, TV5 Monde's signal was cut off in Mali by the Haute Autorité de la Communication (HAC), on the grounds that the information announced in TV5's Journal Afrique, announcing some fifteen victims during drone raids in Tinzaouatène, was given without consulting the Malian army's version. This measure comes on top of the other suspensions to which certain French media, such as France 2, LCI, France and RFI, have been subject since the beginning of 2024.
With a view to harmonizing travel documents, ESA member countries are to create a new common biometric passport. The announcement was made by the head of Mali's transition, Colonel Assimi Goïta. "We will work to put in place the necessary infrastructures to strengthen the connection of our territories through transport and communication networks," he declared. There have also been several cases of disappearances, reappearances, arrests and releases. The disappearance of Idrissa Sankaré, former deputy for Bankass, civil servant at the Malian Ministry of Foreign Affairs and third vice- president of the Tabital Pulaaku Mali association, is a cause for concern. According to information provided by RFI, he is being held in a secret prison rate Security. Tabital Pulaaku International, an association defending the culture and rights of the Peuhl community, is demanding his immediate release. We are very concerned for the physical integrity and life of Idrissa Sankaré," continues the vice-president of Tabital Pulaaku International. We call on the Malian authorities to release Idrissa Sankaré without delay, and without taking any extrajudicial measures against him. If Idrissa Sankaré is to be judged, let it be done in accordance with the law, and let the whole world know what he is accused of, and why he should be taken away like this", announced the members of the aforementioned association.
Also, the former head of Malian intelligence, Colonel Kassoum Goïta, missing since 2021 after the Coup d'État, has reappeared at Camp 1 of the Bamako Gendarmerie. Anonymous judicial source on September 30, 2024. In continuation of the release of detainees, eleven political cadres, members of the "March 31st Declaration", detained for "opposition to the exercise of legitimate authority" since June, were released on September 12, 2024.
Finally, Mali is adopting a new law to provide a framework for magistrates' freedom of expression, without hindering their rights and duties. This law would give them all the freedoms enjoyed by Malians, but with "respect for the authority of the State and public order".
Source : Météo Sahel Septembre 2024
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Selon le commissariat général des réfugiés et des apatrides, la situation sécuritaire du Sahel central s’est détériorée au cours de l’année 2023 avec une recrudescence de la violence aggravée par la rivalité entre les deux principaux groupes djihadistes y opérant, à savoir le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM- JNIM) et l’État Islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Cela va sans conséquence pour le Mali qui voit la dégradation de la situation du Nord s’étendre aux autres régions du Centre et du Sud.
En effet, le 17 septembre 2024, des tirs et des détonations ont été perçus dans plusieurs quartiers de Bamako, autour de l’École de gendarmerie et de l’aéroport Modibo Keïta, selon un témoin de Reuters et une source de sécurité. Il s’agirait d’une attaque meurtrière préméditée et revendiquée par des djihadistes affiliés à Al Qaïda. Dans une vidéo publiée par Le Monde, l’on aperçoit un djihadiste mettre le feu au réacteur du Boeing présidentiel malien. Selon les autorités maliennes, l’attaque n’a fait que quelques victimes alors que l’officier malien contacté par Le Monde parle d’une soixantaine. Des sources militaires parlent d’au moins 80 victimes ; ce qui pourrait remettre en cause l'efficacité de la politique sécuritaire du gouvernement de transition.
En conséquence, l’armée malienne, à travers un communiqué, se veut rassurante envers les Maliens qui ont été réveillés par des détonations et des tirs et qualifie l’incident de tentative d'infiltration des terroristes de l’école de gendarmerie. Interrogé sur RFI, Arthur Banga, enseignant-chercheur et spécialiste des questions de défense à l'université Félix-Houphouët-Boigny d'Abidjan, semble être surpris par ces attaques, encore plus par le choix des cibles. « On ne s’attendait quand même pas à ce que Bamako – et principalement des cibles militaires, même pas des cibles civiles – soient prises d'assaut, hier matin », a-t-il affirmé. Il argue que psychologiquement et du point de vue de la stratégie les Forces armées Maliennes (FAMA) et celles de ses alliés sont bien supérieures. Et c’est -selon l’enseignant-chercheur- ce qui expliquerait cette volonté de vouloir les ralentir ou les affaiblir.
Par ailleurs, les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP) annoncent faire usage de drones dans le cadre des opérations qu’ils mènent. L’annonce a été faite le 11 septembre 2024 après l’attaque d’une base de l’armée malienne à une cinquantaine de kilomètres de Tombouctou. Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois qu’ils en font usage et cela risque de changer les rapports de guerre entre l’armée malienne et ses alliés et les rebelles situés au Nord Mali. Bamako n’a pas tardé à riposter en attaquant les alentours de Tinzaouatène. Il est important, à ce stade, de rappeler que les armées sahéliennes, dans le cadre de leurs opérations contre les djihadistes, font de plus en plus recours à des aéronefs. Le même jour, le signal de TV5 Monde a été coupé au Mali par la Haute autorité de la communication (HAC) au motif que, les informations annoncées dans le Journal Afrique de TV5 annonçant une quinzaine de victimes lors des raids de drones à Tinzaouatène, ont été données sans consultation de la version de l’armée malienne. Cette mesure vient s’ajouter aux autres suspensions, dont certains médias français comme France 2, LCI, France, ou encore RFI, font l’objet depuis le début de l’année 2024.
Dans une perspective d'harmonisation des titres de voyage, les pays membres de l’AES vont créer un nouveau passeport biométrique commun. L’annonce a été faite par le chef de la transition malienne, le Colonel Assimi Goïta. « Nous travaillerons pour mettre en place les infrastructures nécessaires afin de renforcer la connexion de nos territoires grâce aux transports et aux réseaux de communication », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, plusieurs cas de disparitions, de réapparitions, d’arrestations ou encore de libérations ont été constatés. En effet la disparition d’Idrissa Sankaré, Ancien député de Bankass, également fonctionnaire au ministère malien des Affaires étrangères et troisième vice-président du bureau de l'association Tabital Pulaaku Mali, inquiète. Selon les informations fournies par RFI, il serait détenu dans une prison secrète de la sécurité d’État du Mali. Le Tabital Pulaaku International, une association de défense de la culture et des droits de la communauté peule exige et sans délai sa libération. « Nous sommes très inquiets pour l'intégrité physique et pour la vie d'Idrissa Sankaré, poursuit le vice-président de Tabital Pulaaku International. Nous demandons aux autorités maliennes de libérer sans délai Idrissa Sankaré, sans prendre à son encontre de décision extrajudiciaire. Si Idrissa Sankaré doit être jugé, qu'on le fasse dans les normes, et que toute la planète sache ce qu'on lui reproche, ce qui justifie qu'on l'enlève comme cela ! », ont annoncé les membres de ladite association.
Également, l’ancien chef des renseignements maliens, le colonel Kassoum Goïta, disparu depuis 2021 après le Coup d’État, a réapparu au camp 1 de la gendarmerie de Bamako. La question en suspens est de savoir où il était en détention depuis son arrestation. Ainsi, emprisonné pour avoir signé un document en défaveur des autorités, Boubacar Traoré, un ancien proche du Premier ministre Choguel Maïga, a été libéré. La publication du communiqué en question aurait pu mettre en mal le Premier ministre et les militaires qui l'ont nommé, selon la junte.
Dans une période singulièrement tendue entre les entreprises minières étrangères et le junte, quatre cadres d’origine malienne de la compagnie minière canadienne Barrick Gold auraient été arrêtés au motif d'être à l’origine de délits financiers supposés. Ils ont finalement été libérés selon une source judiciaire anonyme le 30 septembre 2024. Dans la poursuite de la libération de détenus, onze cadres politiques membres de “la déclaration du 31 mars”, détenus pour « opposition à l’exercice de l’autorité légitime » depuis le mois de juin, ont été libérés le 12 septembre 2024.
Pour finir, le Mali adopte une nouvelle loi qui encadre la liberté d’expression des magistrats sans pour autant entraver leurs droits et devoirs. Cette loi leur conférerait toutes les libertés dont jouissent les Maliens mais dans “le respect de l’autorité de l’État et de l’ordre public”.