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Source : Sahel weather January 2025
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Burkina Faso, like its two partners Mali and Niger, has finally withdrawn from ECOWAS as planned. Effective as of January 29, this act will have short- and medium-term consequences for the country and the region as a whole. Nevertheless, for the time being, citizens of the region will still be able to use ECOWAS administrative documents, which is good news for the free movement of people and goods. In the SSA countries, the federal passport was due to be put into circulation on January 29, as announced by General Goïta. The document formalized the divorce, which seems to have been well received by the population, including in Burkina Faso, where demonstrations of support took place. Thousands of people gathered in Ouagadougou to celebrate their country's exit from ECOWAS. On January 28, in the presence of the transitional authorities, demonstrators proudly carried placards bearing slogans such as "Down with ECOWAS", "Down with France" and "Long live ESA". Burkina Faso's head of diplomacy, Karamoko Traoré, took the opportunity to recall that the SSA was created "as a response to the need to move towards a real space for peoples, towards a real space for economic integration, solidarity and fraternity. In taking this step, our three Heads of State have taken the right step". It should be remembered that these countries are leaving ECOWAS but remaining in UEMOA. Is this to avoid economic consequences?
Meanwhile, on the international front, Emmanuel Macron's speech was the highlight of the month of January in the Sahel. The French president said that "African presidents have forgotten" to say "thank you" to France, prompting strong reactions from his counterparts, including the head of Burkina Faso's transitional government. Indeed, Captain Traoré loudly proclaimed that his French counterpart had insulted all Africans with his statement. In the meantime, the newly-elected Prime Minister is continuing his work on the security and economic fronts, as announced last December. Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo has set himself the objective of "Intensifying the war on terrorism, while opening up major development projects".
On the security front, calm is far from having returned to the country, if recent developments are anything to go by. On January 2, a "terrorist" attack caused significant loss of life, resulting in the death of five civilian army auxiliaries near the border with Ghana and Togo, according to security sources. These auxiliaries were volunteers for the defense of the homeland, a structure created to assist the army in the fight against terrorism, which is gaining ground.
In recent years, the country has suffered heavy loss of life as a result of terrorism, with 60% of related deaths occurring in sub-Saharan Africa (UN). According to the Deputy Secretary-General of the United Nations at the General Assembly on January 21, Burkina Faso leads the way in terms of the number of deaths caused by terrorist attacks. According to her, the data show "a staggering 68% increase". It is therefore imperative to reverse this trend in order to achieve the goal of reclaiming the territory.
At the same time, Burkina Faso continues to lead the fight against the jihadists, at the cost of inestimable material and human losses. Military operations have driven back the terrorists in the north of the country, resulting in the recovery of significant war materiel. This act is the culmination of a series of tough raids in the field aimed at eradicating the terrorist threat and maintaining peace in certain "red" zones of the country. Another important act is the creation of three new Rapid Intervention Battalions (BIR) in the North and East of the country to intensify the fight against terrorism in these areas. In addition to this flagship measure, it is worth highlighting the effective participation in the creation of the AES army, made up of 5,000 men, in order to better face the threat together, especially in the Liptako-Gourma region.
Source : Météo Sahel Janvier 2025
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Le Burkina Faso, à l’instar de ses deux partenaires malien et nigérien, s’est finalement retiré de la CEDEAO comme prévu. Effective le 29 janvier dernier, cet acte aura des conséquences à court et moyen terme sur le pays et la région en général. Néanmoins, pour l’heure, les citoyens de l’espace pourront toujours utiliser les pièces administratives de la CEDEAO, ce qui est une bonne nouvelle pour la libre circulation des personnes et des biens. Du côté des pays de l’AES, le passeport fédéral devait être mis en circulation le 29 janvier comme annoncé par le Général Goïta. Ce document a acté le divorce qui semble être bien accueilli par les populations dont au Burkina Faso où ont eu lieu des manifestations de soutien. En effet, rassemblés à Ouagadougou, des milliers de personnes célèbrent la sortie de leur pays au sein de la CEDEAO. Le 28 janvier, en présence des autorités de la transition, les manifestants ont porté fièrement des pancartes où on peut lire des slogans comme "A bas la CEDEAO", "A bas la France", ou encore "Vive l’AES". Le chef de la diplomatie burkinabè Karamoko Traoré a, pour sa part, profité de l’occasion pour rappeler que l’AES a été créée pour être "Une réponse qui veut aller vers un espace réel des peuples, vers un espace réel d’intégration économique, de solidarité et de fraternité. En prenant cette mesure, nos trois Chefs d’État ont pris la mesure juste". Rappelons que ces pays quittent la CEDEAO mais demeurent dans l’UEMOA. Est-ce pour parer aux conséquences économiques ?
Pendant ce temps, au plan international, le discours d’Emmanuel Macron a marqué l’actualité du mois de janvier au Sahel. Le président français avait fait savoir que “les présidents africains ont oublié » de dire « merci” à la France, ce qui a suscité de vives réactions de la part de ses homologues dont le chef de la Transition burkinabè. En effet, le capitaine Traoré a clamé haut et fort que son homologue français a insulté tous les africains à travers sa déclaration. Pendant ce temps, le Premier ministre nouvellement élu poursuit ses chantiers sur les volets sécuritaire et l’économique comme annoncé décembre dernier. Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo s’est fixé comme objectif d’”Intensifier la guerre contre le terrorisme tout en ouvrant les grands chantiers du développement”.
Au plan sécuritaire, le calme est loin d’être revenu dans le pays, si on se réfère aux derniers développements. En effet, le 2 janvier dernier, une attaque “terroriste” a provoqué d’importantes pertes en vie humaines, faisant ainsi un bilan de cinq supplétifs civils de l’armée près de la frontière avec le Ghana et le Togo d’après des sources sécuritaires. Ces supplétifs étaient composés de volontaires pour la défense de la patrie, structure créée pour assister l’armée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme qui gagne du terrain.
Ces dernières années, le pays a subi de lourdes pertes en vies humaines à cause du terrorisme dont 60% des décès y afférents se sont produits en Afrique sub-saharienne (ONU). A en croire la vice-secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies lors de l’Assemblée générale tenue le 21 janvier dernier, le Burkina Faso caracole en tête comme premier pays en termes de morts d’hommes dues aux attaques terroristes. Selon elle, les données font état d’une “une augmentation stupéfiante de 68 %”. Il s’avère donc impératif de renverser cette tendance pour atteindre l’objectif de reconquérir le territoire.
Au même moment, le Burkina Faso continue toujours de mener le combat contre les djihadistes au prix de pertes matérielles et humaines inestimables. Ainsi, des opérations militaires ont permis de repousser des terroristes au Nord du pays avec la récupération d’un important matériel de guerre. Cet acte est l’aboutissement d’une série de descentes musclées sur le terrain dans le but d’éradiquer la menace terroriste et maintenir la paix dans certaines zones “rouges” du pays. Un autre acte important est la création de trois nouveaux Bataillons d'intervention rapide (BIR) au Nord et à l’est du pays pour intensifier la lutte contre le terrorisme dans ces zones. A côté de cette mesure phare, il y a lieu de souligner la participation effective à la création de l’armée de l’AES composée de 5000 hommes en vue de mieux faire face ensemble à la menace surtout dans le Liptako-Gourma.
Au Sahel et Afrique de l’Ouest, si la coopération américaine est moins critiquée de manière frontale que celle française, elle n’en demeure pas moins questionnée, en l’occurrence au Niger. Telle est entre autres l’une des conclusions de la récente étude menée par le Timbuktu Institute sur les perceptions locales des coopérations sécuritaires et de développement au Sahel et en Afrique de l’Ouest et qui a couvert la Côte d’Ivoire, le Niger, le Sénégal et le Togo. Parmi les grands partenaires de ces pays, la Banque Mondiale apparait comme l’institution la moins indexée. Méconnaissance de l’Institution ou simples perceptions autour de son action qui restent bigarrées ?
Particulièrement active en Afrique dès les premières années post-indépendance, puis plus tard dans les années 70-80 – avec son programme d’ajustement structurel (PAS) assez décrié -, la Banque Mondiale (BM) bénéficie, néanmoins, dans les perceptions locales, d’une relative bonne image. Il est vrai que cette institution de Bretton Woods se place comme partenaire de choix des pays africains, à travers des actions concrètes allant dans le sens de réduire la pauvreté. Comme le présentent les résultats globaux du graphique ci-dessous, même si l’écrasante majorité des personnes interrogées ne voient pas d’aspects positifs de cette coopération au développement, la BM caracole en tête avec 44% de réponses positives, suivie de l’USAID (42%), du FMI (33%) et de l’AFD (32%). Expertise France (plutôt organisme d’exécution) vient en dernière position avec seulement 13% de réponses positives. L’analyse par pays montre que le Niger est plus hostile à ces coopérations, comparé aux autres pays concernés par l’étude. (Graphique 56)
La Banque Mondiale reste diversement appréciée au niveau des perceptions locales. Elle enregistre 44% d’opinions positives à cette question sur l’existence d’aspects positifs vis-à-vis de la coopération avec les pays étudiés (Graphique 61). En outre, cette moyenne cache des disparités car en Côte d’Ivoire et au Togo, la majorité des personnes interrogées y voient des aspects positifs (respectivement 55% et 52%) (Graphique 62). Toutefois, cette réputation favorable n’est pas un état de grâce général. En effet, le Niger se distingue encore par sa vision négative sur cette coopération avec la Banque mondiale. Dans ce dernier pays, 72% n’y voient pas d’aspects positifs.
Cet article est une version reprise et adaptée de certaines conclusions du rapport intitulé « Sahel - Afrique de l'Ouest : Les coopérations sécuritaires et de développement à l’épreuve des perceptions locales », publié par le Timbuktu Institute, le 16 janvier 2025.
Plus récemment entrée dans le concert des grands partenaires occidentaux de coopération de l’Afrique, l’Allemagne semble également se positionner durablement sur le continent. Ainsi la création en 2011, de l'agence de coopération internationale allemande pour le développement. Dans la récente étude menée par le Timbuktu Institute sur les perceptions locales des coopérations sécuritaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest et qui a couvert la Côte d’Ivoire, le Niger, le Sénégal et le Togo, les perceptions sur la GIZ apparaissent assez peu positives et diversement appréciées. Ce qui pourrait s’expliquer principalement soit par une communication peu efficiente ou par le fait que son action reste encore méconnue. Du moins auprès des acteurs locaux qui, parfois, sont loin de saisir tous les aspects ou le contenu réel des politiques de coopération.
Tout d’abord, les résultats globaux du graphique ci-dessous, montrent que l’écrasante majorité des personnes interrogées ne voient pas d’aspects positifs de cette coopération au développement. Cela dit, il est à noter que la Banque mondiale caracole en tête avec 44% de réponses positives, suivie de l’USAID (42%), du FMI (33%) et de l’AFD (32%). La GIZ, l'agence de coopération internationale allemande pour le développement – créée en 2011 – est majoritairement perçue (73%) comme n’ayant pas d’aspects positifs. Elle est le partenaire européen le moins perçu positivement, en dehors d’Expertise France (plutôt un organisme d’exécution) qui se place en tête à ce propos (87%). Au demeurant, la GIZ n’est pas très connue du grand public. Ce qui fait qu’il est fort probable qu’elle pâtisse de sa récente présence d’une part et de la moindre présence historique de l’Allemagne en Afrique, en comparaison à la France ou aux Etats-Unis, d’autre part.
Ces dernières années, l’Allemagne est en train de devenir un partenaire-clé pour de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. A cet effet, la GIZ accompagne les pays africains dans le cadre de leur course pour le développement avec ce qu’on appelle la politique africaine de l’Allemagne. Cependant, elle n’est pas très connue du grand public, certainement du fait que sa présence est relativement récente. Malgré les efforts de l’Allemagne, les individus interviewés déclarent dans leur écrasante majorité (73%) ne pas voir d’aspects positifs dans le cadre de cette coopération (Graphique 63). En Côte d’Ivoire, ce chiffre reste plus élevé. En effet, 85% des répondants ne voient pas d’aspects positifs de la coopération entre le GIZ et leur pays. Il s'ensuit le Niger et le Sénégal avec respectivement 79% et 70% de réponses négatives. (Graphique 64)
Cet article est une version reprise et adaptée de certaines conclusions du rapport intitulé « Sahel - Afrique de l'Ouest : Les coopérations sécuritaires et de développement à l’épreuve des perceptions locales », publié par le Timbuktu Institute, le 16 janvier 2025.
Dans la récente étude menée par le Timbuktu Institute sur les perceptions locales des coopérations sécuritaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest et qui a couvert la Côte d’Ivoire, le Niger, le Sénégal et le Togo, la critique de la coopération ne démord pas. Cette dernière est mal en point, se retrouvant assez critiquée – en particulier au Niger - comme symbole de la France. Les résultats de l’étude ont montré les contestations contre la présence militaire et l’influence économique françaises, impactent aussi l’image du fer de lance de la coopération hexagonale en Afrique, l’Agence Française de Développement (AFD). Après, l’analyse des perceptions sur l’action de l’USAID, cet article dont les données sont issues de l’étude cité plus haut se penche sur l’instrument de coopération française.
Mise en place en 1941, l’Agence Française de Développement (AFD) accompagne depuis lors les pays africains à travers le financement de leurs projets de développement. Les résultats globaux de l’étude précitée (graphique 56), montrent que l’écrasante majorité (68%) des personnes interrogées ne voient pas d’aspects positifs de cette coopération au développement. Parmi les plus gros bailleurs de fonds, l’AFD (32%) arrive en dernière position après la Banque Mondiale (44%), l’USAID (42%) et le FMI (33%). En outre, Expertise France (plutôt organisme d’exécution) vient en dernière position avec seulement 13% de réponses positives. L’analyse par pays montre que le Niger est plus hostile à ces coopérations, comparé aux autres pays concernés par l’étude. (Graphique 56)
En général, un peu moins du tiers (32%) des personnes interrogées estiment qu’il y a des aspects positifs, dans la coopération avec l’AFD (Graphique 57). Cela dit, si elle reste appréciée au Sénégal et au Togo, l’AFD est tout simplement rejeté au Niger. Le Sénégal apparaît donc comme le pays qui voit plus d’aspects positifs (44%) sur la coopération avec l’AFD. Par contre, les habitants du Niger semblent plus hostiles à cette coopération au développement (Graphique 58). Pourtant, l’AFD est au Niger depuis plus de 65 ans et l’accompagne à travers des secteurs prioritaires tels que la sécurité alimentaire et le développement rural, l’éducation, l’eau et l'énergie46. Est-ce par le simple fait du rejet de la France et de sa politique de manière générale ou une méconnaissance des programmes mis en œuvre ? Dans tous les cas, le Niger sort carrément du lot et se différencie des autres pays à propos des impressions sur l’AFD.
Cet article est une version reprise et adaptée de certaines conclusions du rapport intitulé « Sahel - Afrique de l'Ouest : Les coopérations sécuritaires et de développement à l’épreuve des perceptions locales », publié par le Timbuktu Institute, le 16 janvier 2025.
Il est peu de dire que l’heure en Afrique de l’Ouest est à la remise en cause des cadres et logiques des coopérations sécuritaires et de développement. Dans la récente étude menée par le Timbuktu Institute sur les perceptions locales des coopérations sécuritaires et de développement au Sahel et en Afrique de l’Ouest et qui a couvert la Côte d’Ivoire, le Niger, le Sénégal et le Togo, la critique de la coopération est une constante. Cela dit, malgré l’atmosphère générale de grogne, l’USAID – partenaire historique des pays africains – continue de bénéficier d’une assez bonne presse en termes de coopération, auprès des populations. C’est en ce sens que son action sur le continent, peut être jugée perfectible.
Active en Afrique depuis les indépendances, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a manifestement accompagné le développement économique de nombre de pays africains. En l’espèce, cette coopération a pu prendre des formes diverses et variées, au gré des circonstances politiques, économiques et sociales. Selon les résultats de l’étude susmentionnée, l’écrasante majorité des personnes interrogées ne voient pas d’aspects totalement positifs de cette coopération au développement de manière générale. Mais plébiscitent la Banque mondiale (44%) et l’USAID (42%) qui bénéficient le plus d’appréciations positives. Elle est suivie du Fonds Monétaire International (33%) et de l’Agence Française de Développement (32%), dont les actions de coopérations ont quasi également apprécié. En outre, une analyse par pays montre que le Niger est plus hostile à ces coopérations, en comparaison aux autres pays concernés par l’étude. (Graphique 56)
De manière plus précise, l’USAID apparaît comme relativement bien perçue au sein de l’échantillon étudié au Togo, Sénégal et Niger. En effet, 42% des interviewés constatent des aspects plutôt positifs dans le cadre de ce partenariat (Graphique 65). De plus, un classement des données par pays montre qu’au Togo et au Sénégal, la majorité des répondants y voient des aspects positifs avec respectivement 54% et 50%. (Graphique 66). L’USAID est présente au Togo à travers le dispositif d’aide public au développement. À titre illustratif, en juillet dernier, l’agence américaine a octroyé une enveloppe de 1,8 milliards de FCFA en guise d’aide humanitaire au Nord du pays affecté par des violences et les déplacés fuyant les menaces terroristes dans le Sahel. En revanche, le contraire est noté en Côte d’ivoire et au Niger. La grande majorité des profils interrogés dans ces deux pays ne voit pas ces aspects positifs dans le cadre de cette coopération.
Cet article est une version reprise et adaptée de certaines conclusions du rapport intitulé « Sahel - Afrique de l'Ouest : Les coopérations sécuritaires et de développement à l’épreuve des perceptions locales », publié par le Timbuktu Institute, le 16 janvier 2025.