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Le centre de recherches Timbuktu Institute en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer a présenté jeudi 27 mai son rapport sur la situation sécuritaire dans la région de Kédougou, au sud-est du Sénégal, une zone frontalière du Mali et de la Guinée.
« La bataille de l’Est » aura bien lieu, et il faut s’y préparer. Situation géographique frontalière et excentrée, répartition inégale des richesses minières, circulation d’explosifs utilisés dans les mines d’or, ou encore infrastructures de base défaillantes… L’étude du Timbuktu Institute fait état d’un « cocktail de facteurs de risques » dans la région de Kédougou. Pour ses auteurs, « les frustrations socio-économiques apparaissent comme les principales causes de radicalisation ».
Le rapport indique qu’en 2019 et 2020, « le nombre d’arrestations d’individus, pour l’essentiel d’origine étrangère, avec des explosifs, a connu une hausse inquiétante » dans la zone.
Le paradoxe, c'est qu'une grande majorité des personnes interrogées – 85% – disent « se sentir en sécurité ». 65% affirment « ne pas être concerné par la crise malienne ».
« Le Sénégal a toujours été présenté comme un îlot de stabilité dans un océan d’instabilité, explique Bakary Sambe, directeur du Timbuktu Institute. Cette absence de prise de conscience de la population montre aussi un défaut de sensibilisation de la part de l'État sénégalais qui ces dix dernières années est passé d'un déni de cette réalité à une prise de conscience progressive récemment. Le Sénégal doit passer à une étape de mise en place d'une politique de prévention assumée sachant que cette exception tant vantée n'est pas durable si on ne renforce pas la résilience ».
Les chercheurs recommandent, entre autres, une meilleure organisation de l’exploitation minière, et la formation des chefs religieux et coutumiers sur les enjeux des conflits transfrontaliers. Lors de la présentation du rapport, le représentant du ministère de l’Intérieur, Alpha Diallo, a lui insisté sur la collaboration des populations en matière de renseignement.
Une étude du Timbuktu Institute, en collaboration avec la Fondation Konrad Adenauer, fait ressortir «des interrogations et inquiétudes» sur la sécurité dans la région de Kégoudou, une zone pourtant culturellement riche avec des prédispositions au développement sûres.
L’étude intitulée «Défis transnationaux et sécuritaires aux frontières Guinée-Mali-Sénégal : entre vulnérabilité et résilience : cas de la région de Kédougou», a été présentée jeudi à la Maison de la presse, à Dakar, en présence de diplomates et d’un représentant du ministère de l’Intérieur, entre autres. La région de Kédougou, située à l’extrême Sud-est du Sénégal, est frontalière de la Guinée et du Mali. Selon le document consulté par l’Aps, «le partage des frontières avec un pays en crise, le Mali, est un fait légitimant des interrogations et inquiétudes sur la résilience face à l’insécurité malgré les paradoxes très prononcés notés dans la région». «Au terme de cette recherche, on aura retenu que la région cosmopolite de Kédougou est à la fois une région culturellement riche, avec des prédispositions au développement sûres mais où la population manque de beaucoup de choses», soulignent les auteurs.
Ils indiquent que «l’existence de socles socioculturels assez forts et une administration en qui les populations vouent une entière considération sont à coup sûr des éléments de taille dans le maintien du vivre-ensemble».
Néanmoins, font observer les auteurs de l’étude, «l’accueil d’étrangers dans les mines d’or, en plus des pratiques dégradantes qui s’y déroulent, pose de véritables défis sécuritaires pour le Sénégal». D’où, estiment-ils, «la nécessité de réorganiser le secteur de l’orpaillage mais surtout de veiller à la formation des jeunes dans les domaines miniers afin qu’il y ait une main-d’œuvre qualifiée conformément aux besoins des entreprises sur place». Selon eux, «les autorités sénégalaises gagneraient à accélérer les politiques et dispositifs pouvant réduire les frustrations socioéconomiques sources principales de radicalisation des jeunes (…)». «L’enjeu majeur pour l’Etat du Sénégal est une meilleure prise de conscience de la nécessité de couper les groupes terroristes, qui opèrent déjà non loin de Kayes, de potentielles couveuses locales au sein des populations qui semblent ces derniers temps devenir de plus en plus sensibles aux avantages que procurerait une alliance avec des groupes extrémistes ou criminels opérant sur cette frontière sénégalo-malienne plus que poreuse», soulignent-ils. Face à ces différents défis, Timbuktu Institute fait plusieurs recommandations afin d’améliorer la sécurité dans une région frontalière comme Kédougou. Selon l’institut dirigé par Pr Bakary Samb, il faut «créer de meilleures conditions d’une cohabitation pacifique et d’un vivre-ensemble entre populations voisines, outiller davantage les forces de défense et de sécurité afin que les frontières soient mieux sécurisées et de sorte qu’elles puissent déceler les signaux faibles vers la radicalisation des populations locales».
Dans la série de recommandations figurent le renforcement de la coopération avec les partenaires internationaux, la formation des leaders religieux, l’organisation de l’exploitation de l’or, la lutte contre le chômage et la marginalisation des jeunes et des femmes.
Il y a également lieu de «prendre en considération la nature changeante de la menace terroriste avec les nouvelles stratégies des groupes passant par la construction d’alliances progressives avec les populations locales par le biais d’actions humanitaires ou en pourvoyant des services sociaux de base là où l’Etat semble absent».
De l’avis du directeur de Timbuktu institute, l’insécurité au Mali doit inquiéter tous les pays africains, surtout ceux qui lui sont frontaliers. Bakary Sambe estime que la crise malienne est celle de tous les pays frontaliers et invite le Sénégal à préserver la résilience pour demeurer cet îlot de stabilité dans une zone en perpétuelle turbulence.
Le Sénégal a encore assez de temps pour développer une approche préventive dans la lutte contre le terrorisme. Tel estl’avis du directeur de Timbuktu institute qui estime que l’heure est venue « d’assurer une véritable politique de prévention de l’extrémisme violent, adossée au renforcement de la sécurité ». Bakary Sambe s’exprimait en marge de l’atelier de restitution d’une étude sur « les défis transnationaux et sécuritaires aux frontières» avec le cas spécifique de la région de Kédougou, réalisée par son institut et la fondation internationale Konrad Adenauer. A en croire l’enseignant-chercheur, les récents événements au Mali donnent l’impression de déjà vu. «C’est comme si on était retourné au point de départ de 2012 où ce pays qu’est le Mali, un Etat fragile, cumulait deux crises : une crise politique institutionnelle à Bamako et une crise sécuritaire non seulement au nord mais aussi au centre qui est en train de déborder».
Dès lors, souligne Bakary Sambe, les acteurs régionaux doivent se mobiliser en tant qu’institution mais aussi faire jouer les relations personnelles et le leadership. Un leadership doit s’adosser aux efforts de la Cedeao. «D’autant que l’insécurité au Mali n’est pas seulement un problème malien, mais c’est un problème pour tous ses voisins», avertit-il. C’est la raison pour laquelle, il invite la Cedeao à s’impliquer davantage. De l’avis de Bakary Sambe, l’organisation régionale doit jouer un rôle moteur au regard de deux faits. «Il y a d’abord le fait que certains membres de la communauté internationale sont aujourd’hui critiqués dans leurs différences d’attitudes selon qu’il s’agisse de la crise au Tchad ou au Mali », relève-t-il. En plus, cette différence d’appréciation n’est pas du tout appréciée des populations maliennes. «Au regard de cette situation, la Cedeao doit jouer ce rôle moteur-là parce qu’on ne doit pas donner libre cours à ces formes de prise de pouvoir, des putschs qui pourraient influer négativement sur la stabilité assez fragile de la région », insiste le directeur de Timbuktu institute.
Sur le cas précis du Sénégal, il se veut formel : «Aucune résilience n’est durable s’il n’y a pas un suivi et un renforcement ». Pour cela, il révèle que ses recommandations vont dans le sens de co-construction des solutions entre d’une part l’Etat comme acteur principal, les forces de sécurité et de défense qui en sont un démembrement, l’administration territoriale, et d’autre part les populations locales au sein desquelles les leaders politiques et traditionnels, les femmes et les jeunes qui restent une préoccupation. Il estime également que le Sénégal doit préserver cette résilience pour pouvoir demeurer cet îlot de stabilité dans l’océan d’instabilité et d’insécurité régionale, surtout avec les déficits budgétaires qu’on connaît au Mali et dans d’autres pays voisins.
«IL N’Y A AUCUNE ZONE AU MONDE ET SURTOUT DANS LE SAHEL QUI NE SOIT PAS EXPOSEE AU TERRORISME»
Revenant sur la vulnérabilité du Sénégal du fait de sa proximité avec le Mali, Bakary Sambe renseigne que l’enquête réalisée à Kédougou révèle tous les phénomènes que l’on observe en termes de frontalité, notamment la circulation des biens et des personnes dans un contexte peu sécurisé, avec des populations qui ont des inquiétudes par rapport à leur proximité avec le Mali qui est actuellement en crise. « De ce fait, il y a un appel pressant aux autorités pour qu’elles renforcent la sécurité mais aussi surtout qu’elles créent un climat de confiance entre les forces de sécurité et de défense et les populations locales», avertit-il. A l’en croire, ceci est d’autant plus important que les forces de l’ordre sont les alliées des populations locales pour la lutte contre le terrorisme. Surtout que dans cette lutte, la bataille du renseignement doit être gagnée. Conscient qu’il n’y a aucune zone au monde et surtout dans le Sahel qui ne soit exposée au terrorisme, Bakary Sambe pense que l’autre enjeu de l’Etat, c’est d’éviter que ces groupes arrivent au Sénégal et qu’ils réussissent à créer des couveuses locales pour pouvoir s’insérer dans le tissu social.
Malgré un climat de suspicion général en Afrique, 80% des Sahéliens sont conscients de la gravité de la pandémie de COVID-19. Parmi eux, ce sont les hommes qui ont pris le plus au sérieux la maladie. Cependant, ce sont majoritairement les femmes qui estiment qu’il est très important de prendre des mesures de prévention pour lutter contre la propagation du virus. C’est le résultat d’une étude de Sayara International et du Timbuktu Institute menée en décembre 2020 dans le but de mesurer scientifiquement l’ampleur de la désinformation au Sahel.
Cette étude de perception est menée dans huit pays du Sahel à savoir le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Soudan et le Tchad. 80 enquêteurs ont mené plus de 4000 sondages et plus de 30 entretiens qualitatifs. 79% des Sahéliens âgés de 70 à 81 ans sont tout à fait d’accord sur le fait que le risque de COVID-19 est un danger pour leur communauté. Ils sont suivis des jeunes, âgés 15 à 24 ans, qui sont 69% à être conscients de la gravité de la pandémie. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’ils soient en contact permanent avec l’information grâce aux réseaux sociaux, et ainsi avertis de la situation globale et des mesures de prévention pour lutter contre la propagation du virus.
Les hommes sont plus conscients que les femmes du caractère sérieux de la pandémie. Ils sont 68% à en être conscients, pour 65% de femmes. Les hommes ont, en effet, davantage accès aux informations relatives à la maladie que les femmes. Le faible taux de scolarisation des femmes dans les pays du Sahel, et l’illettrisme qui en découle, sont des facteurs pouvant expliquer cet état de fait. Ce sont les personnes âgées de 71 à 80 ans qui estiment que la mise en place de mesures de protection contre la pandémie est importante. 60% d’entre elles pensent qu’il est très important de mettre en place ces mesures. Les Sahéliens de 15 à 25 ans sont 59% à estimer la même chose.
Les femmes, plus enclines aux mesures de prévention
Curieusement, alors que les hommes sont mieux informés, ce sont les femmes qui pensent le plus qu’il est nécessaire de prendre des mesures pour prévenir la propagation de la COVID-19. 45% des femmes pensent qu’il est très important de prendre ces mesures, contre 17% d’hommes. Enfin, cette étude révèle que 27% des Sahéliens sont rarement capables de rester loin d’une personne étrangère à leur foyer. 14% des femmes et 16% des hommes ne sont jamais capables de respecter la distanciation physique dans le Sahel. Malgré leur prise de conscience, les hommes ne font pas toujours attention à certaines mesures de protection contre la pandémie. Cela s’explique par le fait qu’ils sont en contact permanent avec les informations grâce aux réseaux sociaux et au Web lesquels inondent de fausses informations concernant la COVID-19.
Suzanne Batista
Soumettez-nous une information, les journalistes du CESTI la vérifieront.
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Les populations sahéliennes ne respectent pas souvent les mesures de protection contre le virus. Ce qui rend les campagnes de communication contre la COVID-19, pour la plupart, poussives. Ce non-respect se ressent plus dans les zones urbaines pour certains pays. Telle est la conclusion d’une étude du Timbuktu Institute et de Sayara International menée en décembre 2020 dans le but de mesurer scientifiquement et statistiquement l’ampleur de la désinformation et la circulation des fausses informations sur la COVID-19 dans huit pays du Sahel.
Cette étude de perception menée dans huit pays du Sahel à savoir le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Soudan et le Tchad, - 80 enquêteurs ont mené plus de 4000 sondages et plus de 30 entretiens qualitatifs - révèle que les Sahéliens sont majoritairement conscients de la dangerosité de la COVID-19. Cette majorité pense qu’il est grandement important de prendre des mesures contre la propagation de la pandémie. Parmi les pays étudiés, c’est au Mali et au Niger que l’on a le plus pris conscience du degré de gravité de la maladie. En effet, plus de 80% des Maliens en ont pris conscience. Et c’est au Cameroun que cette prise de conscience est la plus faible : seuls 58% des Camerounais pensent que la COVID-19 est un danger pour leur communauté. Pourtant, le Cameroun est l’un des pays qui a le plus de cas de contamination au Sahel.
C’est dans les zones rurales que les populations sont le moins informées sur le sérieux de la pandémie. En effet, 60% des populations vivant dans les zones rurales sont conscientes des risques de la maladie, alors qu'elles sont 70% en milieu urbain. Les différences de niveaux d’instruction des populations entre zones urbaines et zones rurales, ainsi que l’accès à la « bonne » information pourraient, en partie, expliquer cet écart.
Le respect des mesures barrières, un défi
Par ailleurs, nombre de Sahéliens ne respectent pas les mesures barrières pour faire barrière à la propagation de la COVID-19. Environ 27% des Sahéliens se disent rarement capables de rester à au moins un mètre de distance d’une personne qui ne fait pas partie de leur foyer. Les Tchadiens sont les plus respectueux de la distanciation physique. Seulement 6% des Tchadiens ne sont jamais capables de respecter la distanciation sociale. C’est en Mauritanie que cette mesure est la moins respectée : 48% des Mauritaniens sont rarement capables d’observer cette mesure. Au Sénégal, les populations des zones rurales respectent davantage la distanciation sociale que les populations des zones urbaines. Cela est dû au fait que les zones urbaines sont plus peuplées, et notamment à l’usage massif des transports en communs.
A l’inverse, au Burkina Faso, ce sont dans les zones urbaines que l’on respecte le plus les mesures de prévention. De fait, les Burkinabè qui résident dans les zones urbaines sont mieux informés des dangers de la COVID-19 et la manière de s’en protéger. Les Sahéliens sont certes majoritairement conscients du sérieux de la pandémie de COVID-19. Toutefois, parmi eux, certains continuent de faire fi de certaines mesures de protection contre la maladie.
Suzanne Batista
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Au Sahel, la bataille de la prévention contre la COVID-19 est encore loin d’être gagnée. Selon une enquête de Timbuktu Institute et Sayara International, les Sahéliens sont une minorité à respecter scrupuleusement les mesures barrières, même si la majorité s’accorde sur l’efficacité de ces mesures pour enrayer la propagation du virus. L’objectif de cette enquête, est d’analyser les perceptions des populations du Sahel à propos des informations sur la COVID-19.
Cette enquête est réalisée en décembre 2020 dans huit pays: Burkina-Faso, Cameroun, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Soudan et Tchad. Avec un échantillon hautement représentatif de plus de 4000 répondants sur les données quantitatives (KAP) et plus de 30 entretiens qualitatifs (KIIs), elle est menée par 80 enquêteurs et 7 superviseurs locaux. L’échantillonnage probabiliste et aléatoire permet à chaque individu de la population cible d’avoir la chance d’être interrogé. Quatre strates homogènes (l’âge, le sexe, le niveau d’éducation et le milieu de résidence [rural/urbain]) ont permis de mieux atteindre la cible. Évaluer leurs pratiques par rapport à la COVID-19 est l’un des buts visés.
Près de 53 % des Sahéliens suivent les mesures barrières
Il y a un grand fossé entre la perception des mesures préventives et la mise en pratique de ces dernières afin d’enrayer la chaîne de contamination de la COVID-19 au Sahel. Près de 53 % des Sahéliens prennent au sérieux les mesures barrières préconisées pour lutter contre la propagation de la COVID-19. Les campagnes de sensibilisation sur la dangerosité du virus ont clairement impacté une majorité relative des populations interrogées. Aussi, plus de 30% constatent que les membres de leur communauté accordent de l’importance aux mesures barrières.
En revanche, le respect de la distanciation sociale n’est pas systématique. Seulement 25% de la population, soit une personne sur quatre, pensent rester « souvent » à un mètre de distance au moins des personnes qui ne font pas partie de leur foyer. Ils sont 25% à affirmer y rester « parfois ». Une minorité de 20% pense qu’un nombre suffisamment bas de 10 personnes sur 100 dans leur communauté portent un masque ou se couvrent le visage pour se rendre en public. Les résultats de cette étude montrent le degré d’ancrage des populations dans la lutte contre la maladie.
Max BILL
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Même si des réticences existent, les Sahéliens croient globalement en la capacité de leurs pays respectifs à gérer convenablement la pandémie de la COVID-19. Ce sont les conclusions d’une étude menée en décembre 2020, par Sayara International et le Timbuktu Institute, dans le but d’analyser les perceptions des populations du Sahel à propos des informations sur la Covid-19.
Avec un échantillon aléatoire comportant plus de 4000 répondants (KAP), 80 enquêteurs, 7 superviseurs locaux, plus de 30 entretiens qualitatifs (KIIs) et 95% de représentativité, cette étude se délimite au Sahel et plus précisément au Burkina-Faso, au Cameroun, en Mauritanie, au Mali, au Niger, au Sénégal, au Soudan et au Tchad. L'échantillon est divisé en strates homogènes réparties selon les critères de l’âge, du sexe, du niveau d’éducation et du milieu de résidence (rural ou urbain).
Au Sahel, 80% des populations ont confiance ou ont une certaine confiance dans les responsables gouvernementaux en charge de la santé pour gérer la pandémie. Seuls 11% ne leur font pas confiance. Aussi, 78% font confiance ou ont une certaine confiance dans les chefs religieux ou communautaires pour informer sur la pandémie. Et seulement 9% ne leur font pas confiance.
La moitié des répondants est disposée à se faire vacciner
Concernant le traitement des informations relatives à la COVID-19, 38% des populations sahéliennes font confiance aux journalistes, 75% leur font une certaine confiance et seulement 11% des populations ne leur font pas confiance. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a, quant à elle, réussi à engranger la confiance de 45% des interrogés. Pour finir, même si la question du vaccin fait grincer des dents sur le continent africain, 50% des répondants disent être prêts à se faire vacciner une fois qu’un vaccin anti-COVID-19 est disponible. En somme, au-delà d’une relative méfiance, les Sahéliens font tant bien que mal confiance à leurs autorités, en ce qui concerne la gestion de la pandémie.
Kensio Akpo
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Malgré un climat général de suspicion, l’écrasante majorité des Sahéliens est consciente de la gravité de la COVID-19 d’après l’étude sur les populations sahéliennes réalisée, en plein COVID, par Sayara International et le Timbuktu Institute. Cependant, même faible, une certaine proportion des populations ne respecte toujours pas les mesures de prévention.
Selon les résultats de cette étude réalisée dans l’objectif d’analyser les perceptions des populations du Sahel à propos des informations sur la COVID-19, les Sahéliens sont très majoritairement conscients de la dangerosité de la pandémie. Avec un échantillon aléatoire - comportant plus de 4000 répondants (KAP), 80 enquêteurs, 7 superviseurs locaux, plus de 30 entretiens qualitatifs (KIIs) et 95% de représentativité -, près de 80% croient que le risque de COVID-19 est un danger pour leur communauté.
Ce sont dans les zones rurales que les populations prennent moins la mesure du sérieux de cette pandémie. Les populations urbaines sont, elles, plus conscientes des dangers de la COVID-19. En effet, si près de 60% des Sahéliens vivant dans les zones rurales sont conscients des risques de la maladie, ils sont 70% en milieu urbain, donc, environ 40% des Sahéliens pensent qu’il est grandement important de prendre des mesures pour se protéger contre la pandémie. L’étude montre que 40% des Sahéliens pensent qu’il est très important de prendre des mesures de prévention pour se protéger contre la pandémie, et seuls 11% n’y prêtent pas attention. Données intéressantes, ils sont peu nombreux à connaître une personne ayant contracté la maladie. Seuls 20% des populations interrogées connaissent une personne qui a déjà eu la COVID-19.
27% peinent à respecter la distanciation d’au moins un mètre
Toutefois, si 33% des Sahéliens estiment qu’il est extrêmement important de prendre des mesures de prévention, seuls 11% n’y prêtent pas attention. De plus, environ 27% des populations sahéliennes se disent rarement capables de rester à au moins un mètre de distance d’une autre personne ne faisant pas partie de leur foyer, tandis que 28% d’entre elles disent parfois observer cette mesure de prévention. De fait, les Sahéliens peinent à respecter cette mesure étant donné, notamment, leur habitude de vivre en communauté. Enfin, certains pensent toujours que la COVID-19 est une vulgaire grippe inoffensive. Il n’y aurait donc pas de raison valable d’adopter ces mesures de prévention.
Marie Suzanne Batista
Les Sahéliens pensent qu’il est important de prendre des mesures pour venir à bout de la COVID-19. D’aucuns estimeraient que le milieu de résidence (urbain ou rural) constituerait un facteur influant fortement sur la perception et la mise en pratique par les populations des mesures de prévention. Pourtant, une étude menée par Timbuktu Institute et Sayara International démontre que les écarts ne seraient pas aussi conséquents qu’envisagés a priori.
L’objectif de cette enquête est d’analyser les perceptions des populations du Sahel à propos des informations sur la COVID-19. Réalisée dans huit pays (Sénégal, Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Niger, Tchad, Cameroun, Soudan), elle vise à évaluer les pratiques de la population cible concernée par rapport à la COVID-19. Cette étude conduite en décembre 2020, avec un échantillon de plus de 4000 répondants, sur des données quantitatives (KAP) et plus de 30 entretiens qualitatifs (KIIs), est menée par 80 enquêteurs et 7 superviseurs locaux. L’échantillonnage probabiliste et aléatoire permet à chaque individu de la population cible d’avoir la chance d’être interrogé. Quatre variables (l’âge, le sexe, le niveau d’éducation, et le milieu de résidence [rural/urbain]) ont permis de mieux atteindre la cible.
Au Sahel, les mesures de prévention contre la COVID-19 sont relativement appréciées au sein des communautés. Près de 55% des citadins contre 52% des villageois pensent qu’il est important de prendre des mesures pour endiguer la propagation du virus. 18% des urbains et 11% des ruraux donnent une extrême importance aux mesures de prévention. Environ 30% des ruraux et 33% des citadins estiment que les membres de leur communauté attachent de l’importance aux mesures de prévention contre la propagation de la COVID-19. C’est largement supérieur aux 3% des villageois et 7% des urbains qui présument que les membres de leur communauté considèrent qu’il est extrêmement important de prendre ces mesures.
La campagne et la ville sont deux facettes d’une même réalité spatiale et socio-temporelle mue par l’accroissement de la population. Elles ne s’opposent donc pas. À presque égalité, environ 28% des ruraux comme des urbains répondent que les membres de leur communauté pensent qu’il est légèrement important de prendre des mesures préventives contre la maladie.
L’espace rural est vaste, avec une faible densité démographique. Et de par leurs activités professionnelles, les habitants des campagnes semblent moins exposés à la COVID-19. Cependant, cela implique aussi qu’il existe souvent des affinités entre villageois. Dès lors, 52% seulement des habitants des campagnes respectent parfois ou rarement la distance d’au moins un mètre des personnes ne faisant pas partie de leur foyer. Étonnamment, cela se constate également en ville, où 53% des personnes interrogées disent respecter parfois ou rarement la distanciation sociale.
La distanciation sociale, négligée en milieu rural comme en milieu urbain
Quant à ceux qui ne respectent jamais la distanciation sociale, ils sont 12% de citadins et 15% de campagnards. Enfin, ceux qui respectent souvent ou toujours cette distance de sécurité sont 29% en milieu rural et 33 % dans les villes. Seulement 1% des villageois contre 3% des urbains répondent que tout le monde porte un masque de protection ou se couvre le visage pour se rendre en public. 22% parmi ces derniers connaissent 10 personnes sur 100 qui portent un masque, et moins de 5% ne connaissent personne. 25% de villageois en connaissent 10 sur 100, et 8% n’en connaissent aucunes qui portent un masque. Allant à l’encontre de l’intuition première des chercheurs ayant mené cette étude, celle-ci conclut que les écarts entre les villes et les campagnes en termes de perception et de respect des mesures de prévention contre la pandémie de la COVID-19 sont manifestement peu substantiels.
Max BILL
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De manière globale, les habitants du Sahel ont favorablement accueilli l’arrivée des vaccins anti-Covid dans leurs pays. Toutefois, les discussions se font beaucoup plus entendre dans la zone francophone.
D’après une étude réalisée au Sahel sur les langues dans lesquelles s’effectuent les discussions autour du vaccin anti-Covid, il y a une prépondérance écrasante des réactions sur la toile en langue française. Seuls 10% des discussions se font dans une langue différente du français, à savoir l’arabe ou l’anglais. Sur la toile sahélienne, les sources qui suscitent le plus d’interactions sur la thématique des vaccins se trouvent être, une fois de plus, sénégalaises. C’est le cas par exemple des sites d’informations Senego et Senenews, qui ont produit des articles générant près de deux millions de réactions (liens article) Le président Macky Sall lui-même a déployé d’importants moyens de communication sur la thématique du vaccin. S’il s’est d’abord appuyé sur les autorités religieuses pour sensibiliser les populations, il s’est ensuite énormément exprimé sur le sujet par le biais de différents réseaux sociaux et, enfin, a fait de la réception du vaccin Sinopharm un événement retransmis à la télévision nationale RTS1 le 18 février dernier.
Des craintes sur la réussite de la campagne de vaccination
La tendance globale penche sur un accueil largement favorable à l’arrivée des vaccins, à savoir AstraZeneca, Pfizer, Moderna, Sinopharm, etc. Selon les résultats d’une mesure algorithmique sur une période de trente jours (du 1er février au 3 mars), la proportion des internautes qui s’exprime favorablement à l’arrivée des vaccins est deux fois supérieure à celle des internautes qui expriment différentes réserves par rapport à ces vaccins. Ces réserves sont généralement d’ordre complotistes, ou concernent les craintes liées à la réussite des campagnes de vaccination, dans un contexte manifestement difficile pour les différents gouvernements. Le manque de logistique est notamment un paramètre non négligeable dans nombre de pays sahéliens. Au Burkina Faso par exemple, le ministre burkinabé de la santé Charlemagne Ouédraogo a annoncé que le vaccin sera volontaire, et non obligatoire.
L’arrivée du vaccin fait chauffer la toile sénégalaise
Sur la même période de trente jours, deux-tiers des débats sahéliens sur le vaccin se concentrent au Sénégal. Au cours de cette période, les débats se sont intensifiés à partir du 17 février, à la veille de l’arrivée des premières doses de vaccin au Sénégal. Sur les blogs, les sites d’information et le réseau social Twitter, ils ont pour la plupart non seulement évoqué le démarrage des campagnes de vaccination dans les pays, mais aussi annoncé les différentes stratégies mises en place pour amener les populations à se faire vacciner. Par la suite, un pic a été atteint au lendemain, le 18 février, date à laquelle le Président Macky Sall est allé réceptionner à l’aéroport Blaise Diagne 200 mille premières doses du vaccin chinois Sinopharm.
Le vaccin AstraZeneca en cours d’approvisionnement
Plus généralement, c’est un sprint dans lequel sont engagés ces pays sahéliens qui misent sur une arrivée rapide du vaccin pour tenter d’enrayer la seconde vague de la pandémie, qui se trouve être au beau fixe. Les livraisons promises par COVAX, permises par le dispositif d’aide internationale aux pays en développement, devraient s’étaler de mars 2021 à décembre 2022. 600 millions de doses ont été prévues par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Le Sénégal, qui est censé recevoir en tout 1,296 million de doses d’AstraZeneca, devrait recevoir le reste de son lot durant le deuxième trimestre de l’année. Le Mali, avec ses 19 millions d’habitants, attend 1,572 million de doses du même vaccin, sur la période allant de la fin du premier trimestre au deuxième trimestre de 2021. Le Burkina-Faso, qui compte plus de 19 millions d’habitants, attend lui aussi sur la même période, 1,620 million de doses d’AstraZeneca.
Cela dit, malgré les avis favorables de l’OMS quant à l’utilisation de l’AstraZeneca, le Danemark devient le premier pays d’Europe à renoncer définitivement à ce vaccin anti-Covid. De plus, l'Union européenne a annoncé le lundi 26 avril 2021, avoir attaqué en justice le laboratoire AstraZeneca pour ne pas avoir tenu ses engagements quant aux livraisons de son vaccin anti-Covid. Une procédure que le groupe suédo-britannique a aussitôt jugée sans "fondement".
Kensio Akpo
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« Investir aujourd’hui au Sahel pour l’Afrique de demain », cette devise de l’Alliance Sahel serait-t-elle une solution pour combattre l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest ? Comme beaucoup d’autres organisations internationales et projets régionaux qui interviennent dans la région, l’on s’aperçoit que la solution sécuritaire ne serait pas uniquement militaire.
En effet, il aura fallu attendre 2017 pour que les partenaires européens du Sahel, par cette initiative, prennent en compte la dimension d’aide publique au développement pour combattre le terrorisme dans la région. Initiée principalement par la France et l’Allemagne, cette aide financière et de coordination de la coopération internationale fait aujourd’hui débat auprès des communautés locales qui souhaitent le retrait de ces partenaires.
Depuis 2012, l’espace sahélien est en proie à d’extrêmes violences en raison de la sanctuarisation d’Al-Qaïda puis de l’Etat islamique. Pour lutter efficacement contre ce fléau, une première organisation africaine fut créée en 2014 afin d’apporter une réponse en matière de sécurité et de stabilité sociale grâce au développement et au financement de certains projets, le G5 Sahel. Composé des cinq pays du Sahel les plus touchés par le terrorisme que sont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Elle sera appuyée en 2017 par la mise en place d’une Force conjointe à travers la résolution n°2359 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour répondre de manière opérationnelle sur le terrain. Mais ladite Force conjointe n’est pas la seule au Sahel puisque la France est présente depuis 2013 avec l’opération Serval puis Barkhane, tandis que l’Union européenne participe avec l’EUTM Mali - Mission de formation et de conseil stratégique - en plus des Nations Unies avec la MINUSMA. Dès lors, le terrain sahélien est submergé d’acteurs militaires rendant la situation complexe. Dr Bakary SAMBE, directeur du Timbuktu Institute dit d’ailleurs que : « Le Mali ressemble à un malade autour duquel il y’a tellement de médecins, que personne n’est d’accord sur le diagnostic. » Ainsi, la situation au Sahel continue de s’enliser malgré l’intervention et l’appui de nombreux partenaires internationaux en raison du manque de coordination.
Désormais, il faudra repenser la stratégie et répondre à cette crise sécuritaire qui n’est pas uniquement militaire, mais qui est aussi alimentaire et humanitaire. Pour beaucoup d’experts, répondre à la crise multidimensionnelle sahélienne, c’est faire face aux menaces qui entravent la paix et le développement de la région, notamment en adoptant des réponses sociales à travers des projets d’actions de lutte contre la pauvreté. Avec le contexte de la pandémie mondiale de la Covid-19, le renforcement des services de santé publique et la relance de l’économie sahélienne deviennent une priorité pour les États mais aussi pour les partenaires internationaux. Dès lors, l’Alliance Sahel joue un rôle primordial dans l’accompagnement à la stabilisation et au développement global de la région.
Cette plateforme de coordination de la coopération internationale s’appuie sur six secteurs prioritaires que sont : l’éducation et l’emploi des jeunes ; l’énergie et le climat ; l’agriculture, le développement rural et la sécurité alimentaire ; la gouvernance ; la décentralisation et les services de base ; et la sécurité intérieure. En étroite coopération avec le G5 Sahel, l’Alliance Sahel, selon Aliou Maïga[1] : « reste à ce jour la campagne mondiale la mieux structurée pour soutenir la croissance et la stabilité au Sahel »[2]. Lors de la 7ème session ordinaire du G5 Sahel le 15 février 2021, une 2ème assemblée générale de l’Alliance Sahel s’est tenue afin de mettre l’accent sur les stratégies d’Approche de Territoire Intégrée (ATI), de Cadre d’Action Prioritaire (CAPI) et de Programme de Développement d’Urgence (PDU). Cette plateforme fait partie des quatre piliers de coordination de la Coalition pour le Sahel, créée lors du Sommet de Pau le 13 janvier 2020, piloté conjointement avec le G5 Sahel. Elle s’engage à restaurer les bases sociales par le ciblage de secteurs prioritaires et à améliorer durablement les conditions de vie des populations sahéliennes en renforçant la cohésion sociale.
Combattre le terrorisme au Sahel, c’est désormais investir dans la résilience des populations par le retour des services de base. Mais est-ce que l’aide publique au développement pourrait véritablement devenir un rempart contre l’extrémisme violent au Sahel d’autant plus qu’elle doit aussi gérer des urgences de plus en plus pressantes ? Enfin, répond-elle de manière convaincante aux interrogations des pays de la région qui déplorent parfois une certaine inversion de leurs priorités avec l’orientation sécuritaire de la coopération internationale ?
Constance WYBO
*actuellement en stage de fin d'étude en Géopolitique à Timbuktu Institute.
[1] Directeur régional de la SFI (Société financière internationale) pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale
Après avoir contribué aux différents processus d’élaboration des stratégies nationales de prévention de l’extrémisme violent au Niger et au Burkina Faso, le Directeur de Timbuktu Institute, Dr. Bakary Sambe, en tant qu’expert international mobilisé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a présenté, ce 29 mars, le rapport d’évaluation du Plan d’Action du Mali dans la ville de Sikasso. Lors d’une retraite de l’ensemble des départements ministériels du Mali impliqués dans ce processus, Dr. Sambe a appuyé l’élaboration du nouveau plan d’action quinquennal dans le cadre d’une démarche inclusive et participative adoptée par les autorités maliennes avec l’appui du PNUD.
En effet, malgré la signature en 2015 de l'Accord de paix, la crise politique et sécuritaire s’est étendue au Mali aggravée par la montée de l’extrémisme violent et la multiplication des conflits intercommunautaires au Centre du pays avec de sérieux risques de débordement vers l’Ouest. Cette situation a fortement impacté les populations du Centre et du Nord du Mali souffrant toujours d’un déficit d’accès aux services étatiques de même que des problèmes de la sécurité et de justice.
Au regard de cette situation, et en partenariat avec les autres agences du système des Nations Unies, le PNUD a fourni un appui au renforcement de la résilience communautaire face à l’extrémisme violent. Un tel appui prend en compte la nécessité d’améliorer la résilience de communautés aux dynamiques des multiples conflits et un retour des services de sécurité et de justice. C’est dans cette perspective que le Programme des Nations Unies pour le Développement au Mali (PNUD Mali) a aidé à lancer, en partenariat avec le Ministère des Affaires Religieuse et du Culte l’évaluation de la mise en œuvre du plan d’action 2018-2020 de la stratégie nationale de PEV du Mali et a permis d’élaborer un nouveau plan d’action quinquennal. Cette stratégie dont l’élaboration s’est appuyée sur une méthodologie participative est en cours de de révision dans un cadre inclusif de concertation et de coordination inter sectoriel pour la mise en œuvre des actions du gouvernement malien et de ses partenaires en matière de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme.
Au Sahel, les problématiques faisant écho aux multiples ressorts liés à la Covid-19 font maintenant débat depuis un an. L’arrivée des vaccins anti-Covid a rallumé la mèche, de plus belle. La réaction des Sénégalais et Maliens est indicatrice de l’accueil réservé dans les autres pays de la zone.
L’arrivée des vaccins anti-covid au Sahel a été à l’origine de diverses réactions sur Internet. Elle pose principalement le débat sur son efficacité, comme l'a affirmé le Pr Moussa Seydi, chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital Fann de Dakar. En effet, dès l’annonce de la réception du vaccin dans chacun des pays, la toile s’anime de multiples prises de position sur la thématique. En l’occurrence, les courbes d’activité des internautes sénégalais et maliens illustrent clairement l’engouement que suscite la nouvelle de vaccin. Que ce soit au Sénégal ou au Mali, la presse en ligne en a fait ses choux gras. La venue du vaccin est inscrite dans l’agenda médiatique comme un événement majeur, aussi bien sur les sites d’informations en ligne que sur les réseaux sociaux.
Deux jours après la réception des vaccins par les autorités, le débat persiste notamment au Sénégal (200 mille doses), au et au Mali (396 mille) qui, respectivement, ont reçu le vaccin les 18 février et 05 mars 2021. Toutefois, le débat est beaucoup plus présent au Sénégal, premier pays du Sahel à recevoir le vaccin chinois Sinopharm pour ensuite recevoir le 3 mars, un autre lot de 324 mille doses d’AstraZeneca.
Si la vaccination à base d’AstraZeneca a seulement commencé le 1er avril dernier au Mali avec ses 396 mille premières doses, au Sénégal, elle suit son cours mais bute sur quelques obstacles. En effet, le pays doit faire face au challenge de la conservation des vaccins aux températures froides recommandées, en plus de l’acheminement des doses dans ses quatorze régions.
Max Bill
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