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Source : Météo Sahel juin 2024
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L’insécurité alimentaire continue de peser sur certaines populations sahéliennes, comme on peut le constater au Mali. Ce fléau qui menace plus d’un million de personnes selon le bureau des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), alimente les motivations des groupes armés qui s’attaquent aux villages du Sud (Orokoutan, Tégrou et Toukoto) pour piller, entre autres, le bétail. Face à cette situation, le Président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, s’est rendu le 22 juin dans la région de Sikasso, accompagné du Ministre Commissaire Redouwane Ag Med Ali, et a annoncé le lancement du Plan National de Réponse à l’Insécurité Alimentaire visant à soutenir les populations vulnérables, à améliorer la production agricole et à renforcer les capacités locales de résilience face aux crises alimentaires. Le Colonel Goïta a profité de l’occasion pour procéder à la pose de la première pierre de l’Université de Sikasso, projet visant la croissance intellectuelle et économique de Sikasso.
Face aux multiples défis que traverse le pays, l’opposition n'est pas restée inerte. En effet, la Synergie d’action pour le Mali a organisé dans la capitale malienne, Bamako, une manifestation le 7 juin visant à dénoncer la vie chère, l'absence d'électricité, et la gestion du pays par les autorités de transition depuis 2020. Le journaliste Yeri Bocoum, qui avait couvert l'événement, a été enlevé le lendemain, bien qu'il ait été "avisé" de ne pas couvrir cette manifestation interdite par les autorités. De même, la détention provisoire de Hamadoun Bah est devenue un enjeu politique majeur au Mali, qui a mis un coup d’arrêt sur l’activité bancaire pendant le reste de la semaine.
La série d’arrestations s’est poursuivie le 20 juin dernier par celle de 11 opposants maliens aux autorités de la Transition parmi lesquels figurent des présidents de partis et mouvement politiques, tous signataires d’une déclaration publiée le 31 mars, réclamant la tenue d’une élection présidentielle dans les meilleurs délais justifiées par un décret signé en mars 2024, suspendant les activités politiques. Ledit texte contesté devant la Cour Suprême, a contribué à la tension qui reste élevée dans le pays et suscité la réaction des nombreux acteurs politiques qui dénoncent une lecture biaisée de la loi.
Dans le même sillage des contestations, l’intervention vidéo du premier ministre dont la capacité d’action vis-à-vis des militaires serait très limitée, a été mise en lumière par les observateurs de la place et ont relevé sa position ambiguë et confuse. D’une part, il s’aligne sur un texte ouvertement critique envers la junte et de l’autre l’homme appelle au soutien du chef de la transition, le colonel Assimi Goïta, tout en dénonçant les tentatives de le dresser contre les militaires.
Enfin, la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa), a annoncé que plusieurs terroristes ont été neutralisés lors d’opérations menées dans la région de Sikasso, autour de la forêt de Niamazana dans le cercle de Kignan et dans la localité de Tiere. Dans ce sillage, le Colonel Assimi Goïta a affirmé lors de sa visite à Ouagadougou le 26 juin, que la situation sécuritaire du Mali était sous contrôle et que les objectifs à venir sont la sécurisation du référendum et du dialogue inter-malien. Précédemment, lors de sa visite à Sikasso, le chef de la junte a tenu des propos similaires incriminant, cette fois-ci, directement la France de vouloir déstabiliser l’économie du pays en imprimant de faux billets de FCFA. Et le colonel d’ajouter que le Mali doit dorénavant faire face à trois types de terrorismes : le terrorisme armé, le terrorisme médiatique (mensonges et fake news) “pour nous monter les uns contre les autres” et le terrorisme économique.”
Source : Sahel weather
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The beginning of June was marked by a visit to Guinea on June 4 by the head of Russian diplomacy, Sergei Lavrov, as part of his African tour. He held talks with the President of the Transition, Colonel Mamadi Doumbia, and his counterpart, the Minister of Foreign Affairs. This "express" visit consolidates the continuing good relations between the two countries.
Colonel Sadiba Koulibaly, former Chief of the General Staff of the Armed Forces and former No. 2 in the ruling junta, died in detention on June 22 as a result of cardiac arrest due to psychological trauma, according to the results of the autopsy ordered by the military justice system. This death has raised many questions, notably among one of the deceased's lawyers, Me Lancinet Diabaté, who has denounced the grey areas surrounding his sudden death.
As a reminder, General Koulibaly was sentenced on June 14 to 5 years' imprisonment by the Conakry military court for "desertion of duty and illegal possession of weapons". Subsequently, the number 2 of the CNRD was demoted to the rank of colonel and disbarred from the Guinean army for "undermining state security, misconduct and desertion". A few days later, the arrest of a French journalist working for the France Médias Monde group highlighted the persistent challenges journalists face in exercising their profession in complete freedom. The journalist in question is Simon Désiré Aimé Martin of France 24. He was arrested with a senior member of the Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB) on Sunday June 30. He held a permit issued by the Haute Autorité de la Communication (HAC) on June 28 for his report on the infamous Camp Boiro, nicknamed the Auschwitz of Guineans. The two were subsequently released after consultation of the appropriate authorization.
This arrest joins the chorus of restrictions on the press and media instituted by the ruling junta. For example, a French journalist, Thomas Dietrich, was arrested in January 2024, and last May, four radio stations and a private television channel were banned for "non-compliance with the content of the specifications".
Finally, in the face of these developments, the Guinean opposition is raising its voice and denouncing the failure to respect the transition timetable by the government, which had announced its desire to remain in power until 2025. Several opposition parties, including ANAD, have threatened to organize violent demonstrations to demand a return to constitutional order. Other parties, however, take the opposite view. This is the case of the Parti de l'Espoir pour le Développement National (PEDN), whose leader Lansana Kouyaté announced that: "We remain in a state of uncertainty, but we will never use force to say that if it's not done by December 31, 2024, we'll take to the streets".
Furthermore, the former Guinean Prime Minister, no less than one of the leading figures of the Guinean opposition, who is currently being prosecuted in connection with the Air Guinée case, believes that African politics has its own realities. Exile or prison are risks that every aspiring politician must consider at one time or another. His thoughts reflect a career marked by major political challenges. "The entire people feel betrayed by this decision to stay in power. Everyone knows that these are fanciful prosecutions. This privatization operation took place in 2002, and those who worked on it are covered by the statute of limitations. They have admitted that I played no role, but the junta is not interested, because the Court for the Repression of Economic and Financial Offences (CRIEF) has been used to prosecute me. Faced with this desire to neutralize political players, I've taken my time, but you can be sure that I'll be back.
Exile or prison is one of the risks when you decide to play politics in Africa," says Cellou Dalein Diallo.
Source : Météo Sahel juin 2024
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Le début du mois de Juin a été marqué en Guinée par la visite, le 4 juin, du chef de la diplomatie russe , Sergueï Lavrov dans le cadre de sa tournée africaine. Il s’est entretenu avec le président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbia ainsi que son homologue, Ministre des Affaires étrangères. Cette visite “expresse” consolide la pérennité des bonnes relations entretenues par les deux pays.
Le Colonel Sadiba Koulibaly , ancien chef d’état-major général des armées et ex numéro 2 de la junte au pouvoir, décède en détention le 22 Juin des suites d’un arrêt cardiaque imputable à un traumatisme psychologique selon les résultats de l’autopsie ordonnée par la justice militaire. Ce décès suscite moult interrogations, notamment chez l’un des avocats du défunt, en l’occurence Me Lancinet Diabaté, dénonçant des zones d’ombres autour de sa mort soudaine.
Pour rappel, le Général Koulibaly a été condamné le 14 Juin à 5 ans de prison ferme par le tribunal militaire de Conakry pour : “désertion de poste et détention illégale d’armes ”. Subséquemment, le numéro 2 du CNRD a été rétrogradé au grade de colonel puis radié de l’armée guinéenne pour “atteinte à la sûreté de l'État, inconduite et désertion”. Quelques jours plus tard, l’arrestation d’un journaliste français du groupe France Médias Monde met en lumière les défis persistants auxquels les journalistes font face dans l’exercice de leur métier en toute liberté . Il s’agit de Simon Désiré Aimé Martin, journaliste à France 24. Il a été arrêté avec un haut cadre de l’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB), le dimanche 30 Juin. Il détient une autorisation délivrée par la Haute Autorité de la Communication (HAC), le 28 Juin dans le cadre de son reportage sur le tristement célèbre camp Boiro, surnommé l'Auschwitz des guinéens. Les deux interpellés ont par la suite été libérés après consultation de l’autorisation de reportage conforme.
Cette arrestation est venue s’adjoindre au concert de restrictions à l’encontre de la presse et des médias institués par la junte régente. En illustration, Un journaliste français, Thomas Dietrich a été arrêté en janvier 2024, et en mai dernier, quatre radios et une télévision privée ont été interdites pour “non-respect du contenu du cahier des charges”.
Enfin, face à ces développements, l’opposition Guinéenne hausse le ton et dénonce le non-respect du calendrier de la transition par le gouvernement qui avait annoncé son désir de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2025. Plusieurs partis de l’opposition dont l’ANAD ont menacé d’organiser de vives manifestations pour le retour effectif à l’ordre constitutionnel. D’autres partis sont nonobstant d’un avis contraire. C’est le cas du Parti de l’espoir pour le Développement National (PEDN) qui, par la voix de son leader Lansana Kouyaté, annonce que : “Nous restons dans un état d’incertitude mais nous n’employerons jamais la force pour dire que si c’est pas fait le 31 décembre 2024, on va descendre dans la rue”.
En outre, l'ancien Premier ministre guinéen, non moins l’une des figures de proue de l’opposition guinéenne, actuellement poursuivi dans le cadre du dossier Air Guinée, estime que la politique africaine a des réalités qui lui sont propres. L’exil ou la prison sont des risques auxquels tout aspirant à la politique doit songer un moment ou un autre. Sa pensée reflète son parcours marqué par des défis politiques majeurs. « Le peuple tout entier se sent trahi face à cette décision assumée de vouloir se maintenir au pouvoir. Tout le monde sait que ce sont des poursuites fantaisistes. Cette opération de privatisation a eu lieu en 2002 et ceux qui y ont travaillé sont couverts par la prescription. Ces derniers ont reconnu que je n’avais joué aucun rôle, mais cela n’intéresse pas la junte, car la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a été instrumentalisée pour me poursuivre. Face à cette volonté de neutraliser les acteurs politiques, j’ai pris mon temps, mais soyez certains que je vais rentrer. L’exil ou la prison, cela fait partie des risques lorsque l’on décide de faire de la politique en Afrique », a laissé entendre Cellou Dalein Diallo.
Source : Sahel weather
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Despite the election campaign, Mauritania's president is very concerned about the security situation in the region. In an interview with AFP, he called on West African countries to form a bloc against jihadism, saying: "The region needs a common political will to fight insecurity". In his view, the security situation is deteriorating by the day, making it necessary to forge an alliance to block the path of the terrorists. It should be noted that Ghazouani has just won the Mauritanian elections with 56% of the vote, according to the provisional results of the CENI. For many observers, this defeat of the opposition is due to the dispersal of candidates within the opposition. This means that opposition candidates would do well to pool their forces in order to gain more votes and increase their chances of winning. It should be noted that part of the opposition rejected these results.
During the election campaign, the outgoing president had focused his campaign on security and employment to charm the young electorate and hope for the support of the international community. For this second term, he marked the campaign with the slogan "Ready for your support, in gratitude and loyalty", focusing on stability in the region and "creating opportunities for Mauritania's youth".
Mauritania presents itself as a stable country in this unstable sub-regional space. Its territory is the only one of the former G5 Sahel countries not to have experienced major terrorism since 2011. With the discovery of significant quantities of gas that the country is exploiting with Senegal, the country would benefit from working harder to stabilize its area. According to Abdellahi Ewah, a professor at the University of Nouakchott and supporter of the outgoing president, the country has become "very important for Europe's energy security, as it will become a gas producer and is very promising in terms of green hydrogen, an energy destined to replace fossil fuels". The challenge is enormous, and calls for all levels of society to be aware of the issues at stake.
The former Mauritanian Foreign Minister advocated "better control of gold resources and more transparent regulation of the sector by States", including all levels of society for an inclusive and participatory approach. He also raised the issue of the link between the circulation of gold and the financing of terrorism in the Sahel.
Source : Météo Sahel juin 2024
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Le président de la Mauritanie, malgré la campagne électorale, est très préoccupé par la situation sécuritaire qui prévaut dans la région. Profitant d’un entretien accordé à l’AFP, il a appelé les pays d’Afrique de l’Ouest, à constituer un bloc contre le djihadisme en ces termes : “La région doit dégager une volonté politique commune pour pouvoir lutter contre l'insécurité”. Selon lui, la situation sécuritaire se dégrade de jour en jour, nécessitant ainsi de nouer une alliance pour barrer la route aux terroristes. Convient-il de noter que Ghazouani vient de remporter les élections mauritaniennes avec 56% des voix d’après les résultats provisoires de la CENI. Pour nombre d’observateurs, cette défaite de l’opposition est due à la dispersion des candidatures en leur sein. Ce qui veut dire que les candidats de l’opposition gagneraient à mutualiser leurs forces afin de créditer plus de voix et augmenter leurs chances de gagner. Il est à noter qu’une partie de cette opposition a rejeté ces résultats.
Lors de la campagne électorale, le président sortant avait axé sa campagne sur la sécurité et l’emploi pour charmer l’électorat jeune et espérer le soutien de la communauté internationale. Pour ce second mandat, il a marqué la campagne sous le saut “Prêt pour votre soutien, en reconnaissance et fidélité” se concentrant ainsi sur la stabilité de la région et la “création d’opportunités pour la jeunesse mauritanienne”.
La Mauritanie se présente comme un pays stable dans cet espace sous-régional instable. Son territoire est le seul des pays de l’ex G5 Sahel à ne pas connaitre de terrorisme majeur ces dernières depuis 2011. Avec la découverte d’importantes quantités de gaz que le pays exploite avec le Sénégal, le pays gagnerait à travailler davantage dans la stabilisation de son espace. A en croire Abdellahi Ewah, professeur à l’université de Nouakchott et souteneur du président sortant, le pays est devenu "très important pour la sécurité énergétique de l'Europe car il va devenir producteur de gaz et est très prometteur en termes d'hydrogène vert, une énergie appelée à remplacer les énergies fossiles". Le défi est de taille et appelle toutes les couches de la société à être conscientes des enjeux du moment.
L’ancien ministre des affaires étrangères mauritanien a prôné pour un “meilleur contrôle des ressources aurifères et une régulation plus transparente du secteur par les États”, incluant toutes les couches de la société pour une approche inclusive et participative. Il a également évoqué la question du lien entre la circulation de l’or et le financement du terrorisme au Sahel.
Source : Sahel weather
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In June 2024, Niger faced several attacks. On June 16, a rebel movement called Front Patriotique de Libération (FLP), motivated by the liberation of former president Mohamed Bazoum, attacked the Agadem oil pipeline, causing the death of six Nigerien soldiers. This attack had serious economic consequences, given the capacity of the pipeline to transport oil from Agadem (north-east Niger) to the port of Sèmè-Kpodji in Benin. Another politico-military group, the Front Populaire pour la Justice (FPJ), motivated by the same reasons, made its mark by kidnapping the prefect of Bilma (north-east of Agadez).
In the same vein, the Tillabéri region in the "three borders" zone was not spared. Twenty soldiers were killed in a terrorist attack on the night of June 21-22. Thanks to a military raid, an influential member of the Islamic State named Mohamed Souleymane "Idouwal" and nine terrorists were neutralized, not to mention the arrest of some thirty individuals on June 20 in the same area.
Lastly, the least deadly attack was in Diffa, where four people were killed, including three civil servants and a soldier. The attack was carried out by terrorists from Nigeria. The Diffa region often faces attacks from Boko Haram. In response, the authorities have banned the circulation of 4x4 vehicles between the towns of Maïné Sorao and Diffa in order to prevent such attacks.
Meanwhile, former president Mohamed Bazoum is still in the news, as the courts have ordered the lifting of his immunity. The former Nigerien head of state is accused of "treason", "alleged apology for terrorism" and "financing terrorism". Since the latest coup d'état, the deposed President has been held in the presidential residence, fearing that his immunity will be lifted, paving the way for a possible trial.
In addition to political dealings, the RJDH (Réseau des Journalistes pour les Droits de l'Homme - Journalists' Network for Human Rights) is angry about the toughening of the law by General Tiani, head of the military regime. This law represses the dissemination of digital data in Niger, while exposing journalists to prison sentences and higher fines. This raises the question of whether the new version of this law will not jeopardize press freedom and increase self-censorship among journalists. The NGO Reporters Without Borders shares this fear of seeing a decline in press freedom in Niger.
The Nigerien government, ever eager to assert its sovereignty over its mining resources, is withdrawing the mining permit for the Imouraren mine from the French multinational ORANO. This decision comes on top of those taken previously, and confirms Niger's determination to gradually separate itself from its traditional partner, France.
Issues with strong economic repercussions continue to make the news, as can be seen from the blocking of the transport of Nigerien oil to the port of Sémé and the arrest of five Nigerien agents of the Chinese company WAPCO, effectively bogging down the already difficult relations between Niger and Benin. The Nigerien authorities hold President Talon solely responsible, and recall the three agreements on which oil transport is based.
Source : Météo Sahel juin 2024
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En juin 2024, le Niger a fait face à plusieurs attaques. Le 16 Juin un mouvement rebelle nommé Front Patriotique de Libération (FLP) motivé par la libération de l’ancien président Mohamed Bazoum, attaque l’oléoduc d’Agadem causant ainsi la mort de six soldats nigériens. Cette attaque est à l’origine de lourdes conséquences économiques, compte tenu de la capacité dudit oléoduc d’acheminement du pétrole d'Agadem (nord-est nigérien) vers le port de Sèmè-Kpodji au Bénin. Un autre groupe politico militaire le Front Populaire pour la Justice (FPJ) motivée par les mêmes raisons, a marqué son empreinte en enlevant le préfet Bilma situé dans le Nord-est d’Agadez).
Dans la même lancée, la région de Tillabéri située dans la zone “des trois frontières” n’a pas été épargnée. En effet, vingt soldats sont tombés suite à une attaque terroriste perpétrée dans la nuit du 21 au 22 Juin. Grâce à un raid militaire un membre influant de l’État Islamique dénommé Mohamed Souleymane “Idouwal” et neuf terroristes ont été neutralisés, sans compter l’interpellation d’une trentaine d’individus en date du 20 Juin dans la même zone.
Enfin, l’attaque la moins meurtrière reste celle de Diffa où quatre morts ont été dénombrés dont trois fonctionnaires et un militaire. Ladite attaque a été menée par des terroristes venus du Nigéria. La région de Diffa fait souvent face aux attaques de Boko Haram. En réaction, les autorités ont interdit la circulation des véhicules 4x4 entre les villes de Maïné Sorao et Diffa afin de prévenir ces attaques.
En parallèle, l’ancien président Mohamed Bazoum est encore à l'actualité puisque la justice a ordonné la levée de son immunité. L’ancien chef de l’Etat nigérien est accusé de « crime de trahison », « faits présumés d’apologie du terrorisme » et de « financement du terrorisme ». Depuis le dernier coup d’Etat en date, le Président déchu est retenu dans la résidence présidentielle et craint la levée de son immunité ouvrant ainsi la voie à un possible procès.
Outre les tractations politiques, on relève la colère du RJDH, le Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme, au sujet du durcissement de la loi par le Général Tiani, chef du régime militaire. Cette loi réprime la diffusion de données numériques au Niger tout en exposant désormais les journalistes à des peines de prison ainsi que des amendes plus élevées. Se pose ainsi la question de savoir si la nouvelle mouture de cette loi ne mettrait pas en péril la liberté de la presse et l’augmentation de l’autocensure chez les journalistes. L’ONG Reporters sans frontières partage cette peur de voir un recul de la liberté de la presse nigérienne.
Toujours soucieux d’affirmer sa souveraineté sur ses ressources minières , le gouvernement nigérien retire le permis d’exploitation de la mine d’Imouraren à la multinationale française ORANO. Cette décision vient s’ajouter à celles prises antérieurement et confirme la volonté du Niger de séparer progressivement de con partenaire traditionnel qu’est la France.
Les questions à fortes retombées économiques ne finissent pas de faire l’actualité, comme on peut le voir avec le blocage du transport de pétrole nigérien vers le port de Sémé ainsi que l'interpellation de cinq agents nigériens de l’entreprise chinoise WAPCO, enlisant de fait les relations déjà difficile entre le Niger et le Bénin. Les autorités nigériennes prennent le Président Talon comme seul responsable et rappellent les trois Accords sur lesquels reposent le transport du pétrole.
Source : Sahel weather
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The news in Nigeria during the month of June 2024 was marked by the many economic challenges facing the federal state, which in particular prompted several trade union organizations to observe a general strike. First of all, the country's two largest unions, after announcing a walkout due to a disagreement with the authorities over the minimum wage of sixty thousand naira that they were proposing and should be revised upwards, announced an indefinite strike from Monday June 03. The Nigerian Minister of National Information described the strike as not the solution to the current negotiations, given that the interests of the masses should take precedence over everything else.
The strike, which began on June 03, has had a major impact on key sectors in Nigeria, such as the supply of electricity to ports, universities, hospitals and inland air transport, which are all at a standstill. This testifies to the great mobilization of the strikers, who should push the State to take urgent measures, at the risk of seeing its economy collapse. In fact, during the celebration of Democracy Day, Nigerian President Bola Tinubu spoke of the decades-long need to reform Nigeria's economy, which he considers too dependent on oil revenues. "Our economy has been in desperate need of reform for decades. It is unbalanced because it was built on the flawed foundation of over-reliance on oil revenues," argues Tinubu. Added to this is inflation, with prices for transport, rent and healthcare rising exponentially over the months. Prices of certain foodstuffs, such as fish and cereals, have risen by over 40%.
Further north, the challenge is security. In a village in northern Nigeria, 26 people, including four policemen, were killed by armed men belonging to criminal gangs. At the same time, a dozen other people were kidnapped during an assault on a village in the north-west. This is indicative of the insecurity in Nigeria, which has intensified in Katsina and Zamfara states, and which President Tinubu promised to resolve a year ago when he was elected.
In addition, the thorny issue of reintegrating Boko Haram survivors remains unresolved. The latter, having escaped years of aggression and abuse of all kinds, are said to be the target of violence by the Nigerian authorities, who should assist them at the risk of seeing them rejoin the Boko Haram movement.
Finally, Nigeria, which has over 300 ethnic groups, still faces the major challenge of resolving inter-community conflicts, mainly between farmers and herders, as is the case in other countries in the sub-region. In Nigeria alone, clashes between herders and farmers have claimed 7,000 lives, according to a report published this year by the NGO Mercy Corps.
Source : Météo Sahel juin 2024
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L’actualité au Nigéria a été marquée durant le mois de juin 2024 par les nombreux défis d’ordre économique auxquels l’Etat fédéral est confronté, notamment qui ont poussé plusieurs organisations syndicales à observer une grève générale. D’abord, les deux syndicats les plus importants du pays, après avoir annoncé un débrayage à cause d’une mésentente avec les autorités sur le salaire minimum de soixante mille nairas qu’elles proposent et devrait être revu à hausse, ils ont annoncé une grève illimitée à partir du lundi 03 juin. Le ministre nigérian de l’information nationale qualifie cette grève qui ne semble pas être la solution aux négociations en cours, étant donné que l’intérêt de la masse devrait primer sur tout le reste.
En effet, cette grève observée depuis le 03 juin, a largement impacté les secteurs clés au Nigéria, comme la fourniture d’électricité dans les ports, les universités, les hôpitaux et les transports aériens à l’intérieur qui sont au ralenti. Cela témoigne de la grande mobilisation des grévistes qui devraient pousser l’État à prendre des mesures urgentes au risque de voir son économie s’effondrer. D’ailleurs, lors de la célébration de la journée de la démocratie, le président nigérian Bola Tinubu a évoqué la nécessité depuis plusieurs décennies de réformer l’économie du Nigéria qu’il juge trop dépendante des revenus de l’exploitation pétrolière. « Notre économie a désespérément besoin de réformes depuis des décennies. Elle est déséquilibrée car elle a été construite sur la base défectueuse de la dépendance excessive aux revenus de l'exploitation du pétrole », argue Tinubu. Vient s’ajouter l’inflation avec une hausse exponentielle, au cours des mois, des prix des transports, des loyers, de même que les frais de santé. Alors que les prix de certaines denrées alimentaires comme le poisson et les céréales ont subi une hausse de plus de 40%.
Plus haut, vers le Nord, le défi est d’ordre sécuritaire. Dans un village au Nord du Nigéria, 26 personnes dont quatre policiers, ont été tuées par des hommes armés faisant partie de gangs criminels. Parallèlement, une dizaine d’autres personnes ont été kidnappées lors d’un assaut dans un village du nord-ouest. Ceci est révélateur de l’insécurité qui sévit au Nigéria, et qui s’est intensifiée dans les États de Katsina et de Zamfara, et dont le président Tinubu a promis de trouver une solution il y a un an, lors de son élection.
De plus, l’épineuse question de la réintégration des rescapés de Boko Haram demeure en suspens. Ces derniers, après avoir échappé à des années d’agressions et d’abus de toutes sortes, seraient la cible de violences de la part des autorités nigérianes qui devraient les assister au risque de les voir rejoindre à nouveau le mouvement Boko Haram.
Enfin le Nigéria qui compte plus de 300 groupes ethniques reste confronté au défi majeur de la résolution des conflits intercommunautaires, principalement entre agriculteurs et éleveurs, comme c’est le cas dans d’autres pays de la sous-région. Seulement au Nigéria, des affrontements entre éleveurs et agriculteurs ont fait 7.000 morts selon un rapport publié cette année par l’ONG Mercy Corps.
Babacar Ndiaye, chercheur au Timbuktu Institute, était l'invité de l'émission "Objection" du dimanche 14 juillet, de la radio SUD FM.
Une heure d’échanges instructifs avec le directeur général Baye Oumar Gueye sur les 100 premiers jours du président Bassirou Diomaye Faye, la diplomatie sénégalaise, les dynamiques sécuritaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest, l’avenir de la CEDEAO et de l’AES, la place du Sénégal et de l’Afrique dans le nouveau jeu international, etc.
Source : Sahel weather
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The Ivorian political scene is marked by the fratricidal duel between Tidjane Thiam, the new strongman of the Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) and his "enemy brother" Jean-Louis Billon. A duel that promises to be fierce, given that the businessman and former Minister of Trade is increasingly distancing himself from his "boss", the President's designated heir. This situation appears to be a closed parenthesis of the Ivoirité that sowed chaos in the country during the Gbagbo-Ouattara era. Meanwhile, former president Laurent Gbagbo has already launched his campaign for the upcoming presidential elections. Indeed, on June 29 in Bonoua, the party's General Secretary met with the party's organizing committee to prepare for their leader's first outing after his investiture with great fanfare.
What about Simone Gbagbo, former First Lady of Côte d'Ivoire? She seems keen to get involved in the presidential campaign, if we are to believe her statement that she will be a candidate if her party so wishes. It should be remembered that the presidential couple are currently undergoing divorce proceedings in court, and this situation will certainly have consequences for the forthcoming elections. Alongside Charles Blé Goudé, the former First Lady has recently been holding a series of meetings with opposition parties, with the aim of creating an alliance capable of defeating the Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). As for Alassane Ouattara, he is still keeping his candidacy under wraps.
In any case, the Ivorians seem to be turning away from their traditional partners in the fight against terrorism. Indeed, President ADO has stated that he wants to obtain war logistics, including combat aircraft, from the Chinese. The vice-president of the state-owned China National Aero-Technology Import & Export Corporation recently travelled to Côte d'Ivoire to finalize the contract.
In June, Côte d'Ivoire suffered enormous material and human damage as a result of heavy rains between the 13th and 22nd of the month. The national civil protection office reported 24 deaths and "flooding of roads, dwellings and the risk of buildings collapsing".
Source : Météo Sahel juin 2024
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La scène politique ivoirienne est marquée par le duel fratricide entre Tidjane Thiam, nouvel homme fort du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et son “frère ennemi” Jean-Louis Billon. Un duel qui s’annonce féroce si on sait que l’homme d'affaires et ancien ministre du commerce est en train de se démarquer de jour en jour de son “patron”, l’héritier désigné du président. Cette situation apparaît comme une parenthèse fermée de l’Ivoirité qui a semé le chaos dans le pays du temps de Gbagbo-Ouattara. En face, l’ancien président Laurent Gbagbo a déjà lancé sa campagne pour les présidentielles à venir. En effet, le secrétaire général du parti a rencontré, le 29 juin à Bonoua, le comité d’organisation du parti pour préparer la première sortie de leur leader après son investiture en grande pompe.
Quid de Simone Gbagbo, ancienne première dame de la Côte d’Ivoire ? Elle semble vouloir se lancer dans la campagne présidentielle à en croire sa déclaration selon laquelle elle sera candidate si son parti le souhaite. Rappelons que le couple présidentiel est actuellement en procédure de divorce au tribunal, et cette situation aura certainement des conséquences sur les prochaines joutes. A côté de Charles Blé Goudé, l’ancienne première dame multiplie les rencontres ces derniers temps avec des partis d’opposition, afin de créer une alliance capable de battre le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Alassane Ouattara, quant à lui, maintient toujours le flou à propos de sa candidature.
En tous les cas, les ivoiriens semblent se détourner de leurs partenaires traditionnels dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. En effet, le président ADO a affirmé vouloir se procurer une logistique de guerre composée d’aéronefs de combat chez les chinois. Ainsi, le vice-président de la société publique, China National Aero-Technology Import & Export Corporation, a récemment fait le déplacement en Côte d’Ivoire pour finaliser le contrat.
Ce mois de juin, la Côte d’Ivoire a enregistré d’énormes dégâts matériels et humains suite aux pluies intenses survenues entre le 13 et le 22 du mois. L’office national de la protection civile a fait état de 24 morts et des “inondations de voiries, d’habitations et de risques d’effondrement d’immeubles”.
Source : Sahel weather
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A rare event occurred in Cameroon on the night of June 15 to 16 at the Office of the President of the Republic. The office of the Director of the Civil Cabinet was burglarized and the subject of many rumors. According to a source close to the palace, "(...) nothing important was taken" apart from some material damage and missing documents. Meanwhile, in the north of the country, armed exactions continue apace. Seven dead and wounded were recorded following a terrorist attack in Tourou (Far North) by armed men suspected of being members of Boko Haram. In addition to these attacks, kidnappings and killings are taking place mainly in the border area with Nigeria.
Faced with this ongoing situation, the journalist and editor of "Week-Infos" called on the Prime Minister of the Kingdom of Norway to address the "acts of mass murder" perpetrated in the English-speaking regions. According to him, these heinous acts are the work of a compatriot resident in Norway and founder of the Amazonian Armed Movement: "These acts of cruelty are ordered, encouraged and financed by a Cameroonian national resident in your country." At the same time, in January a committed priest launched a political movement called "Servir" to call on Christians to mobilize and prepare for the next elections in 2025. He denounced the poor governance that has plagued the country for several years: "(...) we can see that Cameroon is plunged into bad governance, incivism and social injustice. And it's a question of appealing to Christians by creating this platform to mobilize them and make them face up to their responsibilities, especially with regard to the 2025 deadlines...".
At over 90 years of age and after more than 40 years in power, Paul Biya is still casting doubt on his participation in the next presidential election in 2025. On the other hand, the opposition is struggling to overcome the demons of division that led to its failure in 2018. As in the past, the question remains: will it succeed this time in defeating the political mohican Biya?
Source : Météo Sahel juin 2024
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Un événement rare est survenu au Cameroun dans la nuit du 15 au 16 juin à la présidence de la République. Le bureau du directeur de cabinet civil a fait l’objet d’un cambriolage et a fait l’objet de beaucoup de rumeurs. D’après une source proche du palais, “(...)rien d’important n’a été pris” à part quelques dégâts matériels et des documents disparus. Pendant ce temps, au Nord du pays, les exactions armées continuent de fort belle manière. Sept morts et des blessés ont été enregistrés à la suite d’une attaque terroriste survenue à Tourou (Extrême-Nord) par des hommes armés soupçonnés d'être membres de Boko Haram. A côté de ces attaques, des enlèvements tous azimuts et des tueries sont perpétrés, principalement, dans la zone frontalière avec le Nigéria.
Face à cette situation qui perdure, le journaliste et directeur de publication de “Week-Infos” a interpellé le premier ministre du Royaume de Norvège à propos des “actes de tueries” perpétrés dans les régions anglophones. D’après lui, ces actes odieux sont l’oeuvre d’un compatriote résident en Norvège et fondateur du Mouvement armé Amazonian : “Ces actes de cruauté sont commandités, encouragés et financés par un ressortissant Camerounais résident dans votre pays.” En parallèle, un prêtre engagé avait lancé en janvier un mouvement politique dénommé “Servir” pour appeler les chrétiens à se mobiliser et préparer les prochaines joutes électorales de 2025. Il dénonce la mal gouvernance qui sévit dans le pays depuis plusieurs années : “(...) on constate que le Cameroun est plongé dans la mauvaise gouvernance, dans l'incivisme, dans l'injustice sociale. Et il est question d'interpeller les chrétiens en créant cette plateforme pour les mobiliser et les mettre face à leurs responsabilités, surtout par rapport aux échéances de 2025…”.
Âgé de plus de 90 ans et après plus de 40 ans au pouvoir, Paul Biya laisse encore planer le doute sur sa participation à la prochaine élection présidentielle de 2025. De l’autre côté, l’opposition a du mal à surmonter les démons de la division qui ont été à l’origine de son échec en 2018. Comme par le passé, la question demeure : parviendra-t-elle, cette fois-ci, à vaincre le mohican politique Biya ?