Source : Météo Sahel 

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Sur le plan politique, la commission des lois de l’Assemblée nationale a rejeté une proposition de loi spéciale d’amnistie au profit de Reckya Madougou, Joël Aïvo et d’autres personnalités de l’opposition en exil. Ce rejet, survenu le 3 janvier 2024, a suscité des critiques de la part des initiateurs de la proposition, qui ont dénoncé une logique alignée sur celle du président Patrice Talon, farouchement opposé à cette revendication. Malgré ce rejet, la proposition sera introduite en plénière, ce qui laisse planer un doute sur son sort ultérieur.

Parallèlement, sur le front sécuritaire, le Bénin a intensifié sa lutte contre le terrorisme dans le nord du pays. Dans le cadre de l’opération Mirador, l’armée béninoise a déployé 3500 nouvelles recrues fraîchement formées pour contrer la menace terroriste. Ces efforts ont déjà porté leurs fruits, avec la neutralisation de deux poseurs d’engins explosifs recherchés depuis plusieurs mois. Ces actions s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à renforcer les effectifs militaires pour faire face à la menace djihadiste dans le pays. Le gouvernement béninois prévoit également de recruter 1500 soldats supplémentaires dans les mois à venir pour atteindre l’objectif initial de 5000 recrues annoncé en avril 2023.

Selon le directeur régional de Timbuktu Institute, lors d’un séminaire ce mardi sur « les conséquences de la désinformation dans le Sahel », a rappelé que le Sénégal, qui est aussi victime de ce fléau particulièrement en période électorale, doit prêter attention et développer des mécanismes pour faire pour l’éradiquer.

« Notre pays doit être vigilant sur le développement des plateformes mais aussi du contrôle de l’information. D’ailleurs, il doit montrer une résilience par rapport à la désinformation et ses conséquences sur la jeunesse qui est plus que jamais connectée. Nous sommes consommateurs d’informations mais aussi, émetteurs d’informations »

rappelle-t-il.

Source : www.dakaractu.com

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Le phénomène de la désinformation prend de plus en plus d’ampleur, notamment dans le Sahel guettée par une insécurité permanente. Les enjeux de cette désinformation sont tout autant nombreux et divers et c’est une des principales raisons qui ont amené « Timbuktu Institute », avec le soutien de Méta, à  poser le débat pour réfléchir sur les défis de la cohésion sociale et de la démocratie au Sahel.  Une tribune à laquelle ont pris part des experts, chercheurs et journalistes pour donner leurs avis et propositions sur les solutions à prôner pour lutter contre le fléau. Abdourahmane Dicko, qui développait le sujet sur les réseaux sociaux et la prévention des conflits intercommunautaires au Sahel, a constaté que la désinformation dans les médias et réseaux sociaux relève d’une faillite de nos États, mais aussi du caractère obsessionnel des jeunes à accéder à une vie meilleure. Mr Dicko poursuivant son intervention, estime que cette désinformation est d’ailleurs,  

« une des causes de ces coups d’État au Sahel »

dira-t-il en donnant l’exemple du Niger.

« Les coups d’État sont généralement alimentés par les rumeurs »

rappelle le chercheur associé au « Timbuktu Institute ».

Ignace Sossou, journaliste d’investigation en fast-checking, fait un rappel sur le rôle des journalistes. En effet, il indique que le journaliste qui fait l’erreur de tirer ses informations sur les réseaux sociaux s’expose à une désinformation permanente. Il faudra pour le professionnel des médias, une certaine responsabilité dans l’utilisation des réseaux sociaux et savoir observer les règles d’éthique et de déontologie. L’autre aspect, pour lutter contre ce phénomène, c’est l’implication des autorités pour un contrôle efficient de l’espace public médiatique. Mais il faut s’outiller pour mieux faire face à cette désinformation.

Le directeur régional de Timbuktu Institute rappelle qu’elle se caractérise par sa complexité liée à la multiplicité des émetteurs, notamment les influenceurs, les médias, mais aussi, le rôle des États.

« C’est un danger permanent et nous devons prendre toutes les mesures nécessaires pour combattre ce fléau. L’espace sahélien est devenu un lieu de compétition internationale et de lutte géostratégique. Il y a une rude bataille de contrôle de l’opinion dans l’espace du Sahel »

nous confie Bakary Samb à la fin de la tribune d’échanges avec les participants qui, pour la plupart, ont proposé une démocratisation des outils de fact-checking dans les réseaux sociaux et d’enseigner aux jeunes le minimum d’outils pour détecter les signes de désinformation. 

Source : www.dakaractu.com

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Arrivée des régimes militaires, inséparabilité des imaginaires religieux et nationalistes, revendications identitaires… Au Sahel, les conditions propices à la montée de l’islam politique semblent désormais réunies

Des femmes brandissent le Coran lors d’une manifestation contre le blasphème à Bamako, le 4 novembre 2022, à l’appel du Haut Conseil islamique du Mali, après la diffusion d’une vidéo virale d’un homme « insultant » le texte sacré.

Au Sahel, le terrorisme est une tragédie sécuritaire dont le caractère spectaculaire détourne souvent l’attention des décideurs d’un autre phénomène inquiétant : la montée de l’islam politique. Malgré une approche différenciée, les deux phénomènes nourrissent pourtant le même dessein : la destruction de l’entité étatique.

Destruction de l’État

Inattendu, violent, dévastateur, le terrorisme mise sur le spectaculaire là où l’islam politique vise une déstructuration progressive des fragiles États de la région en sapant, par la délégitimation, leurs fondements démocratiques et républicains. À cela s’ajoute un islamo-nationalisme lié à l’inséparabilité conjoncturelle entre les imaginaires religieux et nationalistes à l’heure des revendications identitaires.

Ces dernières rencontrent l’adhésion de certains caciques de la gauche traditionnelle, qui rêvaient de « grand soir », et celle des mouvances salafistes appelant au retour aux « valeurs ». Nul autre terreau ne pouvait être plus favorable aux alliances de circonstance entre des « anti-impérialistes » et des acteurs islamistes, tels Cerfi au Burkina Faso ou Izala au Niger.

L’arrivée des régimes militaires a ainsi mis en lumière de possibles connexions entre militaro­-populisme et islamo-­nationalisme. À Niamey, où Izala s’impose au sein même de la haute administration, les grands corps de l’État prêtent serment sous les Allah akbar des chefs de la junte. À Ouagadougou, les généraux rivalisent d’ardeur dans la récitation du Coran, ovationnés par les troupes et les foules idolâtrant un certain IB [Ibrahim Traoré]. Sa relation antérieure avec les mouvements islamiques et l’imaginaire de la « mission salvatrice » d’un musulman « enfin » arrivé au pouvoir favorisent une sainte alliance entre casernes et mosquées d’un pays majoritairement musulman. En 2014, sous Yacouba Isaac Zida, chef de l’État de transition après la destitution du président Blaise Compaoré, la communauté musulmane manifestait déjà son désir d’être mieux représentée dans les hautes sphères de l’État.

Alliance entre casernes et mosquées

C’est souvent du chaos qu’émergent les messies. Les échecs des régimes « démocratiques » successifs ont paradoxalement fait des coups d’État des moments de respiration intronisant des juntes aux solutions « magiques ». Pourtant, le Niger, le Mali et le Burkina Faso cumulent chacun pas moins de trente ans de régimes militaires, lesquels n’ont jamais pu empêcher ni la corruption ni la mal-gouvernance, et encore moins l’insécurité.

Les longues années de désengagement de l’État depuis les ajustements structurels ont aussi favorisé la montée en puissance d’organisations et d’ONG religieuses investissant des secteurs névralgiques, tels l’éducation, le travail social et les politiques de jeunesse. De plus, les courants islamistes se sont longtemps engouffrés dans la brèche de l’« antisystème » et de la critique du modèle démocratique, qui peine à réaliser les rêves de développement ainsi que les promesses de sécurité et de stabilité. Dans une parfaite stratégie de récupération des frustrations accumulées, les courants salafistes se départissent de leur caractère « importé », malgré l’influence des pays du Golfe. Ils veulent faire figure de réalité « endogène », s’inscrivant aussi dans la problématique – politiquement porteuse – de contestation de l’Occident impérialiste et « néolibéral ».

Endogénéisation du salafisme

Nous sommes désormais à l’ère de l’endogénéisation d’un salafisme ouest-africain et sahélien, avec une stratégie de normalisation à la faveur d’une puissante vague de souverainisme qui ne néglige plus aucun levier. On doit s’interroger sur les capacités d’un tel courant à se poser en recours crédible après l’échec, prévisible, des régimes militaires.
Les tombeurs des régimes civils « incompétents » sont-ils sûrs de ne pas faire le lit d’un militantisme islamique surfant sur le populisme ambiant et peut-être sur leurs échecs futurs pour incarner l’alternative ? Auquel cas les sociétés civiles, bridées par la forte réduction de l’espace démocratique ou embrigadées par des militaires, ne pourront plus arrêter cette vague qui s’annonce encore plus dévastatrice pour les États fragiles de la région.

The Fragility Forum 2024 (FF2024) is a high-level event organized by the World Bank to be held in a hybrid format from February 27 to 29, 2024 in Washington, DC.  Complementing this three-day program, a Partnership Day will take place on March 1, 2024 highlighting the importance of collaboration in addressing the multidimensional challenges related to Fragility, Conflict and Violence. Partnership Day will provide a platform for dialogue and discussion led by key partners.

It is within this framework that the Timbuktu Institute - African Center for Peace Studies has proposed an event in the form of a round tableinspired by the experiences developed by the Institute in the Sahel and in coastal countries in terms of community involvement and approaches to mitigate top-down strategies. Part of the "Fragility Observatory" launched by the Institute, this discussion will focus on listening to local communities and taking greater account of local initiatives, as well as the relevance of endogenous solutions and strategies, particularly in building resilience to the vulnerabilities and fragilities affecting various countries in the Sahel and coastal Africa.

This panel discussion will focus on the theme: "The role of local communities in building resilience and preventing conflicts that may affect vulnerable groups (women, young people, etc.)".

Coordinated and moderated by Dr. Bakary Sambe, Founder and Regional Director of the Timbuktu Institute, this panel will see the participation of :

Amb. Oumou Sall Seck- Mayor of Goundam, Mujeres por Africa - (Mali)

Ms. Cendrine Nama - Activist/ Executive Director CORTEX (Burkina Faso)

Dr. Abdourahamane Dicko - Zinder University - (Niger)

Mr. Tazieff Minhas, Association Barika (Benin)

Moderator: Dr. Bakary Sambe, Regional Director, Timbuktu Institute - Dakar (Senegal)

 Registration is now open here

 

#FragilityForum 

Le Forum sur la fragilité 2024 (FF2024) est un événement de haut niveau organisé par la Banque mondiale qui se tiendra en format hybride du 27 au 29 février 2024 à Washington, DC.  En complément de ce programme de trois jours, une Journée du partenariat aura lieu le 1er mars 2024 soulignant l'importance de la collaboration pour relever les défis multidimensionnels liés à la Fragilité, aux conflits et à la violence. La Journée du partenariat offrira une plateforme de dialogue et de discussions dirigées par des partenaires-clés.

C’est dans ce cadre que Timbuktu Institute – African Center for Peace Studies a proposé un évènement sous forme de table ronde inspirée des expériences développées par l’Institut dans le Sahel et dans la pays côtiers en matière d’implication et d’approches communautaires pour mitiger les stratégies top down. Inscrite dans les activités du « Fragility Observatory » lancé par l’Institut, cette discussion sera orientée vers l’écoute des communautés locales et une meilleure prise en compte des initiatives locales de même que la pertinence des solutions et stratégies endogènes notamment dans le renforcement de la résilience face aux vulnérabilités et aux fragilités affectant divers pays du Sahel et d’Afrique côtière.

Cette table ronde portera sur le thème : « Rôle des communautés locales dans le renforcement de la résilience et la prévention des conflits pouvant affecter les groupes vulnérables (femmes, jeunes, etc.) »

Coordonné et animé par Dr. Bakary Sambe, Fondateur et Directeur Régional du Timbuktu Institute ce panel verra la participation de :

Amb. Oumou Sall Seck– Mayor of Goundam, Mujeres por Africa – (Mali)

Ms. Cendrine Nama -Militante/ Directrice executive CORTEX  (Burkina Faso)

Dr. Abdourahamane Dicko – Zinder University - (Niger)

Mr. Tazieff Minhas, Association Barika (Bénin)

Modération : Dr. Bakary Sambe, Directeur Régional, Timbuktu Institute – Dakar (Sénégal)

Les inscriptions sont désormais ouvertesici

 

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