Source : Météo Sahel 

Télécharger l'intégralité de la Météo Sahel 

 

Des femmes de Conakry ont initié un mouvement de protestation, bloquant les accès au centre-ville pour exprimer leur mécontentement face aux promesses non tenues d'aide après l'explosion du dépôt d'hydrocarbures en décembre. Ces manifestations se sont rapidement étendues pour inclure des revendications contre l'augmentation des prix des produits de première nécessité et les restrictions d’internet.

La situation est devenue plus tendue lorsque le site internet de l'aéroport de Conakry a été piraté par le collectif Anonymous 224, dénonçant les restrictions sur Internet et dans les médias en Guinée. Face à cette atmosphère de contestation croissante, les autorités guinéennes ont finalement levé les restrictions d'accès à internet après trois mois, grâce à la pression interne et à l'appel des syndicats à une grève générale.

De plus, les autorités guinéennes ont gelé les comptes des membres du gouvernement dissous sans fournir d'explications publiques, alimentant les tensions dans le pays. Face à la pression de la rue, le chef de la junte a nommé un nouveau Premier ministre dans l'espoir de résoudre la crise, mais les manifestations et les revendications des syndicats ont persisté.

La condamnation de Sékou Jamal Pendessa à six mois de prison dont trois avec sursis pour avoir demandé à manifester contre les restrictions d’Internet, a déclenché une nouvelle vague de manifestations et a renforcé la détermination des syndicats à maintenir la pression sur le gouvernement. La grève générale déclenchée par les syndicats a paralysé la capitale Conakry, avec une forte mobilisation dans tous les secteurs de l'économie, privé comme public. Finalement, sa libération a conduit à la suspension de la grève générale par les syndicats, marquant une pause dans les tensions sociales, même si la situation politique reste tendue.

Par ailleurs, la situation politique est marquée par le maintien des militaires au pouvoir jusqu'en 2025. Le nouveau Premier ministre Amadou Oury Bah a justifié cette décision par la crise économique, les tensions politiques et sociales, et évoque la nécessité de mener un référendum constitutionnel d'ici la fin de l'année. Malgré quelques retards dans la mise en œuvre du calendrier électoral, le Premier ministre affirme que le référendum constitutionnel devrait être organisé d'ici la fin de l'année, ouvrant la voie à d'autres processus électoraux. Niant que la junte dirigée par le général Mamadi Doumbouya cherche à s'accrocher au pouvoir, il affirme que le “leadership à la tête de la Guinée” vise à restaurer la normalité dans le pays. 

Pendant ce temps, le procès du massacre du 28 septembre, où les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants pacifiques, reprend. Le parquet a demandé la requalification des faits en crimes contre l'humanité, suite à des preuves audio et vidéo examinées. Pour rappel, ce massacre a causé la mort d'au moins 150 personnes et de nombreux blessés, avec des rapports de plus de 100 femmes violées par les forces de sécurité. La réouverture du procès est donc un moment crucial pour la justice en Guinée, avec des attentes concernant la qualification juridique des événements tragiques de 2009.




 

Source : Sahel Weather

Download the full Sahel Weather report

 

On the political front, the slow progress of the transitional government towards a democratic civilian regime continues, with the indefinite postponement of scheduled elections. This situation is fuelling concern among some observers as to the intentions of the military authorities in office since 2020 to remain in power. Just as March 26 marked the fall of the dictatorship in 1991, this date also marks the end of the transition opened by the coup d'état of 2020. The transitional authorities remain in power despite promises of a rapid transition and a presidential election postponed without a new date set. Opponents denounce the "hostage-taking of the country by the military", which has been in power for almost four years. 

The removal of Choguel Maïga from the presidency of the Mouvement du 5 juin - Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) reveals the political divisions within the opposition, which could further weaken the movement. Similarly, the dissolution of the Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l'Imam Mahmoud Dicko (CMAS) by the authorities demonstrates the tensions between the country's various political and religious players, with potential implications for social stability. This comes against a backdrop of "repression of the opposition", as a dozen students from AEEM, the dissolved Association of Pupils and Students of Mali, were arrested by State Security, Mali's intelligence services, and by the banning of the opposition coalition "Synergie d'action pour le Mali".

The setting up of a steering committee for the future inter-Malian dialogue has been criticized for the lack of representativeness of the armed groups who signed the previous peace agreement, especially as none of these armed groups were invited.

At the same time, tensions between Mali and France were exacerbated by a decision by the Malian authorities to order the withdrawal of the French television channel France 2 from the television bouquets, in response to a report on the security situation in Mali that was far from unanimously approved in Mali.

With the blockade imposed by several armed jihadist groups, the town of Ménaka is still finding it difficult to obtain supplies of food, petrol and medicines, making daily life difficult for the population, with the immediate consequence of rising prices. This blockade comes on top of the many difficulties experienced by the local population, particularly with regard to hosting displaced persons, who number 40,000 in the region, according to the UN humanitarian coordinator Ocha. The massive influx of refugees from Burkina Faso fleeing the violence in their country and the energy crisis in Gao, where the population is deprived of electricity due to a major breakdown in the main generator, illustrate the humanitarian and infrastructural challenges facing the country.

On the security front, a large-scale "tactical exercise" personally supervised by General Saïd Chanegriha, Chief of Staff of the Algerian Army, took place on February 27 at the border with Mali. The exercise took place against a backdrop of high tension between Algeria and the transitional Malian authorities, with growing concerns over cross-border security. Indeed, the catalyst for this situation is none other than the Malian army and Wagner drone strikes on the border with Algeria, which left 7 people dead and many more lost in the rubble. At the end of March, and following this clear deterioration in relations between Algeria and Mali, the government of Choguel Kokalla Maïga decided to abolish the Algiers agreement.

The arrest of Colonel Alpha Yaya Sangaré, at his home in Bamako without a warrant, following the publication of his book criticizing the army, demonstrates the growing tensions between the military authorities and critical voices within the army. The circumstances surrounding this arrest raise concerns about respect for freedom of expression and due process in Mali. 

In addition, the release of three Italian nationals from the same family, captured in Mali since 2022, underlines the persistent risk of kidnapping in the region. According to data provided by the Italian Presidency of the Council of Ministers, the Italian nationals were held for almost two years before being released. In March, the release by the JNIM of a video showing Malian soldiers captured near Kwala, along with demands for their release in exchange for prisoners held by the JNIM, the deadly attack near Sikasso and the army's blunder in Amasrakad, proved the persistence of the terrorist threat in the country and the vulnerability of the national security forces. At the same time, the rallying of a rebel military leader to the JNIM highlights the complex issues of alliances and power rivalries in a context where armed groups often operate in a fluid fashion.






Source : Météo Sahel 

Télécharger l'intégralité de la Météo Sahel 

 

Sur le plan politique, les lenteurs de la marche du gouvernement de transition vers un régime civil démocratique persistent avec le report indéfini des élections prévues. Cette situation alimente, chez certains observateurs, des inquiétudes quant aux intentions des autorités militaires en poste depuis 2020 de se maintenir au pouvoir. Tout comme le 26 mars est marquée par la chute de la dictature en 1991, cette date marque également la fin de la transition ouverte par le coup d'État de 2020. Les autorités de transition restent au pouvoir malgré des promesses de transition rapide et une élection présidentielle reportée sans nouvelle date fixée. Les opposants dénoncent une “prise d'otage du pays par les militaires” au pouvoir depuis près de quatre ans. 

La destitution de Choguel Maïga de la présidence du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) – révèle les divisions politiques au sein de l'opposition qui pourraient davantage affaiblir le mouvement. De même, la dissolution de la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l'Imam Mahmoud Dicko (CMAS) par le pouvoir démontre les tensions entre les différents acteurs politiques et religieux du pays, avec des implications potentielles sur la stabilité sociale. Cela intervient dans un climat de “répression de l’opposition”, alors qu’une dizaine d’étudiants de l’AEEM, l’Association des élèves et étudiants du Mali, elle-même dissoute, ont été interpellés par la Sécurité d’Etat, les services de renseignement maliens, et par l’interdiction de la coalition d’opposition « Synergie d’action pour le Mali ».

La mise en place d'un comité de pilotage pour le futur dialogue inter-malien a suscité des critiques en raison du manque de représentativité des groupes armés signataires de l'accord de paix précédent d’autant plus qu’aucun de ces groupes armés signataires du fameux accord de paix n'a été invité.

Parallèlement, les tensions entre le Mali et la France ont été exacerbées par une décision des autorités maliennes d'ordonner le retrait de la chaîne de télévision française France 2 des bouquets télévisuels, en réponse à un reportage sur la situation sécuritaire au Mali qui est loin de faire l’unanimité au Mali.

Avec le blocus imposé par plusieurs groupes armés djihadistes, la ville de Ménaka a encore du mal à s’approvisionner en alimentation, en essence et médicaments, ce qui rend difficile le quotidien des populations avec comme conséquence immédiate, une hausse des prix. Ce blocus vient s’ajouter aux nombreuses difficultés que subissent les habitants de cette localité avec notamment l’accueil des déplacés qui représentent 40 000 âmes dans la région selon la coordination humanitaire onusienne Ocha. L'afflux massif de réfugiés burkinabè fuyant les violences dans leur pays et la crise énergétique à Gao, où la population est privée d'électricité en raison d'une panne majeure du générateur principal, montrent les défis humanitaires et infrastructurels auxquels le pays est confronté.

Sur le plan sécuritaire, un “exercice tactique” de grande ampleur  personnellement supervisé par le Général Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’armée algérienne, s'est tenu le 27 février à la frontière avec le Mali. Cet exercice survient dans un contexte de fortes tensions entre l’Algérie et les autorités maliennes de la transition, avec des préoccupations croissantes concernant la sécurité transfrontalière. En effet, le catalyseur de cette situation n’est autre que les frappes de drones de l’armée malienne et de Wagner au niveau de la frontière avec l’Algérie, qui ont fait 7 morts et de nombreuses victimes perdues dans les décombres. En cette fin de mois de mars, et à la suite de cette nette dégradation des relations entre l’Algérie et le Mali, le gouvernement de Choguel Kokalla Maïga décide d’abolir l’accord d’Alger.

L'arrestation du colonel Alpha Yaya Sangaré, à son domicile à Bamako sans mandat d'amener, suite à la publication de son livre critiquant l'armée, montre les tensions croissantes entre les autorités militaires et les voix critiques au sein de l'armée. Les circonstances entourant cette arrestation suscitent des inquiétudes quant au respect des libertés d'expression et des procédures légales au Mali. 

En outre, la libération de trois ressortissants italiens d’une même famille capturés au Mali depuis 2022, souligne la persistance des risques d'enlèvement dans la région. Selon les données fournies par la présidence du Conseil italien des ministres, les ressortissants italiens ont été détenus pendant près de deux ans avant d'être libérés. En mars, la diffusion par le JNIM d'une vidéo montrant des militaires maliens capturés près de Kwala, avec des demandes de libération en échange de prisonniers détenus par le JNIM, l’attaque meurtrière près de Sikasso ainsi que la bavure de l’armée à Amasrakad, prouvent la persistance de la menace terroriste dans le pays et la vulnérabilité des forces de sécurité nationales. Simultanément, le ralliement d'un chef militaire rebelle au JNIM met en lumière les enjeux complexes des alliances et des rivalités de pouvoir dans un contexte où les groupes armés opèrent souvent de manière fluide. 





 

Source : Sahel Weather

Download the full Sahel Weather report

 

In Niger, the suspension of Maison de la Presse's activities is the result of a tug-of-war between the ruling junta and the Maison de la Presse Association. The Association had denounced the collapse of democracy and reminded the ruling military regime of the importance of respecting fundamental freedoms. 

At the same time, Niger decided to suspend commercial flights to and from Nigeria, given that Niger, Burkina Faso and Mali had withdrawn from the Economic Community of West African States (ECOWAS), led by Nigerian President Bola Tinubu. However, following ECOWAS's request for sanctions to be lifted, the reopening of borders with Nigeria marks a turning point in bilateral relations, offering the prospect of normalized trade between the two countries after the period of tension following the coup d'état. This decision could signify a willingness to reintegrate into the regional concert, even if security and diplomatic challenges remain worrying for Niger.

However, the closure of the border between Niger and Benin - despite its reopening on the Beninese side - bears witness to the tensions that have persisted since the coup d'état in July. The Niger authorities justify this measure on security grounds, in a context where mistrust of foreign intervention persists, particularly towards France. Relations between Niger and Benin have also been strained, with supporters of the Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) appearing to punish Benin for its role within ECOWAS. 

A presidential decree in Niger has abolished controls on defense spending, exempting purchases of military equipment from public procurement and accounting laws. This decision, justified by the urgent need to reinforce the fight against terrorism, has raised concerns about opacity and the risk of corruption. Some link this measure to the strengthening of military cooperation with Russia and the possible involvement of the Wagner Group, although this has not yet been documented. However, specialists warn of the risk of embezzlement, recalling past corruption scandals in Niger's defense sector.

On the security front, Niger suffered an attack on an army-escorted convoy near Agadez, resulting in the injury of eight soldiers and one civilian. The attack took place against a backdrop of recurrent robberies and attacks in the Agadez region, with its gold mining sites. This is indicative of the many security challenges facing the country. It is against this backdrop that the Nigerien army has stepped up its efforts to counter terrorist groups operating in the country, and has succeeded in neutralizing 60 of them in the south-west of the country. Despite these efforts, attacks on villages continued, resulting in the death of nine civilians in the Tillabéri region.

In addition, the army carried out successful operations against "armed bandits", killing ten and capturing another in the north of the country. The arrest of a terrorist and his accomplice in Niamey testifies to the authorities' efforts to dismantle terrorist networks and ensure national security.

As with France, Niger has decided to break off military cooperation with the United States, which could open the door to new partners, notably Russia. The Agadez military base, strategic for the United States, finds itself at the heart of these geopolitical stakes, with Russia advancing its pawns in the region, Tchiani having held talks with Poutine to "strengthen" cooperation between Russia and Niger at the end of the month.




Source : Météo Sahel 

Télécharger l'intégralité de la Météo Sahel 

 

Au Niger, la suspension des activités de la Maison de la presse est la résultante du bras de fer entre la junte au pouvoir et l'Association “Maison de la Presse”. Et pour cause, l’Association avait dénoncé l'affaissement de la démocratie et rappelé au régime militaire au pouvoir, l’importance du respect des libertés fondamentales. 

Parallèlement, le Niger a pris la décision de suspendre les vols commerciaux depuis ou vers le Nigéria étant donné que le Niger, le Burkina Faso et le Mali se sont retirés de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), dirigée par le président nigérian, Bola Tinubu. Or, suite à la demande de levée des sanctions de la CEDEAO, la réouverture des frontières avec le Nigeria marque un tournant dans les relations bilatérales, offrant une perspective de normalisation des échanges entre les deux pays après la période de tensions consécutive au coup d'État. Cette décision pourrait signifier une volonté de réintégration dans le concert régional, même si les défis sécuritaires et diplomatiques demeurent préoccupants pour le Niger.

Cependant, la fermeture des frontières entre le Niger et le Bénin - malgré sa réouverture du côté béninois -, témoigne des tensions persistantes depuis le coup d'État de juillet. Les autorités nigériennes justifient cette mesure par des raisons de sécurité, dans un contexte où la méfiance envers les interventions étrangères persiste, notamment envers la France. Les relations entre le Niger et le Bénin se sont également tendues, les partisans du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) semblant sanctionner le Bénin pour son rôle au sein de la CEDEAO. 

Un décret présidentiel, au Niger, abroge les contrôles sur les dépenses liées à la défense, exemptant les achats d’équipements militaires des lois sur les marchés publics et la comptabilité publique. Cette décision, justifiée par l’urgence de renforcer la lutte antiterroriste, suscite des préoccupations quant à l’opacité et au risque de corruption. Certains lient cette mesure au renforcement de la coopération militaire avec la Russie et à une possible implication du groupe Wagner bien que celà ne soit aucunement documenté pour l’instant. Cependant, des spécialistes mettent en garde contre le risque de détournements de fonds, rappelant les scandales de corruption passés dans le secteur de la défense au Niger.

Sur le plan sécuritaire, le Niger a connu une attaque contre un convoi escorté par l'armée près d'Agadez  et qui a entraîné des blessures chez huit militaires et un civil. Cette attaque s'inscrit dans un contexte où la région d'Agadez, avec ses sites aurifères, est le théâtre de braquages et d'attaques récurrentes. Ceci est révélateur des nombreux défis auxquels le pays est confronté en matière de sécurité. C’est dans ce cadre que l'armée nigérienne a intensifié ses efforts pour contrer les groupes terroristes opérant dans le pays et a réussi à en neutraliser 60 dans le sud-ouest du pays. Malgré ces efforts, des attaques contre des villages se poursuivent, causant la mort de neuf civils dans la région de Tillabéri.

En outre, l'armée a mené des opérations réussies contre les “bandits armés”, tuant dix d'entre eux et capturant un autre dans le nord du pays. L'arrestation d'un terroriste et de son complice à Niamey, témoigne des efforts déployés par les autorités pour démanteler les réseaux terroristes et assurer la sécurité nationale.

Par ailleurs, le Niger a décidé, comme avec la France, de rompre sa coopération militaire avec les États-Unis, ce qui pourrait ouvrir la porte à de nouveaux partenaires, notamment la Russie. La base militaire d'Agadez, stratégique pour les États-Unis, se retrouve au cœur de ces enjeux géopolitiques avec la Russie qui avance ses pions dans la région, Tchiani s’étant entretenu avec Poutine pour « renforcer » la coopération entre la Russie et le Niger à la fin du mois.





Source : Sahel Weather

Download the full Sahel Weather report

 

The political crisis that erupted in February 2024, following President Macky Sall's decision to unexpectedly postpone the presidential election, led to a series of demonstrations across the country, with clashes between the forces of law and order and demonstrators in several regions of the country, particularly in Dakar. 

Faced with this escalation of social tension, the Constitutional Council decided to invalidate the postponement and, at the same time, ordered President Macky Sall to comply with the original electoral timetable by holding the presidential election as soon as possible. This decision, welcomed by a large part of the opposition and civil society, was seen as a step towards the restoration of democratic order, even if there is some skepticism that the Council did not take the lead by setting a date itself, leaving the reins once again to President Macky Sall, who is accused of stalling.

Indeed, the Head of State continued to maintain uncertainty as to the date on which the election would be held. This ambiguity prompted further criticism from many political and social players, who demanded that the electoral timetable be respected, and that the election be held before the end of his term on April 2. 

At the same time, civil society movements such as Aar Sunu Élection (Protect our election, in Wolof) organized a major nationwide demonstration on February 17, with thousands of Senegalese taking to the streets to demand that the electoral timetable be respected. 

Against this backdrop of crisis, the Senegalese government adopted a draft "general amnesty law" for acts relating to political demonstrations that took place between 2021 and 2024. This measure was presented as a means of fostering national reconciliation and promoting political stability in the country. Aïssata Tall Sall, Minister of Foreign Affairs, spoke on this subject at the 37th summit of the African Union, stating that 344 detainees had already been released in Dakar, and that 200 were awaiting release. 

On February 26 and 27, a national dialogue initiated by Macky Sall was held in Diamniadio. The initiative was far from unanimous, as it was rejected by 16 of the presidential candidates, as well as by the "Aar sunu élection" collective. After the June 2 proposal was rejected by the Constitutional Council, the March 24 proposal was finally validated. 

Despite doubts about the actual support of certain members of the presidential party, a meeting confirmed support for Amadou Ba's candidacy. The release of Ousmane Sonko and Bassirou Diomaye Faye sparked celebrations in the streets of Dakar, following the promulgation and application of the amnesty law. In the final days of the election campaign, candidate Habib Sy threw his support behind Bassirou Diomaye Faye, strengthening his position. The final campaign rallies, including the one held in Mbour by the Diomaye 2024 coalition on Friday March 22, marked the end of this intense period. 

Bassirou Diomaye Faye's first-round victory in the Senegalese presidential election represents a decisive turning point for democracy. He, who until recently was in prison, embodies a determined opposition and a desire for change that meets the expectations of many Senegalese. In his words: "The Senegalese people have chosen to break with the past". His electoral success is interpreted by many specialists as a break with the old regime and a determination to re-establish national sovereignty, fight corruption and promote a better distribution of wealth. It also represents a democratic renewal in Senegal, where the aspirations of the people and the voices of the opposition seem to have been heard. 

The provisional official results announced him as the winner with 54.28%. The latter was congratulated by Head of State Macky Sall, who "hails the smooth running of the March 24, 2024 presidential election", which he described as "a victory for Senegalese democracy." In addition, Head of State Macky Sall received his successor Mr. Bassirou Diomaye Face at the palace, accompanied by Ousmane Sonko, to discuss issues of state, as well as the handover and swearing-in ceremony to be held on Tuesday April 02.