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Source : Météo Sahel Février 2025
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Au Burkina Faso, la sortie de la CEDEAO fait toujours l'actualité, depuis que cette décision a été actée avec le Mali et le Niger. Il se pose la question de la mobilité dans cet espace régional qui inquiète beaucoup d’observateurs. C’est pourquoi, les délégations ministérielles de l'AES se sont réunies à Bamako les 22 et 23 février pour discuter de l'impérieuse nécessité d’entamer des pourparlers avec leurs homologues de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes et des biens. Les dirigeants des trois pays se disent “prêts à négocier dans un esprit constructif”. Pourtant, le passeport de la confédération a été annoncé en grande pompe de même que le nouveau drapeau de l’organisation.
Pendant ce temps, les vagues de soutien au Capitaine Traoré se poursuivent dans le pays. Cette fois-ci, c’est au tour des populations de Markoye qui ont marché le 22 février dernier pour témoigner leur soutien au président de la transition, aux FDS et aux leaders de l’AES. Cette manifestation pacifique a vu la participation de milliers de burkinabè vivant dans une localité qui fait face à des défis d’ordre sécuritaire et socio-économique. Cette localité, parmi tant d’autres, attend de l’actuel régime des solutions face à leurs maux.
Sous le registre sécuritaire, les attaques terroristes continuent toujours de troubler le sommeil des populations malgré un net recul ces derniers mois. Au début du mois de février, la ville de Djibo a enregistré une violente attaque terroristerevendiqué par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM). Cette ville est depuis quelques années “sous blocus” de ce groupe armé qui y fait assez souvent des exactions. Rappelons qu’en 2024, l’ultimatum des djihadistes avait fait fuir de nombreuses populations de Djibo. Il se pose ainsi la lancinante problématique du contrôle du territoire. Les autorités ont déployé l’artillerie lourde pour faire face à ces djihadistes et reconquérir le territoire dont une grande partie échappe à leur contrôle. Le capitaine Traoré a fait de cette reconquête du territoire une priorité.
D’après le Général de brigade Célestin Simporé, le taux d’occupation et de reconquête du territoire est d’environ 71%. Une grande avancée si on compare d’avec la situation il y a trois ans. Il a profité de l’hommage rendu, le 14 février 2025 aux forces combattantes, pour affirmer que la guerre est loin d’être terminée. A l’en croire, “...même si les groupes terroristes sont affaiblis sur tous les plans, à savoir logistique et psychologique. Nous ne sommes pas encore au bout du tunnel. Nous en sommes très conscients”. Il mesure ainsi l’ampleur de la menace terroriste et réaffirme la ferme volonté du gouvernement à intensifier les efforts dans la lutte contre l’avancée du terrorisme.
Sur le terrain, les forces armées continuent d’infliger de lourdes pertes aux groupes terroristes présentes dans le pays. A titre illustratif, une opération du 10ème Bataillon d’intervention rapide (BIR 10), basé à Dédougou et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) a contré une attaque le 8 février dernier. Cette opération de grande envergure a permis de récupérer une importante quantité d’armes et de matériels. Il est à noter que depuis quelques mois, ces opérations de ratissage se poursuivent et ont permis de tenir en échec des attaques terroristes.
De même, la surveillance s’accentue autour des entrées et sorties des étrangers. En effet, le gouvernement a adopté en conseil des ministres du 12 mars, le décret d’application de la loi du 22 février 2024 portant gestion du flux migratoire. En amont, les députés avaient adopté à l’unanimité le projet de loi qui va fixer les conditions d’entrée et de séjour des étrangers, de sortie des nationaux et des étrangers du territoire national. Cette loi devra permettre, selon les autorités, de renforcer le dispositif juridique et institutionnel de gestion des flux migratoires au Burkina Faso et contribuer à une lutte efficace contre le terrorisme et toutes les autres formes de criminalités organisées. Des observateurs craignent à travers son application une réciprocité de la part des pays de l’espace régional.
Par ailleurs, la double-attaque de mars 2018 a connu un rebondissement ce début d’année au Burkina Faso. En effet, l’état-major des armées burkinabè et l’ambassade de France à Ouagadougou ont été les cibles de ces attaques occasionnant près de 10 morts et plusieurs blessés. Récemment, le 26 février dernier, trois personnes ont été condamnées à perpétuité à l’issue du verdict du pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes terroristes par le Tribunal de grande instance. Ils sont ainsi poursuivis pour “actes terroristes”, “complicité d’assassinats” et “complicité de tentative d’assassinats”.
Source : Sahel weather February 2025
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Togo has officially entered its Fifth Republic. The election of senators ratifies the new Constitution promulgated in May, and at the same time marks the start of parliamentary government in the country. The Independent National Electoral Commission (CENI) has announced the provisional results. Of the 41 seats up for grabs, the presidential party won 34, while the other 7 were held by part of the opposition, which took part in the election. The rest of the opposition boycotted the election, claiming that it was "a disguised continuation of Faure Gnassingbé's rule under the new Constitution", an accusation refuted by the ruling party through the Minister of the Civil Service, Labor and Social Dialogue on his X account (Twitter). The Minister maintains that: "Our new Constitution will help to clean up and rationalize the political landscape, by contributing, to put it plainly, to the extinction of political micro-parties, and thereby reducing the fragmentation of the Togolese political landscape". Constitutional and regime change continue to divide Togo's political class.
On the security front, Togo is facing recurrent terrorist incursions in the Savanes region, bordering Burkina Faso. These security threats and the attacks perpetrated by terrorist groups prompted the Togolese government to declare a state of security emergency in this part of the country. This measure, introduced in June 2022, came to an end a few weeks ago. The Togolese government has announced the extension of the state of security emergency in the Savanes region. The reason given for maintaining the state of emergency is the "alarming, worrying and recurrent nature of serious threats and attacks perpetrated by terrorist groups in the Savanes region". However, there has been a marked lull in terrorist attacks in the region, although the humanitarian situation remains worrying.
Source : Météo Sahel Février 2025
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Le Togo est officiellement entré dans sa cinquième République. L’élection des sénateurs vient entériner la nouvelle Constitution promulguée en mai et en même temps l’entrée en vigueur du régime parlementaire dans le pays. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a donné les résultats provisoires. Sur les 41 sièges à pourvoir, le parti présidentiel a remporté les 34 et les 7 autres sont détenus par une partie de l’opposition qui a participé à cette élection. Le reste de l’opposition a boycotté ce scrutin fustigeant ainsi « un maintien déguisé de Faure Gnassingbé au pouvoir avec la nouvelle Constitution », accusation réfutée par le parti au pouvoir par le biais du ministre de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social sur son compte X (Twitter). Le ministre soutient que : « Notre nouvelle Constitution favorisera l’assainissement et la rationalisation du paysage politique, en contribuant, pour dire les choses clairement, à l’extinction des micro-partis politiques, et de ce fait, la réduction de la fragmentation du paysage politique togolais ». Le changement constitutionnel et de régime continuent de diviser la classe politique togolaise.
Sur le plan sécuritaire, le Togo est confronté à de récurrentes incursions terroristes dans la région des Savanes, frontalière au Burkina Faso. Ces menaces sécuritaires et les attaques perpétrées par les groupes terroristes avaient poussé le gouvernement togolais à déclarer l’état d’urgence sécuritaire dans cette partie du pays. Cette mesure instaurée en juin 2022 a pris fin depuis quelques semaines. Le gouvernement togolais a annoncé le prolongement de l’état d’urgence sécuritaire dans la région des Savanes. Le motif avancé pour le maintien de l’état d’urgence est le « caractère alarmant, préoccupant et récurrent des menaces et atteintes graves perpétrées par les groupes terroristes dans la région des Savanes ». Toutefois, on note une nette accalmie des attaques terroristes dans la région, même si la situation humanitaire reste préoccupante.
Source : Sahel weather February 2025
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On the political scene, the concept of "Ivoirité" is in vogue. Indeed, Tidiane Thiam, candidate for the Parti démocratique de Côte d'Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), is the target of criticism from his opponents, and even within his own political party. On February 18, four militants from his party challenged the legitimacy of his election before the courts. This case deserves particular attention, as it has plunged the country into an unprecedented crisis in the past. It should be remembered that the former Crédit Suisse strongman has applied to the French Embassy in Abidjan to renounce his French nationality. In any case, his duel with Alassane Ouattara is eagerly awaited by observers.
Meanwhile, the presidential race is becoming increasingly murky. Alassane Ouattara has still not announced his candidacy, while Laurent Gbagbo is still in limbo. At the age of 80, Gbagbo is still fighting for re-registration, and in February embarked on a nationwide political tour. Will he be able to afford his politics and face his historic rival once again? In any case, he is ready to fight for a "fair" presidential election. For his part, wealthy businessman Jean-Louis Billon is pulling out all the stops to counter the candidacy of his party brother, Tidiane Thiam. The latter is between two fronts: attacks from the government and from his own opposition clan. He is still determined to do battle with his political "enemies" to win the next elections. On February 8, he met the party's teacher members in Yamoussoukro. This action is part of the mobilization tours he has been undertaking for several months. On the other hand, Charles Blé Goudé and Guillaume Soro continue to declare their candidacies despite the sword of Damocles hanging over their heads from Lady Justice. Will they be acquitted? In any case, they are determined to play a major role in what promises to be a turbulent presidential election.
Meanwhile, the 10-year prison sentences handed down to two members of Laurent Gbagbo's entourage made headlines in February. Damana Pickass, 2nd vice-president of the PPA-CI party, and one of his comrades, were prosecuted on charges of undermining national defense through various serious acts that could threaten the government. For their supporters, this arrest is quite simply a "political trial". According to one of their lawyers, "Those who are being sentenced here are close, loyal lieutenants of Laurent Gbagbo... The elections are coming soon! This court decision is likely to rekindle the political climate, which has hitherto been rather tense.
After months of talks between Paris and Yamoussoukro, France has finally handed over the military base to Côte d'Ivoire. This is the culmination of a process to strengthen Côte d'Ivoire's autonomy in defense matters, as Alassane Ouattara so aptly announced in his New Year's speech. On February 20, the 43rd Infantry and Marine Battalion was officially renamed "Camp Ouattara Thomas d'Aquin Ouattara", as announced in our January issue. This base had been occupied by the former colony for half a century. This affair once again raises the question of military sovereignty in Africa. The country's authorities and their partners are still committed to the fight against terrorism, which continues to sow terror in the Sahel and is advancing towards coastal countries. Taking advantage of the naming ceremony for the new military camp in Abidjan, Sébastien Lecornu was keen to point out that terrorism has not disappeared in Côte d'Ivoire, but has migrated to social networks. France is still present in Côte d'Ivoire, albeit in a different form.
In the same vein, Côte d'Ivoire has strengthened its legal framework to combat money laundering and the financing of terrorism. The Groupe de Surveillance Financière GSF() was created by presidential decree as part of the fight against money laundering, the financing of terrorism and the proliferation of weapons of mass destruction. A reading of the communiqué issued by the Council of Ministers on February 12 reveals a "...deployment of supervisory authorities in the fight against money laundering and the financing of terrorism, as provided for by the Order of March 30, 2022 determining the system of administrative sanctions applicable in the fight against money laundering, the financing of terrorism and the proliferation of weapons of mass destruction" (Spokesman).
Meanwhile, diplomatic tensions between Abidjan and Ouagadougou continued to rise this month. The rumor of the arrest of 18 Ivorian soldiers on Burkina Faso soil is fuelling further controversy.
On the other hand, the case of the Grand-Bassam attack has marked this month's news in Côte d'Ivoire. As a reminder, on March 13, 2016, the country was the scene of a murderous attack that sowed chaos for a time. At the trial that opened on February 3, the judges of the Abidjan Court of Appeal found 4 men guilty on appeal of terrorist acts, and sentenced them to life imprisonment.
Source : Météo Sahel Février 2025
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Au plan politique, le concept d'”Ivoirité” est en vogue sur la scène politique. En effet, Tidiane Thiam, candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) fait l’objet de critiques de la part de ses adversaires, voire au sein de sa propre formation politique. Le 18 février dernier, quatre militants de son parti ont contesté la légitimité de son élection devant les juridictions. Une affaire qui mérite une attention particulière puisque dans le passé, cette affaire a plongé le pays dans une crise sans précédent. Rappelons que l’ancien homme fort du Crédit Suisse a déposé à l’Ambassade de France à Abidjan sa demande de renonciation à la nationalité française. En tout cas, son duel avec Alassane Ouattara est très attendu par les observateurs.
Par ailleurs, la course pour la présidentielle est de plus en plus dans un clair-obscur. En effet, Alassane Ouattara n’a toujours pas annoncé sa candidature, pendant que Laurent Gbagbo est toujours dans l’incertitude. A 80 ans, ce dernier lutte toujours pour sa réinscription et a entamé en février une tournée politique nationale. Parviendra-t-il à avoir les moyens de sa politique et affronter de nouveau son rival historique? En tout cas, il est disposé à se battre pour une présidentielle "juste". De son côté, le riche homme d’affaires Jean-Louis Billon fait feu de tout le bois pour contrer la candidature de son frère de parti en l'occurrence Tidiane Thiam. Ce dernier est entre deux fronts; les attaques émanant du pouvoir et de son propre clan de l’opposition. Il est toujours déterminé à en découdre avec ses “ennemis” politiques pour s’imposer lors des prochaines joutes électorales. Le 8 février dernier, il a rencontré les enseignants adhérents du parti à Yamoussoukro. Cette action s’inscrit dans le cadre de ses tournées de mobilisation qu’il a entamées depuis plusieurs mois. De l’autre côté, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro continuent toujours de déclarer leurs candidatures malgré l’épée de Damoclès de Dame Justice qui plane sur leur tête. Obtiendront-ils l’acquittement ? Dans tous les cas, ils sont déterminés à jouer un rôle majeur lors de ces présidentielles qui s’annoncent mouvementées.
Pendant ce temps, la condamnation à 10 ans de prison de deux proches de Laurent Gbagbo a marqué l’actualité de ce mois de février. Damana Pickass, le 2ème vice-président du parti, le PPA-CI et un de ses camarades, ont été poursuivis en justice pour des faits liés à l’atteinte à la défense nationale en raison de divers actes graves pouvant menacer le pouvoir. Pour leurs souteneurs, cette arrestation est tout simplement un “procès politique”. A en croire un de leurs avocats, “Ceux que l'on condamne ici sont des proches, de fidèles lieutenants de Laurent Gbagbo... Les élections, c'est pour bientôt !”. Cette décision de justice est de nature à raviver le climat politique jusque-là assez tendu.
Après des mois de pourparlers entre Paris et Yamoussoukro, la France a finalement rétrocédé la base militaire à la Côte d’Ivoire. C’est l’aboutissement d’un processus de renforcement de l’autonomie de la Côte d’Ivoire en matière de défense, comme l’avait si bien annoncé Alassane Ouattara lors de son, discours de nouvel an. Ainsi, le 20 février dernier, la 43ème Bataillon d'infanterie et de marine a été officiellement rebaptisée “camp Ouattara Thomas d'Aquin Ouattara” comme nous l'annoncions lors de notre numéro de janvier. Rappelons que cette base était occupée par l’ancienne colonie depuis un demi-siècle. Cette affaire remet à jour la question de la souveraineté militaire en Afrique. Les autorités du pays et leurs partenaires sont toujours dans la logique de lutte contre le terrorisme qui continue de semer la terreur dans le Sahel et progresse vers les pays côtiers. Profitant de cette cérémonie de baptême du nouveau camp militaire à Abidjan, Sébastien Lecornu a tenu à rappeler que le terrorisme n’a pas disparu en Côte d’Ivoire, il aurait migré vers les réseaux sociaux. Rappelons que la France reste toujours en Côte d'Ivoire sous une autre forme.
Dans la même veine, la Côte d’Ivoire a renforcé son dispositif juridique en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. En effet, le Groupe de Surveillance financière (GSF) a été créé par décret présidentiel dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. La lecture du communiqué du conseil des ministres du 12 février dernier fait état d’un “...déploiement des autorités de contrôle en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme tel que prévu par l'ordonnance du 30 mars 2022 déterminant le régime des sanctions administratives applicables en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive” (Porte-parole).
Pendant ce temps, la tension diplomatique entre Abidjan et Ouagadougou continue de monter au créneau au courant de ce mois. Pour cause, la rumeur de l’arrestation de 18 soldats ivoiriens sur sol burkinabè, qui alimente davantage les polémiques.
De l’autre côté, l’affaire portant sur l’attentat de Grand-Bassam a marqué l’actualité de ce mois en Côte d’Ivoire. Pour rappel, le 13 mars 2016, le pays a été le théâtre d’un attentat meurtrier qui a semé le chaos pendant un moment. Lors du procès ouvert le 3 février dernier, les juges de la Cour d’Appel d’Abidjan ont reconnus coupables en appel d’actes terroristes 4 hommes qui ont été condamnés à perpétuité.
Source : Sahel weather February 2025
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After the legislative elections, in which the ruling Mouvement patriotique du salut (MPS) won an absolute majority of seats in Parliament, the party led by President Mahamat Déby won another landslide in the senatorial elections. According to the provisional senatorial results published on February 25 by the Agence nationale de gestion des élections (ANGE), the MPS won 45 of the 46 elective seats. The remaining seat went to the president of the Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil), Pahimi Padacké Albert, a presidential candidate in May 2024. In doing so, Prime Minister Allamaye Halina, who was reappointed after resigning, unveiled a new government. Among the most significant changes, Abdoulaye Sabre Fadoul replaces Abderaman Koulamallah, former head of diplomacy and government spokesman, at the Ministry of Foreign Affairs. In addition, Aziz Mahamat, recently appointed Secretary General of the MPS, leaves the Ministry of Infrastructure. In addition, Youssouf Tom, formerly Controller General of the Independent Anti-Corruption Authority, has been appointed to head the Ministry of Justice.
At the same time, even if the terrorist attacks seem to be taking a relative breather, communities living in the affected areas continue to face the multi-dimensional repercussions of the security crisis on a daily basis. These include the no less important issue of community health. With this in mind, the Ministry of Public Health and Prevention organized the first national forum on community health from February 11 to 14 in N'Djamena, under the theme "Revitalizing community health in Chad: challenges and prospects". The forum provided an opportunity for public health players to discuss the challenges and identify possible solutions for improving health infrastructures and guaranteeing equitable access to care, particularly in rural and remote areas. Meanwhile, the humanitarian crisis in the east of the country continues unabated. In a report published on February 3, Unicef states that the humanitarian situation has particularly worsened in 2024 due to the massive influx of Sudanese refugees, epidemics and food insecurity. According to the document, since April 2023, over 716,000 Sudanese refugees have fled to Chad, in addition to 146,871 Chadian returnees, adding to the 410,000 refugees already in the area.
Yaya Dillo case, one year without an answer
On February 28, 2024, the opponent and cousin of President Mahamat Déby Itno, Yaya Dillo of the Parti socialiste sans frontière (PSF), lost his life during an assault by the Chadian army on the headquarters of his party, the Parti socialiste sans frontière (PSF). Officially, he was accused of having ordered the assassination of the President of the Supreme Court. His camp immediately put forward the theory of a political "assassination". A year later, the investigation announced by the government has yet to produce any conclusive evidence. PSF activists have two main demands: clarification of the circumstances surrounding Yaya Dillo's death, and the release of the party's secretary general, Gam Robert, who has been held for six months. "Concerning the investigation announced by the military government into his assassination, to date it has not been followed up. It's a misleading statement, designed to dull the conscience of those fighting for justice for this emblematic figure", Allifa Youssouf Mahamat, general coordinator of the PSF in the diaspora, told RFI. The Chadian authorities are content to assure us that justice is taking its course and that a commission of inquiry is being prepared.
What's more, following France's departure, several hundred former employees of French military bases now find themselves in a precarious situation. In Chad, a total of 402 former workers from the military bases N'Djamena, Abéché and Faya are criticizing the poor payment of their social rights and the lack of accompanying measures following the departure of the French army. At a general assembly held on February 3, these ex-employees of the French bases' health and maintenance services called on the Chadian authorities to provide them with financial support and assistance for professional reintegration.
Source : Météo Sahel Février 2025
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Après les législatives où le Mouvement patriotique du salut (MPS) – parti au pouvoir – avait obtenu la majorité absolue des sièges du Parlement, on note un nouveau raz-de-marée pour les sénatoriales, par le parti dirigé par le président Mahamat Déby. Selon les résultats provisoires des sénatoriales publiés le 25 février par l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE), le MPS a remporté 45 des 46 sièges électifs. Le siège restant, est revenu au président du Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil), Pahimi Padacké Albert, candidat à la présidentielle de mai 2024. Ce faisant, le premier ministre Allamaye Halina, reconduit à son poste après avoir démissionné, a dévoilé un nouveau gouvernement. Au nombre des changements les plus saillants, Abdoulaye Sabre Fadoul remplace au ministère des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, ex chef de la diplomatie et porte-parole du gouvernement. De plus, Aziz Mahamat récemment nommé secrétaire général du MPS quitte le ministère des Infrastructures. En outre, on enregistre l’arrivée de Youssouf Tom à la tête du ministère de la Justice, jadis contrôleur général de l’Autorité indépendante de lutte contre la corruption.
En parallèle, même si les attaques terroristes semblent connaître un relatif temps de pause, les communautés vivant dans les zones touchées continuent de faire face quotidiennement aux répercussions multi-dimensionnelles de la crise sécuritaire. Parmi celles-ci, figure une problématique non moins importante à savoir la santé communautaire. C’est dans ce sillage que le ministère de la Santé publique et de la Prévention a organisé du 11 au 14 février à N’Djamena le premier forum national sur la Santé communautaire placé sous le thème « Redynamisation de la santé communautaire au Tchad : défis et perspectives ». Ce creuset fut l’occasion pour les acteurs de la santé publique d’échanger sur les défis en présence et d’identifier des pistes de solutions pour améliorer les infrastructures sanitaires et garantir un accès équitable aux soins, en l’occurrence dans les zones rurales et reculées. Parallèlement, la crise humanitaire à l’est du pays sévit de plus belle. Dans un rapport publié le 3 février, l’Unicef indique que la situation humanitaire s’est particulièrement aggravée en 2024 en raison de l’afflux massif de réfugiés soudanais, d’épidémies et de l’insécurité alimentaire. Selon le document, depuis avril 2023, plus de 716 000 réfugiés soudanais ont fui vers le Tchad, en plus des 146 871 rapatriés tchadiens, s’ajoutant aux 410 000 réfugiés déjà présents dans la zone.
Affaire Yaya Dillo, un an sans réponse
Le 28 février 2024, l’opposant et cousin du président Mahamat Déby Itno, Yaya Dillo du Parti socialiste sans frontière (PSF), perdait la vie au cours d’un assaut mené par l’armée tchadienne contre le siège de son parti, le Parti socialiste sans frontière (PSF). Officiellement, il fut accusé d’avoir commandité l’assassinat du président de la Cour suprême. Son camp, lui, a aussitôt avancé la thèse d’un « assassinat » politique. Un an plus tard, l’enquête annoncée par le gouvernement n’a toujours rien donné de probant. Les militants du PSF portent deux revendications principales : des éclaircissements sur les circonstances du décès de Yaya Dillo et la libération du secrétaire général du parti, Gam Robert, détenu depuis six mois. « Concernant l’enquête annoncée par le gouvernement militaire sur son assassinat, à ce jour, elle reste sans suite. C’est une déclaration trompeuse, destinée à endormir la conscience de ceux qui se battent pour la justice de cette figure emblématique », a fustigé au micro de RFI, Allifa Youssouf Mahamat, coordonnateur général du PSF de la diaspora. Du côté des autorités tchadiennes, l’on se contente d’assurer que la justice suit son cours et qu’une commission d’enquête est en préparation.
En outre, après le départ de la France partie, ce sont désormais quelques centaines d’anciens employés des bases militaires françaises, qui se retrouvent désormais en situation de précarité. Au Tchad, ce sont au total 402 anciens travailleurs des bases militaires de N’Djamena, d’Abéché et de Faya qui fustigent le mauvais paiement de leurs droits sociaux et le manque des mesures d’accompagnement après le départ de l’armée française. Lors d’une assemblée générale tenue le 3 février, ces ex-employés aux services sanitaires et de maintenance des bases françaises, demandent aux autorités tchadiennes, accompagnement financier et assistance pour une réinsertion professionnelle.
Source : Sahel weather February 2025
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On the evening of Friday February 10, suspected jihadists attacked a convoy of civilian vehicles escorted by the Malian army and mercenaries from the Russian group Wagner in the north of the country. The attack targeted the village of Kobé, thirty-five kilometers from Gao. According to the results of army combing operations, "nineteen bodies of abandoned terrorists" were found. According to Agence France Presse (AFP), a local NGO source put the death toll at "thirty-two civilians and soldiers". The Malian army reported 25 civilians killed and 13 wounded. According to the testimony of a official localinterviewed by RFI, "the convoy's passengers were mainly gold miners - some of them foreign - on their way to a site near the Intahaka artisanal gold mine, close to Niger." Following the tragedy, on February 10, Gao transporters went on strike to denounce the ongoing insecurity in the region, calling for better security on the Ansongo-Gao axis. A week later, on February 16 and 17, the Malian army, with the Wagner group at its side, carried out a series of operations in the Kidal and Gao regions. During these operations, seven pro-independence rebels from the Front de Libération de l'Azawad were killed, according to RFI, which also mentions the death of 28 civilians following these operations.
A few days earlier, on February 12, sixteen people perished in a terrorist attack in the village of Berta in the Ségou region, located in the inter-river of the Macina circle, and attributed to the Macina Katiba of the Jnim, the Groupe de Soutien à l'Islam et aux Musulmans. The Jnim's jihadist blockade of the town of Léré, which lies on an axis linking the Segou and Timbuktu regions, has been lifted. The town had been under embargo for almost two months. Meanwhile, a similar blockade has been in place for almost a year in the village of Diosso in Ségou.
Aborted return of Imam Dicko
Having been living in Algeria since December 2023, the return of the influential politico-religious leader and former president of Mali's High Islamic Council, Mahmoud Dicko, was originally scheduled for February 14 . In the end, Imam Dicko has not yet returned to Mali. Fearing possible disruptions due to gatherings of the Imam's supporters, the government has deployed a large security force in Bamako. "The aim is to avoid any outbursts," say the security forces, while the Imam's supporters say they have cancelled his visit to "[refuse] to offer a pretext for any confrontation.
The situation is made all the more tense by the fact that on February 5, Daouda Magassa, a close friend of Imam Dicko, was kidnapped by State Security and is now being held in Bamako. Daouda is in charge of religious issues for CMAS, the Coordination of Movements, Associations and Sympathizers of Imam Mahmoud Dicko, and is also one of the spokesmen for the Imam's return commission. Ten supporters of Imam Dicko were placed under arrest on February 17. They are accused of "unlawful assembly" on February 14, the day of the supposed return of the influential Imam. Among them was a senior citizen, who was eventually released.
Political disagreements
Begun in July 2024, the work of the drafting commission for the "National Charter for Peace and Reconciliation" is continuing. The charter aims to lay the foundations for lasting peace and promote national cohesion in a country marked by more than a decade of violence. The charter has been criticized by some for what they see as a lack of inclusiveness. On February 17, the Working Commission launched a series of consultations in Bamako. But key players such as the Front de libération de l'Azawad (FLA) and personalities such as Amadou Koufa and Iyad Ag Ghaly are not taking part in these consultations. In addition, over 200 of the 500 or so political parties have boycotted meetings with the commission. Further proof of the national dissensus underway, former transitional Prime Minister Choguel Maïga - who was sacked last November - has levelled fresh criticism at the government. At a press conference in Bamako on February 22, Choguel Maïga claimed that the government had "definitively sounded the death knell of the pact of honor of May 24 2021 [with] the M5-RFP", his political group. "The break is complete (...) A sort of spectre of confusion and amalgam hangs over the Transition", he continued.
Buoyed by these developments, the transitional government officially launched the DDR-1 "Disarmament, Demobilization, Reintegration" program on February 11. Begun as part of the 2015 Algiers peace agreement, this program aims to reintegrate combatants from armed groups in the north and center of the country into the army. According to the Malian authorities, 2,000 ex-combatants will be reintegrated as 2nd-class soldiers, in addition to the socio-economic reintegration of 1,000 others, in this case those from the operational coordination mechanism.