Actualités

Actualités (577)

Timbuktu institute est en train de mettre en place des stratégies de formation au profit des jeunes sénégalais, notamment leur autonomisation. Cela, quelle que soit la couche sociale à laquelle ils appartiennent, a signalé son directeur, le Dr Bakary Sambe, enseignant-chercheur au Centre d’études des religions (Cer) de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.

En partenariat avec le centre marocain Annajah (réussite en arabe), une formation a été organisée pour inciter les jeunes à être capables de se prendre en charge et à être responsables dans le cadre de l’entreprenariat et de l’auto-emploi, les problèmes les plus cruciaux auxquels les Etats de l’Afrique de l’Ouest font face. « Aujourd’hui, nous formons des jeunes issus de toutes les couches sociales, des universités, des lycées, des porteurs de projets, entre autres, pour leur faire bénéficier d’une prise de conscience de leurs capacités à s’approprier les dispositifs que l’Etat sénégalais a mis en place comme l’Anpej, le Fongip, etc. », a déclaré Bakary Sambe, enseignant-chercheur au Centre d’études des religions (Cer) de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.

L’idée, selon le directeur de Timbuktu institute, c’est de faire en sorte que les jeunes puissent prendre conscience de leur potentiel en présentant des projets viables et à être autonomes. Il a relevé que le Sénégal, tout comme les autres pays du continent, pourrait bénéficier du dividende démographique si les jeunes sont formés. En plus des jeunes scolarisés en français, la formation est également destinée à ceux formés en langue arabe qui, parfois, se retrouvent sans offre d’emploi.

Pour l’adjoint au préfet du département de Mbour, Alseyni Bangoura, qui a assisté au démarrage de cette formation, « depuis 2012, le président de la République, Macky Sall, a fait des efforts en créant le Baccalauréat arabe permettant aux bacheliers en arabe d’accéder aux universités et en ouvrant une section qui leur est dédiée à l’Ecole nationale d’administration (Ena) ». Dr Bakary Sambe a ajouté : « Nous voulons, dans le cadre de cette initiative, renforcer cela, pour que les arabisants puissent trouver leur place sur l’échiquier politique, économique et social ».

Justifiant leur présence à Mbour, il a souligné qu’elle entre dans une perspective de décentralisation. « Après deux sessions de formation qui se sont tenues respectivement à Dakar et Tivaouane, nous avons voulu faire dans la décentralisation en venant à Mbour qui se trouve être un endroit réputé pour ses activités touristiques, avec beaucoup d’incitations et de risques, mais aussi pour une meilleure insertion des cadres arabophones », a dit M. Sambe. Il a fait part d’un projet en gestation à Mbour en partenariat avec l’ambassade de France au Sénégal, le Conseil départemental de Mbour et les organisations sportives et de jeunes.

« Partout où nous avons organisé des formations, les jeunes ne sont plus les mêmes au niveau de leur mentalité et de leur possibilité de se prendre en charge, mais aussi d’une responsabilisation et de s’engager en tant que citoyens modèles qui se demandent certes qu’est-ce que l’Etat peut faire pour eux, mais aussi ce qu’ils pourraient faire pour l’Etat et pour leur pays », a ajouté Bakary Sambe.

L’adjoint au préfet du département de Mbour a déclaré que cette formation dont les bénéficiaires sont constitués majoritairement de jeunes est « une initiative capitale et sûre » en phase avec la politique du gouvernement du Sénégal qui ne saurait prospérer sans une bonne formation des jeunes.

Source : .lesoleil.sn

Timbuktu institute, à travers le Centre ouest-africain pour les études de paix (WACPS, en anglais), est en train de mettre en place des stratégies dans le but de l’autonomisation des jeunes, a annoncé, jeudi, à Mbour, ouest), son directeur, Dr Bakary Samb.
 
Dr Samb a précisé que cette formation initiée en partenariat avec le centre marocain, Annajah (réussite pour tous, en arabe), vise à former les jeunes à être capables de se prendre en charge et à être responsables dans le cadre de l’entreprenariat et de l’auto-emploi., selon lui, ce sont "es problèmes les plus cruciaux" auxquels font face les Etats de l’Afrique de l’Ouest.
 
"Aujourd’hui, nous formons des jeunes (...) pour leur faire bénéficier d’une prise de conscience de leurs capacités à s’approprier les dispositifs que l’Etat sénégalais a mis en place, comme l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (ANPEJ), le Fonds de garantie des investissements prioritaires (FONGIP), etc.", a-t-il expliqué.
 
L’idée, a ajouté le directeur de Timbuktu institute, c’est de faire en sorte que ces jeunes-là puissent prendre conscience de leurs potentiels en présentant des projets viables et à être autonomes.

Dr Bakary Samb a relevé que le Sénégal, tout comme les autres pays du continent, pourrait bénéficier de ce dividende démographique si les jeunes sont formés.
 
Cette formation est également destinée à des jeunes formés en langue arabe qui, parfois, se retrouvent sans offre d’emplois.

"Depuis 2012, le président de la République, Macky Sall a fait des efforts, en créant le baccalauréat arabe, en permettant aux bacheliers en arabe d’accéder aux universités et en ouvrant une section qui leur est dédiée à l’Ecole nationale d’administration (ENA)", s’est-il réjoui.
 
"Nous voulons, dans le cadre de cette initiative, renforcer cela, pour que les arabisants puissent trouver leur place sur l’échiquier politique, économique et social", a dit Dr Samb, également enseignant-chercheur au Centre d’études des religions (CER) de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (nord).

ADE/ASB

En choisissant de consacrer à cette thématique, la Lettre de l’Observatoire des Radicalismes, Timbuktu Institute a voulu « documenter une problématique largement débattue au-delà des suppositions et des hypothèses sur la force et l’impact réel de ce courant sur les jeunes notamment ».

« L’étude basée sur l’examen du discours des principaux prédicateurs appartenant à ce courant s’est révélée instructive notamment sur la dangerosité ou non du discours salafiste qui, au-delà des suppositions, est aussi varié que contradictoire », souligne Bakary sambe.

A l’heure du débat sur la radicalisation via Internet et l’effet des réseaux sociaux sur les sujets potentiellement sensibles aux discours extrémistes, Timbuktu Institute a voulu questionner cette problématique et réaliser une étude basée sur de longs mois de veille et de suivi du discours des personnalités salafistes à travers YouTube.

L’étude s’est intéressée aux stratégies digitales des salafistes tout en donnant une grande importance à l’analyse des contenus, aux cibles mais aussi à la question de l’opposition aux confréries comme stratégies de recrutement.

Le directeur de Timbuktu Institute précise que « la méthodologie adoptée a voulu mettre en avant dans cette étude des chercheurs qui ne sont pas familiers du discours salafiste sénégalais afin d’éviter les biais et toute forme de parti prisElle a été confiée à notre chercheure assistante américaine  Stephanie L Schmitt ; ce qui a permis d’avoir un regard neuf, serein et curieux. Une version française sera bientôt disponible ».

La lettre est disponible en téléchargement direct sur ce lien Salafist online Messaging and Digital Strategies in Senegal ou dans la partie Publications dans le site officiel de Timbuktu Institute.

Dakar, 31 Janv 2018 (MAP) – Le Maroc a une expérience significative à mettre au profit de ses pairs africains dans le domaine de la migration, notamment les bonnes pratiques que le Royaume a développé pour lutter contre les embarcations clandestines depuis les années 90, a assuré le directeur du think tank africain « Timbuktu Institute », Bakary Sambe.

« La création d’un Observatoire Africain de la Migration dont le travail sera basé sur le triptyque comprendre, anticiper et agir peut aider la communauté internationale à des solutions concertées surtout dans le cadre de l’observation et l’échange d’informations entre les pays africains, afin de favoriser une gestion maîtrisée des flux migratoires », a-t-il déclaré à la MAP en réaction au message adressé par SM le Roi Mohammed VI, lundi au 30è sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba.

La situation géographique du Maroc ainsi que son leadership et ses étroites relations avec les pays d’Afrique subsaharienne, légitiment parfaitement que le Royaume puisse abriter cet Observatoire en parfaite synergie avec l’Union africaine, dès la phase de préparation de la Conférence intergouvernementale d’adoption du Pacte Mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières comme l’a si bien précisé le message Royal, a relevé M. Sambe, également enseignant chercheur à l’université Gaston Berger de Saint Louis au Sénégal.

De ce point de vue, a-t-il poursuivi, il faut saluer ce volontarisme marocain pour offrir une véritable tribune aux Africains pour une meilleure prise en compte des réalités du continent et de la dignité de ses fils sur une question que la communauté internationale doit gérer de manière collégiale et coopérative.

Dans son dernier numéro consacré aux intellectuels africains, New African Magazine (n°49 Mai- Juin)  a sélectionné deux professeurs de l'Université Gaston Berger pour leurs recherches et leur influence sur le débat public et les grandes questions concernant le continent. 
Dans cette sélection, il faut dire que le Sénégal a eu la part belle avec, parmi d'autres, les indétrônables Souleymane Bachir Diagne, Mamadou Diouf et Alioune Sall de l'Institut des futurs Africains en Afrique du Sud. 
L'Université Gaston Berger semble bien se défendre dans ce classement avec deux de ses "figures emblématiques" à savoir Dr. Bakary Sambe, du Centre d'étude des religions (CER) de l'UGB (UFR CRAC) et non moins fondateur de Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies abritant l'Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique mais aussi le très brillant Pr. Felwine Sarr. Ce jeune agrégé d'économie et écrivain prolixe vient de publier Afrotopia, un ouvrage "intellectuellement révolutionnaire" qui pose le débat sur la place de l'Afrique dans ce 21e siècle et les alternatives qu'elle pourrait proposer à un "monde en crise". 
L'UGB se positionne encore non seulement comme une université d'excellence, mais un véritable laboratoire d'idées novatrices et une recherche impactant la réalité. 
Dakar Actu adresse toutes ses félicitations à ces Sénégalais qui portent haut à travers le monde le flambeau de notre pays.

Source: DakarActu

Dans le cadre de son volet « Education pour la Paix », Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies  (Dakar) en collaboration avec le Mouvement européen interreligieux « Coexister »,présente dans 33 villes de France, à Londres, Bruxelles et Genève, organise en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer, une Conférence sur le thème : « Coexister : le modèle sénégalais du vivre ensemble à la lumière d’autres expériences », le Jeudi 21 Juillet 2016 à 10h à la fondation Konrad Adenauer

Cette conférence sera co-animée par Dr. Bakary Sambe, directeur de Timbuktu Institute, coordonnateur de l’Observatoire des Radicalismes et conflits religieux en Afrique, les membres de la délégation de Co-exister ainsi que des personnalités religieuses et représentants de structures actives dans le dialogue interreligieux

En présence des leaders religieux et des associations, cette conférence-débat sera suivie d’un débat et des échanges sur les différentes expériences de dialogue et de consolidation de la paix et de la cohésion sociale en Afrique et en Europe.

Auteur de Islam et diplomatie, la politique africaine du Maroc, le politologue sénégalais Bakary Sambe, Directeur de Timbuktu Institute-African center for peace studies, analyse l’influence religieuse du royaume sur le continent et l’offensive des pays qui tentent de la concurrencer..

Le Maroc veut créer une sainte alliance autour de l’islam malikite pour contrer l’essor du wahhabisme dans les pays africains, en s’appuyant sur les confréries religieuses. Est-ce une arme efficace face aux moyens financiers saoudiens ?

En Afrique subsaharienne, le Maroc dispose depuis plus de mille ans de ressources symboliques qui font défaut à ses rivaux maghrébins et du Golfe. Il y entretient des relations d’ordre spirituel qui le lient à l’Afrique via les confréries soufies, notamment la Tijaniya. Le wahhabisme est une greffe idéologique qui a pris avec les pétrodollars mais qui n’arrive pas à effacer ce passé commun, renforcé par le partage du dogme achâarite et du soufisme.

Les confréries ont, selon vous, un discours parfois archaïque, alors que le discours salafiste est beaucoup plus rationnel. Quel est l’impact sur les objectifs religieux du Maroc ?

Les confréries ont toujours été, jusqu’ici, un rempart contre le salafisme jihadiste. Mais il leur faut beaucoup d’efforts pour capter les jeunes attirés par le salafisme, avec son discours usant de la modernité technologique pour mieux combattre la modernité sociale et politique. Le salafisme est simple comme tous les discours idéologiques, et de plus en plus digital. Les confréries doivent didactiser leur message de paix et le rendre plus accessible aux jeunes aux réalités du moment.

L’Algérie peut-t-elle rattraper son retard en Afrique en matière d’influence religieuse ?

Le Maroc a clairement un avantage comparatif : il a très tôt cultivé la fibre religieuse alors que la génération du FLN algérien avait relégué le soufisme au dernier plan, en l’ayant même combattu. Il a fallu attendre 1984 pour que l’Algérie renoue avec la Tijaniya comme vecteur diplomatique. La riposte marocaine en 1985 lors du colloque de Fès a été déterminante pour la suite : les chefs religieux soufis venus de toute l’Afrique ont signé un mémorandum de soutien du royaume pour le Sahara marocain.

L’influence religieuse du Maroc dans les pays d’Afrique de l’Ouest a un nouveau challenger : la Turquie. Un adversaire à craindre à l’avenir ?

La Turquie a multiplié par cinq le nombre de ses représentations en Afrique depuis 2008. Ce pays a aussi un modèle à vendre : un islam modéré et un capitalisme de type musulman aux dehors modernistes. A côté de l’offensive diplomatique officielle d’Ankara, le mouvement de l’intellectuel musulman turc, Fethullah Gülen, impose sa présence par la généralisation du modèle d’enseignement turc dans des écoles élitistes à travers l’Afrique, où sont accueillis les enfants des plus hautes autorités politiques et militaires. Ce qui représente un levier d’influence important pour l’avenir. Lors d’une de ses récentes visites au Sénégal, Erdogan a inauguré le “jardin turc” dans la cour de laGrande mosquée de Dakar, inaugurée en 1964 par Hassan II et dessinée par son architecte personnel Gustave Collet. On y a vu le symbole puissant que les turcs sont désormais bien entrés dans le patio marocain.

Le Ndomo est une structure traditionnelle créée sous forme d’association depuis 1990. Elle s’inspire des étapes de l’initiation dans la culture bambara afin de résorber le chômage des jeunes par une sauvegarde des traditions d’apprentissage de métiers et de savoir-faire. Le Ndomo désigne la première étape de l’initiation dans la culture bambara, traditionnellement une école de formation ouverte pour tous les jeunes. Tout se déroule en un seul lieu construit en 2003 dans la ville de Ségou.

Problème de développement posé :

La ville de Ségou est considérée comme un endroit de passage. Les investisseurs ne s’y intéressent pas beaucoup. Le chômage des jeunes reste très important et aggrave la situation économique de la région. Une association veut s’inspirer des méthodes traditionnelles d’éducation pour trouver une solution économique et éthique à ce fléau à travers la conservation des techniques traditionnelle de teinture du bogolan.

Objectifs du Ndomo :

Le Ndomo a pour principal objectif de lutter contre le chômage des jeunes tout en sauvegardant la tradition. Il vise aussi à innover à partir de la tradition et de ses valeurs afin de les adapter aux réalités du monde actuel.

Structure et fonctionnement

Au Ndomo, on fait tout pour éviter le mode de fonctionnement d’une entreprise occidentale.  Le développement est calqué sur le savoir-faire et la culture locaux. Le Ndomo développe une méthode de travail qui permet à des jeunes sans niveau d’études d’accéder à une formation autour de l’artisanat textile et de la teinture avec des matériaux 100% produits au Mali. Son fonctionnement requiert l’équilibre entre un travail collectif (pour les grandes commandes), un travail individuel (réalisés par les jeunes à leur compte) et un travail de soutien (permettant de générer des fonds d’autofinancement de la structure collective) pour créer une solidarité et mettre en commun des projets. Un système sophistiqué est mis en place pour favoriser l’épargne afin d’aider les jeunes à être autonomes et avoir une meilleure attitude à l’égard de l’argent. C’est, en même temps, une école traditionnelle, une unité de production et un cadre d’accompagnement économique et social des jeunes dans leur vie en harmonie avec les traditions locales.

La formation est gratuite et accessible à toutes les catégories sociales. Les aînés prennent en charge les plus jeunes durant la formation qui dure deux ans. Durant ces deux années, le jeune apprenti constitue en même temps un « fond de roulement » (on ne parle pas de capital !) tiré des revenus des aînés. A la fin, le jeune a deux choix : s’installer à son compte et travailler de manière indépendante ou rester à l’atelier pour mener ses activités en conformité avec l’esprit du Ndomo et les méthodes traditionnelles de l’initiation et de la solidarité (ndama) bambara.

Activités et réalisations :

Economiquement, le Ndomo fonctionne sur deux principes : le travail solidaire pour générer des revenus équitablement partagés tout en garantissant la pérennité d’un « fonds collectif de roulement » et un système pour favoriser l’épargne. S’y ajoute une dimension éducative et écologique visant à préserver le cadre de vie.

I ) Les trois formes de travail dans le Ndomo : Ndomo et Ndama (initiation et solidarité)

Dans le Ndomo le principe des 3 formes de travail (collectif, individuel et soutien) structure toute l’activité.

  • Le travail collectif: tous les produits de vente sont versés dans un compte qui appartient à la structure. A la fin du mois, le délégué des jeunes et l’initiateur décident de la rémunération des jeunes avec une base fixe. Le variable dépend de l’activité et des bénéfices accumulés. Chaque jeune peut disposer de son argent et le gérer à sa guise. Ce travail collectif occupe les jeunes de 8h à 14h.
  • Le travail individuel: le Ndomo cherche aussi à développer les talents individuels et les promouvoir. Tout jeune peut exposer sa production artisanale dans la salle commune et la vendre. Le produit de la vente lui revient immédiatement. Le travail individuel commence de 14h à 17 heures.
  • Le travail de soutien: le jeune peut choisir de faire des heures supplémentaires afin de participer à l’autofinancement du Ndomo ou de prélever 10 à 15% sur le produit des travaux collectif et individuel au profit du « fonds de roulement » devant garantir les frais de fonctionnement du Ndomo.

II) Système mis en place pour favoriser l’épargne :

Incitation à l’épargne : Chaque jeune formé dans le Ndomo a l’obligation d’ouvrir un compte d’épargne. Pour empêcher le gaspillage, le compte d’épargne des jeunes célibataires de 18 à 20 ans sont sous la responsabilité du Ndomo. Chaque année, le Ndomo fixe un objectif d’épargne à atteindre par les jeunes afin de cultiver le sens de la responsabilité et de la gestion. A la fin de l’année, il y a un contrôle des comptes d’épargne. Si le montant exigé dans les objectifs est atteint, le jeune peut rester dans le Ndomo. Sinon, on lui accorde une seconde chance pour une année de « rattrapage » au terme de laquelle son maintien dans la structure dépend de la réalisation des objectifs en termes d’épargne et de discipline dans la gestion de son argent.

Micro-finance interne : les objectifs d’épargne peuvent être revus à la hausse selon l’importance de l’activité dans la structure pour créer des fonds communs pouvant servir à des prêts. En fait, les travailleurs du Ndomo, n’ont pas besoin de recourir aux banques pour les prêts personnels. C’est le Ndomo qui prend la responsabilité de prêts sans intérêts pour les projets personnels de « bien-être » des jeunes : besoins matériels, équipements etc.

L’entraide : Ce système est basé sur le principe traditionnel de la culture bambara appelé « Ndama » : l’aide mutuelle, la solidarité. Le fonds commun et le système de prêts aident les jeunes pour l’accès à la propriété : achat de terrain à usage d’habitation. 4 personnes en bénéficient présentement parmi les jeunes Ndomo.

Le planning des dépenses : il fait l’objet d’un programme spécial dans la vie du Ndomo avec des lignes budgétaires indispensables pour le « parcours de la vie » des jeunes : fonds de roulement, sécurité sociale et projets à court et à long termes. Le Ndomo aide le jeune à établir un budget selon les besoins fondamentaux et éviter le gaspillage très présent dans la société malienne à cause des cérémonies et évènements familiaux. L’objectif est de faire en sorte que le jeune puisse accéder à la propriété et construire un projet de vie dans le cadre d’un équilibre social.

Recyclage des déchets de l’atelier : après la décoration des tissus, un lavage spécial permet de récolter de la boue ; il y a un circuit performant pour récupérer cette argile qu’on laisse se décomposer à travers des fûts pendant deux mois. Cela donne du compost offert gratuitement aux maraîchers voisins. Des restes d’écorces ayant servi à la teinture sont séchés au soleil puis utilisés comme combustible pour faire bouillir d’autres écorces ; les cendres sont, en partie, transformés en potasse de manière traditionnelle pour créer de nouvelles couleurs de teinture et le reste pour enrichir le composte naturel.

Cette structure semble donner des résultats satisfaisants et est cité en exemple au Mali comme dans des institutions internationales qui viennent très souvent la visiter. Il y a actuellement 14 jeunes dans le Ndomo de Ségou : 4 en initiation et 10 qui restent y travailler après leur formation. Près de 15 jeunes sont allés s’installer à leur compte depuis la création de la structure.

Les leçons du Ndomo 

Une structure s’est inspirée des principes traditionnels locaux pour mettre en place un fonctionnement adapté à la culture locale. Elle a réussi à générer des revenus, réaliser de l’épargne au profit de ses membres et se développer par l’autofinancement. Elle semble viable et sert d’exemple dans la région. Elle est visitée pour son originalité et surtout parce qu’elle symbolise une stratégie endogène de développement dans une ville qui ne peut pas encore compter sur des investissements étrangers.

 

Auteur:  Dr Bakar SAMBE