Source : Météo Sahel Novembre 2024

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Entre Cotonou et Niamey, le dégel diplomatique est officiellement acté. En effet, le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) au Niger, a nommé Chaïbou Kadadé, Ambassadeur du pays auprès du Bénin. Une nomination qui scelle plus d’une année de tensions politiques et économiques entre les deux pays suite au putsch à la suite du coup d'État de juillet 2023 qui a renversé Mohamed Bazoum. D’ailleurs, selon des informations d’Africa Intelligence, les ministres béninois et nigérien du pétrole Samou Sedou Adambi et Sahabi Oumarou, devraient se rendre d’ici la fin d’année à Cotonou pour officialiser leur accord à propos du transport du brut par l’oléoduc entre Agadem (Niger) et le port de Sèmè-Kpodji (Bénin). Pour rappel, la brouille entre les deux pays avait poussé le Président béninois Talon, à bloquer le passage du pétrole pendant plusieurs semaines entre avril et mai. La Chine, constructrice du pipeline par sa firme China National Petroleum Corp (CNPC) avait dès lors joué le rôle de médiateur dans cette crise.

En interne, l’actualité a été particulièrement marquée par l’arrestation, le 13 novembre, du général Philippe Houndégnon, ancien directeur général de la police. Patron de la police nationale sous l’ancien chef d’État Boni Yayi, prédécesseur de Patrice Talon. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) l’accuse « d’incitation à la rébellion et harcèlement par le biais de moyen électronique ». Actuellement sous mandat de dépôt, sa comparution est prévue pour le 16 décembre. Pour ce que l’on sait, Philippe Houndégnon critiquait régulièrement depuis plusieurs mois, la gouvernance démocratique de Talon dans les médias et sur les réseaux sociaux. Dans la foulée, Damien Kotchikpa Houndégnon, frère de l'intéressé, a également fait l’objet d’une arrestation, suite à un poste publié le lendemain de la mise aux arrêts de son grand frère. « Philippe Houndégnon ayant été mis arbitrairement à la retraite depuis février 2024, il a le droit, comme tout autre citoyen, d’opiner sur des questions politiques et d’apporter son expertise et son expérience à la bonne édification de notre pays le Bénin », s’exprimait-il.

Parallèlement, nouvel épisode dans l’affaire « Frère Hounvi », pseudonyme de l’activiste politique Steve Amoussou, connu pour ses critiques contre la gouvernance de Talon. Présent le 18 novembre à la barre de la Criet, il a fustigé la « violence brute et bête » de son arrestation. « On ne peut pas hériter de ma personne, sans hériter des conditions de mon arrestation. Je ne souhaite à personne ce que j’ai vécu (…) À qui profite le crime de mon enlèvement ? », a-t-il lancé. Selon Barnabé Gbago, avocat de la défense, « prendre criminellement quelqu’un dans un autre pays et venir le juger, c’est un recel. » Le procès a finalement été renvoyé au 9 décembre 2024. À titre d'information contextuelle, « Frère Hounvi » avait été enlevé en août dernier par des ravisseurs au Togo, ramené au Bénin, livré à la police puis inculpé pour « harcèlement par voie électronique, publications de fausses nouvelles ». En outre, dix jours plus tard, c’étaient Olivier Boko et Oswald Homéky qui comparaissaient de nouveau devant le juge d’instruction de la chambre des appels de la Criet. L’ex bras droit de Talon et l’ancien ministre des sports sont poursuivis pour « atteinte à la sûreté de l'Etat, complot d'atteinte à la sûreté de l'Etat, blanchiment de capitaux et corruption d'agent public ».

Au terme d’une mission de dix jours, le rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection des droits de l’homme dans la lutte antiterroriste, Ben Saul, a dressé un état des lieux en demi-teinte. « Il faut plus de transparence », a recommandé l’avocat australien à propos de statistiques sur les attaques terroristes. De même, il a mis l’accent sur la surpopulation carcérale à la prison de Missérété, où croupissent de nombreux terroristes présumés. « Ils sont au nombre de 652 présumés terroristes détenus, dont 10 condamnés », a-t-il rapporté au sujet de cette maison d’arrêt qui compte 3 000 détenus pour 1 000 places. Dans la même veine, un rapport du groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, daté d'août 2024 et rendu public en décembre, a estimé que la détention du constitutionnaliste Joël Aïvo est arbitraire, recommandant sa libération immédiate. Le professeur de droit avait été condamné en 2021 à dix ans de prison pour « blanchiment de capitaux » et « atteinte à la sûreté de l’Etat » à la suite de son arrestation, quatre jours avec l’élection de Talon pour un second mandat.
Enfin, dans le cadre des élections générales de 2026, le cadre de concertation de l’opposition a rencontré le 18 novembre, le ministre de la justice sur l’audit du fichier électoral. Créée le 10 novembre, cette coalition affiche l’objectif de réparer une « démocratie abîmée » et s’assurer que ces élections se déroulent dans la transparence.

Source : Météo Sahel Novembre 2024

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Après les propos tenus le 16 novembre lors du rassemblement du mouvement M5 RFP dont il est le pilier, propos à travers lesquels il serait mis à l’écart de certaines décisions comme le report de l’élection, alors même qu’il était encore le chef du gouvernement, Choguel Maïga enchaîne les critiques envers les dirigeants de la transition au Mali. « Le Premier ministre ne peut pas apprendre dans les médias que les élections sont reportées sans débat au sein du gouvernement », a-t-il déclaré, en plus d’avoir évoqué d’éventuels récépissés accordés par Assimi Goïta à de nouveaux partis politiques pro-juntes (une centaine), alors que lui-même prônait une réduction du nombre de partis lors des dernières assises. Avec cette révocation, Choguel Maïga ne serait-il pas en train de signer sa fin de carrière en politique ou qui sait un nouveau saut vers d’autres aventures ? Quatre jours après avoir tenu de tels propos, le Secrétaire général de la Présidence, Alfousseyni Diawara, a annoncé à la télévision, que Choguel Maïga a été relevé de ses fonctions et remplacé par l’ancien porte-parole du Gouvernement de transition, le général Abdoulaye Maïga.

Dans le discours adressé à la Nation après son premier conseil des ministres, le nouveau Premier ministre malien a tenu à informer les maliens de la mise à disposition par le Général Assimi Goïta, d’un « document cadre » comportant huit axes prioritaires. Parmi ces axes, l’on peut citer l’organisation d’élections libres et transparentes - d’autant plus que le délai de deux ans qu’avait fixé la junte est expiré depuis le mois de mars 2024 -, l’amélioration de secteurs comme la santé, l’éducation, mais également la poursuite du calendrier de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Ce faisant, un nouveau gouvernement est nommé au Mali avec huit ministres remplacés comme Bintou Camara, ancien ministre de l’énergie, en plus de Choguel Maïga. Convient-il de préciser que le nouveau gouvernement revêt une configuration très différente de la précédente dans la mesure où le nouveau Premier ministre Abdoulaye Maïga conserve son poste de Ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation.

Au-delà des tractations politiques, les dossiers judiciaires également d'actualité au Mali. En effet, alors que Al Hassan, le chef de la police islamique de Tombouctou est condamné par la CPI à 10 ans de prison après avoir été reconnu coupable de crime de guerre et de crime contre l’humanité, six « terroristes » impliqués dans les attaques d’envergure du 17 septembre à Bamako revendiquées par un groupe islamique affilié à Al Qaïda ont été arrêtés. L’information a été officialisée par l’état-major malien : « Les individus arrêtés sont soupçonnés d'avoir facilité l'arrivée et l'installation des commandos terroristes qui ont mené les attaques, d'avoir mené des missions de surveillance des sites à attaquer et d'avoir apporté un soutien logistique aux groupes armés terroristes ».

Pendant ce temps, la Haute autorité de la communication au Mali (HAC), a décidé de retirer la Licence de la chaine malienne Joliba TV News après avoir été saisie par l’autorité de régulation des médias au Burkina Faso, qui lui a demandé de sévir suite aux critiques, sur la chaîne en question, d’Issa Kaou N'Djimn, homme politique malien sur les militaires au pouvoir au Burkina Faso. Ce dernier a noué avec le Mali et le Niger, l’Alliance des États du Sahel (AES). Dans ce cadre, les trois pays ont décidé, par le biais de leurs agences respectives de régulation des télécommunications, de signer un protocole qui permettra « la gratuité de la réception des appels et SMS » entre les trois pays. Le protocole a été signé par les représentants des trois agences qui se sont retrouvés à Niamey pour ainsi lever les frais d’itinérance entre les opérateurs de téléphonie mobile de l’AES.

Dans la même perspective, les ministres en charge de la Sécurité du Mali, du Niger et du Burkina Faso se sont retrouvés à Bamako afin de  « valider les spécifications techniques harmonisées des documents de voyage et d’identité (passeport et carte nationale d’identité) afin de favoriser la libre circulation des personnes et des biens dans une dynamique d’intégration plus poussée », selon un communiqué publié sur les réseaux sociaux. Les documents harmonisés seront ensuite soumis aux chefs d’États des trois pays pour validation.

Par ailleurs, entre le général Assimi Goïta et les sociétés minières présentes au Mali, les relations ne sont plus au beau fixe notamment avec l’arrestation  du patron de Resolute, suivie de celle des cadres de Barrick Gold qui est également un groupe minier présent dans le pays. Malgré les propos rassurant du PDG de Barrick Gold, numéro deux mondial de l’extraction d’or, le gouvernement de la transition semble, selon certains observateurs, vouloir faire plier bagages les sociétés minières présentes au Mali qui est l’un des principaux producteurs d’or en Afrique.

 Source : Sahel weather Novembre 2024 

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In Guinea, the possibility of ex-Colonel Mamadi Doumya, who was promoted to army general during the celebrations for the 66th anniversary of the Guinean army, standing as a candidate in the next presidential election is now being debated. While several leading figures in the transition have declared their support for his candidacy, many Guineans are wondering about the consequences of not respecting the transition oath. After the 2021 coup d'état, the junta authorities brandished article 65 of the Transition Charter, which stipulates that “members of the National Transition Council may not stand as candidates in local or national elections to mark the end of the Transition”, to give themselves popular legitimacy. But three years on, the picture is very different. According to the Guinean press, since mid-September, several events, attracting thousands of people, have been organized in the name of the junta leader in the country's provinces, in order to prepare his future candidacy. The “Général Mamadi Doumbouya” soccer tournament is part of this dynamic.

Faced with this pro-junta push for the General's candidacy, the opposition in turn mobilized against the measures taken by the Ministry of Territorial Administration to place political parties “under observation”, among other decisions. The media is also increasingly controlled by the transition regime, and human rights are severely restricted. The “placing under observation” of certain opposition parties, particularly Cellou Daleine Diallo's UFDG and Sidya Touré's UFR, is justified by the ministerial authority, among other “shortcomings”, by the fact that for several years, these two parties have not organized a congress. These parties have been given three months to remedy their “shortcomings”, but they have no intention of complying with this directive, especially as their political leaders are in exile. The main opposition leaders are organizing from outside the country, fine-tuning their strategies against the junta. This situation is creating a tense pre-electoral context in Guinea, even though no date has yet been announced for the next presidential election.

 Source : Météo Sahel Novembre 2024

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En Guinée, l’éventualité d’une candidature à la prochaine élection présidentielle du désormais Ex-Colonel Mamadi Doumya, promu général d’armée entre autres distinctions lors des célébrations du 66ème anniversaire de l’armée guinéenne, se débat, désormais, à haute voix. Alors que plusieurs personnalités de la transition se déclarent favorables à cette candidature, une bonne partie des Guinéens s’interroge sur les conséquences du non- respect du serment de la transition. Car au lendemain du coup d’état de 2021, les autorités de la junte brandissaient l’article 65 de la Charte de Transition qui dispose que : « les membres du Conseil National de Transition ne peuvent faire acte de candidature ni aux élections locales, ni aux élections nationales qui seront organisées pour marquer la fin de la Transition », pour se donner une légitimité populaire. Mais trois ans après, le discours est tout autre. Selon la presse guinéenne, depuis mi-septembre,plusieurs évènements, drainant des milliers de personnes, ont été organisés au nom du chef de la junte dans les provinces du pays, afin de préparer sa future candidature, le tournoi de football « Général Mamadi Doumbouya » s’inscrit dans cette dynamique.

Face à cette poussée des pro-juntes pour la candidature du Général, l’opposition se mobilise à son tour contre les mesures de mises « sous observations » des partis politiques entre autres décisions prises par le ministère de l’Administration du territoire. L’espace médiatique est aussi de plus en plus contrôlé par le régime de transition et les droits humains fortement restreints. La « mise sous observation » de certains partis de l’opposition, particulièrement l’UFDG de Cellou Daleine Diallo et l’UFR de Sidya Touré, est justifié par l’autorité ministérielle entre autres « manquements » par le fait que depuis quelques années, ces deux partis n’ont pas organisé de congrès. Un délai de trois mois a été accordé à ces partis pour pallier leurs « manquements » mais ces derniers ne comptent pas se plier à cette directive, d’autant plus que ces leaders politiques sont en exil. Les principaux leaders de l’opposition s’organisent depuis l’extérieur peaufinant des stratégies face à la junte. Cette situation entraîne un contexte pré-électoral tendu en Guinée alors qu’aucune date n’a été annoncée pour la prochaine élection présidentielle.

 

Source : Sahel weather Novembre 2024 

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In Côte d'Ivoire, Guillaume Soro's aura seems to have diminished considerably in recent years, despite the fact that he was a major figure in the country's political life in the early 2010s. The former president of the National Assembly has been keeping a low profile since his exile on charges of “undermining state security” in 2019. The leader of the Générations et Peuples Solidaires (GPS) movement is increasingly weakened politically by the massive departures of his lieutenants to the current government. Can he bounce back and restore his image on the political scene to its former glory? In any case, he still has some way to go to position himself in this rather turbulent political arena. 

Charles Blé Goudé, for his part, has also been in the news in Côte d'Ivoire during this controversial period of pre-campaigning for the next presidential election. In an interview with France 2024, he spoke of his candidacy for the upcoming presidential elections. “I have never hidden my ambition to lead Côte d'Ivoire”, said the former youth minister under Gbagbo. He also took the opportunity to ask the current president to create the conditions for those who wish to participate to ease the tense political climate of recent months. He was referring to his former boss Laurent Gbagbo, whose candidacy remains uncertain. As a reminder, they have all been acquitted by this international judicial organization, but the sword of Damocles still hangs over his head with the 20-year sentence for which he is seeking an amnesty.

In this political climate, political players continue to call for a frank political dialogue as a prelude to the forthcoming elections. The fifth phase was held after the events of 2020, bringing together the government, political players and civil society to discuss ways of strengthening peace and social cohesion. One of the main recommendations was a commitment by the players to refrain from violence in the process of acceding to the supreme magistracy. At a press conference on November 1, the Union Démocratique et Citoyenne called for a sixth phase of dialogue to “take stock of the implementation of the recommendations of the previous phase” and “envisage new recommendations” for the forthcoming elections. 

The members of this organization took the opportunity to open the debate on the reform of the Independent Electoral Commission and the revision of the electoral rolls in order to prevent political conflicts. At the same time, Alassane Ouattara's candidacy continues to sow controversy within the political class and public opinion. Members of the opposition group “Les Acteurs de la Nouvelle Côte d'Ivoire” are demanding that Ouattara withdraw his candidacy for the forthcoming elections. According to them, ADO should prevent the worst from happening again by retiring. 

Political tensions ...
Are we heading for the arrest of opposition leader Tidjane Thiam, as some are whispering? In any case, rumors are flying around the capital that the businessman is about to be arrested for disturbing the peace. The reason for this is that, for several weeks now, the candidate for the next presidential election has been making outreach visits to raise public awareness of the need to register to vote and to consolidate his electorate. He continues to swell his ranks within the party, and it's clear that his “rival” Billon is increasingly isolated. On November 6, businessman Maurice Guikahué met with Tidjane Thiam to discuss party issues in the run-up to the upcoming presidential election. For some time now, the former Minister of Commerce has been taking every opportunity to pillory the party's positions. Despite the majority's support for his challenger Thiam, he still maintains his candidacy, which he declared on October 25 and which he considers timely. Jean-Louis Billon has been summoned to appear before the PDCI disciplinary council for “undermining the unity and interests of the party” and “insubordination to party decisions”. He is due to appear at party headquarters on December 3 to explain the charges against him to his peers.

 

Meanwhile, the issue of Laurent Gbagbo's inclusion on the electoral roll continues to dominate political news in Côte d'Ivoire. In support of their leader, the youth of the Parti des Peuples Africaines-Côte d'Ivoire (Ppa-CI) have announced a mobilization tour to demand that he be reinstated on the electoral rolls. These young people have decided to take up the republican fight alongside all their comrades, “using legal and democratic means”. 

Gbagbo and France reconnected....
One fact has attracted particular attention this month: the former head of state appears to have reconnected with France, a line of dialogue that had been officially severed since the events of 2010. On November 10, he was received by ambassador Jean-Christophe Belliard for two rounds of talks on the country and the upcoming presidential election, the Sahel and perceptions of France, according to sources close to the embassy. The former colony has begun discussions with the major players in the life of the nation. Laurent Gbagbo has promised Ivorians to set up a truth and justice commission, as Nelson Mandela did after the painful aparthied period. Once elected, he hopes to encourage dialogue between Ivorians to consolidate peace and national harmony. Members of his party went to the headquarters of the Independent Electoral Commission (CEI) to plead for his reinstatement on the lists.

 

Terrorism in the North
On the security front, an operation carried out by the defense and security forces on the night of November 9-10 attracted a great deal of attention. A large arsenal of weapons was seized near Diawala, on the border with Burkina Faso. This event worried many observers at a time when relations between the two countries are not at their best, and Burkina's security situation is deteriorating daily. Côte d'Ivoire has suffered terrorist attacks in the past, notably the Grand Bassam attack claimed by the group Al-Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM). The threat remains persistent in view of terrorist attacks in neighboring countries. Meanwhile, six suspected members of the Islamic State group have reportedly been arrested in Abidjan, including Syrians and Iraqis. According to sources, these individuals had connections with accomplices based in Antananarivo to commit acts of violence in the Sahel and Europe. The two countries succeeded in dismantling this jihadist network, which was planning to carry out an attack during the Paris Olympics. The FDS were assisted by US and French intelligence.

 

On November 13, Côte d'Ivoire and the United States signed two memorandums of understanding to strengthen security cooperation in the face of current challenges. Although Uncle Sam's country is keeping a low profile in many Sahelian states, it continues to provide military support to Côte d'Ivoire, which is taking the threat very seriously. According to its ambassador based in Abidjan, “Our aim is to continue as we did yesterday: to strengthen our security partnership cooperation between the United States and Côte d'Ivoire”. As part of the drive to combat fragility in the northern border areas of the country, a budget of 11.1 billion FCFA has been earmarked for the 3rd phase.

 

 

 

Source : Météo Sahel Novembre 2024

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En Côte d’ivoire, l’aura de Guillaume Soro semble fortement diminuée ces dernières années alors qu’il avait beaucoup marqué la vie politique du pays au début des années 2010. L’ancien président de l'Assemblée nationale fait profil bas depuis son exil pour inculpation d'“atteinte à la sûreté de l’Etat” en 2019. Le leader du mouvement Générations et Peuples Solidaires (GPS) est de plus en plus affaibli politiquement du fait des départs massifs des rangs de ses lieutenants vers le pouvoir actuel. Peut-il rebondir et redorer son blason et ainsi redonner à son image, sur la scène politique, son lustre d’antan ? En tout cas, il a encore du chemin à faire pour se positionner dans cet échiquier politique assez mouvementé.

Charles Blé Goudé, de son côté, a également fait parler de lui en Côte d’Ivoire en cette période controversée de pré-campagne en vue de la prochaine présidentielle. Il s’est prononcé sur sa candidature pour les élections présidentielles à venir lors d’un entretien sur France 2024. “Je n'ai jamais caché mon ambition de diriger la Côte d'Ivoire” dixit l’ancien ministre de la jeunesse sous Gbagbo. Il a aussi profité de l’occasion pour demander à l’actuel président de créer les conditions pour que ceux qui le souhaitent puissent participer afin de décrisper le climat politique tendu depuis quelques mois. Il fait ainsi allusion à son ancien patron Laurent Gbagbo dont la candidature demeure incertaine. Pour rappel, ils sont tous acquittés par cette organisation judiciaire internationale, mais l’épée de Damoclès plane toujours sur sa tête avec la condamnation à 20 ans pour laquelle il demande une amnistie.

Dans ce climat politique, des acteurs politiques continuent de réclamer un dialogue politique franc en prélude des prochaines joutes électorales. Rappelons que la cinquième phase s’était tenue après les évènements de 2020 et avait réuni le Gouvernement, les acteurs politiques et la société civile pour discuter autour du renforcement de la paix et de la cohésion sociale. L’une des principales recommandations était l’engagement des acteurs de ne plus recourir à la violence dans le processus d’accession à la magistrature suprême. Le 1er novembre dernier, en conférence de presse, l’Union Démocratique et Citoyenne a appelé renouer ce fil du dialogue à travers une sixième phase pour pouvoir “faire le point de la mise en œuvre des recommandations de la phase précédente” et “entrevoir de nouvelles recommandations” pour les prochaines élections.

Les membres de cette organisation ont profité de cette occasion pour ouvrir le débat autour de la réforme de la Commission Électorale Indépendante et la révision des listes électorales afin de prévenir les conflits politiques. Au même moment, la candidature d’Alassane Ouattara continue de semer la polémique au sein de la classe politique et de l’opinion. Réunis au sein de la formation dénommée “Les Acteurs de la Nouvelle Côte d’Ivoire”, des membres de l‘opposition, ont tenu à exiger le retrait de sa candidature en vue des prochaines joutes. Selon eux, ADO devrait éviter que le pire ne se reproduise au pays en prenant sa retraite.

Tensions politiques …

Va-t-on vers l'arrestation du leader de l’opposition Tidjane Thiam comme le murmurent certains ? En tout cas, des rumeurs fusent de partout dans la capitale faisant état de l’arrestation pour trouble à l’ordre public de l’homme d’affaires. Pour cause, le candidat à la prochaine présidentielle a entrepris depuis plusieurs semaines des visites de proximité pour sensibiliser les populations à s'inscrire sur les listes électorales et massifier son électorat. Il continue toujours de grossir ses rangs au sein du parti et force est de constater que son “rival’ Billon est de plus en plus isolé. Le 6 novembre dernier, l’homme d’affaires Maurice Guikahué a rencontré Tidjane Thiam pour discuter des questions ayant trait au parti en vue de la présidentielle à venir. Depuis un certain temps, l’ancien ministre du commerce ne rate pas l’occasion pour clouer au pilori les positions du parti. Malgré l’adhésion de la majorité à son challenger Thiam, il maintient toujours sa candidature qu’il avait déclarée le 25 octobre dernier et qu’il juge opportune. Jean-Louis Billon est convoqué en conseil de discipline du PDCI pour “atteinte à l’unité et aux intérêts du parti” et “ insoumission aux décisions du parti”. Il doit comparaître le 3 décembre au siège du parti pour s’expliquer devant ses pairs à propos des accusations portées sur lui.

Pendant ce temps, la question de l’inscription de Laurent Gbagbo sur les listes électorales continue toujours d’alimenter l’actualité politique en Côte d’Ivoire. Pour appuyer leur leader, les jeunes du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (Ppa-CI) ont annoncé une tournée de mobilisation pour réclamer sa réinscription sur les listes. Ces jeunes ont décidé le combat républicain aux côtés de tous leurs camarades en “utilisant les moyens légaux et démocratiques”.

Gbagbo et la France reconnectés….

Un fait a particulièrement attiré l’attention au courant de ce mois : l’ex-chef d’État semble avoir renoué le fil du dialogue avec la France, fil qui était officiellement coupé depuis les évènements de 2010. Le 10 novembre, il a été reçu par l’ambassadeur Jean-Christophe Belliard pendant deux tours d’horloge autour du pays et de la présidentielle à venir, du Sahel et de la perception sur la France, d’après des sources proches de l’ambassade. L’ancienne colonie a entrepris des discussions avec les acteurs majeurs de la vie de la nation.  Laurent Gbagbo a promis aux ivoiriens de mettre sur pied une commission vérité et justice comme l’avait fait Nelson Mandela après la douloureuse période de l’aparthied. Une fois élu, il souhaite faire dialoguer les ivoiriens pour consolider la paix et la concorde nationale. Des membres de son parti se sont rendus au siège de la Commission électorale indépendante (CEI) pour un plaidoyer en faveur de sa réinsertion sur les listes.

Hantise du terrorisme au Nord

Au plan sécuritaire, une opération des forces de défense et de sécurité dans la nuit du 9 au 10 novembre a attiré l’attention de l’opinion. En effet, un important arsenal de guerre a été saisi vers Diawala dans la zone frontalière avec le Burkina Faso. Cet évènement a inquiété beaucoup d’observateurs au moment où les rapports entre les deux pays ne sont pas au beau fixe en plus d’une situation sécuritaire du Burkina qui se dégrade de jour en jour. Soulignons que dans le passé, la Côte d’Ivoire a subi des attaques terroristes notamment celle de Grand Bassam revendiquée par le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). La menace reste toujours persistante au regard des attaques terroristes chez les voisins immédiats. Pendant ce temps, six membres présumés du groupe État islamique auraient été arrêtés à Abidjan dont des Syriens et des Irakiens. D’après des sources, ces individus auraient des connexions avec des complices basés à Antananarivo pour commettre des exactions au Sahel et en Europe. Les deux pays ont réussi à démanteler ce réseau djihadiste qui entrevoyait de commettre un attentat pendant les JO de Paris. A noter que les FDS ont été assistées par les renseignements des USA et de la France.