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Source : Sahel weather January 2025

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In Côte d'Ivoire, the candidacy of the current president continues to cause controversy. Indeed, Alassane Ouattara continues to maintain the vagueness surrounding his participation in the forthcoming elections. With nine months to go before the presidential election, he is still in a state of pendulum; on January 9, he stated that he had not yet taken a decision on his candidacy. Nevertheless, on January 9, 2025, he declared that he was "eager to continue serving" his country, while assuring that he had not yet made up his mind whether to run for a fourth term in the October 2025 presidential election. In any case, for his supporters, there is no plan B. The only good plan is plan A, like Alassane.

For his part, will Guillaume Soro stand in the October 2025 elections? His candidacy remains an equation with several unknowns to be resolved, given that the former rebel leader is still under an international arrest warrant and must benefit from an amnesty in order to run. It should be remembered that he announced his candidacy via an online meeting, as he was forced into exile. His dream of presiding over the country's destiny is increasingly shattered, given that the chances of Alassane Ouattara granting him amnesty are very slim. Meanwhile, on January 15, the Court of Appeal upheld the two-year prison sentences handed down to two of his lieutenants. These were two executives of his movement, Générations et peuples solidaires (GPS), arrested for "illegally maintaining a political party" and "undermining public order".

At the same time, the case of Laurent Gbagbo has also attracted public attention. He has been pardoned by the public authorities, but this does not erase the heavy charges against him, preventing him from being reinstated on the electoral roll. The same fate awaits Charles Blé Goudé, who still has the sword of Damocles hanging over his head from Lady Justice, preventing him from taking part in the next presidential election. The fratricidal duel between Houphouët's heirs is also still on the agenda. Indeed, Billon still maintains his "rebel" candidacy against the party's decision to invest businessman Tidjane Thiam. To resolve these nagging problems surrounding the electoral issue, some voices are calling for dialogue between the parties involved. The government, for its part, does not seem to agree with this proposal, since, according to the authorities, all these issues have already been discussed at previous national dialogues. On January 8, the government spokesman pointed out that the previous editions "enabled us to review all the concerns".

Diplomatic tensions with Burkina Faso continue to dominate the headlines. The diplomats recalled by Captain Traoré finally left Abidjan, further aggravating the situation. This strong action by the leaders of the two countries further complicates their bilateral relations. As a reminder, these conflicts have always existed between the two states under Houphouët and Sankara.

On another note, the beginning of 2025 marks a decisive turning point in security cooperation between Paris and Abidjan. How can we analyze this situation when we know that Côte d'Ivoire was once a staunch ally of the former colonizer? It should be noted that the French are not leaving Côte d'Ivoire altogether, as France is planning not a total withdrawal but a reduction in its armed presence, cutting the number of soldiers in the country from 2,200 to 600 as part of what it calls the "redeployment" of its military posture.

 

Source : Météo Sahel Janvier 2025

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En Côte d’Ivoire, la candidature de l’actuel président continue de semer la polémique. En effet, Alassane Ouattara continue toujours de maintenir le flou autour de sa participation aux prochaines joutes électorales. A neuf mois de la présidentielle, il est encore dans une position de pendule; le 9 janvier dernier, il a affirmé n’avoir pas encore pris de décision à propos de sa candidature. Néanmoins, il a déclaré, ce 9 janvier 2025, être « désireux de continuer de servir » son pays, tout en assurant ne pas avoir pris de décision au sujet de sa candidature à un quatrième mandat à la présidentielle d'octobre 2025. En tout cas, pour ses souteneurs, il n’y a pas de plan B. Le seul plan qui vaille, c’est le plan A comme Alassane. 

De son côté, Guillaume Soro va-t-il se présenter à ces élections d’octobre 2025 ? Sa candidature demeure cette équation à plusieurs inconnues à résoudre vu que l’ancien chef rebelle est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt international et doit bénéficier d’une amnistie pour se présenter. Rappelons qu’il avait annoncé sa candidature à travers un meeting online car contraint par les liens de l’exil. Son rêve de présider aux destinées du pays est de plus en plus brisé si on sait que les chances pour que Alassane Ouattara lui accorde l’amnistie sont très réduites. Pendant ce temps, la cour d’appel a confirméle 15 janvier dernier la condamnation à deux ans de prison ferme de deux de ses lieutenants. Il s’agit de deux cadres de son mouvement, Générations et peuples solidaires (GPS) arrêtés pour « maintien illégal d’un parti politique » et « atteinte à l’ordre public ».

Parallèlement, le cas de Laurent Gbagbo a également attiré l’attention de l’opinion publique. Il a été gracié par l’autorité publique, ce qui n’efface pas les lourdes charges qui pèsent sur lui, l’empêchant ainsi d’être réintégré sur listes électorales. Le même sort est réservé à Charles Blé Goudé qui a toujours l’épée de Damoclès de Dame Justice sur sa tête, l'empêchant de participer à la prochaine présidentielle. Également, le duel fratricide des héritiers d'Houphouët est toujours à l’ordre du jour. En effet, Billon maintient toujours sa candidature “rebelle” contre la décision du parti d’investir l’homme d’affaires Tidjane Thiam. Pour régler ces lancinants problèmes autour de l’enjeu électoral, des voix s’élèvent pour réclamer un dialogue entre les parties prenantes. De son côté, le gouvernement semble ne pas adhérer à cette proposition puisque selon les autorités, toutes ces questions ont déjà été débattues lors des précédents dialogues nationaux. Le 8 janvier dernier, leporte-parole du gouvernement a tenu à préciser que les éditions précédentes “ont permis de passer en revue toutes les préoccupations”.

Au registre diplomatique, les tensions diplomatiques avec le Burkina Faso continuent toujours de défrayer la chronique. Les diplomates rappelés par le capitaine Traoré ont finalement quitté Abidjan, ce qui aggrave davantage la situation. Cet acte fort posé par les dirigeants des deux pays, complexifie davantage leurs relations bilatérales. Pour rappel, ces conflits ont toujours existé entre ces deux Etats du temps d'Houphouët et Sankara. 

Sous un autre registre, le début de l’année 2025 marque un tournant décisif dans la coopération sécuritaire entre Paris et Abidjan. Comment analyser cette situation si on sait que la Côte d’Ivoire était jadis un allié sûr de l’ancien colonisateur ? Il est à noter que les français ne partent pas complètement de la Côte d’Ivoire vu que la France envisage non pas un retrait total mais une réduction de sa présence armée, faisant passer le nombre de soldats dans le pays de 2.200 à 600 dans le cadre de ce qu’elle appelle le “redéploiement” de son dispositif militaire. 

Source : Météo Sahel Janvier 2025

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Paul Biya sera-t-il candidat à la présidentielle d’octobre 2025 ? Au Cameroun, le brouillard autour de cette interrogation reste intact, ravivant ainsi les débats au sein de l’opinion publique et de la classe politique. Cette fièvre s’est d’abord fait sentir dans la communauté catholique du pays. En effet, Monseigneur Kleda, archevêque de Douala, avait qualifié une possible candidature de Biya de pas « réaliste ». Puis par la suite, ses homologues de Ngaoundere et de Yagoua, dans l'Extrême-Nord, lui ont emboîté le pas. Ce faisant, les autorités ont dans la foulée, tenté de faire redescendre la fièvre. C’est visiblement la raison pour laquelle le ministre de l'Administration territoriale Paul Atanga Nji a rencontré le représentant du Vatican, Monseigneur José Avelino Bettencourt. Si le ministre a déclaré que les relations entre Yaoundé et le Vatican sont « excellentes », le ministre de la Communication René-Emmanuel Sadi a, lui, affirmé qu’ « il n'existe aucun conflit entre le gouvernement et les confessions religieuses. » Au terme de son séminaire annuel tenu le 11 janvier, la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc) a dans un message, déploré « la crise économique et la situation particulièrement préoccupante du pays », dans lequel les Camerounais sont « contraints de vivre avec la corruption et de l’accepter comme une réalité quotidienne, renforçant ainsi ce fléau. » Dans un communiqué de presse tenu le 9 janvier, l’opposant Maurice Kanto a une fois de plus vivement fustigé le processus électoral. Selon lui, les irrégularités de l’Elecam (l’organisme en charge des élections) qu’il dénonce, constituent un  « manquement grave à la loi est de nature à compromettre la participation de nombreux Camerounais au scrutin présidentiel attendu. »

De son côté, le RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) s’est rapidement mis en cheval de bataille. Le parti au pouvoir a sans surprise dénoncé ce qu’il considère comme une campagne de « discrédit du gouvernement » et de « dénigrement » à l’endroit de son « candidat naturel » : Paul Biya. Parallèlement, le Conseil des chefs traditionnels au Cameroun – regroupant trois cents autorités traditionnelles du pays – a, au terme d’un congrès le 27 janvier, formulé son « soutien ferme et définitif » à la candidature de Biya. Plus tôt dans le mois, le 10 janvier, le président Biya et Toïmano Ndam Njoya, présidente de l'UDC (parti politique d'opposition) se sont entretenus au palais présidentiel, au sujet de la présidentielle. « Nous avons pu porter à la haute attention du président (…) la grande préoccupation de l'heure des principaux acteurs du processus électorale, à savoir un système électoral accepté, partagé par tous, garant du jeu démocratique, crédible, juste, équitable, transparent et pacifique », a-t-elle indiqué, au terme de l’échange.

Temps difficiles pour les défenseurs des droits humains

Dans la nuit du 18 au 19 janvier, les locaux de l'ONG Nouveaux droits de l'homme – très active dans la défense des droits de l'homme - ont été cambriolés. Unités centrales de tous les postes d'ordinateurs, des disques durs et des clés USB ont été emportées par les cambrioleurs. « Cela crée une situation de traumatisme. Depuis des mois, nous sommes confrontés à une recrudescence de menaces et d’intimidations en raison de nos prises de position sur les libertés publiques au Cameroun », a déploré la directrice, Cyrille Rolande Bechon. 

Quelques jours avant, c’était la convocation le 14 janvier de la présidente du Conseil d'administration du Réseau des défenseurs des droits humains d'Afrique centrale (Redhac), maître Alice Nkom à la gendarmerie nationale, qui faisait polémique. En effet, la figure de la société civile connue pour son combat pour les droits des personnes LGBT est visée par une dénonciation de l’ONG Observatoire du développement sociétal (ODS) pour « atteinte à sûreté de l'État » et « financement du terrorisme ». Ceci, en raison d’un forum sur la paix et la transition organisé et auquel elle a participé il y a cinq ans en Allemagne. Dans une lettre adressée au commissaire du gouvernement du tribunal militaire de Yaoundé, deux avocats ont estimé que ces accusations étaient « fantaisistes ».

Enfin, une semaine après avoir été remis au président Emmanuel Macron, le rapport de la commission sur le rôle de la France dans la répression des mouvements indépendantistes au Cameroun, a été également remis le 28 janvier, au président Paul Biya. Pendant deux ans, quatorze chercheurs (historiens français et camerounais) ont travaillé à débroussailler l’histoire de cette période sombre et enfouie de l’histoire franco-camerounaise. Les conclusions du rapportde 1000 pages sont limpides : la France a bel et bien mené de 1945 à 1971, une sanglante guerre contre les indépendantistes camerounais, autrefois opposés à l’ex empire colonial. 

Source : Sahel weather January 2025

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Will Paul Biya be a presidential candidate in October 2025? In Cameroon, the fog surrounding this question remains intact, rekindling debate within public opinion and the political class. This fever was first felt in the country's Catholic community. Indeed, Monseigneur Kleda, Archbishop of Douala, described Biya's possible candidacy as "unrealistic". His counterparts in Ngaoundere and Yagoua, in the Far North, followed suit. In the process, the authorities tried to bring the fever down. This is clearly why Minister of Territorial Administration Paul Atanga Nji met with the Vatican representative, Monsignor José Avelino Bettencourt. While the minister declared that relations between Yaoundé and the Vatican are "excellent", Communication Minister René-Emmanuel Sadi asserted that "there is no conflict between the government and religious denominations." At the end of its annual seminar held on January 11, the Cameroon National Episcopal Conference (Cenc) deplored in a message "the economic crisis and the particularly worrying situation in the country", in which Cameroonians are "forced to live with corruption and accept it as a daily reality, thus reinforcing this scourge." In a press release issued on January 9, opposition politician Maurice Kanto once again strongly criticized the electoral process. According to him, the irregularities of Elecam (the body in charge of elections) that he denounces, constitute a "serious breach of the law is likely to compromise the participation of many Cameroonians in the expected presidential election."

For its part, the RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais - Cameroon People's Democratic Rally) was quick to jump on the bandwagon. Unsurprisingly, the ruling party denounced what it saw as a campaign to "discredit the government" and "denigrate" its "natural candidate", Paul Biya. At the same time, the Council of Traditional Leaders in Cameroon - comprising three hundred of the country's traditional authorities - expressed its "firm and definitive support" for Biya's candidacy at the end of a congress on January 27. Earlier in the month, on January 10, President Biya and Toïmano Ndam Njoya, president of the UDC opposition party, met at the presidential palace to discuss the presidential election. "We were able to bring to the President's attention (...) the major current concern of the main players in the electoral process, namely an electoral system that is accepted, shared by all, a guarantor of the democratic game, credible, fair, equitable, transparent and peaceful", she said at the end of the exchange.

Hard times for human rights defenders

During the night of January 18 to 19, the premises of the NGO Nouveaux droits de l'homme - very active in the defense of human rights - were broken into. All computer workstations, hard drives and USB sticks were taken by the burglars. "This is creating a traumatic situation. For months now, we've been facing an upsurge in threats and intimidation because of our stance on civil liberties in Cameroon", lamented director Cyrille Rolande Bechon.

A few days earlier, the January 14th summons of the Chairwoman of the Board of Directors of the Central African Human Rights Defenders Network (Redhac), Maître Alice Nkom, to the national gendarmerie caused controversy. Indeed, the civil society figure known for her fight for the rights of LGBT people is the target of a denunciation by the NGO Observatoire du développement sociétal (ODS) for "undermining state security" and "financing terrorism". This is because of a forum on peace and transition organized and attended five years ago in Germany. In a letter addressed to the government commissioner of the Yaoundé military court, two lawyers described the charges as "fanciful".

Finally, a week after being handed over to President Emmanuel Macron, the commission's report on France's role in the repression of independence movements in Cameroon was also presented to President Paul Biya on January 28. For two years, fourteen researchers (French and Cameroonian historians) worked to unravel the history of this dark, buried period in Franco-Cameroonian history. The conclusions of the report 1,000-page are crystal-clear: from 1945 to 1971, France did indeed wage a bloody war against Cameroon's independence fighters, once opposed to the former colonial empire.

Source : Sahel weather January 2025

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A few hours after the visit of Chinese Foreign Minister Wang Yi, heavy gunfire was heard on the evening of January 8 in the center of N'Djamena, near the presidency. Some twenty assailants attempted to attack the presidential compound in the Djambel Bahr district. According to government spokesman Abderaman Koulamalla, the attack was an "attempt to destabilize (...) young people from a district of Ndjamena and from a Chadian community".

Ruling out the possibility of terrorism, he tried to put the incident into perspective. "On the face of it, it has nothing to do with Boko Haram (...) If there were no deaths, it would make you smile, because it's a bunch of nickel-and-diming gangs who came with wire cutters, knives, no weapons of war", he asserted. He continued: "There's nothing to panic about. There's no threat to the security of our country (...) It's really an epiphenomenon that we'll soon forget." Reacting to the incident, President Mahamat Idriss Déby said that "the assailants in this vain attempt were aiming to vitrify [him]." According to the government, the attack left 20 dead: 18 of the assailants and two soldiers. An investigation into the incident has been entrusted to the public prosecutor.

France out, Turkey in?

Meanwhile, January saw the end of a century-long French military presence in Chad. On January 11, the military base in Abéché - the country's third most populous city - was officially handed back by France. Just over two weeks later, on January 30, the Adji Kosseï base in Ndjamena was handed over. The last 180 soldiers left Chadian soil on the same day. It was on the runway of this base that Chad celebrated the official end of the French military presence in the country the following morning. Another sign of the divorce between France and Chad was the reaction of the Chadian President, who described the remarks made by French President Emmanuel Macron as "remarks bordering on contempt for Africa and Africans". Macron had lamented the "ingratitude" of African heads of state, who he claimed had "forgotten" to "say thank you" when France intervened militarily in the Sahel in 2013.

At the same time, RFI reports, Turkish drones will be installed at the Faya-Largeau base in the north of the country, where Turkey already has a presence, and probably soon at the Abeche base. This is not, however, a full-scale military presence, as the source points out, "but rather technicians, specialists in charge of operating the Bayraktar aerial drones acquired by Chad. The personnel deployed in Faya-Largeau are therefore drone pilots or Bayraktar employees.

Déby, the country's leader more than ever?

Unsurprisingly, the ruling party won the legislative elections held on December 29, 2024, which were boycotted by part of the opposition. The Mouvement patriotique du salut (MPS) won an absolute majority of seats in the new National Assembly: 124 out of a total of 188. A week after the publication of these results by the Constitutional Court, President Déby was appointed national president of the ruling party on January 30, at the 13th MPS congress. Until then, he had only been honorary president. On the eve of this distinction, the opposition Succès Masra said he was ready to work with President Déby. "We are ready to work with the President of the Republic, Marshal Mahamat Idriss Déby, to bring the added value of our political force to this meeting, which is a republican meeting in the service of the Chadian people", he declared. A curious call, to say the least, given that the former Prime Minister's party boycotted the recent legislative elections.

Source : Météo Sahel Janvier 2025

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Quelques heures après la visite du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, des tirs nourris ont été entendus dans la soirée du 8 janvier dans le centre de N’Djamena, près de la présidence. A l’origine de cette frayeur, une vingtaine d'assaillants qui ont tenté d’attaquer la cité présidentielle, sise dans le quartier Djambel Bahr. Selon le porte-parole du gouvernement Abderaman Koulamalla, il s’agit d’une « tentative de déstabilisation (…) de jeunes qui viennent d'un quartier de Ndjamena et qui sont issus d'une communauté tchadienne. » 

Ecartant de suite la piste terroriste, il s’est efforcé de relativiser l’importance de l’incident. « À première vue, ça n'a rien à voir avec Boko Haram (…) S'il n'y avait pas de morts, ça prêterait à sourire parce que c'est un ramassis de bandes de nickelés qui sont venues avec des coupes-coupes, des couteaux, aucune arme de guerre », a-t-il affirmé. Avant de poursuivre : « Il n'y a pas de quoi paniquer, il n'y a rien. Il n'y a aucune menace sur la sécurité de notre pays (…) C'est vraiment un épiphénomène qu'on va très vite oublier. » Réagissant à l’incident, le président Mahamat Idriss Déby a indiqué que « les assaillants de cette vaine tentative visaient à [le] vitrifier. » Selon le gouvernement, le bilan de l’attaque est de 20 morts : 18 parmi les assaillants et deux militaires. Une enquête pour éclaircir l’incident a été confiée au procureur de la République.

France out, Turquie in ?

Pendant ce temps, le mois de janvier a été un clap de fin d’une présence militaire française de plus d’un siècle au Tchad. En effet, le 11 janvier, la base militaire d'Abéché – troisième ville la plus peuplée du pays – a été officiellement rétrocédée par la France. Un peu plus de deux semaines plus tard, le 30 janvier, ce fut au tour de la base d’Adji Kosseï à Ndjamena, d’être rétrocédée. Les 180 derniers militaires, ont quitté le sol tchadien dans la même journée. C’est d’ailleurs sur la piste de l’aéroport de cette base que le Tchad a célébré le lendemain au matin, la fin officielle de la présence militaire française dans le pays. Un autre signe du divorce entre la France et le Tchad, la réaction du président tchadien qui a qualifié de « propos qui frisent le mépris envers l’Afrique et les Africains », des propos du président français Emmanuel Macron. En effet, ce dernier avait regretté « l’ingratitude » des chefs d’Etat africains, qui, selon lui, auraient « oublié » de « dire merci » lorsque la France était intervenue militairement au Sahel, en 2013. 

Parallèlement, renseigne RFI, des drones turcs vont être installés sur la base de Faya-Largeau (nord du pays), où la Turquie était déjà présente, et probablement bientôt dans la base d’Abéché. Il ne s’agit toutefois pas d’une présence militaire en bonne et due forme tempère la source, notifiant que « ce sont plutôt des techniciens qui y sont, des spécialistes chargés de mettre en œuvre les drones aériens Bayraktar acquis par le Tchad. Les personnels déployés à Faya-Largeau sont donc des pilotes de drones ou encore des employés de Bayraktar. »

Déby, plus que jamais chef du pays ?

Sans surprise, le parti au pouvoir a largement remporté les élections législatives du scrutin du 29 décembre 2024, boycottées par une partie de l’opposition. Le Mouvement patriotique du salut (MPS) obtient ainsi la majorité absolue des sièges dans la nouvelle Assemblée nationale : 124 sur 188 au total. Une semaine après la publication de ces résultats par la Cour constitutionnelle, le président Déby a été désigné le 30 janvier, président national du parti au pouvoir, lors du 13ème congrès du MPS. Jusque-là, il n’en était que le président d’honneur. La veille de cette distinction, l’opposant Succès Masra s’est dit prêt à travailler avec le président Déby. « Nous sommes prêts à œuvrer avec le président de la République, le maréchal Mahamat Idriss Déby, pour apporter avec tous autour de la table la valeur ajoutée de notre force politique à ce rendez-vous, qui est un rendez-vous républicain au service du peuple tchadien », a-t-il déclaré. Un appel du pied pour le moins curieux, étant donné que le parti de l’ex premier ministre avait boycotté les récentes élections législatives.

Source : Sahel weather January 2025

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This is probably the first time that a terrorist attack in Benin has caused such a stir. On the evening of January 8, an attack by the al-Qaeda affiliated Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) killed 30 soldiers. The attack took place at the "triple point" in Banikoara, on the border between Benin, Niger and Burkina Faso. It was the bloodiest attack in the country since the start of the jihadist threat. It was nevertheless one of the country's "strongest and most militarized" positions, laments Colonel Faizou Gomina, Chief of Staff of the National Guard, who admits: "We have been dealt a very hard blow." The missing soldiers belonged to Operation Mirador, an anti-terrorism unit created in February 2022 and numbering some 3,000 men. The attack prompted the Chief of Staff of the Benin Armed Forces (FAB), General Fructueux Gbaguidi, to convene an extraordinary military council.

Emotions were also felt by the opposition. This was the case for the Les Démocrates (LD) party, which deplored a "national tragedy on a massive scale". Nevertheless, the political group took the opportunity to launch an appeal. "We (...) are in a sub-region, and these lawless men who sometimes strike on our territory, strike on the Beninese side and take refuge in the other countries around us. So for us, if there is no military cooperation (...) this fight against this nebula will be very difficult", declared Guy Mitokpè, the party's spokesman. The Catholic Church - through its bishops - expressed its sympathy to the nation and to the bereaved families. ECOWAS then issued a statement condemning the attack, while expressing its solidarity with the Beninese people. Further proof of the emotion aroused, the Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB) announced a demonstration to demand, it said, the withdrawal of French military forces from the country, perceived as aggravating the terrorist threat. The demonstration was eventually banned. During a session in Parliament, LD deputies expressly asked the government to make a clear statement on the issue of the French military presence. So far, the government has repeatedly dismissed this information as false. The latest denial came from government spokesman Wilfried Houngbadji, who described the rumours as "irresponsible and unpatriotic", and as "playing into the enemy's hands".

New dice cast for the 2026 presidential election

In a ten-minute video posted on his social networks, pan-Africanist activist Kémi Séba announced his intention to run for president in 2026. "After years of reflection, I have decided to accept your incessant requests aimed at pushing me to be a candidate for the presidency of Benin," he declared. Before continuing, "Benin is experiencing an unprecedented social crisis (...) which favors the richest while almost the entire population lives in conditions that are beyond comprehension", he justified, accusing President Talon of bad governance and "persecution" of his political opponents.

In a petition sent to the Constitutional Court on January 24, Christian Lagnidé, Talon's former minister, raised a number of questions he considers "of capital importance for the stability and future" of the country. In his note, he poses two main questions: "Are we really in a new Republic since 2019? Can President Patrice Talon, in any case, be a candidate in the 2026 presidential election?". That was all it took to start a controversy, just when we thought the debate on Talon's inability to run for a third term was over. While this appeal is being examined, five jurists have lodged an appeal for unconstitutionality against the request, which they consider to be unfounded.

Heavy sentences for Boko and Homeky

20 years in prison, 60 billion CFA francs in damages and 4.5 billion CFA francs in fines. This is the sentence finally handed down by the Court for the Repression of Economic Offences and Terrorism (Criet) against businessman Olivier Boko and former Sports Minister Oswald Homeky. The two former close allies of President Talon were found guilty of "conspiracy against the authority of the State, corruption of a public official, and false certification." Rock Nieri, Olivier Boko's brother-in-law - currently on the run - was also convicted.

In addition, the former president of the Parti du renouveau démocratique (PRD) took advantage of the New Year's greetings from some of his party's veterans to express his views on the country's political situation. The former president of the National Assembly described the situation as worrying. "We didn't want Beninese people to be in prison for offenses of opinion. (...) My strong conviction is that political prisoners must be released. My strong conviction is that those who are in exile must come back. That's how we organized the National Conference", he pleaded.

 

 

Source : Météo Sahel Janvier 2025

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C’est probablement la première fois qu’une attaque terroriste au Bénin aura provoqué un émoi de grande ampleur. Dans la soirée du 8 janvier, une attaque du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) affilié à al-Qaïda a causé la mort de 30 soldats. Elle a eu lieu au niveau du « triple point » à Banikoara, sis dans la zone frontalière entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso. Il s’agit de l’attaque la plus sanglante survenue dans le pays depuis le début de la menace djihadiste. C’était pourtant l’une « des plus fortes et des plus militarisées » positions du pays, regrette le colonel Faizou Gomina, Chef d'état-major de la garde nationale, qui reconnaît : « Nous avons reçu un coup très dur. » Les soldats disparus appartenaient aux effectifs de l’opération Mirador, dispositif anti-terrorisme, créé en février 2022 et comptant environ 3 000 hommes. Cette attaque a fait réagir le chef d'état-major des Forces armées béninoises (FAB), le général Fructueux Gbaguidi qui a convié toute la hiérarchie militaire à un conseil militaire extraordinaire.

L’émotion s’est aussi fait ressentir du côté de l’opposition. C’est le cas du parti Les Démocrates (LD), qui a déploré une « tragédie nationale de grande ampleur ». La formation politique en a tout de même profité pour lancer un appel. « Nous (…) sommes dans une sous-région et ces hommes sans foi ni loi qui viennent frapper parfois sur notre territoire, frappent du côté béninois et se réfugient dans les autres pays qui nous entourent. Donc pour nous, s'il n'y a pas de coopération militaire (…) cette lutte contre cette nébuleuse sera très difficile », a déclaré Guy Mitokpè, porte-parole du parti. L'Église catholique – par la voix de ses évêques - , a formulé sa compassion à la nation et aux familles endeuillées. Puis, c’est la CEDEAO qui, dans un communiqué, a condamné l’attaque, tout en exprimant sa solidarité au peuple béninois. Une autre preuve de l’émotion suscitée, est que la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB) a annoncé la tenue d’une manifestation pour réclamer, dit-elle, le retrait des forces militaires françaises du pays, perçues comme aggravant la menace terroriste. La manifestation a finalement été interdite. Ainsi, lors d’une séance au Parlement, des députés du parti LD ont expressément demandé au gouvernement, une sortie claire sur la question de la présence militaire française. Pour l’instant, le gouvernement a, plusieurs fois rejeté cette information comme mensongère. Dernière dénégation en date : le porte-parole du gouvernement, Wilfried Houngbadji, a estimé que ces rumeurs relèvent « de l’irresponsabilité et d’un défaut de patriotisme », en plus de « faire le jeu de l’ennemi. ».

Nouveaux dés jetés en vue de la présidentielle 2026

Dans une vidéo de dix minutes, publiée sur ses réseaux sociaux, l’activiste panafricaniste Kémi Séba a annoncé son intention de se présenter pour la présidentielle de 2026. « Après des années de réflexion, j’ai décidé d’accepter vos demandes incessantes visant à me pousser à être candidat à la présidence du Bénin », a-t-il déclaré. Avant de poursuivre, « le Bénin connaît une crise sociale sans précédent (…) qui favorise les plus riches pendant que la quasi-totalité du peuple vit dans des conditions qui dépassent l’entendement », a-t-il justifié, en accusant le président Talon de mauvaise gouvernance et de « persécution » envers ses opposants politiques.

Dans une requête adressée le 24 janvier à la Cour constitutionnelle, Christian Lagnidé, ex-ministre de Talon, a remis sur la table, des questions qu’il estime « d’une importance capitale pour la stabilité et l’avenir » du pays. Dans sa note, il pose deux questions principales : « Sommes-nous réellement dans une nouvelle République depuis 2019 ? Le Président Patrice Talon peut-il, dans tous les cas, être candidat à l’élection présidentielle de 2026 ? ». Il n’en fallait pas plus pour lancer une polémique, alors que l’on croyait clos le débat sur l’impossibilité pour Talon de briguer un troisième mandat. Pendant que ce recours est train d’être examiné, cinq juristes ont déposé un recours en inconstitutionnalité contre la requête, qu’ils estiment dénuée de tout fondement. 

Lourdes peines pour Boko et Homéky 

20 ans de prison, 60 milliards de francs CFA de dommages et intérêts ainsi que 4,5 milliards de francs CFA d'amende. C’est la peine finalement prononcée par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) contre l'homme d'affaires Olivier Boko et l'ancien ministre des Sports Oswald Homeky. Les deux anciens proches du président Talon ont été reconnus coupables de « complot contre l'autorité de l'État, corruption d'agent public, et faux certificat. » De même, Rock Nieri, beau-frère d'Olivier Boko - actuellement en fuite – a été également condamné.

Par ailleurs, l’ancien président du Parti du renouveau démocratique (PRD) a profité de la réception des vœux du nouvel An, de quelques briscards de son parti, pour s’exprimer sur la situation politique du pays. L’ex-président de l’Assemblée nationale l’a jugé inquiétante. « Nous ne voulions pas que des Béninois soient en prison pour des délits d’opinion. (…) Ma conviction forte, c’est que les prisonniers politiques, il faut les sortir. Ma conviction forte, c’est que ceux qui sont en exil, il faut qu’ils reviennent. C’est comme ça que nous avions fait la Conférence nationale », a-t-il plaidé.

Source : Sahel weather January 2025

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In its determination to combat the terrorism that has plunged Mali into a security crisis for more than a decade, and to reinforce stability, the transitional government, through Major General Daoud Aly Mohamedine, Minister of Security, handed over a large consignment of rolling stock to the Gendarmerie Nationale on January 10. This action is just the first in a long series of government initiatives aimed at restoring public confidence.

Following suspicions of his involvement in atrocities against civilians in Ménaka and Gao, the Malian armed forces (FAMa) have finally arrested Mahamad Ould Erkehile, alias Abou Rakia, one of the top leaders of the group Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS). État Islamique au Sahel (EIS) is the new name of the EIGS group, following the massacres of civilians in Ménaka in March 2022. This arrest comes against a backdrop of intensified anti-terrorist operations by the Malian army. According to investigations, there is a link between Ould Erkehile and other regional terrorist figures, such as Ossama Madalo, Abou Houzeifa, and Adnan Walid Alsarahaoui, founder of the group, as well as his lieutenant Abdel Hakim Alsaharaoui and Rhissa Alsaharaoui.

Meanwhile, in central Mali, a massacre of civilians resulted in the death of eight civilians. According to the Front de Libération de l'Azawad (FLA), the Malian army and its Russian partners from the Wagner group were behind the massacre. The Malian army and Russian mercenaries fired on a group of Malians on their way to a refugee camp in Mauritania, according to a local elected official speaking on condition of anonymity. According to one of the victims' relatives, they were all killed and buried in a mass grave.

Meanwhile, five FLA fighters have reportedly surrendered their vehicles and ammunition to the authorities in Timbuktu, specifically to the command of the country's 5th military region. Colonel Bassirou Niangado praised "the initiative of these lost brothers who have decided to return to the Republic". The FLA's version is quite different. According to the separatist group, the vehicles and ammunition were stolen by criminals during a leave of absence.  The FLA maintains that it was a "maneuver orchestrated" by the Malian army and the "Bamako junta" in exchange for financial compensation. "Since the resumption of the war [...] in 2023, never has a vehicle and its armament belonging to our Movements been taken by the FAMAs or their mercenary allies from Wagner", says the FLA spokesman. The fact remains that, since the recapture of Kidal in 2023, the Malian army has been pursuing operations against separatist movements to ensure the security of Malians on their own territory. The continuation of security operations is more than urgent for Mali in the sense that attacks do not stop multiplying for all that.

A new diplomatic impetus in Mali?

In the pursuit of relations with other countries in the region, His Excellency General Assimi Goïta received his counterpart His Excellency General Abdel Fattah AL-BURHAN, President of the Sovereign Transitional Council of Sudan. The latter made a friendly working visit, and was invited to the Palais de Koulouba for a day of activities by Army General Assimi Goïta, President of the Malian Transition. 

Passports for nationals of AES countries were put into circulation on January 29 in Mali, Niger and Burkina Faso to facilitate the free movement of nationals of the three countries. The announcement was made by Army General Assimi Goïta, President of the Confederation of Sahel States (AES). Although the old passports are valid until their expiry date, "citizens of the Confederation holding old passports bearing the logo of the Economic Community of West African States (Ecowas) can have them replaced by new AES passports in accordance with the relevant rules".

Now that the passports have been put into circulation, the transitional government must face up to the allies of what could be described as Mali's most present absentee, Imam Mahmoud Dicko, who has taken refuge in Algeria. Indeed, in line with its doctrine of non-interference, Algeria seems more aware than ever that questions of national security depend on the security situation in the Sahel. Welcoming Imam Dicko can be seen as a sign that Algeria has always been an actor for peace in the Sahel. An expert in international relations considers that "Algeria has always been a peace player in the Sahel, and the hospitality extended to Mahmoud Dicko is part of a desire to support an inclusive political solution in Mali". As a result, the Imam continues to hold sway in Mali thanks to his unconditional supporters, who are influential religious leaders and popular Malian movements that support Mahmoud Dicko's fight through constructive criticism of Mali's current governance.

 

 

Source : Météo Sahel Janvier 2025

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Dans sa volonté de lutter contre le terrorisme qui a plongé le Mali dans une crise sécuritaire depuis plus d’une décennie et de renforcer la stabilité, le gouvernement de transition, par le biais du Général de Division Daoud Aly Mohamedine, ministre de la sécurité, a remis le 10 janvier un important lot de moyens roulant à la Gendarmerie nationale. Cette action n’est que la première d’une longue série à l’initiative du gouvernement allant dans le sens de restaurer la confiance chez  les populations. 

Après les suspicions sur son implication dans des exactions contre les populations civiles à Ménaka et Gao, les forces armées maliennes (FAMa) ont finalement arrêté Mahamad Ould Erkehile, alias Abou Rakia, un des hauts responsables du groupe État Islamique au Grand Sahara (EIGS). Pour rappel, l’État Islamique au Sahel (EIS) est la nouvelle appellation du groupe EIGS suite aux massacres des populations civiles de Ménaka en mars 2022. Cette arrestation survient dans un contexte d’intensification des opérations antiterroristes de l’armée malienne.. D’après les investigations, il y aurait un lien entre Ould Erkehile et d’autres figures du terrorisme régional, comme Ossama Madalo, Abou Houzeifa, ou encore Adnan Walid Alsarahaoui fondateur du groupe ainsi que son lieutenant Abdel Hakim Alsaharaoui et Rhissa Alsaharaoui. 

Par ailleurs, dans le centre du Mali un massacre de civiles a entraîné la mort de huit civiles. Selon le Front de Libération de l’Azawad (FLA), l’armée malienne et ses partenaires russes du groupe Wagner seraient à l’origine de ce massacre. L’armée malienne et les mercenaires russes auraient tiré sur un groupe de maliens se rendant dans un camp de réfugiés en Mauritanie, selon la déclaration à l’AFP d’un élu local sous couvert de l’anonymat. Ils seraient tous morts et enterrés dans une fosse commune selon un des parents des victimes. 

Pendant ce temps, cinq combattants du FLA se seraient rendus avec véhicules et munitions aux autorités de Tombouctou, précisément au commandement de la 5ème région militaire du pays. Le Colonel Bassirou Niangado a d’ailleurs salué“l’initiative des frères égarés qui ont décidé de regagner la République”. La version du FLA est toute autre. En effet, selon le groupe séparatiste, il s’agirait de véhicules et de munitions volés par des malfaiteurs lors d’une permission.  Le FLA soutient qu’il s’agit d’une “manœuvre orchestrée” par l’armée malienne et la “junte de Bamako” contre une compensation financière. “Depuis la reprise de la guerre […] en 2023, jamais un véhicule et son armement appartenant à nos Mouvements n’a été pris par les FAMAs ni leurs alliés mercenaires de Wagner “, précise le porte-parole du FLA. Toujours est-il que l’armée malienne, depuis la reprise de Kidal en 2023, poursuit les opérations contre les mouvements séparatistes pour assurer la sécurité des maliens sur leur propre territoire. La poursuite des opérations de sécurisation est plus qu’urgente pour Mali dans le sens où les attaques n’arrêtent pas de se multiplier pour autant.

Un nouvel élan diplomatique au Mali ?

Dans la poursuite des relations avec les autres pays de la région, Son Excellence le Général d’armée Assimi Goïta a reçu son homologue Son Excellence le Général Abdel Fattah AL-BURHAN, Président du Conseil Souverain de Transition du Soudan. Ce dernier a effectué une visite d’amitié et de travail et a d’ailleurs été invité au Palais de Koulouba pour une journée d'activités par le Général d’armée Assimi Goïta, Président de la transition malienne. 

Les passeports des ressortissants des pays de l’AES ont été mis en circulation le 29 janvier au Mali, au Niger et au Burkina Faso afin de faciliter la libre circulation des ressortissants des trois pays. L'annonce a été faite par le Général d’armée Assimi Goïta qui préside la Confédération des États du Sahel (AES). Même si les anciens passeports sont valables jusqu’à leur date d’expiration, “les citoyens de la Confédération détenteurs des anciens passeports arborant le logo de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en cours de validité peuvent les faire remplacer par des nouveaux passeports de l’AES conformément aux règles en la matière”.  

Maintenant que les passeports sont mis en circulation, le gouvernement de transition doit faire face, aux alliés de celui qu’on pourrait qualifier d’absent le plus présent du Mali à savoir, l’imam Mahmoud Dicko réfugié en Algérie. En effet, conformément à sa doctrine de non-ingérence, l'Algérie semble plus que jamais consciente que les questions de sécurité nationale dépendent de la situation sécuritaire au Sahel. Le fait d’accueillir l’imam Dicko peut être vu comme le signe que l’Algérie a toujours été un acteur de paix au Sahel. Un expert en Relations internationales considère que “l’Algérie a toujours été un acteur de paix au Sahel, et l’hospitalité accordée à Mahmoud Dicko s’inscrit dans une volonté d’accompagner une solution politique inclusive au Mali”. De ce fait, l’imam continue d’avoir de l’influence au Mali grâce à ses inconditionnels qui sont des leaders religieux influents ou des mouvements populaires maliens qui portent le combat de Mahmoud Dicko à travers des critiques qu’ils jugent constructives de la gouvernance actuelle du Mali.