Source : Sahel weather February 2025

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After the legislative elections, in which the ruling Mouvement patriotique du salut (MPS) won an absolute majority of seats in Parliament, the party led by President Mahamat Déby won another landslide in the senatorial elections. According to the provisional senatorial results published on February 25 by the Agence nationale de gestion des élections (ANGE), the MPS won 45 of the 46 elective seats. The remaining seat went to the president of the Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil), Pahimi Padacké Albert, a presidential candidate in May 2024. In doing so, Prime Minister Allamaye Halina, who was reappointed after resigning, unveiled a new government. Among the most significant changes, Abdoulaye Sabre Fadoul replaces Abderaman Koulamallah, former head of diplomacy and government spokesman, at the Ministry of Foreign Affairs. In addition, Aziz Mahamat, recently appointed Secretary General of the MPS, leaves the Ministry of Infrastructure. In addition, Youssouf Tom, formerly Controller General of the Independent Anti-Corruption Authority, has been appointed to head the Ministry of Justice.

At the same time, even if the terrorist attacks seem to be taking a relative breather, communities living in the affected areas continue to face the multi-dimensional repercussions of the security crisis on a daily basis. These include the no less important issue of community health. With this in mind, the Ministry of Public Health and Prevention organized the first national forum on community health from February 11 to 14 in N'Djamena, under the theme "Revitalizing community health in Chad: challenges and prospects". The forum provided an opportunity for public health players to discuss the challenges and identify possible solutions for improving health infrastructures and guaranteeing equitable access to care, particularly in rural and remote areas. Meanwhile, the humanitarian crisis in the east of the country continues unabated. In a report published on February 3, Unicef states that the humanitarian situation has particularly worsened in 2024 due to the massive influx of Sudanese refugees, epidemics and food insecurity. According to the document, since April 2023, over 716,000 Sudanese refugees have fled to Chad, in addition to 146,871 Chadian returnees, adding to the 410,000 refugees already in the area.

Yaya Dillo case, one year without an answer

On February 28, 2024, the opponent and cousin of President Mahamat Déby Itno, Yaya Dillo of the Parti socialiste sans frontière (PSF), lost his life during an assault by the Chadian army on the headquarters of his party, the Parti socialiste sans frontière (PSF). Officially, he was accused of having ordered the assassination of the President of the Supreme Court. His camp immediately put forward the theory of a political "assassination". A year later, the investigation announced by the government has yet to produce any conclusive evidence. PSF activists have two main demands: clarification of the circumstances surrounding Yaya Dillo's death, and the release of the party's secretary general, Gam Robert, who has been held for six months. "Concerning the investigation announced by the military government into his assassination, to date it has not been followed up. It's a misleading statement, designed to dull the conscience of those fighting for justice for this emblematic figure", Allifa Youssouf Mahamat, general coordinator of the PSF in the diaspora, told RFI. The Chadian authorities are content to assure us that justice is taking its course and that a commission of inquiry is being prepared.

What's more, following France's departure, several hundred former employees of French military bases now find themselves in a precarious situation. In Chad, a total of 402 former workers from the military bases N'Djamena, Abéché and Faya are criticizing the poor payment of their social rights and the lack of accompanying measures following the departure of the French army. At a general assembly held on February 3, these ex-employees of the French bases' health and maintenance services called on the Chadian authorities to provide them with financial support and assistance for professional reintegration.

Source : Météo Sahel Février  2025

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Après les législatives où le Mouvement patriotique du salut (MPS) – parti au pouvoir – avait obtenu la majorité absolue des sièges du Parlement, on note un nouveau raz-de-marée pour les sénatoriales, par le parti dirigé par le président Mahamat Déby. Selon les résultats provisoires des sénatoriales publiés le 25 février par l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE), le MPS a remporté 45 des 46 sièges électifs. Le siège restant, est revenu au président du Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil), Pahimi Padacké Albert, candidat à la présidentielle de mai 2024. Ce faisant, le premier ministre Allamaye Halina, reconduit à son poste après avoir démissionné, a dévoilé un nouveau gouvernement. Au nombre des changements les plus saillants, Abdoulaye Sabre Fadoul remplace au ministère des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, ex chef de la diplomatie et porte-parole du gouvernement. De plus, Aziz Mahamat récemment nommé secrétaire général du MPS quitte le ministère des Infrastructures. En outre, on enregistre l’arrivée de Youssouf Tom à la tête du ministère de la Justice, jadis contrôleur général de l’Autorité indépendante de lutte contre la corruption.

En parallèle, même si les attaques terroristes semblent connaître un relatif temps de pause, les communautés vivant dans les zones touchées continuent de faire face quotidiennement aux répercussions multi-dimensionnelles de la crise sécuritaire. Parmi celles-ci, figure une problématique non moins importante à savoir la santé communautaire. C’est dans ce sillage que le ministère de la Santé publique et de la Prévention a organisé du 11 au 14 février à N’Djamena le premier forum national sur la Santé communautaire placé sous le thème « Redynamisation de la santé communautaire au Tchad : défis et perspectives ». Ce creuset fut l’occasion pour les acteurs de la santé publique d’échanger sur les défis en présence et d’identifier des pistes de solutions pour améliorer les infrastructures sanitaires et garantir un accès équitable aux soins, en l’occurrence dans les zones rurales et reculées. Parallèlement, la crise humanitaire à l’est du pays sévit de plus belle. Dans un rapport publié le 3 février, l’Unicef indique que la situation humanitaire s’est particulièrement aggravée en 2024 en raison de l’afflux massif de réfugiés soudanais, d’épidémies et de l’insécurité alimentaire. Selon le document, depuis avril 2023, plus de 716 000 réfugiés soudanais ont fui vers le Tchad, en plus des 146 871 rapatriés tchadiens, s’ajoutant aux 410 000 réfugiés déjà présents dans la zone.

 

Affaire Yaya Dillo, un an sans réponse

Le 28 février 2024, l’opposant et cousin du président Mahamat Déby Itno, Yaya Dillo du Parti socialiste sans frontière (PSF), perdait la vie au cours d’un assaut mené par l’armée tchadienne contre le siège de son parti, le Parti socialiste sans frontière (PSF). Officiellement, il fut accusé d’avoir commandité l’assassinat du président de la Cour suprême. Son camp, lui, a aussitôt avancé la thèse d’un « assassinat » politique. Un an plus tard, l’enquête annoncée par le gouvernement n’a toujours rien donné de probant. Les militants du PSF portent deux revendications principales : des éclaircissements sur les circonstances du décès de Yaya Dillo et la libération du secrétaire général du parti, Gam Robert, détenu depuis six mois. « Concernant l’enquête annoncée par le gouvernement militaire sur son assassinat, à ce jour, elle reste sans suite. C’est une déclaration trompeuse, destinée à endormir la conscience de ceux qui se battent pour la justice de cette figure emblématique », a fustigé au micro de RFI, Allifa Youssouf Mahamat, coordonnateur général du PSF de la diaspora. Du côté des autorités tchadiennes, l’on se contente d’assurer que la justice suit son cours et qu’une commission d’enquête est en préparation.

En outre, après le départ de la France partie, ce sont désormais quelques centaines d’anciens employés des bases militaires françaises, qui se retrouvent désormais en situation de précarité. Au Tchad, ce sont au total 402 anciens travailleurs des bases militaires de N’Djamena, d’Abéché et de Faya qui fustigent le mauvais paiement de leurs droits sociaux et le manque des mesures d’accompagnement après le départ de l’armée française. Lors d’une assemblée générale tenue le 3 février, ces ex-employés aux services sanitaires et de maintenance des bases françaises, demandent aux autorités tchadiennes, accompagnement financier et assistance pour une réinsertion professionnelle.

Source : Sahel weather February 2025

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On the evening of Friday February 10, suspected jihadists attacked a convoy of civilian vehicles escorted by the Malian army and mercenaries from the Russian group Wagner in the north of the country. The attack targeted the village of Kobé, thirty-five kilometers from Gao. According to the results of army combing operations, "nineteen bodies of abandoned terrorists" were found. According to Agence France Presse (AFP), a local NGO source put the death toll at "thirty-two civilians and soldiers". The Malian army reported 25 civilians killed and 13 wounded. According to the testimony of a  official localinterviewed by RFI, "the convoy's passengers were mainly gold miners - some of them foreign - on their way to a site near the Intahaka artisanal gold mine, close to Niger." Following the tragedy, on February 10, Gao transporters went on strike to denounce the ongoing insecurity in the region, calling for better security on the Ansongo-Gao axis. A week later, on February 16 and 17, the Malian army, with the Wagner group at its side, carried out a series of operations in the Kidal and Gao regions. During these operations, seven pro-independence rebels from the Front de Libération de l'Azawad were killed, according to RFI, which also mentions the death of 28 civilians following these operations.

A few days earlier, on February 12, sixteen people perished in a terrorist attack in the village of Berta in the Ségou region, located in the inter-river of the Macina circle, and attributed to the Macina Katiba of the Jnim, the Groupe de Soutien à l'Islam et aux Musulmans. The Jnim's jihadist blockade of the town of Léré, which lies on an axis linking the Segou and Timbuktu regions, has been lifted. The town had been under embargo for almost two months. Meanwhile, a similar blockade has been in place for almost a year in the village of Diosso in Ségou.

Aborted return of Imam Dicko

Having been living in Algeria since December 2023, the return of the influential politico-religious leader and former president of Mali's High Islamic Council, Mahmoud Dicko, was originally scheduled for February 14 . In the end, Imam Dicko has not yet returned to Mali. Fearing possible disruptions due to gatherings of the Imam's supporters, the government has deployed a large security force in Bamako. "The aim is to avoid any outbursts," say the security forces, while the Imam's supporters say they have cancelled his visit to "[refuse] to offer a pretext for any confrontation.

The situation is made all the more tense by the fact that on February 5, Daouda Magassa, a close friend of Imam Dicko, was kidnapped by State Security and is now being held in Bamako. Daouda is in charge of religious issues for CMAS, the Coordination of Movements, Associations and Sympathizers of Imam Mahmoud Dicko, and is also one of the spokesmen for the Imam's return commission. Ten supporters of Imam Dicko were placed under arrest on February 17. They are accused of "unlawful assembly" on February 14, the day of the supposed return of the influential Imam. Among them was a senior citizen, who was eventually released.

Political disagreements

Begun in July 2024, the work of the drafting commission for the "National Charter for Peace and Reconciliation" is continuing. The charter aims to lay the foundations for lasting peace and promote national cohesion in a country marked by more than a decade of violence. The charter has been criticized by some for what they see as a lack of inclusiveness. On February 17, the Working Commission launched a series of consultations in Bamako. But key players such as the Front de libération de l'Azawad (FLA) and personalities such as Amadou Koufa and Iyad Ag Ghaly are not taking part in these consultations. In addition, over 200 of the 500 or so political parties have boycotted meetings with the commission. Further proof of the national dissensus underway, former transitional Prime Minister Choguel Maïga - who was sacked last November - has levelled fresh criticism at the government. At a press conference in Bamako on February 22, Choguel Maïga claimed that the government had "definitively sounded the death knell of the pact of honor of May 24 2021 [with] the M5-RFP", his political group. "The break is complete (...) A sort of spectre of confusion and amalgam hangs over the Transition", he continued.

Buoyed by these developments, the transitional government officially launched the DDR-1 "Disarmament, Demobilization, Reintegration" program on February 11. Begun as part of the 2015 Algiers peace agreement, this program aims to reintegrate combatants from armed groups in the north and center of the country into the army. According to the Malian authorities, 2,000 ex-combatants will be reintegrated as 2nd-class soldiers, in addition to the socio-economic reintegration of 1,000 others, in this case those from the operational coordination mechanism.

 Source : Météo Sahel Février  2025

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Vendredi 10 février, au soir, des djihadistes présumés ont attaqué un convoi de véhicules civils escortés par l’armée malienne et des mercenaires du groupe russe Wagner dans le nord du pays. L’attaque a visé le village de Kobé, à trente-cinq kilomètres de Gao. Selon le bilan d’opérations de ratissage effectuées par l’armée « dix-neuf corps de terroristes abandonnés » ont été retrouvés. D’après l’Agence France Presse (AFP), une source d’une ONG locale a établi un bilan de « trente-deux morts civils et militaires. ». Du côté de l’armée malienne, l’on parle de 25 civils tués et 13 blessés. À en croire le témoignage d’un responsable local recueilli par RFI, « les passagers du convoi étaient principalement des orpailleurs – dont certains étaient étrangers – qui se rendaient sur un site proche de la mine d'or artisanale d'Intahaka, proche du Niger. » À la suite du drame, le 10 février, les transporteurs de Gao se sont mis en grève pour dénoncer l’insécurité permanente dans la région, demandant une meilleure sécurisation de l’axe Ansongo-Gao. Une semaine plus tard, les 16 et 17 février, l’armée malienne, avec le groupe Wagner à ses côtés, a mené une série d’opérations dans les régions de Kidal et Gao. Au cours de celles-ci, sept rebelles indépendantistes du Front de Libération de l'Azawad, ont été tués, d’après RFI, qui mentionne également la mort de 28 civils après ces opérations.

Quelques jours avant, le 12 février, c’est dans le village de Berta -situé dans l'inter-fleuve du cercle de Macina - de la région de Ségou que seize personnes ont péri dans une attaque terroriste attribuée à la Katiba Macina du Jnim, le Groupe de Soutien à l'Islam et aux Musulmans. Par ailleurs, le blocus djihadiste du Jnim sur la ville de Léré se trouvant sur un axe reliant les régions de Ségou et Tombouctou, a été levé. Elle était sous embargo depuis près de deux mois. Pendant ce temps, un même blocus existe depuis près d’un an dans le village de Diosso à Ségou.

Retour avorté de l’Imam Dicko

Vivant depuis décembre 2023 en Algérie, le retour de l’influent leader politico-religieux et ex président du Haut conseil islamique du Mali, Mahmoud Dicko était en principe prévu pour le 14 février. Finalement, il n’y a pas encore de retour de l’Imam Dicko en terre malienne. Pour cause, craignant des perturbations possibles en raison des attroupements des soutiens de l’Imam, le gouvernement a déployé un important dispositif sécuritaire à Bamako. « L’objectif est d’éviter tout débordement », déclare-t-on chez les forces de sécurité pendant que les soutiens du religieux affirment avoir annulé sa venue pour « [refuser] d’offrir un prétexte à une quelconque confrontation. »

Un contexte d’autant plus tendu que le 5 février, un proche de l’Imam Dicko, Daouda Magassa a été enlevé par la Sécurité d'État et est désormais détenu à Bamako. Pour rappel, Daouda est le chargé des questions religieuses au sein de la CMAS, la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l'imam Mahmoud Dicko et, par ailleurs, l’un des porte-paroles de la commission de retour de l'imam. Ce faisant, dix partisans de l’Imam Dicko ont été placés sous mandat de dépôt le 17 février. Ils sont accusés d’« attroupement illicite » le 14 février, jour du supposé retour de l’influent imam. Parmi eux, une personne âgée, qui a finalement été libérée.

Discordances politiques

Entamés en juillet 2024, les travaux de la commission de rédaction de la « charte nationale pour la paix et la réconciliation » suivent leurs cours. Cette charte vise à produire les bases d’une paix durable et à promouvoir la cohésion nationale dans un pays marqué par plus d’une décennie de violences. La charte est critiquée par certains pour ce qu’ils estiment être un manque d’inclusivité. Le 17 février, la Commission de travail a initié une série de consultations à Bamako. Mais des acteurs qui peuvent paraître importants, à l’instar du Front de libération de l’Azawad (FLA) et les personnalités telles que Amadou Koufa et Iyad Ag Ghaly, ne participent pas à ces consultations. De plus, plus de 200 partis politiques sur environ 500 ont boycotté les rencontres avec la commission. Autre preuve du dissensus national en cours, l’ex-premier ministre de la transition Choguel Maïga – limogé en novembre dernier– s’est fendu de nouvelles critiques contre le pouvoir. Lors d’une conférence de presse le 22 février à Bamako, Choguel Maïga a affirmé que le pouvoir a sonné « définitivement le glas du pacte d’honneur du 24 mai 2021 [avec] le M5-RFP », sa formation politique. « La rupture est consommée (…) Une sorte de spectre de confusion et d'amalgames plane sur la Transition.», a-t-il poursuivi.

Fort de ces développements, le gouvernement de transition a officiellement lancé le 11 février, le programme DDR-1 « Désarmement, Démobilisation, Réinsertion ». Commencé dans le cadre de l’accord de paix d’Alger en 2015, ce programme vise la réintégration, au sein de l’armée, des combattants de groupes armés du nord et du centre. Selon les autorités maliennes, ce sont 2 000 ex-combattants qui vont être réintégrés en tant que soldats de 2ème classe, en plus de la réinsertion socio-économique de 1 000 autres, en l’occurrence ceux du mécanisme opérationnel de coordination.

Source : Sahel weather February 2025

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Ahmadou Al Aminou Lô, Minister Secretary General of the Government of Senegal, made it clear during an appearance on the national television program Point de vue that the country's socio-economic situation is not going well. To turn things around, "we need a fair social plan, bringing things back into proportion [and] tightening our belts (...) starting with the State", he advocates. "These are not redundancies (...) the government has no room for maneuver (...) the State is committed to making life less difficult", he tries to temper this secondly. The other important announcement is the abolition of state agencies to lighten the books, and the abolition of electricity price subsidies for industry and the wealthiest. Senegal "can't go further into debt", so "the only weapon left is the tax weapon", justified Ahmadou Al Aminou Lo.

In the aftermath, the unions went into battle, deploring the government's lack of dialogue with them. Faced with threats of strike action, the government took steps to calm the situation. At a meeting on February 27 between the unions and Prime Minister Ousmane Sonko, the latter urged them to "put strikes and demonstrations on hold for a while", until the government managed to turn around the country's economic situation. "No one wants social confrontation, because no one wins. We must all avoid pushing each other towards radicalization", declared the Senegalese Prime Minister. Achieving a "social dialogue pact", in his words, is crucial. "The whole social system, worker protection, the new Labor Code, fairness and equity in remuneration systems - we're going to work on that together. But it has to be built, it doesn't fall from the sky. And we want to do that in complete transparency," explained the Prime Minister.

Effective accountability

The long-awaited accountability process, which has been a hobbyhorse of the regime since long before it came to power, is now well underway. The long-awaited report from the Cour des Comptes - published on February 12 - has been the talk of the town. According to the document, which reports on economic management between 2019 and March 2024, Senegal is more than 18,000 billion in debt. "The total outstanding debt of the central budgetary administration amounted to 18,558.91 billion CFA francs at December 31, 2023, and represents 99.67% of GDP," the report informs. A rate "higher" than that announced by the former ruling regime. As a result, the deficit declared by the previous regime is lower than that established by the Cour des Comptes. For the year 2023, the Court calculated a deficit of 12.3%, compared with 4.9% announced. The report also points to obvious financial mismanagement. Among the shortcomings in terms of management of public funds are nebulous and opaque transactions, authorized expenditure outside the circuit of the public treasury with the creation of special accounts, etc. In this connection, the Minister of Justice announced the opening of new investigations to clarify the facts revealed in the report.

Naturally, all eyes are on the tenors of the previous regime, in particular former president Macky Sall, who now lives in Morocco. "It's a political process. We have always worked in complete transparency (...) I'm not afraid of anything, they can sue me if they want," he reacted, a few days after these revelations. "Inevitably, he [Macky Sall] will face justice. He is primarily responsible for extremely serious acts that have been committed (...) He cannot escape justice because he was behind all of this", said on RFM on February 28Senegalese government spokesman Moustapha Ndjekk Sarré . Furthermore, at the very beginning of March, an inter-commission worked on a draft law that would allow prisoners in Senegal or Morocco to serve their sentences in either of the two countries. In addition, at the end of a ten-day visit to Senegal, the UN Special Rapporteur on Torture, Alice Jill Edwards, noted that prison overcrowding was "dramatic and inhumane (...) a powder keg that could explode at any moment".

Prospects for stability

A new step in the Casamance peace process. On February 23, Prime Minister Ousmane Sonko signed a peace agreement in Guinea-Bissau with one of the factions of the Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC). Implemented under the mediation of President Umaro Sissoco Embalo, this new protocol is part of the Diomaye Plan for Casamance, launched in January with the stated aim of promoting development in the region.

At the same time, the first financial returns from the sale of Senegalese oil have been announced. According to Woodside, the company that extracts the black gold from Sangomar, the country's production for 2024 amounted in the fourth quarter to over 13.3 million barrels of crude produced in 2024, of which 12.9 million barrels have already been sold. Total revenue: over 595.5 billion CFA francs. According to the economist and permanent secretary of the Comité d'Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz, Cheikh Khadim Bamba Diagne, Senegal's share of this windfall is less than 70 billion FCFA.

 

Source : Météo Sahel Février  2025

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Lors d’un passage sur le plateau de l’émission Point de vue de la télévision nationale, le ministre secrétaire général du gouvernement du Sénégal Ahmadou Al Aminou Lô, se veut transparent : la situation socio-économique du pays n’est pas au beau fixe. Pour redresser cette mauvaise pente, « il faut un plan social juste en ramenant les choses à leur juste proportion [et se] serrer la ceinture (…) à commencer par l’État », préconise-t-il. « Ce ne sont pas des licenciements (…) le gouvernement n’a aucune marge (…) l’État s’est engagé à rendre la vie moins difficile », tente-t-il de tempérer en second lieu. L’autre annonce importante est la suppression d’agences de l’État pour alléger les comptes et la suppression des subventions du prix de l’électricité pour les industries et les plus riches. Le Sénégal « ne peut pas s’endetter plus », il ne « reste que l’arme fiscale », a justifié Ahmadou Al Aminou Lo.

Dans la foulée, les syndicats se sont mis en ordre de bataille, déplorant le manque de dialogue du gouvernement à leur égard. Face aux menaces de grève brandies, le gouvernement s’est employé à calmer la situation. Lors d’une rencontre le 27 février entre les syndicats et le premier ministre Ousmane Sonko, ce dernier les a exhortés à « mettre de côté pendant un temps les grèves et manifestations », le temps que le gouvernement parvienne à redresser la situation économique du pays. « Personne ne souhaite la confrontation sociale, parce que personne n’y gagne. Nous devons tous éviter de nous pousser mutuellement vers la radicalisation », a déclaré le premier ministre sénégalais. Aboutir à un « pacte de dialogue social » selon ses mots, est déterminant. « Tout le système social, la protection des travailleurs, le nouveau Code du travail, la justice et l'équité dans les systèmes de rémunération, on va y travailler ensemble. Mais ça se construit, ça ne tombe pas du ciel. Et ça, nous voulons le faire en toute transparence », a expliqué le premier ministre.

Une reddition effective des comptes

Cheval de bataille du régime bien avant son accession au pouvoir, la reddition des comptes tant annoncée suit son cours. Très attendu, le rapport de la Cour des comptes – publié le 12 février – a fait les choux gras de l’opinion publique. Selon le document qui rend compte de la gestion économique entre 2019 et mars 2024, le Sénégal est endetté à plus de 18 000 milliards. « L’encours total de la dette de l’administration centrale budgétaire s’élève à 18 558,91 milliards de francs CFA au 31 décembre 2023, et représente 99,67 % du PIB », renseigne le rapport. Un taux « supérieur » à celui annoncé par l’ex-régime au pouvoir. Ce faisant, le déficit déclaré par le précédent régime est inférieur à celui établi par la Cour des comptes. Pour l’année 2023, la Cour a calculé un déficit de 12,3 %, contre 4,9 % annoncés. Par ailleurs, le rapport pointe également une manifeste gabegie financière. Au nombre des manquements en termes de gestion des fonds publics figure des transactions nébuleuses et opaques, des dépenses autorisées en dehors du circuit du Trésor public avec la création de comptes spéciaux, etc. Dans ce sillage, le ministre de la Justice a annoncé l’ouverture de nouvelles enquêtes pour élucider les faits dévoilés dans le rapport.

Naturellement, les yeux sont rivés sur les ténors du précédent régime, en particulier l’ex président Macky Sall qui vit désormais au Maroc. « C’est un procédé politique. Nous avons toujours travaillé en toute transparence (…) Je n’ai peur de rien, ils peuvent me poursuivre s’ils veulent », a-t-il réagi, quelques jours après ces révélations. « Inévitablement, il [Macky Sall]  fera face à la justice. Il est le premier responsable d'actes extrêmement graves qui ont été posés (…) Il ne peut pas échapper à la justice parce que c’est lui qui était derrière tout ça », a affirmé pour sa part le 28 février sur la RFM, le porte-parole du gouvernement sénégalais Moustapha Ndjekk Sarré. En outre, au tout début de mars, une inter-commission a planché sur un projet de loi qui permettrait aux détenus au Sénégal ou au Maroc, de purger leurs peines dans l’un des deux pays. Par ailleurs, au sortir d’une visite d’une dizaine de jours au Sénégal, la rapporteure spéciale de l’ONU sur la torture, Alice Jill Edwards, a constaté une surpopulation carcérale « dramatique et inhumaine (…) une poudrière qui pourrait exploser à tout moment. »

Des perspectives de stabilité

Nouveau pas dans le processus de paix en Casamance. Le 23 février, le premier ministre Ousmane Sonko a signé en Guinée-Bissau, un protocole d’accord de paix avec l’une des factions du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC). Mis en œuvre sous la médiation du président Umaro Sissoco Embalo, ce nouveau protocole s’inscrit dans le cadre du Plan Diomaye pour la Casamance, lancé en janvier dans le but annoncé de promouvoir le développement de la région.

Parallèlement, les premières retombées financières de la vente du pétrole sénégalais ont été communiquées. Selon l’entreprise Woodside qui extrait l’or noir de Sangomar, pour l’année 2024, la production du pays s’est élevée au quatrième trimestre à plus 13,3 millions de barils de brut produits en 2024 dont 12,9 millions de barils déjà vendus. Recette totale : plus de 595,5 milliards de francs CFA. Selon l’économiste et secrétaire permanent du Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz, Cheikh Khadim Bamba Diagne, la part du Sénégal dans cette manne planche à moins de 70 milliards de FCFA.