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Timbuktu Institute – Janvier 2025
Dans le cadre de son action de promotion des solutions et approches locales de lutte contre la désinformation, Timbuktu Institute – African Center for Peace Studies donne la parole aux acteurs locaux et organisations de la société civile dans le but de faire émerger des initiatives locales et endogènes contre ce phénomène. C’est dans cet objectif que Kensio Akpo, de la cellule de veille de l’Institut s'est entretenu avec le journaliste Amadou Sy, par ailleurs directeur de la plateforme « Médias et Démocratie » qui insiste sur l’importance de l’éducation du public mauritanien et sahélien, plus largement, à une meilleure « consommation de l’information ». La Mauritanie n’échappe pas à la réalité mondiale des réseaux sociaux, comme principal vecteur de désinformation. Selon Amadou Sy, journaliste et directeur pays de la plateforme « Médias et Démocratie », il est nécessaire de concentrer les approches de solutions sous deux axes principaux. D’une part, éduquer le public qui est le premier récepteur de l’information, puis renforcer les capacités des journalistes dans la lutte contre la désinformation, d’autre part, recommande-t-il.
Quels sont les principaux vecteurs de désinformation en Mauritanie ?
Les vecteurs sont de diverses natures. Ils peuvent aller de vidéos ou d’audios sortis de leur contexte parfois avec des voix modifiées, à des commentaires de mal-information apposées sur des vidéos. Par exemple, il y a quelques mois, nous avons eu à observer sur TikTok, une vague de vidéos dans lesquelles, il était prétendu que les forces maliennes attaquaient des Mauritaniens à la frontière, avec des pseudo images à l’appui. Sauf que ce n’était pas réellement le cas, mais plutôt des opérations de ratissage coordonnées avec l’armée mauritanienne dans l’est du pays. Les canaux principaux de désinformation sont donc essentiellement les réseaux sociaux, au vu de leur popularité. Cela dit, le réseau social TikTok s’impose comme un vecteur de plus en plus important, en raison du caractère viral des vidéos qui y circulent. Ensuite, il y a bien sûr Facebook qui, de toute façon, a toujours été une plateforme où la désinformation est particulièrement présente. Enfin, la messagerie privée WhatsApp est très utilisée avec des groupes où la plupart des personnes qui s’y retrouvent n’ont pas d’éducation aux médias et à l’information. Celles-ci consomment avidement les informations de toutes sortes, prenant souvent pour argent comptant tout ce qui leur parviennent dans ces groupes.
Quels rôles jouent les médias locaux, les leaders communautaires et les autorités étatiques dans la lutte contre la désinformation ?
Il y a plusieurs choses différentes qui sont faites ou du moins, essayées. Tout d’abord, la désinformation peut venir de partout, et parfois même de ces autorités et leaders communautaires et médias, c’est-à-dire les mêmes personnes censées lutter contre la désinformation peuvent être sources de désinformation. C’est quelque chose d’important à noter. Toujours est-il qu’au niveau des médias, il y a de la formation qui est faite à l’endroit des journalistes, afin qu’ils ne soient pas des sources primaires de désinformation. Ensuite, un deuxième travail fait quoique timidement, c’est le fact-checking qui s’emploie à vérifier des informations déjà présentes dans l’espace publics, avec des outils de plus en plus connus. A propos les leaders communautaires, il s’agit surtout de campagnes de sensibilisation dont ils essaient d’être les porteurs. En l’occurrence, les chancelleries traditionnelles qui sont souvent mobilisées, surtout à l’approche d’évènements importants comme des élections.
Comment la désinformation impacte-t-elle la gestion sociopolitique du pays et la cohésion sociale, en particulier dans les zones vulnérables ?
Sur le plan de la cohésion sociale, il est clair que la désinformation a certainement un rôle perturbateur. Toutefois, il n’est pas évident d’y répondre de manière factuelle dans la mesure où il existe peu de données factuelles sur lesquelles on peut se baser à ce sujet. Ce qu’on peut toutefois notifier, c’est qu’il existe des lois pour sanctionner et réprimer les diffusions de fausses informations et les atteintes à la vie privée ainsi que des lois sur la discrimination et la cybersécurité. Bref, un arsenal juridique existe donc à ce niveau, qui derrière, essaie d’être accompagné par des actions et campagnes de sensibilisation.
Quelles approches de solutions locales pourraient être mises en place pour lutter efficacement contre la désinformation ?
Première chose qui semble banale mais est importante, il est clair qu’il faut plus d’informations vérifiées et moins de désinformation. Donc, cela suppose d’abord que les journalistes soient outillés pour qu’ils ne soient pas eux-mêmes des désinformateurs, afin qu’ils puissent se présenter avec une légitimité conséquente devant les agents de désinformation. Nous avons là déjà deux niveaux d’action. Ensuite, il est capital d'éduquer les consommateurs de l’information : le public. À ce propos, le renforcement des capacités des journalistes dans le sens de la mise sur pied d’équipes et de la mise à dispositions de moyens, est déterminante pour la tâche à accomplir. Il est nécessaire de bâtir des mécanismes d’accompagnement afin que les journalistes et médias soient dotés de moyens qui leur permettent de travailler sereinement. En outre, il faut investir dans la sensibilisation des jeunes dans les écoles, construire des programmes à leur endroit pour qu’ils sachent comment se comporter face à une information. Cette disposition est capitale à l’heure où nous sommes assaillis d’une immense quantité de données, que j’ai même parfois du mal à appeler informations.
Interview réalisée par Kensio Akpo, Cellule veille - Timbuktu Institute
Source : Sahel weather December 2024
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Terrorist attacks continue to claim huge numbers of victims in Niger. Between December 12 and 14, “39 villagers were killed in a double jihadist attack, according to the military”, in the western part of the country, in Libiri and Kokorou. This deplorable attack took place a week after another offensive by jihadist groups in the Téra region, where 21 civilians lost their lives. Also in Téra, more precisely in Chatoumane, “90 to 100 deaths” were reported among the ranks of the army, according to a Western security source. However, this latest information was denied by the authorities, who cited a disinformation campaign. This led to the suspension of the BBC for three months and a complaint against RFI, which had been off the air in Niger for several months. The military's management of the country continues to be strongly marked by this series of restrictions and ruptures in partnerships with Western powers, notably France.
Moreover, the withdrawal of the SSA states from ECOWAS has become, in a way, definitive, if not more assumed by its leaders, who support the irreversibility of this decision. Nevertheless, on December 14 2024, in Bamako, the SSA states confirmed that their borders would remain open to ECOWAS nationals, through the signing of “this symbolic act” in Bamako by Assimi Goita, President of the Confederation, following the meeting of foreign affairs ministers in Niamey on December 13. At this latest meeting, two key decisions were taken : the irreversibility of ECOWAS's withdrawal from the SSA states, and the imminent introduction of unified travel and identity documents. Thus, in order to preserve their sovereignty, the three member countries “retain the right to refuse entry to their territory to individuals deemed inadmissible under their current regulations”.
Moreover, with the aim of better ensuring security in Niger, on December 25, General Tiani spoke at length about the efforts made to strengthen the defense and security forces on Niger Radio and Television. According to him, “ 25,000 recruits and 150 billion CFA francs have been invested ” in one year, by the National Council for the Safeguarding of the Homeland, which has left no branch of the FDS untouched, in order to further guarantee the security and protection of people and their property. However, during his interview, General Tiani did not fail to criticize his former Western partners, whom he accuses of economic and military sabotage.
Source : Météo Sahel Décembre 2024
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Les attaques terroristes continuent de faire énormément de victimes sur le territoire nigérien. En effet, entre le 12 et le 14 décembre dernier, « 39 villageois tués dans une double attaque djihadiste, selon les militaires », dans la partie ouest du pays, à Libiri et à Kokorou. Cette déplorable attaque s’est déroulée une semaine après une autre offensive des groupes jihadistes dans la région de Téra où 21 civils avaient perdu la vie. Toujours à Téra, plus précisément à Chatoumane, « 90 à 100 morts » seraient comptés dans les rangs de l’armée, selon une source sécuritaire occidentale. Cependant, cette dernière information fut démentie par les autorités qui ont évoqué une campagne de désinformation. Ce qui a conduit à la suspension de la BBC pour une durée de trois mois et une plainte contre la RFI qui était privée d’antenne sur le territoire nigérien depuis plusieurs mois. La gestion du pays par les militaires reste fortement marquée par ce lot de restrictions et de ruptures de partenariats avec les puissances occidentales, notamment la France.
Par ailleurs, le retrait des États de l’AES de la CEDEAO est devenu, d’une certaine manière, définitive sinon plus assumée par ses leaders qui soutiennent l’irréversibilité de cette décision. Néanmoins, le 14 décembre 2024, à Bamako, les États de l’AES ont confirmé le maintien de leurs frontières ouvertes aux ressortissants de la CEDEAO, à travers la signature de « cet acte symbolique » à Bamako par Assimi Goita, Président de la Confédération, suite à la rencontre des ministres des affaires étrangères à Niamey, le 13 décembre. Lors de cette dernière rencontre, deux décisions phares furent prises : l’irréversibilité du retrait de la CEDEAO des États de l’AES et la mise en circulation imminente des documents unifiés de voyage et d’identité. Ainsi, dans le but de préserver leur souveraineté, les trois pays membres « conservent le droit de refuser l’entrée sur leur territoire aux individus jugés inadmissibles selon leurs règlements en vigueur ».
D’ailleurs, dans le but de mieux assurer la sécurité au Niger, le 25 décembre, le Général Tiani est largement revenu sur les efforts déployés pour le renforcement des forces de défense et de sécurité sur la radiotélévision du Niger. Selon lui, c’est « 25.000 recrues et 150 milliards de FCFA investis » en un an, par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie qui n’a omis aucune branche des FDS, afin de garantir davantage la sécurité et la protection des personnes et de leurs biens. Toutefois, Durant son interview, le Général Tiani n’a pas manqué de faire des critiques à ses anciens partenaires occidentaux qu’il accuse de sabotages économiques et militaires.
Source : Sahel weather December 2024
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Clearly, the hatchet between Benin and Niger has not yet been completely buried, despite the thawing of diplomatic relations. In an interview broadcast on Niger's national television on December 25, General Abdourahamane Tiani accused Benin of serving as a rear base for terrorists and seeking to destabilize his country.According to the Nigerien head of state, Benin had acquired one hundred Chinese-made drones, which were then distributed to terrorist groups in the Sahel, all under the aegis of France and the European Union. This allegationhas been roundly rejected by the Beninese authorities. Benin's Minister of Foreign Affairs, Olushegun Bakari, subsequently sent a letter to Niger's Minister of Foreign Affairs on December 31, summoning Niger's chargé d'affaires “for clarification (...) due to unfounded accusations”.
The relative security lull of recent months was unfortunately short-lived. At the beginning of the month, two attacks put the security situation in the north of the country back in the spotlight. Firstly, on December 3, an attack by unidentified armed individuals in Malanville killed three Beninese soldiers and wounded four others, according to a military source. The soldiers were part of a team monitoring the pipeline linking the Agadem oil fields to Sémè-Kpodji. Then, on December 10, three Beninese soldiers lost their lives in Pendjari Park, on the border with Burkina Faso. "Three of our soldiers lost their lives inside the park. Their vehicle hit a mine. We can't say any more for the moment,” an officer with Operation Mirador told Le Monde laconically. Neither an official death toll nor the identity of the perpetrators has been released by the Beninese authorities. It has to be said that Benin communicates very little about incidents in the north of the country, where the army has been grappling with the terrorist threat for several years now. However, elements of Operation Miardor declared that they had carried out an offensive onDecember 15, “neutralizing seven suspected terrorists” in the town of Banikoara.According to the Beninese armed forces (FAB), between 2019 and January 2024, 43 civilians and 27 military personnel were killed, for “around a hundred terrorists” neutralized. These losses were mostly attributed to jihadist fighters from the Islamic State (EI) and al-Qaeda groups, present in neighboring countries.
On the domestic political front, President Patrice Talon's December 20 address to Parliament was particularly eagerly awaited. Firstly, he acknowledged that the security situation was worrying. “The only area in which we are still struggling is the fight against terrorism on the northern border,” he lamented. For the rest, the Head of State expressed his overall satisfaction with the state of the country, affirming that “our successes are indisputable in all areas, even if their effects are not always immediately perceptible.” At the end of his speech, Talon did not fail to castigate an opposition - in his words - “nostalgic for a shameful past”. This presidential address was condemned by the opposition, such as Candide Azannai, president of the Restore Hope (RE) party, who described it as “ trompe l'œil rhetoric, captive to hubris ”, in a post on his Facebook page.
A few days earlier - on December 11 - the Head of State had announced the appointment of fifteen advisory ministers. A decision timidly welcomed by part of the political class and public opinion, against a backdrop of socio-economic difficulties in the country. For Jean-Baptiste Elias, President of the Front des Organisations nationales contre la corruption (FONAC), these appointments raise the question of the State's lifestyle. "People say to themselves: ‘This is the situation, where the economy is sluggish’. (...) When you know what the people in charge of these political posts earn, compared with state employees, compared with those on the minimum wage, it creates a problem”, he remarked, speaking on Beninese radio.
Source : Météo Sahel Décembre 2024
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Visiblement, la hache de guerre entre le Bénin et le Niger n’est pas encore totalement enterrée, malgré le dégel de leurs relations diplomatiques. En effet, dans un entretien diffusé à la télévision nationale nigérienne le 25 décembre, le général Abdourahamane Tiani a accusé le Bénin de servir de base arrière à des terroristes et de vouloir déstabiliser son pays. Selon les dires du chef d’Etat nigérien, le Bénin aurait acquis cent drones de fabrication chinoise, distribués ensuite à des groupes terroristes du Sahel, le tout sous l’égide de la France et de l’Union Européenne. Cette allégation a été purement rejetée par les autorités béninoises. Le ministre béninois des affaires étrangères, Olushegun Bakari, a dans la foulée adressé le 31 décembre, un courrier adressé au ministre des affaires étrangères du Niger, convoquant la chargée d’affaires du Niger, « pour clarifications (…) en raison d’accusations infondées. »
La relative accalmie sécuritaire observée au cours de ces derniers mois aura malheureusement été de courte durée. En début de mois, deux attaques sont venues remettre en lumière la situation sécuritaire au nord du pays. D’abord, le 3 décembre une attaque d’individus armés non identifiés à Malanville, a causé la mort de trois soldats béninois et de quatre autres blessés, selon une source militaire. Ces militaires faisaient partie d’une équipe chargée de surveiller l’oléoduc reliant les champs pétroliers d’Agadem à Sémè-Kpodji. Puis, le 10 décembre, trois militaires béninois ont perdu la viedans le parc de la Pendjari, situé à la frontière avec le Burkina Faso. « Trois des nôtres ont perdu la vie à l’intérieur du parc. Leur véhicule a sauté sur une mine. On ne peut en dire plus pour le moment », a indiqué de manière laconique au Monde, un officier de l’opération « Mirador ». Ni un bilan officiel, ni l’identité des auteurs n’ont été communiqués par les autorités béninoises. Il faut dire que le Bénin ne communique que très peu sur les incidents dans le nord du pays, où l’armée est depuis maintenant plusieurs années aux prises avec la menace terroriste. Toutefois, les éléments de l’opération Miardor ont déclaré avoir mené le 15 décembre, une offensive ayant permis de « neutraliser sept terroristes présumés »dans la ville de Banikoara. Selon les forces armées béninoises (FAB), entre 2019 et janvier 2024, 43 civils et 27 militaires tués, pour « une centaine de terroristes » neutralisés. Ces pertes ont été pour la plupart attribuées à des combattants djihadistes du groupe Etat islamique (EI) et d’Al-Qaida, présents dans les pays voisins.
Au plan politique interne, le discours à la Nation du 20 décembre du président Patrice Talon devant le Parlement était particulièrement attendu. D’abord, il a reconnu que la situation sécuritaire était inquiétante. « Le seul domaine dans lequel nous sommes toujours à la peine c’est celui de la lutte contre le terrorisme sur la frontière nord du territoire », a-t-il regretté. Pour le reste, le chef de l’Etat s’est globalement félicité de l’état du pays affirmant que « nos succès sont incontestables dans tous les domaines, même si leurs effets ne sont pas immédiatement toujours perceptibles. » A la fin de son discours, Talon n’a pas manqué de fustiger une opposition - selon ses mots - « nostalgiques d’un passé honteux ». Une allocution présidentielle fustigée par l’opposition à l’instar du président du parti Restaurer l’Espoir (RE), Candide Azannai, qui l’a qualifiée de « rhétorique en trompe l’œil, captive de l’hubris », dans une publication sur sa page Facebook.
Quelques jours auparavant – le 11 décembre - , le chef de l’Etat annonçait la nomination de quinze ministres conseillers. Une décision timidement accueillie par une partie de la classe politique et de l’opinion publique, dans un contexte de difficultés socio-économiques dans le pays. C’est le cas de Jean-Baptiste Elias, président du Front des Organisations nationales contre la corruption (FONAC), pour qui ces nominations reposent la question du train de vie de l’Etat. « Les gens se disent : ”voilà la situation, où l’économie est morose”. (…) Quand on sait ce que gagnent les responsables à ces postes politiques, par rapport aux agents de l’État, par rapport à ceux qui sont au Smig, ça crée problème », a-t-il fait remarquer, au micro d’une radio béninoise.
Source : Sahel weather December 2024
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The effects of the termination of the defense agreements between Chad and France were not long in materializing.A few days after the announcement, the French army began withdrawing its troops. In a press release published on December 10, 2024, the Chadian General Staff stated that “part of the fighter aircraft” - two of the three French Mirage 2000s - had left the Adji Kossei air base in the capital N'Djaména. On December 19, Paris received a request for the departure of French forces before January 31, 2025. “Negotiations are still underway,” said the French military, according to RFI. This relatively tight deadline, set by Chad, is seen as a simple “pressure tactic from the hard fringe of the first circle of Chadian power”, according to the same source.
Media denounce “censorship
On the other hand, the clash between the Association des médias en ligne du Tchad (Amet) and the Haute autorité de l'audiovisuel (Hama) has had a few emulators. Following a decision by the Hama to ban news websites from producing audiovisual content, Amet protested strongly, immediately calling an indefinite strike. The Chadian Convention for the Defense of Human Rights (CTDH) agreed with Amet, denouncing “unjustified censorship” and “demanding the repeal of restrictive measures” that “undermine freedom of expression”. A meeting between the two parties on December 12 was totally fruitless, to say the least. Protesting against “a discourteous convocation”, Amet deemed Hama responsible for an “informational black hole” in the middle of the election campaign. On the Hama's side, it denounced the behavior of certain media outlets as going against journalistic rules and potentially harmful during the election period. In the end, the Supreme Court settled the controversy, ordering the suspension of the Hama's decision. “Any online newspaper may be published without prior authorization and without posting a bond after the declaration prescribed by law”, the Court notified in an order on December 20.
Low voter turnout
It was in this particularly tense atmosphere that some eight million voters turned out on Sunday December 29 for the general elections ( legislative, provincial and local). According to estimates by the Agence nationale de gestion des élections (ANGE), the turnout for this election, boycotted by the opposition, was around 52% (36.22% in N'Djamena). Even before the end of the count, some opposition parties denounced “fraud”. This was the case of Abdelaziz Koulamallah, candidate for the post of deputy for the Federal Party for Justice and Development (PFJD), who declared in a video that “the military came to vote (Saturday 28) without a voter's card or national identity card. The same person could vote twenty-five or fifty times." In addition, local observers expressed reservations about the transparency of the ballot. Meanwhile, according to ANGE president Ahmat Batcherit, the ballot was a “success”. "You can't say there was no pressure at all. These are small incidents (...) that are contained on the spot”, he moderated. The results of these general elections are scheduled for January 25, 2025 at the latest.
On the other hand, the current socio-political turmoil in the country has not prevented the National Transition Council from elevating President Mahamat Idriss Déby to the rank of Field Marshal. At a ceremony held at the presidency, the Chadian head of state followed in his late father's footsteps, donning the blue and gold uniform of the country's highest distinction. The security situation is unlikely to have improved significantly, despite a relative lull. Earlier this month, at least 27 people lost their lives in the southern town of Maro, during violent clashes between pastoralists and armed men from the Central African Republic (CAR). According to the local gendarmerie commander, an armed group from the CAR attacked local pastoralists and gendarmes. At the same time, another bloody clash between herders and farmers left at least 11 people dead, in the Logone Oriental province of the Nya Pendé department.
Source : Météo Sahel Décembre 2024
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Les effets de la rupture des accords de défense entre le Tchad et la France n’ont pas tardé à se matérialiser dans les faits. Quelques jours après cette annonce en fracas, l’armée française a entamé le retrait de ses troupes. Dans un communiqué rendu public le 10 décembre 2024, l’état-major tchadien a affirmé qu’« une partie de avions de chasse » - deux des trois Mirage 2000 - français ont quitté la base aérienne d’Adji Kossei, sise dans la capitale N’Djaména. Le 19 décembre, Paris a reçu une demande de départ des forces françaises, avant le 31 janvier 2025. « La négociation est toujours en cours », assure-t-on du côté des militaires français selon des informations de RFI. Ce délai relativement restreint, posé par le Tchad, est perçu comme un simple « coup de pression de la frange dure du premier cercle du pouvoir tchadien », estime la même source.
Les médias dénoncent la « censure »
D’un autre côté, le clash entre l'Association des médias en ligne du Tchad (Amet) et la Haute autorité de l'audiovisuel (Hama) a fait quelques émules. Suite à une décision de la Hama d’interdire aux sites d'information de produire des contenus audiovisuels, l’Amet a vivement protesté, décrétant aussitôt une grève illimitée. La Convention tchadienne de défense des droits de l'homme (CTDH) est allée dans le sens de l’Amet, dénonçant « une censure injustifiée » et « exige[ant] l'abrogation de mesures restrictives » qui « portent atteinte à la liberté d'expression ». Une réunion entre les deux parties, le 12 décembre, a été pour le moins totalement infructueuse. Pestant contre « une convocation discourtoise », l’Amet a jugé la Hama responsable d’un « trou noir informationnel » en pleine campagne électorale. Du côté de la Hama, l’on dénonce un comportement de certains médias allant à l’encontre des règles journalistiques et étant potentiellement nuisibles en période électorale. Finalement, la Cour Suprême a tranché la polémique, en ordonnant la suspension de la décision de la Hama. « Tout journal en ligne peut être publié sans autorisation préalable et sans dépôt de cautionnement après la déclaration prescrite par la loi », a notifié la Cour, dans une ordonnance, le 20 décembre.
Faible participation électorale
C’est dans cette ambiance particulièrement tendue qu’environ huit millions d’électeurs se sont déplacés dimanche 29 décembre pour les élections générales (législatives, provinciales et locales). Ce scrutin boycotté par l’opposition a observé un taux de participation autour de 52% (36,22% à N'Djamena), selon les estimations de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE). Avant même la fin du dépouillement, des entités de l’opposition ont dénoncé des « fraudes ». C’est le cas d’Abdelaziz Koulamallah, candidat au poste de député pour le Parti fédéral pour la justice et le développement (PFJD), qui dans une vidéo, a déclaré que « les militaires sont venus voter (samedi 28) sans carte d'électeur ou carte d'identité nationale. Le même pouvait voter vingt-cinq ou cinquante fois. » De plus, des observateurs locaux ont émis des réserves sur la transparence du scrutin. Pendant ce temps, à en croire le président de l’ANGE, Ahmat Batcherit, le scrutin fut une « réussite ». « Il y a une pression des partis politiques, ça existe, vous ne pouvez pas dire qu'il n'y a pas eu de pression du tout. Ce sont des petits incidents (…) qui sont circonscrits sur place », a-t-il tempéré. Les résultats de ces élections générales sont prévus en principe, au plus tard le 25 janvier 2025.
D’un autre côté, les remous socio-politiques en cours dans le pays n’ont pas empêché le Conseil National de la Transition,d’élever le président Mahamat Idriss Déby au rang de maréchal. Lors d’une cérémonie organisée à la présidence, le chef de l’Etat tchadien a ainsi pu revêtir à la suite de son feu père, l’uniforme bleu et or de la plus haute distinction du pays. Ainsi, il est peu probable que la situation sécuritaire ait connu une significative amélioration, en dépit d’une relative accalmie. En début de mois, au moins 27 personnes perdaient la vie au sud dans la localité de Maro, lors de violents affrontements entre des pasteurs et des hommes armés venus de la République centrafricaine (RCA). Selon le commandant de la gendarmerie de la zone, un groupe armé, venu de la RCA, a attaqué des pasteurs et des gendarmes locaux. Parallèlement, un nouvel affrontement sanglant entre éleveurs et agriculteurs a fait au moins 11 morts, dans la province du Logone Oriental du département Nya Pendé.
Source : Sahel weather December 2024
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In Togo, the government announced the date of the senatorialelections, only to postpone them by a few days. These elections mark the final stage in the implementation of the new Constitution promulgated over the past year, putting an end to the presidential regime in favor of a parliamentary one. From now on, senators will first examine bills before deputies adopt them. These two chambers, meeting in Congress, will elect the President of the Republic. The new Constitution, contested by the opposition and civil society organizations, put an end to the election of the Head of State by direct universal suffrage, thus placing the country in a tense political context. Some political parties, such as the Alliance nationale pour le changement (ANC) and the Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), which includes opposition parties and civil society organizations, announced that they wouldboycott the elections. The opposition continues to protest against this constitutional revision, which it describes as a “constitutional coup d'état”.
On the security front, there has been a lull since the double terrorist attack in the north of the country in November. However, efforts to combat violent extremism in the north of the country, on the border with Burkina Faso, need to be continued, and community resilience strengthened. The country has positioned itself as a mediatorin the crisis shaking the countries of the central Sahel, now known as the Alliance of Sahel States (SSA), along with ECOWAS. Following the latest meeting of the Heads of State of the Community of West African States, theTogolese President and his Senegalese counterpart were appointed mediators to bring the SSA countries back into the sub-regional organization. The Togolese Foreign Minister's recent announcement of potential SSA membership has raised questions across the region.