Timbuktu Institute

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Le sens de la visite du président Bassirou Diomaye Faye en Gambie, juste après celle en Mauritanie s’inscrit dans une démarche à deux axes principaux. D’une part, assurer la sécurité nationale ; et réaffirmer le désir des nouvelles autorités sénégalaises de renforcer l’axe Banjul-Dakar, d’autre part. Telle est la quintessence des propos de Bakary Sambe, directeur régional du Timbuktu Institute, dans une interview donnée au quotidien « Le Soleil. »

Quels sont les enjeux de la visite du Président en Gambie ?

Les enjeux de cette visite en Gambie sont clairs. Il y a d’abord la réaffirmation sans ambages de la part des nouvelles autorités de l’intangibilité de la nature et de la teneur de cette relation cruciale aussi bien pour la sécurité nationale que pour le co-développement qui ont toujours structuré et caractérisé l’axe Banjul-Dakar. Aussi, bien que répondant aux attentes de la Gambie sur la continuité, l’ambiance et les discours qui ont marqué cette visite semblent refléter cette spécificité et surtout rappeler les constantes. Dans une démarche d’analyse discursive, lorsque le président sénégalais, dans son adresse, insiste sur une « fraternité » personnelle au-delà des rapports institutionnels et diplomatiques, ce n’est pas seulement pour « casser » consciemment les codes et les rigueurs du protocole comme cela se voit dans son nouveau style, c’est surtout pour, pour le Président Faye, de réaffirmer le caractère naturel, continu et irréversible d’une relation qui défiera toujours le temps et, avec lui, les régimes passants. Mais dans l’ensemble, cette visite qui a donné des gages au niveau diplomatique et semble s’inscrire dans une dynamique de consolidation des acquis a été l’opportunité d’une prise contact déterminante mais annonçant, aussi, de belles perspectives de coopération.

Quels sont les secteurs sur lesquels les deux chefs d’Etat doivent travailler pour fructifier leur coopération ?

Dans le cadre d’une recherche inédite de terrain en Gambie bientôt publiée, le Timbuktu Institute a pu, en synergie avec des chercheurs gambiens, documenter l’intérêt pour les deux pays à renforcer leur coopération sécuritaire surtout dans le cadre de la prévention et de la mise en perspective d’une réelle politique de partenariat pour faire face aux défis transfrontaliers dans le contexte sous-régional actuel. Bien que devant toujours être consolidées, les bases de la relation entre la Gambie et le Sénégal sont durablement posées depuis l’accession à l’indépendance. Elles l’étaient déjà au point de vue politique et diplomatique mais les opportunités semblent se multiplier avec les infrastructures routières facilitant davantage les échanges économiques par la mobilité humaine à la faveur du pont et s’adossant sur des accords multiples et variés. L’environnement sécuritaire s’étant largement amélioré comparée d’avec la situation d’il y a dix ans avec la stabilisation du conflit en Casamance, d’immenses champs de possibilités s’ouvrent au niveau économique qui profiteront aussi bien à notre continuité territoriale qu’à l’essor d’une économie gambienne grandement liée à ses échanges avec le Sénégal. Cela est aussi bien valable pour la relance de l’économie maritime que pour l’agriculture et les investissements. D’ailleurs, à l’occasion du prochain sommet de l’Organisation de la Coopération Islamique qui se tiendra en République sœur de Gambie, des acteurs sénégalo-gambiens co-organisent un forum sur l’investissement ; ce qui traduit davantage le caractère incorporé de la nature des relations au niveau même de nos populations respectives. Les autorités politiques devraient, d’ailleurs, saisir cette chance qu’offre le secteur privé à la diplomatie économique. De toute manière, l’invitation officielle à ce Sommet crucial réitérée par le Président Adama Barrow déjà acceptée, lors de cette visite, par le Président Bassirou Diomaye Faye montre, entre autres actes diplomatiques posés, qu’il y a une profonde conscience des défis communs et une volonté conjointement renouvelée de faire de l’axe Banjul-Dakar un modèle vivant de coopération et d’intégration régionale.

Le fait d’effectuer sa première visite en Mauritanie et la deuxième en Gambie, deux pays africains, signifie-t-il pour le nouveau président, une volonté de rompre avec la Françafrique ?

Les propos du président Bassirou Diomaye Faye sont sans aucune ambiguïté quand il rappelle : « Nous avons la chance d’accéder au pouvoir avec un projet panafricain qui renforce la solidarité et la politique entre les pays africains. Cette solidarité renouvelée et renforcée ont permis au sénégalais de nous faire confiance pour nous confier les rênes du pouvoir ». Mais, tout de même, la tradition diplomatique du Sénégal a toujours insisté sur le bon voisinage et le les efforts de réalisation de l’intégration et de l’Unité africaine. D’ailleurs l’intitulé du nouveau Ministère de l’intégration africaine et des Affaires étrangères est on ne peut plus éloquent pour illustrer ce choix renforcé par les nouvelles autorités. C’est une feuille de route en soi. De ce fait, on voit bien où se situent les priorités. Le choix de la Mauritanie est aussi logique que celui porté sur la Gambie au cœur de notre profondeur stratégique et avec lequel nous avons l’une des plus longues frontières sans compter le niveau de brassage culturel, linguistique qui se greffe à l’importance capitale de ce pays pour une sortie définitive de crise en Casamance. Nos gouvernements respectifs sont conscients de la dimension qui a toujours guidé cette coopération. D’ailleurs, il a été convenu, dans le communiqué final, conformément à la tradition diplomatique, que les chefs d’États de se consultent régulièrement sur les questions d’intérêt mutuel et même de tenir la prochaine session du Conseil Présidentiel Sénégalo-Gambien à Dakar, en République du Sénégal, « à des dates qui seront fixées ultérieurement ». 

 Dr. Bakary SAMBE

Dans un entretien accordé au quotidien national « Le Soleil », Bakary Sambe, directeur régional du Timbuktu Institute- African Center for Peace Studies, soutient que le choix porté sur la Mauritanie pour la première visite officielle du président Bassirou Diomaye Faye est « logique et diplomatiquement pertinent. »

Le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a effectué sa première visite à l’internationale en Mauritanie le jeudi 18 avril dernier. Comment expliquez-vous ce choix porté sur ce pays voisin pour sa première visite officielle en tant que Chef de l’Etat ?

Le choix de la Mauritanie pour une première sortie à l’international du Président Bassirou Diomaye Faye peut se passer de toute explication car logique et diplomatiquement pertinent. Vous savez, s’agissant des relations sénégalo-mauritaniennes, certains diplomates parlent souvent d’un même peuple dans deux États frères. Ces relations qui sont, tout d’abord, humaines plongent leurs racines dans l’histoire profonde commune avant même l’existence internationale des deux pays. Il est historiquement établi que le Trarza, mais aussi, le Guidimakha, entre autres, ont constitué un continuum socioculturel et humain à l’origine de brassages et d’infinies interactions expliquant mieux que tout autre facteur, la nature durable des rapports entre le Sénégal et la Mauritanie. Les relations diplomatiques se sont sans cesse renforcées et ont connu un regain d’intensification avec les récentes découvertes d’hydrocarbures qui instaurent de fait une autre communauté de destin en plus des rapports historiques dans un contexte géopolitique complexe et une reconfiguration des relations et des rapports internationaux. L’actuelle présidence mauritanienne de l’Union africaine faisant suite à celle des Comores après celle du Sénégal devra, d’ailleurs, s’inscrire dans cette même lignée d’une meilleure affirmation de la place d’une Afrique changeant de statut dans un contexte inédit où le basculement géopolitique de notre continent vers quelque bloc que ce soit pourrait durablement impacter les rapports de force au niveau international. L’arrivée à la tête du Sénégal d’un Président appartenant à une nouvelle génération consciente de la nécessité d’un meilleur positionnement panafricain coïncidant avec la présidence mauritanienne de l’Union africaine, devrait aider à réaffirmer ce besoin de synergie dans la défense des intérêts économiques et géostratégiques du continent. Le Président Ghazouani qui était d’ailleurs parmi les chefs d’États présents lors de l’investiture de Bassirou Diomaye Faye n’est pas sans une grande conscience de cette nécessité historique d’un shift panafricain n'excluant pas l’ouverture au monde mais profondément enraciné dans la défense des intérêts du continent.

Quels sont les enjeux, sécuritaires, politiques et économiques de cette visite ?

Il est clair qu’on ne peut occulter le caractère stratégique d’une telle visite dans un contexte sahélien et ouest-africain en profonde mutation et faisant face aux plus grands défis sécuritaires avec la menace terroriste qui ne connaît plus de frontières. Il y a, aussi, la reconfiguration des alliances au niveau sous-régionale et le nouveau rôle qui se dessine pour le Sénégal de renforcer tout en consolidant et, au besoin, faisant évoluer l’intégration sous-régionale et africaine. La coopération sécuritaire entre les deux pays qui s’est même décentralisée avec l’implication des administrations territoriales et locales devra être renforcée parce qu’il y va d’une forme de sécurité commune qui s’impose désormais aux deux pays. La stratégie d’insistance et de harcèlement de la part des groupes terroristes par défaut de possibilité d’ancrage logistique réel sur le territoire, les attaques mineures sporadiques depuis la Forêt de Wagadou à travers la région voisine de Kayes de même que les tentatives d’infiltration depuis la zone de Melga - commune de Djelegou, Cercle de Kayes- sur le continuum du Guidimakha liant la Mauritanie, le Sénégal et le Mali et menant vers Sélibabi et Bakel sont des signaux assez suffisants pour le renforcement voire l’intensification de la coopération sécuritaire. Sur ce plan les deux pays sont appelés à échanger leurs bonnes pratiques avec l’expérience mauritanienne en matière de contre-terrorisme mais aussi celle sénégalaise dans la prévention jusqu’ici efficace et le renforcement de la résilience à travers une approche mixte intégrant les dimensions sécurité humaine par le désenclavement infrastructurel et la sécurisation des régions exposées de même que la pleine implication des communautés locales. En plus de la proximité socioculturelle, les deux pays ont tout à gagner dans une synergie renforcée en s’appuyant sur leurs leviers pertinents et surtout la mutualisation de leurs capacités.

Quels sont les leviers sur lesquels les deux chefs d’Etat doivent s’appuyer pour consolider davantage leurs relations bilatérales ?

Les deux chefs d'État semblent avoir longuement discuté du projet commun sur le gisement de gaz naturel Grand Tortue Ahmeyim (GTA), à leur frontière maritime, développé par le Britannique BP avec l'Américain Kosmos Energy, la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) et la société publique sénégalaise Petrosen. Rien que ce projet structurant de coopération économique illustre parfaitement la nature hyper-stratégque de la relation entre les deux pays. Cette visite a été d’un enjeu fondamental et un choix pertinent dans le contexte actuel mais la coopération mériterait d’être creusée et poursuivie avec une plus grande approche prospective constante. La stratégie apaisante adoptée dans la gestion commune du bloc Grande Tortue Ahmeyim, a été la moins conflictuelle, conforme à la nature de nos relations et garante de stabilité permettant, ainsi, une exploitation sereine et durable de la ressource par les deux pays concernés. Notre pays semble bien s’être bien préparé avec tous les dispositifs mis en place dans cette perspective. C’est pourquoi, le Sénégal pourrait s’inscrire dans une double stratégie de co-efficacité et de coopération renforcée avec la Mauritanie dans le cadre de la mutualisation des capacités notamment en appuyant la formation des cadres et gestionnaires mauritaniens de la ressource gazière vitale pour nos deux pays avec les possibilités qu’offre l’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG). Il serait même possible d’envisager une facilitation d’accès à l’INPG aux privés mauritaniens dans leur diversité comme aux cadres du secteur public de ce pays ami. Il y a, en plus, un véritable socle à cette coopération scientifique avec une longue tradition d’échanges universitaires perpétuée par des générations de hauts cadres mauritaniens qui ont été formés au Sénégal y compris parmi le leadership politique et économique actuel.

Many countries in the sub-region watched Senegal's tumultuous electoral process with concern and attention. Historically renowned for its democratic tradition, the country seemed, to some, to have staggered before arriving at a reassuring outcome: the first-round victory of Bassirou Diomaye Faye, quickly recognized by the ruling party. This triumph was widely welcomed as a sign of democratic hope, in a regional context where authoritarian winds had been blowing for some time. It was against this backdrop that the Timbuktu Institute organized an online seminar on April 17, on the theme: "Regional echoes of political change: towards a re-enchantment of democracy?" with a panel comprising : Mouhyddine Ouedraogo, jurist and human rights defender (Burkina Faso); Nodjiwameem Dioumdanem, multimedia journalist and jurist (Chad); Narcisse Nganchop, politician and president of PACTEF; Fousseini Diop, head of governance and climate commitment programs at AJCAD (Mali), and Mougue Bibi Pacôme, jurist (Togo).

Hope - this is clearly the main sentiment to emerge in the consciences of young people from several countries in the region, following the Senegalese electoral process, which saw the victory of President Bassirou Diomaye Faye. "The events leading up to this recent election symbolize the perseverance and resilience of young people. It gives us hope that a new political world is possible", enthuses Nodjiwameem Dioumdanem, a Chadian lawyer and activist. Burkinabe lawyer and human rights activist Mouhyddine Ouédraogo agrees. "The Senegalese presidential election was closely followed by young people in Burkina Faso and the Sahel. It was the hope of African democracy that was at stake in Senegal", he notes. Fousseini Diop, who hails from Mali, a country ruled by a military regime since May 2021, also admires the Senegalese electoral process. "For young people in Mali, it was a ray of hope. Senegal has given us a lesson in democracy, in the sense that even when institutions are on shaky ground, it's always possible to safeguard democracy," says the head of governance and climate commitment programs at the Malian association AJCAD (Association des Jeunes pour la Citoyenneté Active et la Démocratie). 

"Togolese youth were keen to follow the process, which was widely covered by the domestic media. And Senegal was an eloquent example of how African peoples also aspire to democracy", notes Mougue Bibi Pacôme, a Togolese jurist. Long before Diomaye Faye came to power, the ideas of the party (ex-Pastef) had already begun to inspire beyond Senegal's borders. Last March in Cameroon, for example, the Pactef (Patriotes Africains du Cameroun pour le travail, l'éthique et la fraternité - African Patriots of Cameroon for Work, Ethics and Fraternity), inspired by the Senegalese model and proudly assumed by its founder, Narcisse Nganchop, was created. "Electing a president by force of the ballot box is a message of hope. It makes us realize that anything is possible. Bassirou Diomaye Faye's victory is that of the sovereign Senegalese people. His election has awakened a dormant flame in the youth of Senegal," asserts the politician who has been in exile for the past seven years.

"If the Senegalese have done it, why can't we?"

For Bakary Sambe, Regional Director of the Timbuktu Institute and moderator of the discussions, the fear was palpable. "With authoritarianism so much in vogue, we wondered whether Senegal would go over to the wrong side. But in the end, Diomaye Faye's victory was an electroshock to the pressing democratic demands of civil society and youth", he observes. For her part, Chadian jurist Nodjiwameem Dioumdanem praises the dedication of Senegal's social corps. "The vitality of Senegalese civil society was decisive. The way activists, journalists and feminists got involved was admirable. Quite a few young Chadians expressed their feelings, which may even have boosted the opponent Succès Masra. We often hear that democracy is complicated to implement in Africa. If they've done it, why can't we? As a reminder, Chad, which is currently moving towards a presidential election, has been ruled with an authoritarian hand since April 2021, by a military council headed by Mahamat Idriss Déby, son of the late Idriss Déby Itno.

"The Senegalese Constitutional Council not only annulled the postponement announced by Macky Sall, but also reiterated the framework within which the elections should be held. This is truly admirable, and shows that when institutions play their part, democracy holds. What's more, the fact that the ruling party recognized the provisional results of the ballot boxes only a few hours after the announcement of the first trends is a strong signal. They could have forced the issue, as is the case in some African countries, but they didn't," asserts Togolese jurist Mougue Bibi Pacôme. He continues: "In Togo, for example, they are in the process of revising the Constitution without consulting the people or holding a referendum.

The Senegalese case thus seems to bring optimism back to controversies about the compatibility of democracy with African contexts, says Malian Fousseini Diop. "Some people confuse democracy with bad governance. The events on Capitol Hill in January 2021 in the United States show that democracy cannot be perfect either. What's more, the Senegalese army didn't intervene like other countries. So, it's possible," says AJCAD Mali. For his part, Burkina Faso analyst Mouhyddine Ouédraogo acknowledges that "even if we can't dismiss the legitimacy of challenges to the notion of democracy, Senegal is proof that when a people is educated in democratic values, the results are there. It's possible to implement a program of change while remaining within a democratic framework.

After hope, big expectations and huge challenges

It would be an understatement to say that the immense hopes raised by the new government are proportional to the magnitude of the expectations it now faces. The renegotiation of the fisheries and oil and gas agreements, the cost of living, youth unemployment, Senegal's future in the ECOWAS zone, corruption, the strengthening of social cohesion... so many challenges that give an idea of the colossal task ahead. For his part, Fousseini Diop from Mali believes that attention should be paid to state management of power. "We have young people who are more and more outspoken and who don't hesitate to look things in the face, as shown by the debates on the fisheries agreements. What's more, the duo at the head of the Senegalese state is an interesting configuration, compared with our countries where parties are often represented by a single figure. However, the cohabitation of Sonko and Diomaye at the pinnacle of power will be decisive, and the Senegalese will have to be patient", he points out. 

For Burkina Faso's Mouhyddine Ouédraogo, the new Senegalese government has a certain historical responsibility. "It is up to the Senegalese authorities to be sufficiently lucid and modest in the hopes and promises they make, because when so much hope is pinned on them and they fail, this creates frustration and can put democracy on trial, with the risk of some giving in to the siren calls of authoritarianism", warns the human rights activist. For her part, Chadian journalist Nodjiwameem Dioumdanem hopes for a constant strengthening of democracy: "Democracy is not only built during elections. It must be constantly present in active and public life, so that we can continue to dream of this African democracy, promoting democratic values. What's more, leaders have a heavy task to perform with regard to young people. They can count on them.

As for Mougue Bibi Pacôme, he sees it as a good omen that the new authorities have raised the issue of the FCFA. It's a good thing," he says, "and shows that the new authorities are willing to rethink their relations with international partners, and more generally with the West. The founder of Cameroon's Pactef party, Narcisse Nganchop, more or less agrees. "Our brothers in Senegal have no complexes. The people of Africa must follow this path, with leaders who are voted for by the nation. It's up to our nations to demand respect," he maintains.

According to Ousmane Abdoulaye Barro, a member of Ousmane Sonko's cabinet, the new authorities are calm on the subject. "There won't be any problems with donors. The type of partnerships we've had until now are outdated, and international partners are well aware of this. We are aware of the constraints of state administration, but we just want a win-win partnership with the West, while renegotiating our social, political, economic and cultural relations," he reassures us. In his view, the way in which the political class and the people were able to find a way out of the crisis was proof of "the Senegalese baraka". Recalling the idea that "nothing is more powerful than an idea whose time has come", Bakary Sambe also advocates understanding democracy as "a matter of process and construction."

Fatou Thiam, a lawyer, academic and member of Senegalese civil society, is nonetheless concerned about the negligible number of women in Ousmane Sonko's government: "The government should rethink women's representation in decision-making bodies and their involvement in the redistribution of wealth. If we're talking about a break with the past, this should be observable at every level", she warns. While congratulating Senegal on this "democratic breakthrough", Oumarou Sana, a guest speaker from Burkina Faso, insists that African countries, and Senegal in particular, "need to think about a democracy based on the socio-cultural realities specific to each society".

 

By Kensio Akpo, Timbuktu Institute

 

                                                                                                               

Avec attention et inquiétude, nombre de pays de la sous-région ont observé le processus électoral pour le moins tumultueux, ayant eu cours au Sénégal. Historiquement réputé pour sa tradition démocratique, le pays semble, pour certains, avoir chancelé avant d’arriver à un dénouement rassurant : la victoire au premier tour de Bassirou Diomaye Faye, rapidement reconnue par le parti au pouvoir. Un triomphe qui a été largement accueilli sous le signe d’un espoir démocratique, dans un contexte régional où soufflaient depuis quelques temps des vents autoritaristes. C’est dans cette atmosphère que le Timbuktu Institute a organisé un Séminaire en ligne, le 17 avril, sur le thème : « Echos régionaux du changement politique : vers un réenchantement de la démocratie ? » avec un panel composé de : Mouhyddine Ouedraogo, juriste et défenseur des droits humains (Burkina Faso) ; Nodjiwameem Dioumdanem, journaliste multimédia et juriste (Tchad) ; Narcisse Nganchop, homme politique et président du PACTEF ; que Fousseini Diop, responsable des programmes gouvernance et engagement climatique à l’AJCAD (Mali), ainsi que Mougue Bibi Pacôme, juriste (Togo).

L’espoir, tel est manifestement le principal sentiment qui a émergé dans les consciences des jeunes issus de plusieurs pays de la région, à l’issue du processus électoral sénégalais, qui a vu la victoire du président Bassirou Diomaye Faye. « Les péripéties qui ont précédé cette récente élection symbolisent la persévérance et la capacité de résilience des jeunes. C’est un espoir qu’un monde politique nouveau est possible », s’enthousiasme Nodjiwameem Dioumdanem, juriste et activiste tchadienne. Même son de cloche chez le juriste et activiste burkinabé défenseur des droits humains, Mouhyddine Ouédraogo. « La présidentielle sénégalaise a été beaucoup suivie par les jeunes au Burkina Faso et au Sahel. C’est l’espoir de la démocratie africaine qui se jouait au Sénégal », remarque-t-il. Originaire du Mali, pays dirigé par un régime militaire depuis mai 2021, Fousseini Diop se montre également admiratif du processus électoral sénégalais. « Pour les jeunes au Mali, cela a été une lueur d’espoir. Le Sénégal a donné une leçon de démocratie en ce sens que, même quand les institutions tanguent, il est toujours possible de sauvegarder la démocratie », se réjouit le responsable programmes gouvernance et engagement climatique de l’association malienne AJCAD (Association des Jeunes pour la Citoyenneté Active et la Démocratie).

« La jeunesse togolaise a eu à cœur de suivre le déroulement de ce processus, qui fut assez largement relayée par les médias au pays. Et le Sénégal a été un exemple éloquent de ce que les peuples africains aspirent aussi à la démocratie », note pour sa part Mougue Bibi Pacôme, juriste togolais. Bien avant l’accession au pouvoir de Diomaye Faye, les idées du parti (ex-Pastef) avaient déjà commencé à inspirer au-delà des frontières sénégalaises. En témoigne, mars dernier au Cameroun, la création du Pactef (Patriotes Africains du Cameroun pour le travail, l'éthique et la fraternité) inspiré du modèle sénégalais et fièrement assumé par son fondateur, Narcisse Nganchop. « Élire un président par la force des urnes est un message d’espoir. Cela permet de se rendre compte que tout est possible. La victoire de Bassirou Diomaye Faye est celle du peuple sénégalais souverain. Son élection a réveillé en la jeunesse une flamme endormie », affirme l’homme politique en exil depuis sept ans.

« Si les Sénégalais l’ont fait, pourquoi pas nous ? »

Pour Bakary Sambe, directeur régional du Timbuktu Institute et modérateur des échanges, la crainte était palpable. « Avec l’autoritarisme ambiant à la mode, on se demandait si le Sénégal allait passer du mauvais côté. Mais finalement, la victoire de Diomaye Faye a été un électrochoc pour des demandes démocratiques pressantes de la société civile et de la jeunesse », observe-t-il. De son côté, la juriste tchadienne Nodjiwameem Dioumdanem loue le dévouement du corps social sénégalais. « La vitalité de la société civile sénégalaise a été déterminante. La manière dont les activistes, journalistes et féministes se sont engagés a été admirable. Pas mal de jeunes tchadiens ont exprimé leurs ressentis, ce qui a même peut-être boosté l’opposant Succès Masra. On entend souvent dire que la démocratie est compliquée à mettre en œuvre en Afrique. S’ils l’ont fait, pourquoi pas nous ? », interpelle-t-elle. Pour rappel, le Tchad qui s’achemine actuellement vers une présidentielle est dirigé d’une main autoritaire depuis avril 2021, par un conseil militaire avec à sa tête Mahamat Idriss Déby, fils du feu Idriss Déby Itno.

« Le conseil constitutionnel sénégalais a non seulement annulé le report annoncé par Macky Sall, mais a su également rappeler le cadre dans lequel les élections devraient se tenir. Cela est vraiment admirable et montre que lorsque les institutions jouent leurs rôles, la démocratie tient. De plus, le fait que le parti au pouvoir ait reconnu les résultats provisoires des urnes seulement quelques heures après l’annonce des premières tendances est un signal fort. Ils auraient pu faire du forcing comme c’est le cas dans certains pays d’Afrique mais ils ne l’ont pas fait », affirme le juriste togolais, Mougue Bibi Pacôme. Avant de poursuivre : « Par exemple, au Togo, ils sont en train de faire une révision de la Constitution sans consulter les populations, sans passer par un référendum », déplore-t-il.

Le cas sénégalais semble ainsi ramener de l’optimisme sur les controverses au sujet de la compatibilité de la démocratie aux contextes africains, estime le Malien Fousseini Diop. « Certains confondent la démocratie et la mauvaise gouvernance. Les évènements du Capitole en janvier 2021 aux Etats-Unis montrent que la démocratie ne saurait pas non plus être parfaite. De plus, remarquons que l’armée sénégalaise n’est pas intervenue à l’instar d’autres pays. Comme quoi, c’est possible », juge le responsable à AJCAD Mali. Pour sa part, l’analyste burkinabé Mouhyddine Ouédraogo reconnaît que « même si on ne peut pas évacuer la légitimité des contestations de la notion de démocratie, le Sénégal nous donne la preuve que lorsqu’un peuple est éduqué aux valeurs démocratiques, les résultats sont là. On peut porter un programme de rupture tout en restant dans un cadre démocratique. »

Après l’espoir, de grosses attentes et des défis énormes

C’est peu de dire que l’immense espoir suscité par le nouveau pouvoir est proportionnel à l’amplitude des attentes auxquelles il doit désormais faire face. La renégociation des accords de pêche et de pétrole-gaz, le coût de la vie, le chômage des jeunes, l’avenir du Sénégal dans la zone Cedeao, la corruption, le raffermissement de la cohésion sociale…autant de défis qui donnent un aperçu de la tâche colossale. De son côté, Fousseini Diop du Mali estime qu’il faudrait être attentif à la gestion étatique du pouvoir. « Nous avons des jeunes de plus en plus décomplexés qui n’hésitent pas à regarder les choses en face, en témoignent les débats sur les accords de pêche. En outre, le duo à la tête de l’Etat sénégalais est une configuration intéressante, comparé à nos pays où les partis sont souvent représentés par un seul personnage. Toutefois, la cohabitation de Sonko et Diomaye au sommet du pouvoir sera déterminante et les Sénégalais devront faire preuve de patience », pointe-t-il.

Pour Mouhyddine Ouédraogo du Burkina Faso, le nouveau pouvoir sénégalais a, dans une certaine mesure, une responsabilité historique. « Il revient aux autorités sénégalaises d’être assez lucides et modestes dans les espoirs et les promesses faites car, lorsqu’on porte autant d’espoir et que ça échoue, cela crée des frustrations et peut faire un mauvais procès à la démocratie, avec le risque pour certains de céder aux sirènes de l’autoritarisme », prévient l’activiste défenseur des droits de l’homme. Pour sa part, la journaliste tchadienne Nodjiwameem Dioumdanem espère un raffermissement constant de la démocratie : « La démocratie ne se construit pas uniquement pendant les élections. Elle doit être constamment présente dans la vie active et publique, pour qu’on puisse continuer de rêver de cette démocratie africaine, promeuvant des valeurs démocratiques. En outre, les dirigeants ont une lourde tâche vis-à-vis de la jeunesse. Ils peuvent compter sur elle ».

Mougue Bibi Pacôme, lui, juge de bon augure du fait que le nouveau pouvoir ait évoqué la question du FCFA. « C’est une bonne chose qui dénote de la volonté des nouvelles autorités de repenser leurs rapports avec les partenaires internationaux, et plus généralement avec l’Occident. » Le fondateur du parti camerounais Pactef, Narcisse Nganchop, abonde plus ou moins dans le même sens. « Nos frères du Sénégal n’ont pas de complexe. Il faut que les peuples d’Afrique suivent ce chemin, avec des leaders plébiscités par la nation. Il revient à nos nations d’exiger du respect », soutient-il.

A en croire Ousmane Abdoulaye Barro, membre du cabinet d’Ousmane Sonko, les nouvelles autorités sont sereines à ce sujet. « Il n’y aura pas de problèmes avec les bailleurs. Le type de partenariats que nous avions jusqu’ici est caduque et les partenaires internationaux le savent bien. Nous sommes conscients des contraintes de l’administration de l’Etat mais nous voulons juste un partenariat gagnant-gagnant avec l’Occident, tout en renégociant nos relations sociales, politiques, économiques, et culturelles », rassure-t-il. Selon lui, la manière dont la classe politique et le peuple ont pu trouver une issue à la crise, a donné une preuve de « la baraka sénégalaise. » Rappelant l’idée que « rien n’est plus puissant qu’une idée dont le temps est venu », Bakary Sambe préconise aussi la compréhension de la démocratie comme « affaire de processus et de construction. »

Juriste, universitaire et membre de la société civile sénégalaise, Fatou Thiam a cependant ressenti une crainte suite au nombre négligeable de femmes dans le gouvernement d’Ousmane Sonko : « Le gouvernement devrait repenser la représentativité des femmes dans les instances de prise de décision et leur implication dans la redistribution des richesses. Si on parle de rupture, cela devrait être observable sur tous les plans », avertit-elle. Tout en félicitant cette « avancée démocratique sénégalaise », Oumarou Sana, intervenant burkinabé insiste sur le fait que les pays africains et en particulier le Sénégal, « doivent penser une démocratie qui se base sur des ressorts et réalités socio-culturels spécifiques à chaque société. »

 

Par Kensio Akpo, Timbuktu Institute













Source : Sahel Weather

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At the 24th Summit of Heads of State and Government of the Economic Community of Central African States (ECCAS) in Malabo, Equatorial Guinea, major decisions were taken concerning Gabon. According to a press release issued by Gabon's Minister of Foreign Affairs and Sub-Regional Integration, Régis Onanga Ndiaye, and relayed by Agence Gabonaise de Presse (AGP), the ECCAS Heads of State Conference decided to lift sanctions against Gabon and reintegrate the country into the organization. 

The Heads of State also definitively reaffirmed that the ECCAS headquarters would remain in Libreville, the Gabonese capital. This decision comes at a time when the country is making progress towards restoring constitutional order following the post-coup d'état transition.

At the same time, Jean-Marie Bockel, the French President's personal envoy for Africa, paid a visit to Libreville, the capital of Gabon, where he held talks with the President of the transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma. The meeting was part of a renewed military partnership between France and African countries. Although no major announcements were made during the visit, it testifies to the importance for France of maintaining its relations with Gabon, particularly in the military field. France has gradually reduced its military presence in the country over the last few decades, but maintains significant military cooperation, notably through the training of soldiers from the Economic Community of Central African States (ECCAS) in Libreville.



Source : Météo Sahel 

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Lors du 24ème Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) à Malabo, en Guinée-Équatoriale, des décisions majeures ont été prises concernant le Gabon. Selon un communiqué du ministre gabonais des Affaires Étrangères et de l’Intégration Sous-Régionale, Régis Onanga Ndiaye, relayé par l’Agence Gabonaise de Presse (AGP), la conférence des chefs d’État de la CEEAC a décidé de lever les sanctions à l’encontre du Gabon et de réintégrer le pays au sein de l’organisation. 

De plus, les chefs d’État ont réaffirmé de manière définitive le maintien du siège de la CEEAC à Libreville, la capitale gabonaise. Cette décision intervient dans un contexte où le pays fait des progrès vers le rétablissement de l'ordre constitutionnel après la transition post-coup d'État.

Parallèlement, Jean-Marie Bockel, l'envoyé personnel du président français pour l'Afrique, a effectué une visite à Libreville, la capitale du Gabon, où il s'est entretenu avec le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre du renouveau du partenariat militaire entre la France et les pays africains. Bien que pas d'annonce majeure n'ait été faite lors de cette visite, elle témoigne de l'importance pour la France de maintenir ses relations avec le Gabon, notamment dans le domaine militaire. La France a progressivement réduit sa présence militaire dans le pays au cours des dernières décennies, mais maintient une coopération militaire significative, notamment à travers la formation des soldats de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) à Libreville.



Source : Sahel Weather

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In Cameroon, preparations for the presidential election due to be held in 18 months' time have begun with strategic maneuvering by various political formations. Two coalitions have been formed: the Alliance politique pour le changement (APC), led by Maurice Kamto, and the Alliance politique pour la transition (APT), led by Olivier Bile.

At the same time, violence persisted in certain regions of the country. At least three people were killed in Afade, in the Lake Chad region, in an attack perpetrated by unidentified elements. This region is regularly the scene of clashes between armed groups and security forces, underlining the security challenges facing Cameroon. In other news, the investigation into the murder of Cameroonian journalist and radio host Martinez Zogo has moved forward. The radio host was murdered in Yaoundé in January 2024.  

The military court in charge of the case has reclassified the charges against some of the suspects. Lieutenant-Colonel Justin Danwe, former director of operations for Cameroon's counter-espionage service (DGRE), and Martin Stéphane Savom, mayor of the Bibey commune, are now charged with complicity in murder. Three others are facing direct murder charges. This murder shook public opinion to the core and highlighted the troubled links between the independent press and the circles of power, leading to the indictment of seventeen people, including former counter-espionage officials and an influential businessman.

It is in this tense political context that the opposition is trying to make itself heard. Opposition MP Jean-Michel Nintcheu has lodged a complaint against President Paul Biya and the Secretary General of the Presidency, Minister of State Ferdinand Ngoh Ngoh, respectively for "accumulation of functions" and "usurpation of office". However, the decline of the political opposition has become apparent, with historic parties losing influence and new players struggling to assert themselves against the ruling party led by President Biya, who has headed the country since 1982. In this respect, the paralyzed functioning of Parliament shows how far behind Cameroon is in terms of democratic governance. The fact that 90-year-old Marcel Niat Njifenji, President of the Senate since its creation in 2013, has long been absent due to health problems, raises questions about his succession and the country's future political direction.




Source : Météo Sahel 

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Au Cameroun, les préparatifs pour l'élection présidentielle prévue dans 18 mois ont débuté avec des manœuvres stratégiques des différentes formations politiques. Deux coalitions ont été formées à savoir l'Alliance politique pour le changement (APC), dirigée par Maurice Kamto, et l'Alliance politique pour la transition (APT), dirigée par Olivier Bile.

Dans le même temps, la violence persiste dans certaines régions du pays. Au moins trois personnes ont été tuées à Afade, dans la région du Lac Tchad, lors d'une attaque perpétrée par des éléments non identifiés. Cette région est régulièrement le théâtre d'affrontements entre groupes armés et forces de sécurité, soulignant ainsi les défis en matière de sécurité auxquels le Cameroun doit faire face. Par ailleurs, l'enquête sur l'assassinat du journaliste et animateur camerounais Martinez Zogo a évolué. Pour rappel, l’animateur radio a été assassiné à Yaoundé en Janvier 2024.  

Le tribunal militaire chargé de l'affaire a requalifié les chefs d'accusation contre certains des suspects. Le lieutenant-colonel Justin Danwe, ancien directeur des opérations du service de contre-espionnage camerounais (DGRE), et Martin Stéphane Savom, maire de la commune de Bibey, sont désormais poursuivis pour complicité d'assassinat. Trois autres personnes font, quant à elles, face à une accusation directe d'assassinat. Ce meurtre a profondément secoué l'opinion publique et mis en lumière les liens troubles entre la presse indépendante et les cercles du pouvoir provoquant l’inculpation de dix-sept personnes dont d'anciens responsables du contre-espionnage et un influent homme d'affaires.

C’est dans ce contexte politique tendu que l'opposition tente de se faire entendre. Le député d'opposition Jean-Michel Nintcheu a porté plainte contre le président Paul Biya et le Secrétaire général de la Présidence, le ministre d’Etat Ferdinand Ngoh Ngoh, respectivement pour “cumul de fonctions” et “usurpation de fonction”. Cependant, le déclin de l'opposition politique est devenu apparent, avec des partis historiques perdant en influence et de nouveaux acteurs peinant à s'imposer face au parti au pouvoir dirigé par le président Biya, à la tête du pays depuis 1982. A ce propos, le fonctionnement paralysé du Parlement montre le retard en termes de gouvernance démocratique au Cameroun. Le fait que Marcel Niat Njifenji, âgé de 90 ans, président du Sénat depuis sa création en 2013, soit absent depuis longtemps en raison de problèmes de santé, suscite des interrogations concernant sa succession et l'orientation politique future du pays.




Source : Sahel Weather

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The statement made on February 26 by the US Ambassador to the United Nations, Linda Thomas-Greenfield, at the 46th meeting of CARICOM Heads of State and Government, drew attention to an important initiative in Benin. The country plans to deploy over a thousand security forces to Haiti, in response to the deteriorating security situation there. This decision is motivated by security concerns in Haiti, despite the similar challenges Benin faces on its own border with Burkina Faso due to the threat of terrorism. The historical ties between the two nations, illustrated in particular by the emblematic figure of Beninese origin, General Toussaint Louverture, reinforce Benin's willingness to lend its support to Haiti. Indeed, this is not Benin's first security intervention in Haiti, having already sent forces on training and stabilization missions in the past.

On the political front, Benin's electoral code has been amended. Members of parliament voted to amend the electoral code, despite opposition from the parliamentary minority. This decision follows a request from the Constitutional Court for a correction to avoid overlapping dates for the 2026 general elections, and to settle sponsorship issues. However, the changes made go beyond the Court's requests, prompting criticism from the opposition. Several appeals were lodged by the opposition and a group of jurists, denouncing a "text of exclusion". Despite these challenges, the Constitutional Court validated the new electoral code, affirming that it complied with the Constitution in all its provisions. This decision was greeted with discontent by the opposition, who described the code as "a code of shame". Despite these reactions, President Patrice Talon promulgated the new electoral code.



 

Source : Météo Sahel 

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La déclaration faite le 26 février par l'ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield, lors de la 46e réunion des chefs d'État et de gouvernement de la CARICOM, a attiré l'attention sur une initiative importante au Bénin. Le pays envisage de déployer plus d'un millier de forces de sécurité en Haïti, en réponse à la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays. Cette décision est motivée par les préoccupations sécuritaires en Haïti, malgré les défis similaires auxquels le Bénin est confronté sur sa propre frontière avec le Burkina Faso en raison de la menace terroriste. Les liens historiques entre les deux nations, illustrés notamment par la figure emblématique d'origine béninoise, le général Toussaint Louverture, renforcent la volonté du Bénin d'apporter son soutien à Haïti. D’ailleurs, le Bénin n'en est pas à sa première intervention sécuritaire en Haïti, car ayant déjà envoyé des forces dans le passé pour des missions de formation et de stabilisation.

Par ailleurs, sur le plan politique, des changements sont intervenus au Bénin avec la modification du code électoral. Les députés ont voté la modification du code électoral, malgré l'opposition de la minorité parlementaire. Cette décision fait suite à une demande de correction de la Cour constitutionnelle visant à éviter le chevauchement des dates des élections générales de 2026 et à régler les questions de parrainage. Cependant, les modifications apportées vont au-delà des demandes de la Cour, ce qui a suscité des critiques de la part de l'opposition. Plusieurs recours ont alors été déposés par l'opposition et un collectif de juristes, dénonçant un "texte d'exclusion". Malgré ces contestations, la Cour constitutionnelle a validé le nouveau code électoral, affirmant qu'il est conforme à la Constitution dans toutes ses dispositions. Cette décision a été accueillie avec mécontentement par l'opposition, qui qualifie le code de "code de la honte". En dépit de ces réactions, le président Patrice Talon a promulgué le nouveau code électoral.