Source : Météo Sahel Novembre 2024

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L’arrestation sous des airs d’enlèvement politique du célèbre militant de la société civile, Moussa Tchangari a occupé l’actualité politique de ces derniers jours au Niger au point d’occulter les nouvelles mesures sécuritaires malgré l’échec des précédentes qui n’ont pas fait leurs preuves.  En effet, dans le but de renforcer la sécurité dans la capitale nigérienne,le Conseil régional de sécurité a mené, le 9 novembre dernier, la deuxième opération coup de poing avec l’intervention des unités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité (FDS) dans les zones criminogènes de la ceinture verte du quartier Aéroport de Niamey.  Durant cette descente, une centaine d’individus ont été interpellés ; certains avaient, par devers eux, des armes blanches, des stupéfiants et des produits pharmaceutiques.

En outre, en vue de mieux renforcer ses capacités militaires, le Niger a officiellement réceptionné, ce jeudi 28 novembre, un important lot de matériel en provenance de la Russie avec qui la collaboration militaire s’est intensifiée. Cet investissement stratégique témoigne de la volonté des autorités de transition d’« éradiquer les menaces sécuritaires qui freinent la stabilité et le développement économique ». D’ailleurs, le Ministre de la Défense, le Général Salifou Mody, a souligné l’importance du renforcement des capacités opérationnelles de l’armée nigérienne sans manquer de saluer la solidité des relations entre le Niger la Russie et leur volonté commune de faire face aux défis sécuritaires. La coopération bilatérale entre ces deux pays ne cesse de s’intensifier depuis le putsch qui a vu le renversement du Président Mohamed Bazoum. D’une part, le Niger s’est inscrit dans une logique de diversification de ses partenaires et, d’autre part, la Russie a opéré une nouvelle politique étrangère.

Au-delà des combats avec les groupes armés, le Gouvernement de transition compte sur l’appel au dialogue du Général Tiani, pour ramener la paix. A Agadez, ce 27 novembre, le Front patriotique de libération (FLP) et le Mouvement pour la justice et la réhabilitation du Niger (MJRN) ont répondu à l’appel du Président de la transition, en mettant fin à leurs rébellions qui sont nées de revendications de développement pour les zones de Kawar et du Manga du rejet du coup d’État de juillet 2023.

Cette reddition des combattants constitue un grand pas dans la stabilisation et la sécurisation du territoire nigérien. Néanmoins, la menace terroriste reste encore constante.

Par ailleurs, Niamey a accueilli du 27 au 29 novembre, la réunion du Comité des Experts de la région Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC) de l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD) qui va œuvrer pour le renforcement de la modernisation des administrations douanières, l’intégration de la technologie et l’optimisation de la gestion du commerce et de la sécurité, pour répondre aux défis d’une région en constante évolution. En présence des membres du Conseil national de la Sauvegarde de la Patrie et de plusieurs acteurs, le Premier Ministre, Lamine Zeine Ali Mahaman, a présidé la cérémonie de clôture de cette réunion qui a également abordé la perspective d’une nouvelle dynamique de coopération et de modernisation des administrations douanières en Afrique.

Source : Sahel weather Novembre 2024 

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The early legislative elections of November 17 ended in a landslide victory for the ruling party. According to the CNRV (Commission nationale de recensement des votes), Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité) won 54.97% of the vote in 47 of the country's 54 electoral districts. In fact, the list led by Prime Minister Ousmane Sonko won 130 of the 165 seats in Parliament. In addition, the Takku Wallu (“Unite to Save”) coalition led by former president Macky Sall came second with 16 seats. Third place went to the Jamm Ak Njarign (“Peace and Prosperity”) coalition led by former Prime Minister Amadou Ba, with 7 deputies. With this new architecture of the 15th legislature, El Malick Ndiaye is elected as the new President of the National Assembly. Previously Minister of Infrastructure, Land and Air Transport, he had to resign to take up the parliamentary perch.

In interviews with Agence France Presse and France 2 on November 28, President Diomaye Faye said that the French military presence was incompatible with his country's sovereignty. “Senegal is an independent country, a sovereign country, and sovereignty does not accommodate the presence of military bases in a sovereign country,” he declared. However, the Head of State made it clear that Senegal is not seeking a “rupture”, but rather a “renewed partnership” with the former colonial power. At the same time, he hailed as a “major step forward” France's recognition of the Thiaroye massacre in 1944, in a letter sent by French President Emmanuel Macron.

In this context, the commemoration of the massacre was the subject of great solemnity at the Thiaroye military cemetery. To mark the 80th anniversary of the “massacre”, President Diomaye Faye took five key measures to “restore the memory and dignity” of the Senegalese riflemen. These include: a memorial to the tirailleurs at Thiaroye, a dedicated documentation and research center “to preserve the memory” of these African soldiers, the teaching of this history in educational curricula, the naming of streets and squares after the missing soldiers, and Tirailleur Day, now set for December 1.

Internally, the news was also punctuated by a mood movement by students at Ziguinchor's Assane Seck University against their living conditions on campus. “We have decided (...) to go on an indefinite strike with a total blockade of classes to demand the completion of the amphitheaters, which have been at a standstill since 2015,” declared student coordinator Khadim Diène. According to him, their university “is the only one to have only one functional restaurant, in addition to a thousand-bed pavilion that has been delayed for two years”. During a protest march, three vehicles belonging to the university's rectorate were set on fire, and the students were eventually dispersed. A video showing a police vehicle ramming into the students made the rounds on social networks. Subsequently, the university's Rector announced its closure “until further notice.” Reacting to the situation, President Faye asked the government for an “emergency plan (...) for the delivery, according to a controlled timetable, of all building sites relating to amphitheaters, lecture halls, restaurants and pavilions committed by the State in public universities”, informs a communiqué from the Council of Ministers.

On the diplomatic front, President Bassirou Diomaye Faye spoke by telephone with his Russian counterpart Vladimir Putin. During this exchange, the Senegalese President was invited to Russia, where he will be visiting early next year. An opportunity to discuss bilateral relations and joint economic projects between the two countries. Last July, Russian Deputy Foreign Minister Mikhail Bogdanov was received by the Senegalese President and Foreign Minister Yassine Fall.

In addition, on November 25, Koungheul customs once again announced the seizure of 235 kilos of cocaine “from a neighboring country”. This latest development highlights the problem of Senegal becoming a hub for drug trafficking in West Africa. At the same time, former parliamentarian Moustapha Diakhaté was sentenced to two months' imprisonment following statements deemed insulting to voters of the ruling Pastef party.

 

 

 

Source : Météo Sahel Novembre 2024

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Les législatives anticipées du 17 novembre se sont soldées par une large victoire du parti au pouvoir. Selon la Commission nationale de recensement des votes (CNRV), le Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité) a obtenu 54,97% des suffrages et remporté le vote dans 47 des 54 circonscriptions électorales du pays. De fait, la liste conduite par le Premier ministre Ousmane Sonko obtient 130 des 165 sièges du Parlement. En outre, la coalition Takku Wallu (« S’unir pour sauver ») dirigée par l’ancien président Macky Sall est arrivée en deuxième position avec 16 sièges.  La troisième marche du podium est revenue à la coalition Jamm Ak Njarign (« Paix et Prospérité ») de l’ex Premier ministre Amadou Ba, avec 7 députés. Avec cette nouvelle architecture de cette 15ème législature, El Malick Ndiaye, est élu nouveau président de l’Assemblée Nationale. Précédemment ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, il a donc dû démissionner pour occuper le perchoir du Parlement.

Dans des entretiens accordés le 28 novembre à l'Agence France Presse et France 2, le président Diomaye Faye a estimé que la présence militaire française était incompatible avec la souveraineté de son pays. « Le Sénégal est un pays indépendant, c'est un pays souverain et la souveraineté ne s'accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain », a-t-il déclaré. Toutefois, le chef de l’État a précisé que le Sénégal ne s’inscrit pas dans une démarche de « rupture » mais plutôt dans la recherche d’un « partenariat rénové » avec l’ex-puissance coloniale. Par ailleurs, il a par la même occasion, salué comme un « grand pas » la reconnaissance par la France, du massacre de Thiaroye en 1944, dans une lettre transmise par le président français Emmanuel Macron.

Dans ce contexte, la commémoration du massacre a fait l’objet d’une grande solennité au cimetière militaire de Thiaroye. A l’occasion du 80ème  anniversaire du « massacre », le président Diomaye Faye a pris cinq mesures phares pour « restaurer la mémoire et la dignité » des tirailleurs sénégalais. Au nombre de celles-ci : un mémorial à l’honneur des tirailleurs à Thiaroye, un centre de documentation et de recherche dédié « pour conserver la mémoire » de ces soldats africains, l’enseignement de cette histoire dans les curricula éducatifs, le baptême de rues et places aux noms des soldats disparus et la journée du tirailleur désormais fixée le 1er décembre.

En interne, l’actualité a été également rythmée par un mouvement d’humeur des étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor contre leurs conditions d’existence dans le campus. « Nous avons décidé (…) d’une grève illimitée avec un blocage total des cours pour réclamer l’achèvement des chantiers des amphithéâtres, à l’arrêt depuis 2015 », a déclaré le coordonnateur des étudiants, Khadim Diène. Selon lui, leur université « est la seule à n’avoir qu’un seul restaurant fonctionnel, en plus d’un pavillon de mille lits qui tarde à être livré depuis deux ans ». Lors d’une marche de protestation, trois véhicules du rectorat de l’université ont été incendiés, les étudiants ayant finalement été dispersés. D’ailleurs, une vidéo où l’on voit un véhicule des forces de l’ordre foncer sur les étudiants a fait le tour des réseaux sociaux. Par la suite, le Recteur de l’université a annoncé sa fermeture « jusqu’à nouvel ordre. » Réagissant à la situation, le Président Faye a demandé au gouvernement un « plan d’urgence (…) pour la livraison, selon un calendrier maîtrisé, de tous les chantiers relatifs aux amphithéâtres, salles de cours, restaurants et pavillons engagés par l’État dans les universités publiques », renseigne un communiqué du conseil des ministres.

Côté diplomatie, le chef de l’État Bassirou Diomaye Faye s’est entretenu par téléphone avec son homologue russe Vladimir Poutine. Pendant cet échange, le président sénégalais a été invité en Russie, où il se rendra en début d’année prochaine. Une occasion d’échanger sur les relations bilatérales et les projets économiques communs entre les deux pays. En juillet dernier, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov avait d’ailleurs été reçu par le président sénégalais et la ministre des Affaires étrangères Yassine Fall.

En outre, les douanes de Koungheul ont, le 25 novembre, une nouvelle fois annoncé la saisie de 235 kilos de cocaïne « en provenance d'un pays limitrophe ». Ce dernier développement remet en lumière la problématique du Sénégal devenu plaque tournante du trafic de drogue en Afrique de l'Ouest. Dans le même temps, l’ancien parlementaire Moustapha Diakhaté a été condamné à deux mois ferme de prison suite à des déclarations jugées injurieuses contre les électeurs du parti au pouvoir, le Pastef.

 

Source : Sahel weather October 2024 

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Since 2021, northern Togo, which borders Burkina Faso, has faced recurrent incursions by terrorists affiliated to the Groupe de soutien à l'Islam et aux Musulmans (GSIM) or the Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Despite the efforts of the defense and security forces to counter these attacks in the Savanes region, two terrorist attacks were recorded within two weeks of each other, resulting in loss of life and material damage. This situation is worrying the local population, as one resident of the Kpendjal-Ouest area told RFI: “Not a week goes by without an incident, it's impossible”. The recurrence of attacks in the north of the country has made this region the epicenter of irruptions by armed jihadist groups. These incidents are increasing the number of internally displaced persons (IDPs), leading to a humanitarian and socio-economic crisis for populations who have fled their villages. On the political front, the opposition platform Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) continues to demand that “light be shed” following the public meeting organized at the headquarters of the African Peoples' Democratic Convention, where Togolese and African political figures were injured.

 

Source : Météo Sahel Octobre 2024

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Depuis 2021 le nord du Togo, frontalier au Burkina Faso est confronté à des incursions récurrentes de terroristes affiliés au Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) ou encore à l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Malgré les efforts des forces de défense et de sécurité pour contrer ces attaques dans la région des Savanes, deux attaques terroristes ont été notées à deux semaines d’intervalle, faisant des pertes en vie humaines et des dégâts matériels. Cette situation préoccupe les populations comme en témoigne un habitant de la zone de Kpendjal-Ouest en ces termes au micro de RFI « il ne se passe pas une semaine sans incident, c’est impossible ». La récurrence des attaques dans le nord du pays fait de cette région l’épicentre des irruptions des groupes armés djihadistes. Ces incidents augmentent le nombre des déplacés internes et entraînent une crise humanitaire etsocio-économique entre autres pour les populations qui ont fui leurs villages. Sur le plan politique, la plateforme d’opposition Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) continue d’exiger que « la lumière soit faite » à la suite de la réunion publique organisée à la permanence de la Convention démocratique des peuples africains, où des personnalités politiques togolaises et africaines ont été blessées. 

Source : Sahel weather October 2024 

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Last month, Abidjan formally denied the Burkinabe authorities' accusations of a desire to destabilize their country. As a reminder, the military authorities had openly accused Côte d'Ivoire of participating in a campaign to destabilize their country. Following the Council of Ministers meeting at the end of September, government spokesman Amadou Coulibaly reassured the population: “Côte d'Ivoire is a land of hospitality, a land of welcome (...). It has no intention of doing so, since, in any case, it is here that all countries experiencing difficulties see their nationals come” (press release) The north of Côte d'Ivoire recently welcomed a number of refugees from Burkina Faso, notably the Peuls. There are more than 6,000 of them, and they have left their belongings and livestock behind to settle in accommodation sites. According to one of them, “(...) We have been well received, we feel good here”. This part of Côte d'Ivoire has become a “resettlement site” for migrants who left Burkina Faso for security reasons. This calls for greater vigilance, particularly in the fight against terrorism. As a reminder, the Chargé d'Affaires of the Côte d'Ivoire Embassy in Ouagadougou was recalled by the Director of Cabinet of the Minister of Foreign Affairs, without the Ivorian authorities being informed.

Gbagbo and the AES....

A number of political events also marked the news in Côte d'Ivoire during the month of October. The possibility of the outgoing President standing for re-election continues to cause controversy among observers and the political class. According to Laurent Gbagbo, the current President has blatantly violated the Constitution by seeking a fourth term. He called it a “horror”, given that the country's laws limit the number of terms to two. Despite his confused position on whether or not to participate, Gbagbo is still determined to play a certain role in the forthcoming presidential elections, by standing as a candidate like the others. Among other things, he promises to improve relations between Côte d'Ivoire and the ESA if he is promoted to the country's head of state. He is thus positioning himself as a candidate who supports the military in Ouagadougou, despite the accusations of destabilization levelled at Houphouët's country. Furthermore, one of his relatives has been kidnapped by unidentified individuals. According to a press release from the Parti des Peuples Africains - Côte d'Ivoire (PPA-CI), Charles Rodel Dosso was kidnapped from his home in front of his family. They accused the current regime of using “dictatorial drift” to muzzle the opposition since its accession to the supreme magistracy.

Many observers and members of civil society continue to call for peace and calm to ensure peaceful elections. Meanwhile, political parties are urging people to register en masse for the elections, to ensure a high turnout.  In Côte d'Ivoire in October, the figures for voter registration were worrying: 1 in 3 people were not registered, and 4 million people of voting age were not on the electoral roll. This is what prompted political players and members of civil society to call for an extension of the deadline. On the ground, however, there was no great rush, which prompted the authorities to extend the deadline to November 17. This measure is designed to encourage Ivorians to register en masse. 

Dialogue and suspicion...


At the same time, rivalries and internal upheavals are noted on both sides. On the side of the government, Alassane Dramane Ouattara (ADO) has instructed his high representative to initiate mediation within the party in the regions. The aim of this mission is to put an end to internal quarrels and maintain cohesion between militants. On the opposition side too, mediation missions have been launched to reconcile positions. Indeed, on October 3, elected representatives of the Parti Démocratique de Côte d'Ivoire organized a lunch for the two main protagonists - Tidjane Thiam and Jean-Louis Billon - to reconcile. The aim of the meeting was to convince the former Ivorian Trade Minister to abandon his bid to run in the next presidential election. At the same time, points of contention were raised between the opposition and the Independent Electoral Commission. The October 2 meeting on the revision of the electoral roll, attended by the political class and the opposition, led to heated debates. Many observers do not trust the Independent Electoral Commission to organize free and transparent elections.

Meanwhile, a problem that rocked the University caught the attention of the authorities during the month. On October 30, the government issued a decree to dissolve student union associations following the scuffles that took place on university premises, with all the attendant damage. In fact, a raid on the site resulted in the seizure of a large arsenal of edged weapons that had been stockpiled for the purpose of “committing crimes and spreading disorder” within the campus and even off-campus. This situation is worrying people in this pre-electoral period, where violence is increasingly noted.