Sacré-Coeur 3 – BP 15177 CP 10700 Dakar Fann – SENEGAL.
+221 33 827 34 91 / +221 77 637 73 15
contact@timbuktu-institute.org
With a strong participation of Timbuktu Institute associate researchers’, Dr. Bakary Sambe was the facilitator of this important workshop held in Ndjamena during October. In addition to Professor Saidou Issa who recently joined the Timbuktu Institute as Senior International Fellow, Herman Femeugne, representing the Institute in the far north of Cameroon, and Ms. Khalia Annadif, who coordinates the Institute's activities in Chad, particularly in the Lake region, also participated.
The Multinational Joint Taskforce (MNJTF) and the Lake Chad Basin Commission (LCBC) in collaboration with the United Nations Development Programme (UNDP) organised an inception workshop to articulate an inclusive regional communication strategy to prevent violent extremism in the Lake Chad Basin. This laudable and proactive initiative was in recognition of the need to reinforce information and communication line of operation to counter (prevent) and replace the extremist ideology propagated by the Boko Haram and armed groups with a Constructive Alternative Narrative capable of discouraging extremism, restoring trust, confidence and a secured future.
Specifically, the objectives of the inception workshop were:
a. To consult technical experts and representatives from the affected areas on MNJTF’s military Influence Operations that are meant to discourage sympathy and support for terrorists and deter Boko Haram and ISWAP from radicalizing and recruiting innocent people, particularly across Troop Contributing Countries and the Lake Chad Basin in general.
b. To design a common regional approach to information and communication activities in order to prevent violent extremism in the Lake Chad Basin.
c. To suggest methodologies and channels of communication appropriate with messages and Target Audiences.
To achieve the set objectives, a team of experienced technical experts, comprising seasoned academics, reputable international and local media practitioners and the military deliberated during the interactive session with key stakeholders and personalities from communities affected by the Boko Haram conflict. Participants from affected communities included traditional, community, religious and women leaders. Others were representatives of local authorities across the Lake Chad region.
In his welcome remarks, Force Commander MNJTF, Major General Ibrahim Manu Yusuf highlighted the need for a comprehensive regional non-kinetic strategy to complement the largely kinetic approach of the MNJTF to combat the security challenges in the Lake Chad Basin. General Yusuf acknowledged the existence of gaps in the existing communication strategy of the MNJTF, which he observed made the workshop imperative. In his goodwill message, the Executive Governor of Borno state, Professor Babagana Zulum Umara expressed support for the workshop and charged both organisers and participants to create adequate awareness among populace with a view to replacing the destructive ideology and harmful narrative of the violent extremist group
At the opening ceremony of the inception workshop, several strategic and development partners commended the initiative and indicated interest in supporting the implementation of the recommendations of the workshop. Consequently, interested partners such as the UNDP trough the Resident Representative in Chad, Mrs. Lisa Singh, acknowledged the fact that military operation is not the only practical solution to ending the crisis. Therefore, the need has arisen for a review of strategies to also deliberately target the ideologies and psychology of the Boko Haram/ISWAP insurgents, as well as populations in the region. Declaring the 5 day workshop opened, the Executive Secretary of LCBC and Head of Mission of the MNJTF Ambassador Mamman Nuhu reinforced the calls for an effective strategic communication strategy in order to win the hearts and minds of the people of the Lake Chad Basin.
At the end of workshop, the facilitator and technical experts are expected to study the recommendations and subject same to a validation process before implementation. The 4-day workshop attracted representatives of the Government of Chad, European Union, African Union and Ambassadors of MNJTF Troop Contributing Countries; Cameroon, Niger and Nigeria. Other participants included representatives from Centre for Coordination and Liaison and Civil Society Organizations.
Par Dr. Bakary Sambe
Directeur du Timbuktu Institute, Enseignant chercheur Centre d’étude des religions de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal
Après les horribles attentats, ces dernières semaines en France et même en Autriche, ainsi que les vagues de surenchères malheureuses de tous bords, il faut se rendre à l’évidence que les sociétés européennes et leurs communautés musulmanes doivent vite exorciser leur mal de vivre-ensemble. Il est vrai que le discours sur les « séparatismes » d’Emmanuel Macron avait déjà commencé à renforcer le sentiment de rejet du principe laïc dans les pays à majorité musulmane à travers le monde mais surtout au Sahel. Les gouvernants des différents Etats de la région, déjà longtemps perçus comme continuateurs et héritiers d’un système colonial qui serait « historiquement hostile à l’islam », vont désormais peiner à poursuivre les réformes entreprises dans le domaine de l’enseignement religieux comme dans l’organisation du culte.
La laïcité est un principe noble et salutaire dans le sens d’une non-discrimination entre les croyances comme les incroyances et le respect de la liberté de conscience. Les détracteurs d’un tel principe veulent, idéologiquement le réduire au combisme alors que La plupart des pays de la région l’ont constitutionnalisée, souvent dans l’article Premier, comme au Niger, au Sénégal et au Mali. Bien que parfois combattue par des forces portant un projet plus politique que religieux, cette laïcité des Etats ouest-africains, « à leur manière », demeure un acquis considérable et crucial. Nous l’avons vu lors de la crise malienne où même le célèbre Imam Dicko conduisant les manifestations qui ont eu, en partie, raison du président Ibrahim Boubacar Keïta, promettait de ne jamais la remettre en question, en tant que garantie de stabilité et de cohésion sociale.
Un discours « fédérateur » des populismes politiques et des extrémismes religieux
Il faudra désormais que l’élite politique française prenne en compte les effets de la mondialisation du croire et des autoroutes de l’information. Au Sahel, il persiste un sentiment général qui couve depuis longtemps qu’une certaine élite politique intellectuelle française très médiatisée serait dans une démarche de “stigmatisation de l’islam et des musulmans”. Cette perception s’est, malheureusement, nourrie des débats sur le voile et l’identité nationale depuis Sarkozy au « séparatisme » d’Emmanuel Macron en passant le Burkini des socialistes sous l’ère Hollande. Cette spécificité française que les opinions publiques africaines et même européennes voisines ont du mal à décrypter est alourdie par un débat pourri par un néo-populisme surprenant de la part du pays de la Révolution, des Lumières et des Droits de l’Homme. La classe politique française ne mesure pas assez l’impact de certains débats et agissements inutiles sur l’image de leur pays à l’étranger ; l’islam aurait même dû faire partie des éléments de son soft power. Si la France n’utilise pas cette chance d’une diversité religieuse pour son image séduisante de pays-creuset, elle sera instrumentalisée par d’autres qui lui sont hostiles tel qu’on l’a vu avec les tentatives de certains pays. Mais certaines tournures des récents discours d’Emmanuel Macron risquent de produire un « effet pangolin » d’une diplomatie française qui peinait déjà au Sahel et dans le monde arabe où il fut l’un des pays les plus admirés pour ses positions courageuses.
Le fait est que ces évènements surviennent dans un contexte marqué, au Sahel, par une forme d’islamo-nationalisme montant. Ce courant qui a prospéré sur les ruines d’un rêve de « grand soir » anti-libéralo-néocolonialiste, traverse toutes les sphères, des intellectuels de l’ancienne gauche aux salafistes qui réussissent, de fait, une jonction inespérée par l’islamisation des contestations. Ce contexte qui devrait, pourtant, réinterroger les choix diplomatiques va davantage fragiliser les défenseurs de la laïcité face à des politiques prêts à toutes les compromissions électoralistes.
La laïcité victime des incohérences du passé et des paradoxes politiques du présent
En effet, le principe laïc est aussi bien menacé par les extrémismes dogmatiques que par la politisation à outrance de ses usages à géométrie variable. Au Sahel, autant qu’en France, le débat s’est toujours posé avec beaucoup de paradoxes. La France de la IIIe République, alors coloniale, considérait que l’anticléricalisme était une chose qui « ne devait pas s’exporter » outre Mer. Alors que la République et ses « hussards noirs » prenaient toutes leurs distances avec l’Eglise en métropole, elle collaborait « en même temps » avec Monseigneur Lavigerie en Algérie et les missionnaires en Afrique de l’Ouest auxquels elle confiait presque l’Education nationale...laïque de même que les marabouts des confréries. Aujourd’hui, au Sahel, les islamistes exigeant plus de « charia » dans les codes du statut personnel et la gestion des affaires publiques convoquent les « tribunaux musulmans » ou « indigènes » de l’Afrique occidentale française (AOF). Ces ambiguïtés autour de la laïcité rendaient déjà assez ardue la tâche de ses défenseurs au nom de son universalité malgré la diversité de ses déclinaisons. Au lieu de les fragiliser par l’image qu’elle renvoie malgré toutes ses intentions de réforme, la France pourrait peut-être apprendre de l’expérience des laïcités africaines francophones nées sans combat dans des cadres sereins et apaisés.
Islam consulaire et exclusion paradigmatique de l’islam subsaharien
Pourtant, aussi bien son histoire, sa structure démographique de même que ses liens culturels avec le monde musulman et surtout l’Afrique lui en offrent encore l’opportunité et la chance. Mais, il aurait fallu, au préalable, mieux considérer les autres apports de l’Islam en France. L’islam subsaharien est resté parent pauvre de l’islamologie française. Cette marginalisation paradigmatique a fini par orienter le traitement périphérique de l’islam africain à une époque si loin des enjeux géostratégiques sahéliens d’aujourd’hui. Macron a t-il cru efficace de parler aussi aux Musulmans africains qui protestent encore, à travers Al-Jazeera, la chaîne favorite d’à peine 20% des musulmans, ceux du monde arabe? Une autre vision arabo-centrée de l’islam héritée d’un vieux imaginaire ?
La France décrite comme « puissance musulmane » dans les Rapports Willaim Ponty des années 1920 « grâce » à sa “souveraineté sur l’Algérie, le Niger, le Sénégal, le Soudan (actuel Mali)”, semble encore avoir du mal à traduire cette diversité en opportunité dans la gestion d’une religion désormais métropolitaine. D’une part, la focalisation sur le Maghreb, sur l’expérience algérienne, les stratégies alternatives du Maroc, ont laissé peu de place à une prise en compte de l’islam subsaharien de ou en France, souffrant d’une double peine de marginalisation. De l’autre, il y a toute l’attention des autorités françaises portée sur le Maghreb voisin ainsi que l’enjeu de l’interférence des pays d’origine sur la vie religieuse dans l’Hexagone. Pourtant, “l’islam consulaire” dénoncé aujourd’hui l’était déjà par des intellectuels musulmans et d’autres chercheurs qui voulaient faire profiter la République de la spécificité concordataire de l’Alsace rendant possible une faculté de théologie musulmane à Strasbourg. De même, des tentatives parcellaires d’organisation du culte musulman depuis Pierre Joxe à la mise en place du CFCM par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, les acteurs subsahariens ont au mieux joué les seconds rôles lorsqu’ils ne sont pas totalement exclus des instances dirigeantes de l’Islam de France.
L’élite politique française ne doit pas faillir à son devoir de Résistance face aux populismes
Mais, malgré le choc produit par toutes ces attaques barbares, la France doit courageusement assumer son statut de pays-creuset. Sa classe politique a un devoir de résistance face aux sirènes des populismes et des extrémismes de tous bords. Comme le craignait à juste raison Mohamed-Chérif Ferjani, ils risquent d’être les malheureux gagnants de l’ère post-covid19 affaiblissant des Etats en proie à de multiples crises.
Vue du Sahel et des défenseurs de la laïcité et des droits humains, la France trahirait elle-même l’esprit de la République si elle empruntait la voie des prophétismes culturalistes et essentialistes. Ce serait non seulement contre ses propres valeurs « universelles », mais aussi ses intérêts et son image dans une région où des efforts conséquents et urgents semblent nécessaires. La gestion circonstancielle de questions essentielles au vivre ensemble de même que le pragmatisme politique en vogue peuvent facilement orienter les visions court-termistes d’une France s’éloignant de ses principes fondateurs ayant inspiré constitutions et systèmes politiques et longtemps fasciné à travers le monde. De par son histoire et son héritage, la France n’a point le droit de céder à la tentation populiste. De par son engagement et de ses liens au Sahel, elle est aussi en bonne place pour comprendre que nous – Africains et Européens - sommes devenus une seule et même communauté internationale au destin scellé par la vulnérabilité en partage, d’où l’impérieuse nécessité de co-construire les alternatives permettant de faire face, ensemble, aux extrémismes dévastateurs.
By: Brayden Mahoney, Peace Education Intern at the Timbuktu Institute Based on an Analysis Note n°3 which is part of the Timbuktu Institute's special series of publications with the support of the Konrad Adenauer Foundation on civil society in the face of the COVID-19 pandemic in the Sahel.
Africa is receiving less media coverage nowadays, but the pandemic continues to devastate many populations on the continent. Africa has not finished suffering the consequences of the pandemic due to its level of economic development but also and especially the age of its population; the continent concentrates the youngest population in the world: 75% of West African are less than 25 years old. This demographic dynamic would normally be seen as an economic stimulant, but the region has difficulty securing education and employment, creating socioeconomic vulnerabilities that only increase due to this crisis. This situation worries leaders, especially in this period of COVID-19 where the unemployment rate has increased significantly.
Despite the virus relatively sparing young people in terms of deaths and complications, the youth of the region were greatly affected by the restrictive measures put in place to mitigate the spread of the virus, especially in the education, professional, and social sectors. This sparked violent rebellion against restrictive measures, like an imposed curfew, which dampened the regions' innovation ability in regard to the economic recession the world is undergoing. This situation brings light to the legitimate question of the outcome of the Sahelian populations, and young Sahelians in particular.
This article examines the preliminary analysis of the consequences of COVID-19 on the Sahelian youth whom are often associated with the economic and developmental vulnerability of the region. Because of the limited to no media coverage, this article will also highlight the efforts and responses of young people in the region which provide a better predicting outlook for the Sahel.
I – The hybrid nature of the consequences of COVID-19 on the situation of young people From the very beginning and first indications of a pandemic, the Sahelian States adopted drastic measures of shutdowns by closing public spaces, including schools and universities which are possible hotspots for the virus to spread. These closures have temporarily or even definitively put millions of young people out of the school and university systems around the world. UNESCO estimates that since March 31, 2020, 89% of people are out of school due to school closures, a percentage representing 1.54 billion young people and children enrolled in university and school. Despite the infrastructural challenges the African continent faces, each country has had to create their own strategies for e-learning. Across the region, Ministers of Education created e-learning classes on a variety of platforms, including via WhatsApp in Niger and in Senegal, the Minister of Education created a new television channel called “Canal education” to reduce the difficulties in access to technology. Despite facing ongoing conflict within the education sector since 2012, the Minister of Education in Mali creative-learning stations on the television, radio, and social media networks. The disparities among these populations and these countries in access to e-learning materials and modes of instruction accentuates the digital divide that consumes the continent. This inequality directly correlates to a reduction in the chances of success among children who are not able to successfully transition to online learning. The pandemic has illustrated the dire need to invest in technology, particularly in e-learning, and to increase access to these resources for rural populations, as well as creating strategies to address future crises like this in the context of the African reality. According to the International Labour Organization, one in six young people have completely stopped working around the world due to the pandemic, specifically among the ages of 18 to 24 years old. The results of this study can be seen in Niger where the socioeconomic impacts of the pandemic on young people show that 89% of girls and boys report a loss in weekly income. This impacts not only the quality of life in regard to access to food and other basic necessities, but it also affects relational tensions at home. In Senegal, divorce rates have increased and 87% of young people in Niger say that they have experienced at least one form of relational tension either with members of their families or among friends during this difficult time. While the socioeconomic statuses of young people are deteriorating, they are also upset by the stigma being shared about them, classifying them as “vectors of disease transmission”. The argument is that irresponsible young people go out, contract the virus, and then return home to in turn infect the elderly. The Senegalese Minister of the Interior has publicly made this claim which people in turn use to uphold this stigma against young people.
II – From contesting measures restricting freedoms to the transition to violence The governments of the Sahel are undermining the freedom of movement of people and goods by implementing regulations, such as curfews that differ from country to country, across sub-Saharan Africa. Young people were upset by these restrictions and protested them peacefully until they violently took to the streets. There have also been conspiracy theories spreading around the validity of the mortality of the virus which resulted in the arrest of a Mauritanian woman who spread the false statement via WhatsApp. The Senegalese government has also been subject of criticism when President Sall made the statement that Senegal was unable to organize repatriation flights, to which Senegalese youth responded with criticism on social media. In Mali, an activist that helps displaced people and children through their organization called Association des Jeunes pour la Citoyenneté Active et la Démocratie (AJCAD), has stated that she regrets the impact of restrictive measures on small traders and the lack of support while urging the authorities to lift the curfew which she says has not prevented the spread of the virus. But it should be noted that the demonstrations around the M5-RFP protest movement have deployed in the streets not because of the coronavirus, but to demand the resignation of President Ibrahim Boubacar Keïta, which ultimately ended in a military coup. The protesting youth took to violence to protest the state authority with youth in Niger being among the first to defy the curfew and the ban on collective prayer. Many regions faced destruction from these violent protests which fueled other protesters that opposed the police ultimately resulting in mass arrests, including the arrest of 58 minors in the country’s capitol. The violent energy carried over into Senegal shortly after also causing destruction. In order to curb the violence, the Senegalese government has decided to relax the safety measures. Despite the violence, the people of the Sahel countries have also distinguished themselves, sometimes through creativity, in building resilience and actions of solidarity necessary in times of crisis.
III Resilience and creativity of young people in the face of COVID-19 Resilient actors through their actions
Many NGOs, such as Solidarité Laïque, Coordination Sud and Plan International, have all partnered with young people outside of urban centers to raise awareness of the importance of precautionary measures. The European Union Emergency Trust Fund for Africa funded a project called “La voix des jeunes du Sahel”/“The voice of young people in the Sahel” and created twenty different programs available in local languages in the G5 to aid in the effort of raising public awareness of coronavirus related issues. Young people all over the Sahel have taken this initiative and proliferated their awareness raising efforts. For example, a pharmacology student at Cheikh Anta Diop University in Dakar created hand sanitizer and went door to door explaining precautionary health measures to their community. Young people in Mali have been innovative in technology, specifically at the Doni Lab Laboratory where they created an artificial respirator and other disinfectant products. In Niger unemployed medical school graduates volunteered to work on the front lines with minimal personal protective equipment (PPE) and in Chad the Ardeb Djoumal Youth Mutual Aid Association distributed PPE and other hygiene kits, all in an effort to curb the spread of the virus. As the rest of the world continues to ease restrictions, Africa has yet to hit its peak amounts of infections so in order to keep the urgency and awareness high in addition to combating false information, the region has turned to social media for help, as young people are the main users. Facebook is helping reach young people by creating an Information Center that is at the top of the user’s news feed which began in South Africa but has plans to expand to many sub-Saharan countries like Burkina Faso, Senegal, Mali, Mauritania, Chad. According to the head of the Mauritanian government, the new strategy to fight against coronavirus is based on the involvement of young people in raising awareness of the dangers of the virus and the means to prevent it, while calling on citizens to respect preventive measures. Aside from intervention of higher authorities in these efforts, young people have taken the responsibility to create coalitions dedicated to helping people living in difficult conditions, specifically child beggars and prisoners in Dakar. All of these efforts further emphasize the resilience of young people in sub-Saharan Africa.
The coronavirus, a booster of youthful talent and creativity? While the pandemic certainly created frustration in regard to confinement and restrictions, it has also fueled ingenuity among the youth in this region of Africa. Students from the Ecole Supérieure Polytechnique of Dakar have created a robot called “Doctor Car” which can travel by itself via wireless control to provide aid and assistance to quarantined patients. Another Senegalese company, Fari Fima, shifted their focus from cosmetic products to creating large scale amounts of hand sanitizer and disinfectant products, which has been so successful they are planning to open new operations in Côte d’Ivoire and Rwanda. And in Niger, with the support of UNICEF, a program called Muryar Matassa, meaning "Voices of the young" in the Hausa language, is working to share useful information, concerns, and reporting of the virus. All of these efforts by young people strengthen the notion that African youth have the potential to reinvent and create a modern, sustainable future for the continent. They are the next generation of leaders and must be praised for their innovation, in addition for their new presence and command among local and national government. Their new presence has been commended by officials that state, “We remain confident in the success of this mission, because these young people have all the criteria to lead government policy successfully.” It is also worth noting that youth efforts outside of university academia have been just as successful with students from vocational and technical schools taking initiatives to create reusable masks, handwashing pumps, visors, among other things with or without the use of new technologies.
Art, a therapy to the rescue of science? One silver lining to the pandemic is that it has brought people together through the lens of culture and has given light to artists of the region that are using their talents to continue in the fight to raise awareness and convey important messages to the public through social media. For example, a Nigerian student named Akeem Eking is a rapper and uses his music to get involved in this fight against the virus and sums up his efforts by saying, “basically rap is not to make people dance, but to raise awareness. Today, in any case, it is the best way to communicate with young people…[and] as an artist, it is my duty to touch my fans because in this crisis, everyone must be responsible.”
Conclusion The coronavirus has exposed many vulnerabilities in important areas of African infrastructure. The virtualization of the education system was not fully effective, the need to invest in information and communication technologies, and the need to invest in health systems have now all been highlighted, especially among the poorest populations of the region. African leaders do not let these limits hold them back as they understand the importance to invest in these key areas of infrastructure. The African youth, despite creating violence and destruction in protest, have shown their resilience and dedication to the prosperity of the continent and are now being recognized as the bright future full of security and innovation that lays ahead for the African continent.
|
Cette Note d’Analyse n°3 s’inscrit dans la série spéciale des publications du Timbuktu Institute avec le soutien de la Fondation Konrad Adenauer sur la société civile à l’épreuve de la pandémie COVID-19 au Sahel. A télécharger intégralement en bas de ce texte
Alors que les spéculations sur les contrecoups sanitaires de la COVID-19 en Afrique occupent de moins en moins le paysage médiatique, la pandémie continue de soulever des débats au sujet de ses effets spécifiques sur les différentes franges de la population. Si le monde entier a été surpris par cette crise sanitaire, l’Afrique n’a pas fini d’en subir les conséquences en raison de son niveau de développement économique mais aussi et surtout de la jeunesse de sa population. Chance sur certains aspects notamment sur la mortalité ou handicap au regard des conséquences économiques, la jeunesse de la population africaine occupe une place importante dans ce débat. En effet, le continent concentre la plus jeune population au monde avec une tendance non moins importante dans sa partie occidentale : 75% des ouest africains ont moins de 25 ans. Cette dynamique démographique lue parfois comme un stimulant économique, rend compte aussi des défis en matière d’éducation et d’emploi, donc, de vulnérabilités socioéconomiques que la crise pourrait amplifier. En effet, la situation de la jeunesse inquiète aussi bien les dirigeants de la sous-région que les populations de manière générale, surtout en cette période de COVID-19 où le taux de chômage a considérablement augmenté.
L’Organisation Internationale du Travail (OIT) s’arrête d’ailleurs sur la manière disproportionnée dont la pandémie à coronavirus a affecté les jeunes au niveau mondial avec une situation qui s’enlise dans les pays à faible revenu.[1]Intervenant à l’occasion de la Table-Ronde virtuelle de Haut Niveau, sur la résilience africaine et l’après COVID-19 pour une nouvelle gouvernance mondiale du 19 mai passé, le président en exercice de la CEDEAO, le chef de l’Etat nigérien Issoufou Mahamadou, est revenu sur des propositions phares allant dans le sens d’aider la population juvénile à sortir de la précarité. Ainsi, affirme-t-il : «Ça ne sera un atout que lorsque nous serons capables de transformer cet actif démographique en dividende économique»[2].
Si sur le plan sanitaire, la pandémie a relativement épargné les jeunes en termes de nombre décès et de complications, ces derniers ont été particulièrement touchés par les conséquences de la gestion de la pandémie dans les secteurs éducatif, professionnel et social qui les interpellent à plus d’un titre. Dans ce contexte, les actes de violences contre les dispositifs sanitaires comme les couvre-feuxont failli minimiser les nombreuses innovations dont ils sont auteurs durant cette période de craintes à priori, peu propice à l’invention.
En même temps, la période de récession que le monde est en train de vivre légitime davantage les interrogations sur l’issue de la crise sur les populations sahéliennes en général et sur les jeunes en particulier.
Dans le cadre de cette réflexion globale à l’échelle mondiale ou continentale, la présente note d’analyse traite des conséquences spécifiques de la COVID-19 sur la jeunesse sahélienne souvent assimilée à la vulnérabilité. Elle s’arrêtera aussi sur les réponses que les jeunes ont apportées dans ce contexte, même ou justement parce qu’elles ont été peu médiatisées. Cependant, elles peuvent contribuer à une analyse plus équilibrée de la situation et des perspectives
Par Dr. Wilfrid AHOUANSOU
Université d’Abomey CALAVI- Chercheur Associé à Timbuktu Institute
Depuis le 8 octobre 2020, le Nigeria traverse à nouveau l’une de ses énièmes crises sécuritaires. Mais cette fois-ci, ce ne sont pas des attaques terroristes ou des accusations de corruption qui sont relayées par les médias. Il s’agit plutôt d’une contestation populaire, majoritairement menée par des jeunes, et de laquelle transparaît de la colère et de la révolte contre un régime accusé de ne pas avoir pris les mesures qu’il faut pour faire cesser les violences policières si régulières dans cet État fédéral.
Le mouvement, qui a d’abord démarré en 2017 sur le réseau social Twitter avec le hashtag #EndSARS, a désormais pris corps et ne semble plus vouloir faiblir. Il est porté par des milliers de jeunes qui descendent dans les rues chaque jour dans les différents États du Nigeria, mais également au sein de la diaspora aux Royaume-Uni, aux Pays-Bas ou aux États-Unis. Les revendications portées par le mouvement sont sans appel : il s’agit du démantèlement pur et simple du Special Anti-Robbery Squad (SARS).
Les raisons de cette exigence fourmillent eu égard aux nombreux témoignages partagés par les victimes de cette escouade anticriminelle, originellement créée pour combattre le grand banditisme au Nigeria. Avec le temps, cette unité spéciale se serait transformée en véritable bourreau de la population selon Amnesty International, avec un ciblage particulier des jeunes, qui ne rentreraient pas dans le canon de l’image de la jeunesse disciplinée, si recherchée en Afrique. Il faut dire que le Président Muhammadu Buhari n’aura pas fait grand chose pour favoriser un respect de cette jeunesse par les autorités politiques et sécuritaires du pays. En effet, à plusieurs reprises et même devant des instances internationales, il aurait qualifié sa population majoritairement jeune de paresseuse.
Le mouvement populaire est désormais là et bien présent. La lutte pacifique tend de plus en plus à se transformer en une révolte contre le système politique entier, malgré que la revendication originelle pour la dissolution de la SARS a été acceptée le 11 octobre 2020. Cette annonce a été accompagnée de cinq autres mesures par la police nigériane pour tenter de calmer la colère grandissante, à savoir : le démantèlement de l’unité spéciale dans l’ensemble des 36 États fédérés du pays, le redéploiement des membres de la SARS dans d’autres unités et subdivisions de la police, la mise en place d’un nouveau mécanisme pour lutter contre le grand banditisme, la création d’un forum citoyen et stratégique pour conseiller sur les réformes de la police, et l’organisation d’enquêtes sur les allégations de violences commises par l’unité dissoute.
Le 12 octobre 2020 dans la même foulée, la police nigériane annonce la création de la Special Weapons and Tactics (SWAT), avec à nouveau, cinq mesures devant rassurer la population, telles que : le non-déploiement d’anciens personnels de la SARS dans la nouvelle unité, la mise en branle des actions de la SWAT uniquement sur la base de renseignements, l’interdiction pour la nouvelle unité de patrouiller les rues, l’interdiction de fouiller les ordinateurs et téléphones de la population sans mandat, l’absence d’antécédents de violences ou d’abus des droits de l’homme dans les dossiers des nouveaux membres de cette unité.
Ces différentes mesures des autorités nigérianes n’eurent pas plus d’écho auprès de la population, qui depuis bientôt 8 jours occupent toujours les routes. #5for5 est ainsi devenu le nouvel hashtag mobilisateur de la population, autour des exigences suivantes : la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées durant les protestations, la justice pour toutes les personnes victimes des brutalités policières et une adéquate compensation pour leurs familles, la mise en place d’une institution indépendante pour mener des enquêtes et poursuivre les auteurs de ces exactions, l’évaluation psychologique des anciens membres de la SARS avant leur redéploiement dans une nouvelle unité et l’augmentation du salaire des membres des forces de police afin de leur offrir le moyen de vivre décemment et de ne se consacrer uniquement à la protection des citoyens.
Crédits : https://bit.ly/347ecj3
Les annonces successives de mesures pour calmer la contestation populaire et la résistance manifeste de celle-ci à ne pas se laisser démonter permettent de relever quelques enseignements pour la conduite de la réforme du secteur de la sécurité (RSS) dans les pays de l’Afrique de l’Ouest.
Faut-il le rappeler, la RSS est un processus structurant qui consiste à améliorer l’offre de service en matière de sécurité afin de garantir qu’elle réponde aux exigences démocratiques. Pour l’Union Africaine (UA) et pour la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la RSS est le moyen « par lequel les Etats formulent ou réorientent les politiques, les structures et les capacités des institutions et des groupes engagés dans le secteur de la sécurité, en vue de les rendre plus efficaces, plus efficient et répondant au contrôle démocratique tout en étant attentifs aux besoins de sécurité et de justice de la population »[1].
L’ensemble des actions entrant dans le cadre de la RSS vise à mettre davantage en avant la conception de la sécurité humaine, qui selon les Nations Unies « a pour objet d’aider les États Membres à cerner les problèmes communs et généralisés qui compromettent la survie, les moyens de subsistance et la dignité de leurs populations et à y remédier ». Autrement dit, la sécurité traditionnelle qui vise à garantir l’Etat contre une menace extérieure ou contre l’instabilité au plan interne, doit s’agrandir pour prendre en considération d’autres composantes, à savoir : « sécurité économique, sécurité alimentaire, sécurité sanitaire, sécurité de l’environnement, sécurité personnelle, sécurité de la communauté, sécurité politique ».
Par Pr. Mohamed-Chérif FERJANI
Président du Haut Conseil de Timbuktu Institute
Le terrorisme islamiste continue, sans relâche, à commettre des crimes barbares partout dans le monde contre tout ce qui représente aux yeux de tous les fanatiques intégristes une insupportable liberté : penser et s’exprimer sans tutelle ni entrave, enseigner de façon à développer l’esprit critique pour former des citoyen(ne)s difficiles à gouverner et à embrigader par quelque idéologie que ce soit.
Le vendredi 16 octobre 2020, la France est à nouveau frappée par la haine aveugle des ennemis de la liberté : après les attentats visant le la liberté d’expression, à travers le lâche assassinat des journalistes de ‘‘Charlie Hebdo’’, le mode de vie d’une société libre à travers l’attentat du Bataclan, la liberté de conscience à travers les attentats visant des ministres de cultes et des fidèles d’autres religions (juifs et chrétiens), c’est autour de l’enseignement d’être la cible de la haine islamiste à travers la décapitation du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, près d’un collège de Conflans-Sainte-Honorine où il enseignait, par un terroriste islamiste russe d’origine tchétchène, au motif que l’enseignant avait montré, dans un cours sur la liberté d’expression, des caricatures dont celles publiées par ‘‘Charlie Hebdo’’ représentant le Prophète de l’islam.
Les partisans de la haine ne désarment pas
Si la plupart des réactions, en France et ailleurs, sont marquées par la sidération, l’émotion, la révolte contre ce crime hideux, la compassion et la solidarité avec la famille de Samuel Paty, le corps enseignant et la France dans sa diversité culturelle, spirituelle et politique, les partisans de la haine et leurs avocats de toujours ont salué comme un exploit vengeur de «l’islam» et des «victimes» de «l’arrogance occidentale» et de la «suprématie blanche» : outre les mouvements jihadistes se reconnaissant dans ce crime ignoble, beaucoup d’islamistes ont salué cet acte terroriste en proférant des menaces contre toute personne, toute institution et tout Etat qui porterait atteinte à ce qu’il y a de plus sacré aux yeux des musulmans, l’image de leur Prophète, à l’instar de ce qu’a déclaré un député islamiste tunisien Rached Khiari.
Au lieu de condamner fermement et sans équivoque le crime odieux, certains avocats de l’islamisme, y compris en France, ont préféré focaliser leur dénonciation sur les réactions islamophobes, passées, présentes et à venir, qui mettent à l’index une partie de la population, les musulmans, pour en accentuer l’exclusion et le rejet dont ils font l’objet, sans rien dire de l’idéologie de la haine et de la mort qui a armé la main du terroriste.
D’autres, tout en condamnant le crime odieux et l’idéologie qui l’inspire, se sont demandé si l’enseignant n’avait pas fait preuve de légèreté ou de manque de pédagogie en présentant des caricatures susceptibles de choquer la sensibilité des élèves, de leurs familles ou de leur «communauté», alors qu’il n’a fait qu’illustrer son cours au sujet de la liberté d’expression.
Une telle réserve est déjà une concession de trop aux ennemis de la liberté d’expression : ce n’est pas aux élèves, ni à leurs familles ou aux communautés des uns et des autres de déterminer les contenus des cours mais aux autorités éducatives. Si on s’engage sur ce terrain, on pourra aller jusqu’à l’interdiction de la philosophie, de telle ou telle partie des programmes d’histoire, de littérature ou des sciences de la vie et de la terre pour ne pas choquer la sensibilité des créationnistes ou des communautés qui voient dans certains enseignements des provocations à leurs croyances.
Ne pas se soumettre au diktat des obscurantistes
L’éducation doit être sanctuarisée au même titre que la recherche, la création artistique et d’autres domaines qui ne doivent pas dépendre de la doxa et de l’état de l’opinion publique. Sinon, c’est la voie vers la soumission à l’obscurantisme et au diktat des ennemis de l’esprit critique, de la recherche, de toute création et de la liberté d’expression. C’est pourquoi, plus que jamais, la liberté pédagogique dans le respect des programmes scolaires, de la recherche, de la création et de l’expression doit être défendue sans la moindre concession, sans la moindre complaisance à l’égard des ennemis de cette liberté fondamentale.
Certes, comme par le passé, partout, et de tous les temps, ce genre de crime aura des effets néfastes : les idéologies xénophobes prônant les replis sur les identités meurtrières – qu’elles soient religieuses, ethniques ou nationalistes –, essayeront d’en tirer profit pour trouver des boucs émissaires, diviser les victimes de l’exclusion afin de les détourner du combat contre les véritables causes de leurs malheurs : les politiques néolibérales qui démantèlent les services publics, s’attaquent aux droits économiques, sociaux et culturels et mettent à mal le vivre ensemble. C’est la raison pour laquelle la lutte contre le terrorisme islamiste doit aller de pair avec la résistance à tous les replis identitaires, la défense des services publics, la promotion des droits qui permettent aux citoyens de s’arracher à l’étouffoir des solidarités de leurs communautés exclusives.
Sans nier ou suspecter les appartenances et les identités auxquelles sont attaché(e)s les une(e)s ou les autres, nous devons faire en sorte de les conjuguer avec l’universalité de l’humain, le respect des libertés et droits qui doivent être garantis à tou(te)s par delà les différences de sexe ou de genre, d’origine, de culture, de couleur de peau, de croyance, de spiritualité ou de philosophie, d’orientation sexuelle, ou de tout autre ordre.
Contre le terrorisme islamiste et contre tous les replis sur des identités meurtrières négatrices des libertés et des droits humains, nous devons nous unir tou(te)s : athées, musulman(e)s, agnostiques, chrétien(ne)s, juif(ve)s, hindouistes, bouddhistes, de toute spiritualité, philosophie ou religion, de gauche ou de droite, sans la moindre indulgence, la moindre justification, la moindre compréhension à l’égard de la décapitation d’un professeur en raison du contenu de ses cours.
By Fatima LAHNAIT
Gender, Peace and Security -Timbuktu Institute
The African continent faces multidimensional challenges (population growth, employment crisis, rapid urbanisation, chronic conflicts, ethnic tensions, violent extremism, climate change, and environmental degradation), that require a holistic approach. Some of these challenges are exacerbated by the lack of inclusion of all segments of society. Despite the many undeniable assets, including a young population and highly coveted natural resources, Africa cannot ignore women - who make up 50% of its population- if it is to achieve its goals of sustainable development and inclusive growth.
The United Nations is preparing to commemorate the twentieth anniversary of Security Council Resolution 1325 on Women, Peace and Security adopted on the 31stOctober2000. Has Africa been able to design and implement the necessary measures within the framework of this Agenda? An overview of the situation is required.
In its Resolution 1325, Women, Peace and Security (WPS) adopted on October 31, 2000, the United Nations Security Council made the following observations:
- Gender inequality contributes to instability, insecurity and violent extremism.
- Sustainable and lasting peace requires the participation of all members of society, including women.
Based on these observations, the U.N. Security Council has defined three main objectives in its WPS agenda (sometimes labelled a "program") which encourages the consideration and implementation of a gendered approach in the elaboration of any policy:
In all countries, it is also important that women and girls are, going forward, more systematically and sustainably integrated into any peace and security issue.
The experiences of men and women in times of war/conflict are indeed different. The gender approach therefore, offers an essential perspective in conflict analysis: women generally propose peace-building strategies that aim to create links between opposing factions and increase the inclusiveness, transparency and sustainability of peace processes.
- There is an urgent need to put women at the heart of peace and security arrangements to build a better and more equitable world -
The participation of women should not be interpreted as a favour granted to them. This participation must be taken for granted by everyone. In fact, it is an essential condition for achieving lasting peace and security.
It should also be remembered that women are not a homogenous group: the experiences of women and girls with disabilities, young women, displaced women and girls, among others, should not be overlooked.
Although twenty years have passed since the United Nations Security Council adopted the landmark Resolution 1325 on Women, Peace and Security(WPS), gender analysis is still often absent from responses to global security and humanitarian challenges.
- Women's bodies are not a battlefield -
Since 2000, nine other complementary resolutions have been adopted by the Security Council[1].
1] This series of resolutions constitutes a fundamental basis for taking into account the situation of women in conflicts, and a solid foundation for the implementation of the WPS agenda by member states and international institutions. Each one addresses a unique theme concerning the protection of women and girls during conflicts and their participation in decision-making processes.
- Resolution 1820, adopted in 2008, thus made it possible to recognise sexual violence as a weapon of war. This resolution marked a real awareness on the part of the international community, of the need to significantly strengthen the fight against sexual violence in armed conflict, to fight against impunity, and to take into account the long-term effects of sexual violence on communities.
International law and the courts have adopted new norms, and set a clear precedent by classifying sexual violence as a crime against humanity and a war crime.
- A reaffirmed priority -
Since Resolution 1888 adopted in 2009, an increasing number of peace-keeping operation (PKO) mandates have taken into account the role of women at all stages of crises.
Also in 2009, SCR (Security Council Resolution) 1889 was adopted to address barriers to women's participation in peace processes. It calls for improved international and national responses to the needs of women in conflict and post-conflict situations. Twenty-six quantitative and qualitative indicators ('global indicators') have been defined to assess the implementation of Resolution 1325, in addition to the monitoring of National Action Plans(NAPs) and independent monitoring by civil society. However, this monitoring and control remains difficult.
Fifteen years after the adoption of founding Resolution 1325, the U.N. Security Council adopted Resolution 2242 (2015) which reaffirms the importance of women's participation in political processes, peace negotiations, conflict resolution and prevention mechanisms, and emphasises in particular the role of women in the fight against violent extremism. It also addresses the differential impact of terrorism on the human rights of women and girls[2].
- Only less than half of U.N. member states have implemented UNSCR 1325! -
Since 2005, U.N. member states have been implementing the principles of UNSCR (UN Security Council Resolution) 1325, by developing National Action Plans (NAPs), which last three to five years. They work to promote and consolidate efforts to promote women's leadership in the areas of peace and security by highlighting them in national and international contexts.
The NAP process helps countries identify their priorities in this area, define action plans and necessary resources.
These action plans are an important element in the implementation of UNSCR 1325 world-wide. Some countries are already in their second or third version of their NAPs. But there is still a long way to go.
As of August 31, 2020, only 86 UN member states have UNSC 1325 National Action Plans[3]. Indeed, the implementation of the 1325 agenda relies on a voluntary basis not a compulsory one, which is ultimately deplorable.
- On the African continent, a mixed picture -
Aware of the stakes involved, nearly 50% of the African Union states have adopted National Action Plans in order to, among other things, integrate women into peace processes as recommended by Resolution 1325.
Governments and regional organisations have made significant progress in developing legal, political and institutional mechanisms for the implementation of the WPS agenda.
Within regions, the adoption of NAPs varies considerably:
- 13 NAPs in ECOWAS, the Economic Community of West African States (the first body to adopt a regional action plan in Africa),
- 5 in the East African Community
- 3 in Central and Southern Africa
- and 1 in North Africa
West Africa is by far the leader, with 13 of its 15 member states having adopted a NAP. The region is among the leading proponents of the SPF (Strategic Partnership Framework) agenda since six states (out of 15) had adopted a NAP by 2010[4].
In North Africa, there is a clear lack of awareness of the SPF agenda. Tunisia is thus the first - and only - country in the region to have adopted its NAP in August 2018.
It should be noted that the Regional Action Plan (RAP) of the African Union allows for feedback and sharing of best practices in the implementation of UNSCR 1325.
- West Africa steps ahead -
At the national level, 25 African governments have so far adopted a NAP on UNSCR 1325.
These are as follows : Côte d'Ivoire (2007), Uganda (2008), Guinea (2009), Liberia (2009), Rwanda (2009), Democratic Republic of Congo (2010), Sierra Leone (2010), Guinea-Bissau (2010), Senegal (2011), Burundi (2012, revised in 2017), Burkina Faso(2012), Gambia (2012), Mali (2012), Togo(2012), Nigeria (2012), Central African Republic(2014), Kenya (2016), South Sudan (2015), Niger(2017), Angola (2017), Cameroon (2017), Mozambique(2018), Tunisia(2018) and Namibia (2019)[5].
Only about fifteen states have updated their NAPs to take into account the post-UNSCR 1325 resolutions.
And looking ahead, South Africa's NAP was presented to parliamentarians in September 2020 and should be made public soon. Other governments have committed to finalising their first NAPs, including Morocco, Egypt, Madagascar and Zambia.
- Change is happening at too slow a pace for the women and girls whose lives depend on it" - Antonio Guterres, Secretary General of the United Nations - October 2019 -
The context in which the SPF agenda is being implemented in Africa is complex.
Terrorism, inter-community conflicts, bad governance, and civil wars generate violence on the continent.
The situation is aggravated by illegal migration, displacement of populations, proliferation of arms and the effects of climate change.
The lack of real political will, and the lack of interest of some leaders in women's rights are also deplorable. The implementation of the Women, Peace and Security agenda is therefore not a priority for some governments.
This is also due to a lack of resources. The implementation of the NAPs requires substantial budgets that most States do not have! Out of the 84 NAPs registered as of December 31, 2019, only 28 (33%) have a budget allocated for implementation[6].
Faced with projects suspended due to lack of funding and interest, civil society will have to keep stepping forward and thus continue to improve the visibility of the major contribution of African women to the WPS agenda. This contribution may not fall within the framework of a NAP, but it does have the merit of existing and should be welcomed and encouraged.
In addition to taking stock of the progress made over the last twenty years, the commemoration of SCR 1325 will make it possible to identify the obstacles that persist in the area of gender equality (one of the SDG, Sustainable Development Goals planned to be achieved by 2030).
This is all the more important as the world faces the Covid-19 pandemic and its repercussions ; a situation that has demonstrated, once again, that women and girls are the most affected by the consequences of any crisis, whether at home or in the workplace, in cities, in rural areas or in refugee camps.
[1]The U.N. Security Council has adopted 10 resolutions on Women, Peace and Security (WPS): Security Council Resolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2008), 1889 (2009), 1960 (2010), 2106 (2013), 2122 (2013), 2242 (2015), 2467 (2019) and 2493 (2019). https://undocs.org
[2]https://undocs.org
[3]https://www.un.org/en/member-states/
[4]African Union Commission - Report on the Implementation of the Women, Peace and Security Agenda in Africa - October 2019 - https://archives.au.int/
[5]Ibidem.
[6]https://undocs.org
Fatima Lahnait Timbuktu Institute- Gender Peace and Security Specialist
Le continent africain fait face à des défis multidimensionnels (croissance démographique, crise de l’emploi, urbanisation rapide, conflits chroniques, tensions ethniques, extrémisme violent, changement climatique, dégradation de l’environnement) qui requièrent une approche holistique. Une partie de ces défis à relever est exacerbée par l’absence d’inclusion de tous les segments de la société. En dépit de ces nombreux atouts indéniables, notamment une population jeune, des ressources naturelles très convoitées, l’Afrique ne peut ignorer les femmes, soit 50% de sa population si elle souhaite atteindre ses objectifs de croissance durable et inclusive.
Les Nations Unies s’apprêtent à commémorer le vingtième anniversaire de la Résolution du Conseil de Sécurité 1325 relative à l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité adoptée le 31 Octobre 2000. L’Afrique a-t-elle sû mettre en place les mesures qui s’imposent dans le cadre de cet Agenda ? Un tour d’horizon s’impose.
Agenda Femmes, Paix et Sécurité : de quoi s’agit-il au juste ?
Dans sa Résolution 1325 Femmes, Paix et Sécurité (FPS) adoptée le 31 Octobre 2000, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a dressé les constats suivants :
- L’inégalité entre les sexes contribue à l’instabilité, l’insécurité et à l’extrémisme violent
- Une paix durable et viable exige la participation de tous les membres de la société, en ce compris les femmes.
Fort de ce constat, le Conseil de Sécurité a défini trois objectifs principaux dans son agenda FPS (parfois labélisé ‘programme’) qui encourage la prise en compte et la mise en oeuvre d’une approche genrée dans l’élaboration de toute politique:
Dans tous les pays, il importe que les femmes et les filles soient désormais intégrées de manière plus systématique et plus durable dans toute problématique concernant la paix et la sécurité.
Les expériences des hommes et des femmes par temps de guerre/conflits sont en effet différentes. L’approche genrée offre dès lors une perspective essentielle dans l'analyse des conflits : les femmes proposent des stratégies de consolidation de la paix qui visent à créer des liens entre les factions opposées et à accroître l'inclusion, la transparence et la durabilité des processus de paix.
La participation des femmes ne saurait être interprétée comme une faveur qui leur serait concédée. Cette participation doit s’imposer comme une évidence pour tout un chacun. C’est une condition essentielle pour parachever une paix et une sécurité durables.
Il convient de rappeler que les femmes ne sont pas un groupe homogène : il ne faut pas omettre de prendre en consideration notamment le vécu des femmes et des filles handicapées, des jeunes femmes, des femmes et des filles déplacées.
Bien que vingt années se soient écoulées depuis que le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la résolution historique 1325 sur les Femmes, la Paix et la Sécurité, l'analyse de genre est encore souvent absente des réponses apportées aux défis mondiaux en matière de sécurité et d'aide humanitaire.
Depuis 2000, neuf autres résolutions complémentaires ont été adoptées par le Conseil de Sécurité[1].
Cette série de résolutions constitue un socle fondamental pour la prise en compte de la situation des femmes dans les conflits et une base solide pour l’application de l'agenda FPS par les États membres et les institutions internationales. Chacune aborde une thématique unique concernant la protection des femmes et des filles pendant les conflits, et leur participation aux processus de prise de decision.
La résolution 1820, adoptée en 2008, a ainsi permis de reconnaître la violence sexuelle comme arme de guerre.
Cela marque, enfin, une véritable prise de conscience de la part de la communauté internationale de la nécessité de renforcer significativement la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés, de lutter contre l’impunité et de prendre en compte les effets sur le long terme des violences sexuelles sur les communautés. Le droit international et les tribunaux ont adopté de nouvelles normes et créé un précédent clair en qualifiant la violence sexuelle de crime contre l'humanité et de crime de guerre.
Depuis la résolution 1888 adoptée en 2009, de plus en plus de mandats d’opérations de maintien de la paix (OMP) prennent en compte le rôle des femmes à tous les stades des crises.
C’est également en 2009 que fut adoptée la RCS 1889 qui s'attaque aux obstacles à la participation des femmes aux processus de paix. Elle appelle à l'amélioration des réponses internationales et nationales aux besoins des femmes dans les situations de conflit et de post-conflit. Vingt-six indicateurs quantitatifs et qualitatifs (‘global indicators’) ont été définis pour évaluer la mise en œuvre de la résolution 1325, auxquels s’ajoutent le suivi des plans d'action nationaux et le suivi indépendant effectué par la société civile. Ce suivi et ce contrôle demeurent néanmoins difficiles.
Quinze ans après l’adoption de la résolution fondatrice 1325, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2242 (2015) qui réaffirme l’importance de la participation des femmes dans les processus politiques, les négociations de paix, les mécanismes de résolution et de prévention des conflits, et insiste notamment sur le rôle des femmes dans la lutte contre l'extrémisme violent. Elle aborde également l'impact différencié du terrorisme sur les droits fondamentaux des femmes et des filles[2].
[1] Le Conseil de sécurité a adopté 10 résolutions sur les femmes, la paix et la sécurité (WPS) : Résolutions du Conseil de sécurité 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2008), 1889 (2009), 1960 (2010), 2106 (2013), 2122 (2013), 2242 (2015), 2467 (2019) et 2493 (2019). https://undocs.org
[2] https://undocs.org
Depuis 2005, les États membres de l'ONU ont mis en œuvre les principes de la résolution 1325 en élaborant des plans d'action nationaux (PAN), d’une durée de trois ou cinq ans. Ils oeuvrent à promouvoir et consolider les efforts réalisés dans la promotion du leadership féminin dans les domaines de la paix et de la sécurité en les mettant en valeur dans les contextes national et international.
Ce processus de PAN aide les pays à identifier leurs priorités en la matière, à définir les plans d’action et les ressources nécessaires.
Ces plans d'action sont un élément important pour la mise en œuvre de la résolution 1325 dans le monde entier. Certains pays sont déjà à leur deuxième ou troisième version de leur PAN. Le chemin à parcourir est encore long.
Au 31 août 2020, seuls 86 États membres des Nations Unies disposent de plans d'action nationaux 1325 du CSNU[1].La mise en œuvre de l’agenda de la résolution 1325 repose en effet sur le volontariat, ce qui ne peut finalement qu’être déploré.
Conscient des enjeux, près de 50% des Etats de l’Union Africaine ont adopté des Plans d’Action Nationaux afin, notamment, d’intégrer les femmes dans les processus de paix comme le préconise la résolution 1325.
Des gouvernements et des organisations régionales ont réalisé d’importants progrès dans l'élaboration de mécanismes juridiques, politiques et institutionnels pour la mise en œuvre de l’agenda FPS.
Au sein des régions, l'adoption des PAN varie considérablement :
L'Afrique de l'Ouest est largement en tête, treize de ses quinze Etats membres ayant adopté un PAN. La région figure parmi les premiers partisans de l’agenda FPS puisque six États (sur 15) avaient adopté un PAN dès 2010[2].
En Afrique du Nord, il y a un manque patent de sensibilisation à l’agenda FPS. La Tunisie est ainsi le premier -et seul- pays de la région à avoir adopté, son PAN en 2018.
Le Plan d’Action Régional (PAR) de l’Union africaine permet le retour d’expérience et le partager de meilleures pratiques dans la mise en œuvre de la résolution 1325 du CSNU.
Au niveau national, 25 gouvernements africains ont à ce jour adopté un PAN sur la résolution 1325. Il s’agit de : Côte d'Ivoire (2007), Ouganda (2008), Guinée (2009), Libéria (2009), Rwanda (2009), République démocratique du Congo (2010), Sierra Leone (2010), Guinée-Bissau (2010), Sénégal (2011), Burundi (2012, révisé en 2017), Burkina Faso(2012), Gambie (2012), Mali (2012), Togo(2012), Nigeria (2012), République centrafricaine(2014), Kenya (2016), Soudan du Sud (2015), Niger(2017), Angola (2017), Cameroun (2017), Mozambique(2018), Tunisie(2018) et Namibie (2019)[3].
Seule une quinzaine d’Etats ont actualisé leur PAN pour tenir compte des résolutions postérieures à la résolution 1325.
Le PAN de l’Afrique du Sud a été présenté aux parlementaires en Septembre 2020 et devrait être rendu public prochainement. D’autres gouvernements se sont engagés à finaliser l'élaboration de leur premier PAN, notamment le Maroc, l’Egypte, Madagascar et la Zambie.
Le contexte dans lequel l’agenda FPS est mis en œuvre en Afrique est complexe.
Le terrorisme, les conflits intercommunautaires, la mauvaise gouvernance, les guerres civiles génèrent de la violence sur le continent.
La situation est aggravée par les migrations illégales, les déplacements de populations, la prolifération des armes et les effets du changement climatique.
On déplore également l’absence d’une véritable volonté politique et le manque d’intérêt de certains dirigeants pour les droits des femmes. La mise en œuvre de l’agenda FPS n’est dès lors pas une priorité pour certains gouvernements.
Cela est également dû à un manque de ressources La mise en oeuvre des PAN requiert en effet des budgets conséquents dont ne disposent pas la plupart des Etats ! Sur les 84 PAN enregistrés au 31 décembre 2019, seuls 28 (33%) comportent un budget alloué à la mise en oeuvre[4].
Face à des projets à l’arrêt par manque de ressources et d’intérêt, la société civile devra poursuivre sa mobilisation et ainsi contribuer à améliorer la visibilité de la contribution majeure des femmes africaines à l’agenda FPS. Cette contribution peut ne pas s’inscrire dans le cadre d’un PAN, elle n’en a pas moins le mérite d’exister et il y a lieu de la saluer et de l’encourager.
Outre le bilan des avancées réalisées au cours des vingt dernières années, la commémoration de la RCS 1325 permettra de recenser les obstacles qui persistent en matière d’égalité hommes-femmes (l’un des Objectifs du Développement Durable à atteindre à l’horizon 2030).
Ceci est d’autant plus important que le monde fait face à la pandémie de Covid-19 et à ses répercussions. Une situation qui a démontré, une fois de plus, que les femmes et les filles sont les plus touchées par les conséquences de toute crise, que ce soit à la maison ou sur le lieu de travail, en ville, en milieu rural ou dans les camps de réfugiés.
[1] https://www.un.org/en/member-states/
[2] Commission de l’Union africaine - Rapport sur la mise en œuvre de l’agenda Femmes, Paix et Sécurité en Afrique - Octobre 2019 - https://archives.au.int/
[3] Ibidem.
[4] https://undocs.org