
Sacré-Coeur 3 – BP 15177 CP 10700 Dakar Fann – SENEGAL.
+221 33 827 34 91 / +221 77 637 73 15
contact@timbuktu-institute.org
Sacré-Coeur 3 – BP 15177 CP 10700 Dakar Fann – SENEGAL. +221 33 827 34 91 / +221 77 637 73 15
contact@timbuktu-institute.org
Source : Sahel weather May 2025
Download the full Sahel weather report
This month's headline event in Burkina Faso was the inauguration with great fanfare on 17 May of the Mausoleum marking the "recognition of the political legacy of the revolutionary leader" in homage to Thomas Sankara and his 12 companions. This symbolic date marks the start of the revolution triggered by the arrest of the man nicknamed the African Che Guevara, leader of popular protest and Prime Minister of the People's Salvation Council (CSP) in 1983. The leader of the junta seems to be more interested in strengthening his legitimacy than in rallying young people, and is multiplying references to Sankara in both his speeches and his actions.
The Senegalese Prime Minister celebrating Sankara: The beginnings of military cooperation against terrorism in the Sahel
Under the patronage of Captain Ibrahima Traoré, the ceremony was led by Prime Minister Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo in the presence of his Senegalese counterpart who had travelled to attend this historic event. Ousmane Sonko, who never misses an opportunity to reaffirm his admiration for Thomas Sankara, is considered one of the rising figures of pan-Africanism. Taking advantage of the occasion in an interview with the national channel, he spoke of the possibility of collaboration and support for Burkina Faso, because, in his view, "it is illusory to think that the ordeal suffered by Burkina Faso, Mali and Niger will simply remain within the borders of these countries... no country in the sub-region will be spared by this gangrene, if it continues to spread across West Africa".
This event comes at a time when the country is facing unprecedented security pressure as a result of the persistent terrorist threat, particularly in recent weeks. Since taking office, Ibrahima Traoré has been committed to continuing Sankara's legacy in a context marked by an upsurge in terrorist attacks in Burkina Faso.
Resurgence of terrorist attacks
On the security front, the fight against terrorism has been intensifying in Burkina Faso for several months. This is evidenced by the major seizure of 900 motorbikes and 164 tricycles, as announced by the Ministry of Security on 23 May. According to Mahamadou Sana, this equipment was intended to finance terrorism in West Africa. He was keen to warn individuals who might attempt to take part in terrorist financing operations. Any natural or legal person involved in the financing of terrorism will face the full force of the law". For him, the time has come to crack down.
Meanwhile, the news in Burkina Faso continues to be dominated by the resurgence of terrorist attacks, with all the attendant human and material damage. In the north of the country, in Djibo, terrorist attacks attributed to the Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (support group for Islam and Muslims) targeted a military base, a police station and the central market on 11 May. These attacks resulted in dozens of deaths and a large number of wounded in the ranks of the army and civilians, as well as volunteers for the defence of the homeland. This tragic act comes at a time when Ibrahim Traoré is visiting his counterpart Vladimir Putin in Moscow. These tragic events have put the people of Djibo and the surrounding area in a state of even greater fear in the face of the terrorist threat that has been raging in the area for several months. The area has been under a jihadist blockade for a long time. According to ACLED, 26,000 civilians and soldiers have died since the horrific attacks began in 2015.
This alarming situation calls into question the effectiveness of the security system in the country of men of integrity. One day later, a terrorist attack of rare violence struck the country again. On 12 May in Diapaga (East), security sources reported this jihadist offensive, which caused serious material damage. According to a local resident, "the terrorists set fire to several public and private services before freeing the inmates of the prison and correctional facility". Most of the detainees were accused of terrorism. The attackers also ransacked public monuments and set fire to businesses and shops. It should be remembered that this area was the scene of a similar attack in which dozens of soldiers and civilian auxiliaries of the Burkina Faso army were killed. The authorities are working hard to track down these troublemakers.
Source : Météo Sahel Mai 2025
Télécharger l'intégralité de la Météo Sahel
L’actualité phare de ce mois au Burkina Faso a été l’inauguration en grande pompe, le 17 mai dernier, du Mausolée marquant la “reconnaissance de l’héritage politique du leader révolutionnaire” en hommage de Thomas Sankara et de ses 12 compagnons. En effet, cette date symbolique marque le début de la révolution enclenchée par l’arrestation de de celui qu’on surnommait le Che Guevara africain, leader de la contestation populaire et Premier ministre du Conseil du Salut du Peuple (CSP) en 1983. Le leader de la junte semble être dans une logique de renforcer sa légitimité que pour rallier une jeunesse et multiplie les références à Sankaraaussi bien dans ses discours et les actes qu’il pose.
Le premier ministre sénégalais venu célébrer Sankara : Les débuts d’une coopération militaire contre le terrorisme au Sahel
Placée sous le patronage du Capitaine Ibrahima Traoré, la cérémonie a été dirigée par le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo en présence de son homologue sénégalais qui a fait le déplacement pour assister à cet évènement historique. Ousmane Sonko qui ne manque pas d’occasion pour réaffirmer son admiration pour Thomas Sankara est considéré comme l’une des figures montantes du panafricanisme. Profitant de l’occasion lors d’un entretien à la chaîne nationale, il a évoqué la possibilité de collaboration et de soutien au Burkina car, selon lui, “ il est illusoire de penser que cette épreuve subie par le Burkina Faso, le Mali et le Niger restera simplement dans les frontières de ces pays…aucun pays de la sous-région ne sera épargné par cette gangrène, si elle continue de s’étendre à travers l’Afrique de l’Ouest”.
Cet événement intervient dans un contexte où le pays est confronté à une pression sécuritaire sans précédent avec la persistance de la menace terroriste sur le territoire, notamment ces dernières semaines. Ainsi, depuis sa prise de fonction, Ibrahima Traoré s’inscrit dans une démarche de continuité de l’héritage de Sankara dans un contexte marqué par une recrudescence des attaques terroristes au Burkina Faso.
Recrudescence des attaques terroristes
Au plan sécuritaire, la lutte contre le terrorisme s’intensifie au Burkina Faso depuis plusieurs mois. En témoigne l’importante saisine de 900 motos et 164 tricycles comme annoncée par le Ministère de la Sécurité le 23 mai dernier. D’après Mahamadou Sana, ce matériel serait destiné à des fins de financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest. Il a tenu à prévenir les individus qui tenteraient de participer à des opérations de financement du terrorisme. D’après lui, “Toute personne physique ou morale impliquée dans le financement du terrorisme se verra appliquer la rigueur de la loi”. Pour lui, l’heure est à la répression.
Pendant ce temps, l’actualité burkinabé reste dominée par la recrudescence des attaques terroristes avec son lot de dégâts humains et matériels très importants. Au nord du pays, à Djibo, des attaques terroristes attribuées au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans a visé une base militaire, un poste de police et le marché central le 11 mai dernier. En effet, ces attaques ont causé plusieurs dizaines de morts et un grand nombre de blessés dans les rangs de l’armée et des civils, de même que les volontaires pour la défense de la patrie. Cet acte dramatique intervient au moment où Ibrahim Traoré effectue une visite à Moscou chez son homologue Vladimir Poutine. Ces évènements tragiques mettent davantage les populations de Djibo et environs dans un état de peur face à la menace terroriste qui sévit dans la zone depuis plusieurs mois. Rappelons que ce lieu a été sous blocus djihadiste pendant une longue période. Les données d’ACLED font état d’un bilan de 26000 morts, tant du côté des civils que des militaires depuis le début des horribles exactions en 2015.
Cette situation alarmante est de nature à remettre en cause l’efficacité du système sécuritaire du pays des hommes intègres. Un jour après, une attaque terroriste d’une rare violence a encore frappé le pays. En effet, le 12 mai à Diapaga (Est), des sources sécuritaires ont fait état de cette offensive djihadiste qui a causé de graves dégâts matériels. A en croire un habitant de la zone, “les terroristes ont incendié plusieurs services publics et privés avant de libérer les détenus de la maison d’arrêt et de correction”. Ces détenus sont pour l’essentiel des individus accusés de terrorisme. Également, les assaillants ont saccagé des monuments publics et incendié des commerces et des boutiques. Rappelons que cette zone a fait l’objet d’une attaque similaire avec plusieurs dizaines de soldats et de supplétifs civils de l’armée burkinabè tués. Les autorités sont à pied d'œuvre pour traquer ces faiseurs de trouble.
Source : Sahel weather May 2025
Download the full Sahel weather report
In recent months, the rule of law in Mali has been called into question. The measures adopted by General Assimi Goïta as part of the transition programme have led to an increase in the number of restrictions on freedoms. On 13 May, the Malian authorities announced the dissolution of "political parties and political organisations". A week before this dissolution, General Assimi Goïta had already announced the temporary suspension of all political parties and organisations. As an early protest against the repeal of the law governing political parties, an authorised rally was held in Bamako on Saturday 3 May 2025. Despite the large number of demonstrators, the meeting was disrupted by the presence of pro- transition activists. The authorities intervened to disperse the demonstrators and pro-junta supporters. Meanwhile, civil society denounced the deliberate sabotage of the event by the forces of law and order. There were also protests against this decision. On Wednesday 21 May, legal proceedings were initiated by former political leaders of parties that have now been dissolved, with the aim of contesting the dissolution. Although these proceedings have little chance of success, they are considered necessary by the initiators.
NGOs issue a call to order
The UN is calling for the repeal of the decree dissolving political parties. The United Nations High Commissioner for Human Rights, Volker Türk, is calling for the restoration of political rights in the country and reminding Mali of its international human rights obligations and commitments. For its part, the NGO Human Right Watch (HRW) has demanded explanations for the abduction of two representatives of Malian opposition parties. The Secretary General of Convergence and the head of the Change party were abducted by unidentified men on 8 May. According to AFP, the two politicians are "currently being heard by the competent authorities for investigative purposes". At the same time, HRW also called on the Malian authorities to open a "credible" and "independent" investigation following the news that 22 civilians had been killed by the army in the centre of the country.
Meanwhile, the TV news channel TV5 Monde has once again been suspended by the junta. The news channel promotes French-speaking culture and is the official operator of the Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). The editorial director of Reporters Without Borders condemned this "abusive decision" and "yet another act of intimidation and pressure against the media in a country where the conditions in which they exercise their profession are constantly being hampered".
Dialogue between the SSA and ECOWAS leads to cooperation in the fight against terrorism
Meeting in Bamako on 22 May, the foreign ministers of Mali, Burkina Faso and Niger affirmed, on behalf of the Confederation of Sahel States, their desire to pursue discussions with ECOWAS within an exclusively collective framework. Their aim is to lay the foundations for a new post-withdrawal partnership, focusing in particular on the joint fight against terrorism. At the end of this first session of consultations, a statement of conclusions was adopted, covering political, security and legal aspects. While rejecting separate negotiations, the three Sahelian countries insisted on the need to preserve regional gains such as freedom of movement, while denouncing the lack of support from ECOWAS in the face of security challenges.
Source : Météo Sahel Mai 2025
Télécharger l'intégralité de la Météo Sahel
Durant ces derniers mois, force est de constater une remise en cause de l’État de droit au Mali. Les mesures adoptées par le Général Assimi Goïta dans le cadre du programme de transition, se traduisent par l’accroissement du nombre de restrictions de libertés. Les autorités maliennes ont annoncé le 13 mai la dissolution des « partis politiques et des organisations à caractère politique ». Une semaine avant cette dissolution, le Général Assimi Goïta avait déjà annoncé la suspension temporaire de tous les partis et organisations politiques. Un rassemblement autorisé, comme contestation anticipée à l’abrogation de la loi encadrant les partis politiques, a eu lieu le samedi 3 mai 2025 à Bamako. Malgré le nombre important de manifestants, la réunion a été perturbée par la présence de militants pro-transition. Les autorités sont ainsi intervenues pour disperser manifestants et sympathisants pro-junte. Pendant ce temps, la société civile dénonce un sabotage délibéré de l’évènement par les forces de l’ordre. Des voix contestataires s’élèvent pour dénoncer cette décision. Ainsi, le mercredi 21 mai, ont été initiées des procédures judiciaires par d'anciens responsables politiques de partis aujourd'hui dissous, dans le but contester cette dissolution. Même si elles ont peu de chance d’aboutir, elles sont jugées nécessaires par les initiateurs.
Les ONG lancent un rappel à l’ordre
L’ONU appelle à l’abrogation du décret dissolvant les partis politiques. Le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, demande le rétablissement des droits politiques dans le pays en rappelant au Mali ses obligations, ses engagements internationaux en ce qui concerne les droits humains. De son côté, l’ONG Human Right Watcher (HRW) a exigé des explications quant à l’enlèvement de deux représentants de partis de l’opposition malienne. Le secrétaire général de Convergence et le responsable du parti Le Changement ont été enlevés par des hommes non identifiés le 8 mai. Selon l’AFP, les deux responsables politiques seraient « actuellement entendus par les autorités compétentes pour des besoins d’enquête ». En parallèle, HRW a également demandé aux autorités maliennes d’ouvrir une enquête « crédible » et « indépendante » après l’annonce de la mort de 22 civils tués par l’armée au centre du pays.
Dans le même temps, le journal télévisé TV5 Monde a de nouveau été suspendu par la junte. La chaîne d’information promeut la culture francophone et est l’opérateur officiel de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). La directrice éditoriale de Reporters sans frontières dénonce un « décision abusive » et « un énième acte d’intimidation et de pression à l’encontre des médias dans un pays où les conditions d’exercice du métier ne cessent d’être entravées ».
Dialogue de l’AES et de la CEDEAO aboutit à une coopération dans la lutte contre le terrorisme
Réunis à Bamako ce 22 mai, les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont affirmé, au nom de la Confédération des États du Sahel, leur volonté de poursuivre les discussions avec la CEDEAO dans un cadre exclusivement collectif. Leur objectif est de poser les bases d’un nouveau partenariat post-retrait, axé notamment sur la lutte conjointe contre le terrorisme. À l’issue de cette première session de consultations, un relevé de conclusions a été adopté, portant sur les aspects politiques, sécuritaires et juridiques. Tout en rejetant les négociations séparées, les trois pays sahéliens ont insisté sur la nécessité de préserver les acquis régionaux comme la libre circulation, tout en dénonçant le manque de soutien de la CEDEAO face aux défis sécuritaires.
By Dr. Bakary Sambe, President of the Timbuktu Institute - African Center for Peace Studies
الدكتور باكري سامب / مدير معهد تمبكو – المركز الأفريقي لدراسات السلام
إن العلاقات المتينة التي تربط السنغال بموريتانيا والمتجذرة بفضل القرب الجغرافي والثقافي والتاريخي وحسن الجوار، تتوطد وتتعزز مع صعود الهيدروكربونات واستغلال غاز جراند تورت أحميم (GTA) المشترك بين البلدين. وتمثل الزيارة المشتركة للرئيس الموريتاني محمد ولد الشيخ الغزواني والرئيس السنغالي بسير جوماي فاي إلى منصة المشروع المذكور في 22 مايو 2025، مرحلةً حاسمةً في هذه الشراكة، حيث إنها تؤكد - إلى جانب تحديات الطاقة والتحديات الإقليمية - على ضرورة تعزيز التعاون الثنائي من أجل التنمية المشتركة والمستدامة. في الحقيقة، يُعد حقل جراند تورت أحميم مشروعًا رمزيًا للتعاون الإقليمي منذ أن اكتشفته شركة كوزموس للطاقة عام 2015، ويحتوي على ما يقرب من 450 مليار متر مكعب من الغاز، تستغله شركات بي بي وكوزموس والشركة الموريتانية للهيدروكربونات (SMH) والشركة السنغالية للنفط.
ومع بداية إنتاج الغاز الطبيعي المسال في يناير 2025 وتصديره في أبريل 2025، رفعتِ الاتفاقيةُ الموقعةُ مكانةَ البلدين كمصدرتين للغاز الطبيعي المسال في إفريقيا. ومع إنتاج متوقع يبلغ 2.5 مليون طن سنويًا، سيحقق هذا المشروع إيرادات ضخمة، سيتم تقسيمها بالتساوي بين البلدين وفقًا لاتفاقية عام 2018. ويُلاحظ جميع المراقبين التزامه موريتانيا والسنغال بإدارة هذا المورد بشفافية وتوازن. ووفقًا للبيان المشترك، تمثّل هذه الزيارة المشتركة بين رئيسي الدولتين "خطوةً هامةً في التعاون في مجال الطاقة" بين موريتانيا والسنغال، والعمل بالعدالة في هذه الشراكة، كما يذكر الرئيس الموريتاني الذي لا يزال يؤكد الرغبة المشتركة في توصيل الخيرات إلى الشعبين الشقيقين.
إن الزيارة المشتركة بين الرئيسين والتي تم إجراؤها في 22 مايو 2025، جزء لا يتجزأ من سلسلة من الزيارات رفيعة المستوى التي تُظهر رغبة البلدين في تعزيز علاقاتهما، حيث إنه في 18 أبريل 2024، اختار الرئيس جوماي فاي – وهو انتُخب جديدا على راس البلاد- جمهورية موريتانيا لتكون أول دولة تقيم فيها زيارة رسمية. وفي اجتماع آخر، عُقد في 11 نوفمبر 2024، في الرياض على هامش قمة منظمة التعاون الإسلامي، تحدث الزعيمان عن التزامهما بتكثيف التنسيق بشأن القضايا الإقليمية والدولية، بما في ذلك إدارة منطقة التجارة الحرة الكبرى.
ونحن نرى أنه لتعظيم فوائد استغلال الغاز وتوطيد شراكتهما، يتحتم على كل من موريتانيا والسنغال تعميق تعاونهما وتوصيلها إلى نطاق أوسع، وتُعد الإدارة الرشيدة في مجال الغاز ذات أهمية بالغة يجب أخذها في الاعتبار، كما أن إنشاء أمانة سنغالية موريتانية، كما نوقشت في عام 2025، يساهم في ترسيخ التنسيق وتعزيز التعاون.
في ظل التحديات التي تواجه البلدين، يجب على كل منهما الاستثمار في التدريب والبنية التحتية لتحويل الإيرادات إلى تنمية مستدامة، لا سيما من خلال قطاعات مثل البتروكيماويات والطاقة. ويضاف إلى ذلك أنه تتطلب التوترات السابقة كالتي حدثت في قطاع صيد الأسماك، إدارةً أكثر تنسيقًا للموارد المشتركة لتجنب أي صراعات محتملة. غير أنه، من المؤكد أن البعد التاريخي والثقافي لهذه العلاقة يُشكل ضمانًا لاستدامة العلاقات لأنهما مرتبطتان بالعلاقة الروحية والثقافية قبل أي علاقة أخرى ، بما فيها الاقتصاد. هذه العلاقات، التي استطاعت تجاوز جميع الأزمات العابرة السابقة، تتعزز باستمرار بفضل الأساس المشترك الذي يستمد جذوره من أعماق التاريخ المشترك.
Par Dr. Bakary Sambe, Président du Timbuktu Institute – African Center for Peace Studies
Les relations entre la Mauritanie et le Sénégal, ancrées dans une proximité géographique, culturelle et historique, se sont consolidées avec l’essor des hydrocarbures comme levier stratégique, notamment à travers le projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA). La récente visite conjointe des présidents mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et sénégalais Bassirou Diomaye Faye sur la plateforme GTA, le 22 mai 2025, marque une étape décisive dans ce partenariat. Cet événement, combiné aux enjeux énergétiques et aux défis régionaux, souligne la nécessité de renforcer la coopération bilatérale pour un développement commun et durable.
Le gisement Grand Tortue Ahmeyim est un projet emblématique de coopération régionale. Découvert en 2015 par Kosmos Energy, il contient environ 450 milliards de mètres cubes de gaz, exploités par BP, Kosmos, la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) et Petrosen.
President, Timbuktu Institute – African Center for Peace Studies
At the end of April 2025, Timbuktu Institute published a report entitled “The JNIM Threat in the three-border area of Mali, Mauritania and Senegal”. This scientific publication, the first of its kind and following a number of field surveys in eastern Senegal carried out by researchers from this leading think tank on regional security issues, raised a great deal of debate about the issues involved. Media coverage of the report had so far focused on Senegal's vulnerability to the advance of terrorist groups from western Mali. In this article, Dr. Bakary Sambe, President of the Timbuktu Institute, looks back at the resilience factors he suggests Senegalese authorities and their partners strengthen in a volatile regional context full of risks.
The tri-border region of Mali, Mauritania, and Senegal has emerged as a strategic hotspot for Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), a terrorist group seeking to expand its influence beyond Mali. While Senegal faces vulnerabilities such as porous borders, socio-economic challenges, and the spread of Salafism, the country possesses robust resilience factors that have so far limited JNIM’s infiltration. These include strong social cohesion, widespread religious moderation, and competent security forces. By reinforcing these strengths through targeted policies, Senegal can further fortify its defenses against JNIM’s expansion, as outlined in a recent Timbuktu Institute report.
Senegal’s Resilience Factors
Strategies to Reinforce Resilience
To counter JNIM’s expansion, Senegal must build on these resilience factors through strategic measures that enhance security, community awareness, and socio-economic inclusion. The Timbuktu Institute report offers several recommendations to achieve this:
Senegal’s resilience against JNIM’s expansion rests on its strong social cohesion, religious moderation, and professional security forces. By reinforcing these strengths through increased security presence, enhanced cross-border cooperation, community awareness campaigns, and socio-economic integration programs, Senegal can further limit JNIM’s ability to infiltrate its territory. These measures will not only protect national security but also preserve the country’s model of cultural and religious harmony, ensuring that JNIM’s divisive tactics find no foothold in Senegal’s border regions.
Timbuktu Institute
Sous le thème « Face aux extrêmes, guérir le monde par le dialogue des cultures et des religions », cet événement ambitionne de faire rayonner et surtout de vulgariser un modèle d’Islam de paix, incarné par l’école de Tivaouane (Sénégal) et les enseignements universels de Cheikh El Hadji Malick Sy, figure emblématique de la confrérie soufie Tidjaniyya en Afrique.
Ce 29 mai 2025, Paris accueillera la deuxième édition de la Conférence de Paris sur l’Islam Soufi et les Défis de la Mondialisation, organisée par la Dahira Sop Naby de France et la Cellule Zawiya Tidjaniyya du Sénégal. Dans un contexte mondial marqué par la montée des extrémismes et des replis identitaires, la conférence propose de s’inspirer de l’héritage spirituel et intellectuel de Cheikh El Hadji Malick Sy, qui, dès 1902, a fait de Tivaouane un foyer de dialogue interreligieux et interculturel. Sa pensée, ancrée dans la spiritualité soufie et enrichie par les valeurs humanistes africaines, offre une réponse concrète aux radicalismes. En promouvant un Islam de coexistence pacifique, il a su unir les communautés musulmanes, chrétiennes et autres dans une harmonie qui fait du Sénégal un modèle de stabilité. Comme le souligne la citation de Saadi Shirazi : « Les couleurs du jardin ne se disputent pas leur beauté, elles fleurissent ensemble sous le même soleil. »
Évènement annuel phare de la diaspora sénégalaise en France, la Conférence de Paris 2025 réunira 300 participants, incluant leaders religieux, chercheurs, décideurs politiques, artistes et acteurs de la société civile, pour explorer comment le dialogue peut apaiser les tensions et contrer les extrémismes. Les discussions s’articuleront autour de quatre axes : comprendre les causes de la radicalisation, expérimenter le dialogue comme remède, identifier le rôle des acteurs dans la construction de ponts, et surmonter les obstacles au dialogue, notamment en contexte occidental. Des conférenciers de renom, tels que les professeurs Joseph Maila, Mbaye Thiam, Mohamed-Chérif Ferjani, Dr.Bakary Sambe, Abbé Louis Pasteur Faye, Jean-Pierre Bat, Gregory Vandamme, Adama Aly Pam, apporteront des perspectives scientifique, philosophique et religieuse avec les contributions de Serigne Abdoul Hamid Sy, Coordonnateur de la Cellule Zawiya Tijaniyya partenaire de Sope Naby France, dirigé par Seydi Bencheikh Faye, porteur de cette initiative. Les Sessions seront modérées par d’éminentes personnalités comme Abdoulaye Rokhaya Wane du Sénégal.
Les enseignements de Cheikh El Hadji Malick Sy, notamment sa vision d’un Islam universel et inclusif, seront au cœur des échanges. Dans son ouvrage Fâkihatu Tullâb, il décrit la diversité religieuse comme une simple « différence des goûts et des abreuvoirs » convergeant vers une source commune. Cette approche, qui transcende les divisions, inspire la conférence à promouvoir des solutions concrètes pour un vivre-ensemble harmonieux. Les résultats attendus incluent une « Déclaration de Paris pour un vivre-ensemble global », un catalogue de recommandations et la création d’un réseau international pour le dialogue interculturel.
L’événement, qui se tiendra en format hybride (présentiel le 29 mai et en ligne le 1er juin), s’appuiera sur des partenaires comme le Timbuktu Institute pour revisiter et vulgariser l’héritage de Cheikh El Hadji Malick Sy, personnalité soufie majeure en Afrique du début du 20e siècle. Dans le contexte actuel qui lui donne toute sa pertinence, la Conférence de Paris 2025 se positionne, ainsi, comme un espace unique pour repenser la coexistence et bâtir un monde de paix à travers le dialogue des cultures et des religions.
الدكتور باكري سامب – مدير معهد تمبكتو لدراسات السلام
بقيادة الرئيس الجمعية الوطنية، قام وفد من البرلمانيين السنغاليين بزيارة رسمية إلى دولة الإمارات العربية المتحدة في 19 مايو 2025، وتشكل هذه الزيارة خطوة أساسية في تعزيز العلاقات الثنائية بين البلدين حيث إن السنغال تبحث عن شركاء ومستثمرين لنهضتها، بينما تسعى الإمارات إلى ترسيخ وجودها في غرب أفريقيا. وركزت المناقشات التي جرت بين البرلمانيين السنغاليين وكبار المسؤولين الإماراتيين داخل المجلس الوطني الاتحادي على القطاعات الاستراتيجية، مثل الاقتصاد والطاقة والزراعة وتبادل الخبرات في مجال الإدارة الرشيدة والسياسات العامة، بهدف التوصل إلى إمكانية وضع استراتيجية تعاونية أعمق وأثمر للطرفين. إن النموذج الإماراتي يتميز بالتحديث السريع والاستقرار السياسي ويشكل مثالا يحتذى به وموضع استلهام للقادة. وتتصادف هذه الزيارة مع بداية تنفيذ رؤية السنغال 2050 التي تَهدِف إلى جذب المزيد من الاستثمارات الأجنبية وتعزيز المؤسسات. وتنظر الإمارات العربية المتحدة إلى السنغال كبوابة للتوغل إلى غرب أفريقيا وسوق متنامية ومتعددة الفرص.
وعلى الصعيد الاقتصادي، استثمرت دبي في العديد من القطاعات في السنغال، وخاصة في ميناء داكار وميناء ندايان من خلال شركاتها مثل موانئ دبي العالمية، مما عزز دورها كمركز لوجستي. ومن المحتمل أن تطلق مشاريع جديدة في مجالات البنية التحتية أو السياحة أو التقنيات الرقمية، وهي المجالات التي تتفوق فيها على العديد من الدول. وفي الحين نفسه، توفر السنغال قوة عاملة شابة، وسوقًا ديناميكية، وموقعًا جغرافيًا استراتيجيًا تفتح لها جميع الأبواب الاستثمار والفرص السانحة. وتشكل الطاقة مجالا آخر ذا أهمية استراتيجية، علما بأنه في ظل الاكتشافات الأخيرة للغاز والنفط في السنغال، فإن الخبرة الإماراتية في مجال الهيدروكربونات قد تسهل نقل التكنولوجيا. ويجدر بنا أن نضيف إلى ذلك أنه يشترك كلا البلدين في الاهتمام بالطاقة المتجددة، ويمكن لمثل مبادرة "مصدر" الإماراتية الرائدة في مجال الطاقة النظيفة، أن تدعم السنغال في تطوير مشاريع الطاقة الشمسية وطاقة الرياح، بما يتماشى مع طموحاتها في مجال التحول في مجال الطاقة. وتوفر الزراعة، التي تعد حيوية لتوفير فرص العمل والأمن الغذائي في السنغال، آفاقا جديدة أيضا.
نظرا إلى أن الإمارات تواجه تحديات المناخ وتستثمر في الزراعة المستدامة بالخارج، من الممكن أن يساهم تعاونها مع السنغال في تحديث تقنيات الري وتحسين سلاسل القيمة وتعزيز الصادرات السنغالية إلى أسواقها. ولا يخلو هذا التعاون من العوائق، لكن الاختلافات الثقافية وفي مجال الحكم تتطلب اتباع نهج متوازن. وسيتعين على السنغال أن تعمل على أن تفيد شعبها بثمرات هذه الشراكات، وتجنب الاعتماد المفرط على رأس المال الأجنبي. ومن ثم فإن شفافية الاتفاقيات وإشراك أصحاب المصلحة المحليين سيكونان حاسمين لتحقيق شراكة دائمة. إن التجربة الإماراتية في مكافحة التطرف العنيف وتعزيز قيم التسامح والحوار بين الأديان، إلى جانب النموذج السنغالي للتعايش السلمي، توفر فرصة للدول العربية والأفريقية للاستلهام منها في سياق دولي يتسم بالإرهاب وانعدام الأمن. وهذه وجهات النظر تتماشى تماما مع الخطة الوطنية التنموية للسلطات السنغالية الجديدة، بما يستفيد بها الدولتان الشقيقتان.