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Source : Météo Sahel 

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Au Niger, la fermeture de l’ambassade de France au Niger a marqué un tournant dans les relations entre Paris et Niamey. Cette décision rare a été prise en parallèle au retrait des soldats français déployés dans le cadre de la lutte antiterroriste. Les relations se sont détériorées depuis le coup d’État militaire en juillet dernier et le renversement du président Mohamed Bazoum. Parallèlement, les autorités nigériennes ont intensifié leurs mesures de rétorsion, expulsant notamment des ressortissants européens, membres de la vision EUCAP Sahel, mission européenne de 120 personnes, créée en 2012 pour renforcer la sécurité intérieure, et suspendant les activités de la Maison de la presse, dans un contexte de tensions croissantes entre le gouvernement militaire et la société civile.

Par ailleurs, le gouvernement nigérien a lancé des concertations régionales en vue d’un dialogue national inclusif pour définir la durée de la transition pour les militaires au pouvoir depuis le coup d’État de juillet. Ces concertations ont réuni divers acteurs pour discuter des principaux enjeux de la transition : des officiers du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, des membres du gouvernement, des chefs traditionnels et religieux des ex-combattants des rebellions touareg, des organisations de jeunesse, des syndicats, des ONG... Pour autant, le régime militaire continue d’arrêter les responsables du gouvernement Mohamed Bazoum, lui-même encore séquestré dans sa résidence présidentielle alors que son fils a bénéficié d’une liberté provisoire le 8 janvier. Ibrahim Yacoubou, l’ancien ministre nigérien de l’Energie dans le gouvernement du président a été arrêté dès son retour au Niger.

Cependant, la situation sécuritaire reste préoccupante, comme en témoignent les frappes de drones menées par l’armée nigérienne en réponse à une attaque djihadiste dans le sud-ouest du pays, dans le village de Tiawa, non loin de la frontière avec le Burkina Faso. Ces frappes ont malheureusement entraîné des pertes civiles, suscitant des critiques et des appels à des enquêtes transparentes. Enfin, le Niger a cherché à diversifier ses partenariats internationaux, en annonçant une intensification de sa coopération militaire avec la Russie, après la visite du Premier ministre Lamine Zeine en Turquie, Serbie puis en Iran. Cette initiative intervient dans un contexte de recherche de soutien extérieur (matériel et expertise) face aux défis sécuritaires et politiques auxquels le pays est confronté.

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Le Burkina Faso a été le théâtre de multiples événements marquants, soulignant les défis persistants auxquels le pays reste confronté. D’une part, les attaques djihadistes dans le nord du pays ont entraîné la mort d’une dizaine de soldats et de civils lors d’au moins quatre incidents distincts au cours d’une semaine. Ces attaques ont suscité une forte préoccupation tant au niveau national qu’international, avec une déclaration de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) déplorant la détérioration de la situation sécuritaire et suspendant le Burkina Faso de ses institutions.

Parallèlement, les autorités burkinabè ont été critiquées pour leurs pratiques présumées, notamment les réquisitions forcées et les arrestations jugées « arbitraires » de personnalités politiques et de la société civile. L’arrestation de l’ancien ministre Ablassé Ouédraogo a été suivie de celle de l’avocat Guy-Hervé Kam, toutes deux entourées de questions sur la légalité et les motivations derrière ces actions. La Cédéao a exprimé ses préoccupations et a appelé à la « libération immédiate des personnes interpellée ».

De plus, les accusations portées contre l’armée burkinabè par Human Rights Watch, concernant la mort d’au moins 60 civils lors de frappes de drones, dépeintes par les autorités gouvernementales comme étant dirigées contre des combattants jihadistes, ont ajouté une dimension supplémentaire à la crise. Ces accusations ont soulevé de nombreuses interrogations sur l’utilisation des ressources militaires, notamment les drones Bayraktar, fabriqués en Turquie, et sur la protection des civils dans le contexte de la lutte contre le terrorisme. 

Dans l’ensemble, ces événements mettent en lumière les multiples enjeux auxquels est confronté le Burkina Faso, notamment en matière de sécurité, de respect des droits de l’homme et de gouvernance politique. Ils soulignent également l’importance de la vigilance internationale et de la coopération régionale pour faire face à ces défis complexes. Le Burkina Faso reste confronté à de multiples défis pendant que ce pays devient un nouveau terrain du « grand jeu » entre puissances et intérêts divergents. Alors que sur le plan politico-sécuritaire interne persistent de nombreuses interrogations.

 

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Le mois de janvier au Sénégal a été marqué par une fièvre électorale croissante en direction de l’élection présidentielle de février 2024. Parmi les candidats en lice, deux figures importantes ont suscité une attention particulière : Karim Wade, sorti de son repli et de silence après huit années, et Ousmane Sonko, jeune leader charismatique de l’opposition. Cependant, des controverses ont éclaté autour de la validité de leurs candidatures respectives. La Cour suprême a confirmé la condamnation pour diffamation d’Ousmane Sonko, ce qui a remis en question sa participation à l’élection. Parallèlement, des débats houleux ont occupé l’espace politico-médiatique concernant la nationalité française de Karim Wade, soulevant des interrogations sur la capacité du candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS) à se présenter. Une allocution du président sénégalais, début février, à la veille de la campagne électorale officielle, annonçant l’abrogation du décret convoquant le corps électoral a signé le report des élections présidentielles initialement prévues le 25 février 2024.

Ce fut le début de manifestations et protestations violentes ayant même entraîné des pertes en vies humaines notamment sur le campus de l’université Gaston Berger de Saint-Louis dans le nord du pays. Des appels au dialogue ont été lancés de la part du Président Sall mais aussi de certains acteurs de la société civile tout en maintenant la pression politique par les manifestations qui se poursuivent.

Le 12 février un communiqué conjointement signé par les deux précédents présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade appellent « les forces vives » à souscrire au dialogue pour apaiser l’espace politique. Quelques jours auparavant, le Timbuktu Institute avait appelé à la recherche de solutions par un dialogue « constructif, inclusif et sincère ». Pour le Directeur de l’Institut, Dr. Bakary Sambe : « Dans le but de prémunir le Sénégal de l’instabilité, il faut urgemment, en dépit de toutes les considérations, s’inscrire dans une démarche proactive et viser, d’abord, un cadre politique consensuel comme préalable à la préservation de la démocratie, de la paix et de la stabilité. Il ne faudrait pas prendre le risque de tomber dans une violence électorale qui, combinée aux menaces djihadistes à nos portes, plongerait le Sénégal dans l’instabilité. La région n’a pas besoin d’une crise supplémentaire ». Selon le Timbuktu Institute, « il ne faudrait, peut-être pas désespérer de l’intelligence de la classe politique dans sa diversité pour qu’à tout prix, on puisse éviter un enlisement dommageable pour la stabilité du Sénégal mais aussi la paix et la sécurité régionale ».

Malgré la manifestation prévue le 13 février à Dakar et dans d’autres régions, des concertations sont déjà en cours dans les cercles religieux et certaines organisations de la société civile pour appuyer l’idée de ce dialogue aux contours encore diffus et à l’avenir incertain malgré les compromis politiques en vue et dont s’est largement saisie la presse nationale.

Pourtant l’Union européenne avait déjà annoncé le déploiement d’une mission d’observation électorale au Sénégal pour surveiller le processus électoral et garantir sa transparence, dirigée par la députée du Parlement européen, Malin Björk. De même, le Conseil constitutionnel sénégalais avait déjà officiellement bouclé l’étape de contrôle des parrainages puis a validé les candidatures de 20 candidats, excluant Sonko et Wade. Elle comprend le Premier ministre Amadou Bâ, candidat du camp présidentiel, l’opposant Idrissa Seck, Mahammed Boun Abdallah Dionne, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall et Bassirou Diomaye Diakhar Faye, candidat désigné par Sonko. Toutefois, ce dernier est actuellement détenu depuis avril 2023 pour « outrage à magistrat » et « diffamation ». Cette décision a suscité des réactions mitigées, certains la saluant comme une étape nécessaire pour assurer l’intégrité du processus électoral, tandis que d’autres l’ont critiquée comme étant politiquement motivée. Karim Wade décide alors de saisir les juridictions internationales.

Suites aux contestations de certains candidats dont Karim Wade, le Parlement a voté la création d’un comité d’enquête chargée d’examiner les décisions du Conseil constitutionnel concernant les candidatures présidentielles. Ce comité a pour objectif de faire la lumière sur d’éventuelles irrégularités ou actes de corruption de certains juges dans le processus de validation des candidatures, ainsi que de proposer des réformes pour renforcer l’intégrité du processus électoral à l’avenir. La suite des évènements sera beaucoup plus lisible après l’avis très attendu du Conseil Constitutionnel et l’amorce du dialogue annoncé et qui suscite un débat houleux au sein de la classe politique et des intellectuels sénégalais qui semblent s’accrocher aux grands principe pour la défense des institutions.

Sur la scène internationale, le Sénégal, représenté par la Garde des Sceaux Aïssata Tall Sall, a été au centre des discussions au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Le pays a défendu ses positions sur diverses questions, y compris les droits des LGBT, affirmant son engagement envers les droits de l’homme tout en soulignant les spécificités culturelles et religieuses du pays. Par ailleurs, le Sénégal a annoncé la dissolution de son dernier détachement de la MINUSMA au Mali, marquant la fin de son engagement militaire dansncette mission de maintien de la paix. Enfin, le président sénégalais Macky Sall s’est rendu en Mauritanie pour discuter de projets communs, notamment le démarrage imminent du projet d’extraction offshore de gaz de la région ouest africaine, dit GTA. La rencontre aborde également des sujets tels que l’accord de pêche entre les deux pays et les enjeux sécuritaires régionaux.

 

 

 

The spectrum of the recent violence in Senegal continues to loom large. And given that election periods in Africa - with Senegal moving towards a presidential election - are infamous for being times of unrest, caution must be must be the order of the day. With this in mind, Meta in partnership with the Timbuktu Institute organized a workshop on content moderation and the fight against and the fight against misinformation. An opportunity for various members of civil society to exchange views on the main risks and trends in harmful content during the election period.

Provide the resources needed to make optimal use of the platforms, especially during election period. This is the main objective of Meta, for whom it is "important to exchange with civil society players on the use of social networks and, above all, on the moderation of content moderation in a period prone to hate speech and disinformation", explains Olivia Tchamba, public policy manager at Meta. It is in this context that these exchanges respond to a need in terms of tools and, above all, awareness of the need to combat against disinformation. And all this with Meta, which "does not set itself up as a judge of truth, but, after sometimes heated exchanges with its experts, to regulate and prevent hate speech Haja Bally, Content Policy at Meta. "In today's context of risk and uncertainty, misinformation continues to be a real threat to stability and threat to stability and social cohesion, especially in the current regional environment”, reminds Adji Awa S., representative of the Timbuktu Institute. 

Election period, a time of heightened risk

If certain types of content are harmful in times of relative calm, their pernicious potential is in times of relative calm, their pernicious potential is heightened during election periods. With these threats in mind that it is important to shed some light on the issues in question. These were the subject of a round-table discussion. According to one of the panelists, Ousseynou Mbaye, founding member of the Association d'Aide aux Enfants Démunis (AAED), a moderation of the content. "The recent violence in Senegal can be explained by, among other things that we haven't been able to use the right words with young people," he laments. Advocating efforts in the direction of better general digital literacy, he continues: "I have a formula from a marabout who said the word in four beats. This means that that the person speaking must be authorized to speak, that the person must be competent to to speak about the subject, that the time chosen to speak is appropriate, and that the person speaks to the right people. the right audience".

 

President of the Réseau Paix et Sécurité pour les Femmes de l'Espace Cedeao (REPSFECO), Diago Ndiaye, compares Senegal to an incense burner. "The country is sitting on embers. Indeed, incense gives off a pleasant smell in the room, but down below there's fire ready to burn. The events of 2021 are a warning that we must take the full measure of," she warns. For her, "it's young people and women, who are generally the most susceptible, on whom we must insist on raising awareness, in addition to citizenship education." A position shared by Ousseynou Mbaye, who suggests "revisiting our concept of patriotism, promoting the culture of peace, while organizing training on education and digital security." And it's election time, says Ms. Ndiaye, "where candidates sometimes engage in verbal jousting verbal where violence is quite present". 

The electoral process underway in Senegal has given rise to the "SaytuSen2024" campaign, inspired by the Wolof word "saytu", meaning "to watch over, scrutinize, verify". Indeed, to combat misinformation, "journalists, Africa Check and civil society players have formed this alliance, with the aim of evaluating and verifying the veracity of the claims made by Abdoulaye Seck, head of Amnesty International. This type of initiatives, he points out, is proof that disinformation is not just the concern of a certain but can also involve the contribution of citizens. Indeed, the practice of fact-checking could soon come up against new challenges, "with the irruption of AI, which will make the task ever more complicated", notes a participant in the audience.

For better digital literacy

"Establish policy community standards that define what is and isn't allowed on Meta platforms, define tools and guidelines for users to empower them, collaboration and programs with experts as well as partners to continue improving policies". According to Eva Sow Ebion, head of Meta's Sub-Saharan Africa programs, this is roughly the company's approach to integrity and digital literacy. 

On the awareness-raising front, there's the "NoFalseNewsZone" campaign, part of a comic strip created to combat misinformation. Dedicated to French-speaking Africa, this fact-checking incubation and mentoring program aims to support the growth of local media, which fight misinformation. The program took place in five countries: Côte d'Ivoire, Cameroon, Mali, Burkina Faso and Niger. Meta also launched a campaign on social networks and radio, an awareness campaign on misinformation and the fight against online hate speech, in the run-up to the presidential election. One of the objectives of this campaign, among others, is to demonstrate the merits and benefits of participation of young people in the electoral process.

 

 

Timbuktu Institute

Le spectre des récentes violences observées au Sénégal continue de planer au-dessus des esprits. Et dans la mesure où les périodes électorales en Afrique – le Sénégal avançant vers une présidentielle -, sont tristement connues pour être des moments d’agitation, prudence doit être de mise. C’est dans cette optique, que Meta en partenariat avec le Timbuktu Institute, a organisé le jeudi 1 er février à l’hôtel Terrou-Bi, un atelier sur la modération de contenus et la lutte contre la désinformation. Une opportunité pour différents membres de la société civile d’échanger sur les principaux risques et tendances des contenus préjudiciables, en période électorale.

Apporter les ressources nécessaires pour une utilisation optimale des plateformes, qui puis est, en période électorale. Tel est le principal objectif de Meta, pour laquelle, il « importe d’échanger avec les acteurs de la société civile sur l’utilisation des réseaux sociaux et surtout sur la modération des contenus dans une période sujette aux discours de haine et à la désinformation », explique Olivia Tchamba, public Policy manager chez Meta. C’est dans ce sillage que ces échanges viennent répondre à un besoin en termes d’outils et surtout de prise de conscience de la nécessité de lutter efficacement contre la désinformation. Et ceci, avec Meta qui « ne se pose pas en juge de vérité, mais au bout d’échanges parfois vifs avec ses experts avertis, réguler et prévenir les discours haineux ou pouvant mener à la violence », précise Haja Bally, content Policy chez Meta. « Avec le contexte actuel, lourd de risques et d’incertitudes, la désinformation continue d’être une réelle menace pour la stabilité et la cohésion sociale surtout avec l’environnement régional que nous connaissons », rappelle pour sa part Adji Awa S., représentante du Timbuktu Institute.

Période électorale, période de risques décuplés

 Si certains types de contenus présentent des caractéristiques préjudiciables en temps de relative accalmie, en période électorale, leur risque pernicieux se trouve accru. C’est donc fort de ces menaces qu’il importe d’apporter des éclairages sur les problématiques en question. Ces dernières ont tenu lieu d’échange autour d’une table ronde. Selon un des panélistes, Ousseynou Mbaye, membre fondateur de l’Association d’Aide aux Enfants Démunis (AAED), une modération des contenus s’impose. « Les récentes violences au Sénégal peuvent s’expliquer entre autres par le fait que nous n’avons pas su et pu utiliser les mots adéquats à l’endroit de la jeunesse. », regrette-t-il. Préconisant des efforts dans le sens d’une meilleure alphabétisation numérique générale, il poursuit : « Je tiens une formule d’un marabout qui a dit que la parole à quatre temps. C’est-à-dire qu’il faut que la personne qui parle soit autorisée à parler, que la personne soit compétente pour parler du sujet, que le moment choisi pour parler soit adéquat et que la personne s’adresse aux bons destinataires ». 

Présidente de la Présidente chez Réseau Paix et Sécurité pour les Femmes de l’Espace CEDEAO (REPSFECO), Diago Ndiaye, compare le Sénégal à un encensoir. « Le pays est assis sur de la braise. En effet, l’encens émet une odeur agréable dans la chambre mais en bas il y a du feu prêt à brûler. Les événements de 2021 sont un avertissement dont il faut prendre la pleine mesure », avertit-elle. Pour elle, « ce sont les jeunes et femmes, généralement les plus sujets sur lesquels il faut insister sur la sensibilisation, en plus d’une éducation à la citoyenneté. » Position que partage Ousseynou Mbaye, en proposant de « revoir notre conception du patriotisme, promouvoir la culture de la paix, tout en organisant des formations sur l’éducation et la sécurité numériques. » Qui puis est en période électorale, affirme Mme Ndiaye « où les candidats se livrent parfois à des joutes verbales où la violence est assez présente ».

Le processus électoral enclenché au Sénégal a donné le jour à la campagne « SaytuSen2024 » inspirée du mot wolof « saytu », qui signifie « veiller sur, scruter, vérifier ». En effet, pour lutter contre la désinformation, « journalistes, Africa Check et des acteurs de la société civile ont formé cette alliance, dans le but d’évaluer et vérifier la véracité des affirmations des candidats à la présidentielle », apprend Abdoulaye Seck, responsable d’Amnesty International. Ce type d’initiatives, pointe-t-il, est une preuve que la désinformation n’est pas seulement l’affaire d’un certain type d’acteurs, mais peut également engager la contribution des citoyens. » En effet, la pratique du fact-checking pourrait prochainement se heurter à de nouveaux défis, « avec l’irruption de l’intelligence artificielle (IA) qui va de plus en plus compliquer la tâche », note une participante dans l’assistance.

 

Pour une meilleure alphabétisation numérique

« Établir des normes communautaires politiques qui définissent ce qui est autorisé ou non sur les plateformes Meta, définir des outils et directives pour les utilisateurs pour les responsabiliser, les collaboration et programmes avec les experts ainsi que partenaires pour continuer à améliorer les politiques ». Telle est grosso modo, selon Eva Sow Ebion, responsable des programmes Afrique subsaharienne de Meta, l’approche de l’entreprise en matière d’intégrité et d’alphabétisation numérique.

Concernant la sensibilisation, il y a la campagne « NoFalseNewsZone », partie d’une bande dessinée créée pour lutter contre la désinformation. Dédiée à l’Afrique francophone, ce programme d’incubation et de mentorat de vérification des faits, vise à soutenir la croissance des médias locaux, qui luttent contre la désinformation. Ce programme s’est déroulé dans cinq pays : Côte d’Ivoire, Cameroun, Mali, Burkina Faso et Niger. Par ailleurs, Meta a lancé une campagne sur les réseaux sociaux et à la radio, une campagne de sensibilisation sur la mésinformation et la lutte contre les discours haineux en ligne, dans le cadre de l’élection présidentielle. Un des objectifs affichés de cette campagne, est entre autres, de montrer le bien-fondé et l’intérêt de la participation des jeunes au processus électoral.

 

 

Timbuktu Institute - January 29

 

As part of the Observatoire des Réseaux Sociaux set up in partnership with platforms such as Meta, to reflect on the need for action in the face of disinformation and its damaging effects on social cohesion and regional stability, the Timbuktu Institute continues to initiate exchanges and participative discussions. To this end, a regional webinar was held on the theme: "Fighting disinformation: what ethics should be applied to the use of social networks? Moderated by CESTI (Centre d'étude des sciences et techniques de l'information) teacher-researcher Dr. Yacine Diagne, the discussions were led by Ignace Sossou (journalist - Benin), Issifou Habsatou (teacher-researcher - Niger), Massiré Diop (journalist - Mali) and Ziller Djerambété (journalist - Chad).

Disinformation on social networks has become such an evil that it now calls for major remedies. And all players - journalists and the public alike - need to be involved in the debate. "It's important to focus on the issue of digital literacy, enabling people to seek out information, approach it critically and use it for useful purposes. This is also part of our desire to build strong communities, in a safe atmosphere", asserts Olivia Tchamba, Public Policy Manager at Meta. That's why, she continues, "Meta is keen to involve various players in the fight against misinformation, which is a real challenge, in order to have collective solutions, because we are not judges of truth."

At a time when social networks have definitively established themselves as central communication platforms, many questions concerning new journalistic practices are emerging. In a hyper-connected world where information circulates at exponential speed, traditional information transit channels are facing a certain crisis. "It used to be that journalists and press agencies were the main purveyors of information. But today, not only do journalists get their information from social networks, but influencers are sometimes better appreciated too," laments moderator Yacine Diagne.

Chadian journalist Ziller Djérambété agrees. "When a journalist uses social networks as his or her main source of information, it's serious," he insists. He continues: "Everyone is setting themselves up as journalists and not respecting the elementary rules of journalistic treatment. In this age of information disorder, with the triptych Disinformation-Misinformation-Malinformation, news professionals need to have the reflex of critical hindsight and responsibility in the face of information."

Other panelists, like Beninese journalist Ignace Sossou, take a more nuanced view. "I think the real debate is not so much about social networks as such, but more about the quality and treatment of the work of the journalist, who must demonstrate integrity and seek the veracity of information. Social networks can indeed be useful for journalism, in the sense that they can, for example, be the starting point for investigations", he explains. Malian journalist Massiré Diop takes a similar view. In his view, "it's not very ethical. Social networks can be a source of information for journalists, but they shouldn't be the main one. The most important thing is to remain professional." As for jurist Issifou Habsatou, she insists on making it a point of honor that "the question of ethics, understood as a set of rules that must be respected in relation to the exercise of a mission or a profession, is crucial."

A crisis of confidence between traditional media and the public ?

The democratization of social networks has led to a fragmentation of information sources. Today, every Internet user is a potential transmitter of information, which logically tends to undermine the legitimacy of journalists. According to Ziller Djérambété, "communication and journalism are not the same thing. Communication is the preserve of the influencer, who is driven by immediacy, which is not the case with journalistic treatment". Worse still, regrets Beninese journalist Ignace Sossou, "there are influencers who are listened to more than the media. Journalists go beyond simply stating the facts; they can also dig deeper, understand and pinpoint responsibilities. Unfortunately, many media outlets currently behave like communicators, uncritically repeating the official discourse." For jurist Issifou Habsatou, however, it would be interesting to see how to introduce a productive demarcation between communicators and journalists. "People are illiterate. We need to think about complementarity between social networks and traditional media. We mustn't simply pit activists against journalists. What's more, in Niger, since the coup d'état, there's been a real problem regulating speech on social networks", she asserts.

However, debate facilitator Dr. Yacine Diagne persists in her diagnosis of the crisis of confidence. "Let's not kid ourselves", she warns, asserting that this also poses the problem of access to information for journalists. For Ignace Sossou, "it's crucial, but unfortunately it's not uncommon for public administrations to hide information that's supposed to be public. Access to information is a basic citizen's right, not a privilege granted only to journalists. This is all the more worrying in countries in transition, run on military principles where people's rights are neglected." On this subject, jurist Issifou Habsatou believes that in Niger, "the code of ethics in principle gives free access to news sources, so in principle the problem shouldn't arise."

"We need to take a critical look back at the journalistic profession"

While it's important to focus on the noxious atmosphere created by social networks, journalistic practice shouldn't be exempt from reproach, the panelists note. "Nevertheless, we need to review our practices and take a critical look at our profession. Professionalism must take precedence over emotion," admits Yacine Diagne. As for Massiré Diop, he believes that the crisis of confidence mentioned is due, among other things, to the fact that there is "a lack of professionalism. Many journalists are either influencers or activists, voicing their opinions on anything and everything. There's also a problem with certain media who, in order to make a living, become commercial enterprises", he laments. For his part, Ziller Djérambété points out that "a true journalist is one who checks his information before broadcasting it. In Chad, for example, it's people who work for a credible media outlet, or who have a press card, who are recognized as journalists by law."

This brings us to another very important parameter: the economic viability of the media. While all the panelists agree on the precariousness of the media sector, especially in a context of competition with social networks, Ignace Sossou prefers to temper this view: "There's a threat from the point of view of the business model. For his part, Ignace Sossou prefers to temper: "There's a threat from the point of view of the business model. Ads that used to be dedicated to one medium are now dedicated to influencers who have a bigger audience. But from a journalistic content point of view, the question doesn't arise."

Is fact-checking a panacea ?

For some years now, fact-checking has been the most popular way of tracking down fake news. While acknowledging the usefulness of this practice, Yacine Diagne questions its ability to solve the problem. "I think the democratization of fact-checking is a good thing, but my opinion is that its frequency can contribute to a certain trivialization, or even legitimization, of fake news in the public arena. Wouldn't too much fact-checking kill fact-checking?" she asks.

Lawyer Habsatou isn't convinced, however. "I don't think there's enough fact-checking. Do the digital media really practice it? If not, beyond that, I think it's urgent to reinforce the responsibility of content creators", she suggests. An idea echoed by journalist Ignace Sossou, also a fact-checking trainer in Burkina Faso. "Fact-checking is carried out on facts that have a possible impact on communities. We don't fact-check everything. Internet users aren't that naive either; they can sometimes recognize fake news. The problem lies more with cleverly fabricated fake news. Generally speaking, we need to continue and reinforce media education, so that the public can be the primary actor in the credibility of information", he recommends.

In all cases, says Yacine Diagne, "media education is essential. Ignace Sossou suggests that this means making fact-checking tools more widely available to the public: "Fact-checking should not be seen as the preserve of journalists. We need to democratize fact-checking tools," he insists, "to enable the general public, and especially young people, the primary target of fake news, to use them. Fact-checking must be a permanent state of critical mind". Nevertheless, "the current environment is favorable to influencers. Meta pays influencers better than the media", he points out. For this reason, says Nako Mamadjibé, a participant from Chad, "we need to raise awareness of the laws that protect people and institutions against a certain libertinism and digital delinquency." This was echoed by another participant, Kiari Mamadou, who reminded us that "the laws that have been passed on this subject have not been widely publicized."

Disinformation is a scourge that poses a real threat to regional stability, especially in a context marked by a veritable "information war". For Dr. Bakary Sambe, "the impact of such a situation on the media and journalistic work is today exacerbated by the influence of social networks on opinion-making and strategies for conquering media space". Through the Observatoire des Réseaux Sociaux, the Timbuktu Institute is continuing its research and monitoring work, promoting alliances and partnerships between platform managers, influencers and the media to achieve a real preventive strategy and effectively combat disinformation in the Sahel and West Africa.

 

 Timbuktu Institute - January 29, 2024


Timbuktu Institute, 10/02/2024

The political situation in Senegal is occupying regional and international headlines. The country "traditionally known as a bastion of democracy in Africa" is experiencing an unexpected political situation. The latter has gained momentum between international condemnations and internal protests following the interruption of the electoral process just a few days before a presidential election with enormous stakes. While for many years Senegal has been able to protect itself from the insecurity caused by the terrorist threat, despite being a neighbor to Mali and other countries in crisis, Dr. Bakary Sambe returns in this weekly Timbuktu Institute column to the risks to the country of possible electoral disputes or the violence that could ensue. The regional director of the Timbuktu Institute warns of the various risks documented in a new report to be published in the next few days. Speaking on the pan-African channel Medi1TV, he calls on the authorities and the political class to shoulder their responsibilities and to subscribe to the conditions for a peaceful political environment, as a prerequisite for pursuing the democratic trajectory of a country whose strategic positioning also exposes it to international rivalries and the most diverse forms of covetousness. He answers questions from Sanae Yassari.

Dr. Bakary Sambe, since the start of the electoral process in Senegal, you have been warning of the risks and dangers associated with disputes and litigation. The current situation, with the postponement of the presidential election to December 15, has made the Senegalese political scene even more complex and tense. In your opinion, what risks could such a situation expose this country, which has long been a model of democracy on the continent?

First of all, it must be said that it is most unfortunate that Senegal, known for its long tradition of democracy, has reached the point where a presidential election is being postponed just a few weeks before the ballot. The conflict-ridden and contentious nature of the current electoral process not only poses a serious threat to peace and security, but may also jeopardize the very viability of democracy for a long time to come. It is to be feared that the political violence that could result from a contentious electoral process could lead to instability in the sub-regional political and security environment. Our studies in Africa show that between 1994 and 2012, violence linked solely to disputed electoral processes directly caused over 5,000 deaths and several hundred thousand displaced persons and refugees, not to mention the enormous destruction and hundreds of thousands of victims of civil wars triggered by electoral disputes. Senegal needs to get its act together.

But Dr. Sambe, you seem to insist on the particular case of Senegal, referring to the regional security situation which, in your opinion, would make this now contentious electoral process an aggravating risk factor that could further expose Senegal and its stability. Could you elaborate on this aspect, which seems to have escaped many analysts?

On a strictly internal level, the systematic association of political violence with contentious electoral processes means that, by the date set, there will already be an increase in the level of political risk, putting a brake on foreign direct private investment, tourist flows and economic activity in general, not to mention the increased vulnerability of our borders. Let's not forget that the current Malian crisis is, to some extent, the result of a combination of an internal political crisis and a security crisis that took advantage of institutional instability. While our country remains a luxury target, the dream target of the terrorist movements that have destabilized the region, this is not the time to get bogged down in a political crisis that could persist, a situation fraught with risks and which would plunge our country into the worst uncertainties.

So, faced with this unexpected situation in the country, what should be done to avoid, and I quote, "a stalemate that would precipitate the country's tipping towards electoral violence and expose it further to security threats at a time when the regional situation remains most worrying"?

In order to protect Senegal from instability, we urgently need to take a proactive approach, despite all considerations, and aim first and foremost for a consensual political framework as a prerequisite for preserving democracy, peace and stability. We must not run the risk of electoral violence which, combined with the jihadist threat on our doorstep, would plunge Senegal into instability. The region doesn't need another crisis. Did you know that between 1994 and 2007, more than 5,500 people were killed in contentious electoral processes in ten sub-Saharan African countries, including South Africa, Nigeria and Congo Brazzaville, not to mention the millions displaced? The political class in all its diversity, and first and foremost the President of the Republic, must be called upon to engage in urgent, but sincere and inclusive dialogue. Despite the gravity of the situation, we should perhaps not despair of the intelligence of the political class in all its diversity, so that at all costs we can avoid a stalemate that would be damaging not only to Senegal's stability, but also to regional peace and security.

Source : Timbuktu Institute.

 

معهد تمبكتو- 7 فبراير 20224

إن الوضع السياسي في السنغال يشهد تصعيدا مقلقا لغاية أنه يستحوذ على الصفحات الأولى من الأخبار الإقليمية والدولية، وهذا البلد الذي كان " معروفا بتقاليده الديمقراطية العريقة " يعيش اليوم أزمة سياسية متوترة تنطوي على توقف العملية الانتخابية قبل أيام قليلة من تاريخ إجراء الانتخابات، مما أسفر عن زخم نادر من إدانات دولية واحتجاجات محلية. إن السنغال قد تمكن من حماية نفسه منذ سنوات طويلة من التهديدات الأمنية والإرهابية في المنطقة بالرغم من كونه جارا لدول عانت أزمات أمنية خطيرة كما شوهد في دولة (مالي)

 وفي مقابلة أجراها مع الصحفية سناء ياسري، في قناة (ميدي 1 تيفي)، ركز الدكتور باكري صمب على مخاطر وأعمال العنف التي من المحتمل أن تتولد من النزاعات الانتخابية، وحذر في تقرير سينشره " معهد تمبكو " في الأيام المقبلة من مختلف التهديدات والمخاطر التي قد تنجم عن العملية الانتخابية وتسهم في الإخلال بالأمن في البلاد، ودعا الكيانات والطبقة السياسية إلى تحديد التدابير التي يمكنها ضمان السلام الذي هو الركن الأساسي لاستمرار المسار الديمقراطي في البلاد علما بأن موقع السنغال الاستراتيجي يعرضه للمنافسات الدولية والأطماع المتنوعة

 

منذ بداية العملية الانتخابية في السنغال، ما زلتَ تجذب الانتباه إلى المخاطر التي قد تنشأ من التنافس في العملية الانتخابية، لكن تأجيل الانتخابات إلى 15 ديسمبر 2024 جعل المشهد السياسي أكثر تعقيدا وتوترا: ما هي المخاطر التي يمكن أن يتعرض لها السنغال الذي كان لفترة طويلة نموذجا للديمقراطية في القارة؟

لا بد من التأكيد في أول وهلة أن من المؤسف جدا أن السنغال المعروف بتقاليد ديمقراطية عريقة يصل إلى هذه الحالة من الخلافات والمنافسات حتى يتم تأجيل الانتخابات الرئاسية التي كان من المقرر إجراؤها بعد أسابيع قليلة. إن النزعات التي اتسمت بها العملية الانتخابية لا تشكل تهديدا خطيرا للسلم والأمن فحسب، بل يمكن أن تعرض للخطر قدرة الديمقراطية على البقاء والصمود لفترة طويلة، كما أنه من الممكن أن يؤدي إلى عنف سياسي يساهم في زعزعة البلاد وتعريض البيئة السياسية والأمنية دون الإقليمية للخطر. ويظهر في دراساتنا حول أفريقيا أنه في الفترة من 1994 إلى 2012، تسبب تعقيد العنف المتصل فقط بالعمليات الانتخابية بشكل مباشر في مقتل أكثر من 5000 شخص ونزوح مئات آلاف من السكان، ناهيك عن الدمار الهائل ومئات آلاف من ضحايا الحروب الأهلية، ولذلك إن البلد في حاجة ملحة إلى وضع نهـج يتضمن بذل جهود الوساطة والمساعي الحميدة للعمل من أجل صيانته من آثار الانتخابات على الأمن والديمقراطية

تركز على حالة السنغال عندما تتحدث عن الوضع الأمني الإقليمي، لأن العملية الانتخابية التي تثير الجدل تشكل عاملا يمكن أن يزيد من تعريض البلد للخطر وانعدام الأمن، هل يمكن الرجوع إلى هذه النقطة التي لم تجذب اهتمام العديد من المحللين؟

إذا ركزنا اهتمامنا على المستوي المحلي فقط فإننا نرى أن العنف السياسي المحيط بالعمليات الانتخابية المتنازع عليها في السنغال سيزداد خطورة وتأزما، وهذه الخطورة السياسية ستستمر إلى وقت انعقاد الانتخابات القادمة، مما يشارك في كبح وعرقلة الاستثمار الأجنبي المباشر بكشب خاص، والتدفقات السياحية، والنشاط الاقتصادي بشكل عام، فضلًا عن تضعيف الحدود. جدير بنا التذكير بأن أزمة (مالي) الحالية اندلعتْ نوعا ما نتيجة لمزيج من أزمة سياسية داخلية وأزمة أمنية تفاقمت مع عدم الاستقرار المؤسسي. وكلنا نعلم أن السنغال يشكل هدفا حقيقيا للحركات الإرهابية التي زعزعت استقرار المنطقة، ولذلك، فإن الفترة التي نشهدها ليست مواتية للتورط في أزمات سياسية قد تطول وتحفل بمخاطر قد تدفع البلاد إلى أسوأ حالات الارتياب والشكوك

ما الذي ينبغي عمله أمام هذا الوضع الفريد لتصدي خطر " الانزلاق في العنف الانتخابي " ؟

يضطلع دعم وصون السلام والأمن في السنغال والحفاظ على الديمقراطية والاستقرار في حمل الأطراف المتنافسة على اتخاذ كافة التدابير اللازمة لوضع إطار سياسي وبناء توافق الآراء مع متطلبات جميع الجهات الفاعلة، والأخذ في الاعتبار أهمية إنتاج صياغات سابقة لحل النزاعات ومنع نشوب العنف الانتخابي الذي -إضافة إلى التهديدات الأخرى- من شأنه أن يدخل البلد في حالة من عدم الاستقرار، ولاسيما أن المنطقة لا ترغب في أزمة أخرى. وفيما بين عامي 1994 و2007، أدت النزاعات الانتخابية في اثني عشر بلدا أفريقيا جنوب الصحراء الكبرى، بما في ذلك جنوب إفريقيا ونيجيريا والكونغو برازافيل، إلى مقتل أكثر من 5500 شخصا وملايين النازحين! وإذا نظرنا إلى هذا الوضع، يتعين علينا دعوة الطبقة السياسية بمختلف مكوناتها - وفي المقام الأول رئيس الجمهورية - إلى التخطيط بعناية لتنظيم حوار صادق وشامل يسمح بإعادة النظر إلى عيوب العملية الانتخابية وإيحاد حلول شافية لها لتعافي البلاد من الكوارث. حتى وإن كان الوقت خطير، لا ينبغي لنا أن نيأس من ذكاء الطبقة السياسية في تنوعها وعبقرية السلطات في إيجاد حلول تقي البلاد من الانزلاق في عنف انتخابي يضر باستقرار السنغال والسلام والأمن الإقليميين

 



 

 

 

Timbuktu Institute - January 2024

In the Sahel, the current political and security situation is marked by the high-speed circulation of fake news and unverified information distilled on social networks and shared, above all, by hyper-connected young people. While the pernicious effects of the democratization of information dissemination and access in the digital age have yet to be tamed, other parameters no less problematic have been added to the equation. These include: the growing influence of influencers on public opinion, the race for scoops, sensationalism and buzz, the instrumentalization of inter-community or identity-based conflicts in certain countries in transition, etc.

Paradoxically, the democratization of access to knowledge and information in profusion has not necessarily created an environment conducive to healthy public debate and exchange outside social platforms and networks, which expose people to the risks of misinformation, among other things. There is also the circulation of various theories and preconceived ideas that run counter to the spirit of citizenship, further undermining the achievements of democratic debate and the values that underpin social cohesion. These ideas circulate more frequently in crisis or post-conflict contexts, even of low intensity, to take advantage of latent tension despite reconciliation and peace-building efforts.

Disinformation, A bedrock of political instability?

In a context of insecurity and political instability, punctuated by transitions of uncertain evolution and outcome, the phenomenon of disinformation takes many forms, and hides behind well-targeted communication campaigns over which states have little monopoly or even control. The countries of the Sahel, in addition to the absence of adequate normative or regulatory frameworks, are thus struggling to cope with this flow of information and its manipulation by various actors; all this in a context of uncertainty, internal political tensions, security threats and escalations on a Sahelian diplomatic stage that has become the new "playground" and influence of both traditional and emerging powers.

At the same time, social networks are becoming the main source of information, and the phenomenon of disinformation has become recurrent and even accentuated in a context of manipulation of information for various purposes, strategies of foreign influence, and the promotion of extremist and violent narratives online. While the fight against terrorism is mobilizing the energies of States and their partners, public opinion is being led to move in an increasingly sovereignist atmosphere.

An Observatory of Social Networks in the Sahel and West Africa at work

This is the background to the idea of the Timbuktu Institute's Observatoire des Réseaux Sociaux (Social Network Observatory), in partnership with platforms such as Meta, concerned about the need to act in the face of disinformation and its damaging effects on living together and regional stability. The main objective of this tool is to reflect and act effectively on the "Stakes of Disinformation and Challenges to Social Cohesion and Democracy in the Sahel".

The Observatory's vocation is to document these phenomena through an in-depth study of the vectors of disinformation and the analysis of content and narratives at work on social networks such as Facebook, which call into question the stability of African countries.

With this in mind, a regional webinar was organized on January 18, 2024, on the theme of "Social networks and intercommunity conflict prevention in the Sahel". This interactive framework for exchange and discussion provided an opportunity to deepen reflection on a range of issues, including: content likely to stir up community conflict; concrete experiences of conflict resolution using social networks; and the possibilities for thinking about the regulation of social networks.

Moderated by Dr. Bakary Sambe, Regional Director of the Timbuktu Institute, the webinar was led by : Cendrine Nama (activist, Executive Director of CORTEX - Burkina Faso), Ibrahima Harane Diallo (Journalist-politologist - Associate at the Timbuktu Institute -Mali), Pr Abdourahamane Dicko (Sociologist at the University of Zinder in Niger) and Nodjiwameen Doumdanem (Multimedia Journalist, jurist - Chad). This webinar was the first in a series of debates designed to address different aspects of misinformation.

Urgent need to act against misinformation and its harmful effects

Speakers agreed on the urgent need to act in the face of a worrying proliferation not only of fake news, but also of hate speech on social networks in the various countries of the Sahel. This is certainly not reassuring in the current context, where the political situation in the Sahel is unstable and uncertain. According to Pr Abdourahmane Dicko, "social networks contribute to the fragmentation of national unity, by reinforcing the political positioning of citizens on ethnolinguistic grounds". To avoid these dangerous pitfalls, Burkinabe activist Cendrine Nama, Executive Director of CORTEX, proposes adopting a zero-tolerance approach, with more rigorous regulation, particularly with regard to calls for hatred, segregation and stigmatization: "Any word of segregation, exclusion and stigmatization cannot go under the radar of freedom of expression. We have to be uncompromising, even in so-called humorous comments, because that's where discrimination often starts", she advocates.

Nevertheless, caution must be exercised insofar as "social networks are double-edged, and the main challenge remains to reconcile the regulation of speech and freedom of expression", warns Chadian journalist Nodjiwameen Doumdanem. For all these reasons, conflict prevention must be fundamentally based on "promoting a culture of peace", suggests Ibrahima Harane Diallo, emphasizing the principle of prevention.

Disinformation and the dangers of radicalized political discourse

For Dr. Bakary Sambe, who facilitated the debate for which over 500 actors from civil society, NGOs and decision-makers had registered, "we are in a rather particular context, with its paradoxes to be taken into account, between the freedom to inform and the responsibility to safeguard peace and social cohesion". In his opinion, large-scale actions are needed, particularly among young people. "Young people are increasingly informed and interested in public debate, but sometimes they don't really have a place in it, and a self-isolation phenomenon is developing that locks this majority category of the population away from the public expression of ideas and opinions", notes Bakary Sambe.

The Regional Director of the Timbuktu Institute also dwelt on the community mobilization experiments carried out with young people in Togo and Benin as part of the USAID-OTI-supported Littoral Regional Initiative (PRAPC), to explain that "empowering youth and strengthening their capacities could yield encouraging results".

But beyond the current signals of the amplification of inter-community conflicts via social networks, Bakary Sambe called for real reflection on the phenomena of radicalization of political discourse in certain countries, particularly on social networks. As he reminds us, by alerting us to this worrying phenomenon, "a major gap is opening up between this young, hyper-connected, information-hungry public and the institutional discourse of governments and political leaders, which fails to take account of their specific characteristics and aspirations".

Source : Timbuktu Institute

Timbuktu Institute – Janvier 2024

Dans le cadre de l’Observatoire des Réseaux Sociaux mise sur pied en partenariat avec des plateformes comme Meta, pour réfléchir à la nécessité d’agir face à la désinformation et  ses méfaits sur la cohésion sociale et la stabilité régionale, le Timbuktu Institute continue d’initier des échanges et discussions participatives. C’est à ce propos que s’est tenu un webinaire régional sur le thème : “Lutter contre la désinformation : quelle éthique d’utilisation des réseaux sociaux ?”. Modérés par l’enseignante-chercheure au CESTI (Centre d’étude des sciences et techniques de l’information) Dr. Yacine Diagne, les échanges ont été animés par Ignace Sossou (journaliste - Bénin), Issifou Habsatou (enseignante-chercheur - Niger), Massiré Diop (Journaliste - Mali) et Ziller Djerambété (journaliste - Tchad).

La désinformation sur les réseaux sociaux est devenue un mal, telle qu’elle appelle désormais, des grands remèdes. Et tous les acteurs, journalistes ou public, doivent être impliqués dans la réflexion. “Il est important de mettre l’accent sur la question de l’alphabétisation numérique, permet de chercher l’info, l’approcher de manière critique et de l’utiliser à des fins utiles. Ceci aussi dans le souhait de bâtir des communautés fortes, dans une atmosphère sûre”, affirme Olivia Tchamba, Public Policy Manager chez Meta. C’est pour cela que, poursuit-elle, “Meta tient à associer divers acteurs dans la lutte contre la désinformation qui est un réel défi, ceci pour avoir des solutions collectives parce nous ne sommes pas des juges de vérité.”

A une ère où les réseaux sociaux se sont définitivement imposés comme des plateformes de communication centrales, de nombreux questionnements concernant les nouvelles pratiques journalistiques, émergent. Dans un monde hyperconnecté où l’information circule à une vitesse exponentielle, les circuits traditionnels de transit de l’information sont confrontés à une certaine crise. « Avant les journalistes et agences de presse étaient les principaux pourvoyeurs d’informations. Mais aujourd’hui, non seulement les journalistes s’informent sur les réseaux sociaux, mais aussi les influenceurs sont parfois mieux appréciés », regrette la modératrice Yacine Diagne.

Le journaliste tchadien, Ziller Djérambété abonde dans le même sens. “Qu’un journaliste utilise les réseaux sociaux comme principale source d’informations, c’est grave” martèle-t-il. Avant de poursuivre : “Tout le monde s’érige en journaliste et ne respecte pas les règles élémentaires du traitement journalistique. A l’ère du désordre informationnel avec le triptyque Désinformation-Mésinformation-Malinformation, les professionnels de l’info doivent avoir le réflexe du recul critique et de la responsabilité face aux informations.”

D’autres panélistes, à l’instar du journaliste béninois Ignace Sossou, observent une position plus nuancée. “Je pense que le vrai débat, ce n’est pas tant les réseaux sociaux en tant que tels, mais plus la qualité et le traitement du travail du journaliste qui doit faire preuve d’intégrité et chercher la véracité de l’information. Les réseaux sociaux peuvent bel et bien être utiles pour le journalistique, en ce sens qu’ils peuvent par exemple être le point de départ d’enquêtes”, explique-t-il. Le journaliste malien Massiré Diop garde une ouverture plus ou moins similaire. Selon lui, “ce n’est pas très éthique. Les réseaux sociaux peuvent être une source d’informations pour le journaliste, mais ils ne sauraient être la principale. Le plus important est de rester professionnel.” Quant à la juriste Issifou Habsatou, elle insiste pour mettre un point d’honneur à ce que “la question de l’éthique, entendue comme ensemble de règles devant être respectées par rapport à l’exercice d’une mission ou d’une profession, est capitale.”

Entre les médias traditionnels et le public, une crise de confiance ?

La démocratisation des réseaux sociaux a conduit à un éclatement des sources d’informations. Désormais, chaque internaute est un potentiel émetteur d’informations, ce qui a logiquement tendance à fissurer la légitimité du journaliste. Selon Ziller Djérambété, “il faut faire la différence entre la communication et le journalisme, n’est pas la même tâche. La communication est le propre de l’influenceur qui est mu par l’instantanéité, ce qui n’est pas le cas du traitement journalistique”. Pis, regrette le journaliste béninois Ignace Sossou, “ il y a des influenceurs qui sont plus écoutés que les médias. Le journaliste va au-delà de plaquer les faits, il peut aussi creuser, comprendre et situer les responsabilités. Malheureusement, beaucoup de médias actuellement se comportent comme des communicateurs, en reprenant de manière non critique le discours officiel.” Pour la juriste Issifou Habsatou, il serait toutefois intéressant de voir comment introduire une démarcation productive entre les communicants et les journalistes. “Les populations sont analphabètes. Il faut penser à une complémentarité entre les réseaux sociaux et les médias traditionnels. Il ne faut pas purement et simplement opposer les activistes aux journalistes. Par ailleurs, au Niger, depuis le coup d’état, il y a un vrai problème de la régulation de la parole sur les réseaux sociaux”, affirme-t-elle.

Toutefois, la facilitatrice du débat, Dr. Yacine Diagne persiste sur le diagnostic de la crise de confiance. “Il ne faut pas se voiler la face”, alerte-t-elle, en affirmant que celui-ci pose aussi le problème de l’accès à l’information pour le journaliste. Pour Ignace Sossou, “c’est crucial mais malheureusement, il n'est pas rare que les administrations publiques cachent des informations qui sont censées être publiques. L’accès à l’information est un droit basique du citoyen, pas un privilège accordé au seul journaliste. Ceci est d’autant plus préoccupant dans les pays en transition, dirigés sur la base de principes militaires où les droits des peuples sont négligés.” A ce propos, la juriste Issifou Habsatou estime qu’au Niger, “le code d’éthique donne en principe un libre accès aux sources d’infos, donc en principe le problème ne devrait pas se poser.” 

“Il faut faire un retour critique sur le métier de journaliste

S’il importe de mettre l’accent sur l’atmosphère nocive que créent les réseaux sociaux, la pratique journalistique ne devrait pas être exempte de reproches, notent les panélistes. “ Il faut tout de même revoir la pratique et faire un retour critique sur le métier, le professionnel doit primer sur l’émotionnel”, reconnaît Yacine Diagne. Quant à Massiré Diop, il estime que la crise de confiance évoquée est entre autres due au fait qu’il existe “un manque de professionnalisme. Beaucoup de journalistes sont soit influenceurs soit activistes, qui opinent sur tout et n’importe quoi. Il y aussi un problème avec certains médias qui, pour vivre, deviennent des entreprises commerciales”, déplore-t-il. Pour sa part, Ziller Djérambété rappelle qu’un “vrai journaliste est celui qui vérifie son information avant de la diffuser. Au Tchad par exemple, ce sont les gens qui officient dans un média crédible ou qui ont une carte de presse, qui sont reconnus comme journalistes par la loi.”

Ce point appelle un autre paramètre on ne peut plus important : la viabilité économique des médias. Si tous les panélistes se rejoignent quant à la précarité du secteur des médias, qui plus est, dans un contexte de concurrence avec les réseaux sociaux. Pour sa part, Ignace Sossou préfère tempérer : “Il y a une menace du point de vue du modèle économique. Les pubs qui étaient dédiés à un média sont désormais dédiés aux influenceurs qui ont une plus grande audience. Mais d’un point de vue contenu journalistique, la question se ne pose pas.”

Le fact-checking, la panacée ?

La technique du fact-checking, s’est depuis quelques années maintenant imposée comme la manière la plus populaire de traquer les fake news. Reconnaissant l’utilité de cette pratique, Yacine Diagne s’interroge sur sa capacité à régler le problème. “Je pense que la démocratisation du fact-checking est une bonne chose mais mon avis est que sa fréquence peut participer d’une certaine banalisation, voire une légitimation des fake news dans l’espace public. Trop de fact-checking ne tuerait pas le fact-checking ?”, interpelle-t-elle.

La juriste Mme Habsatou n’en n’est pas pour autant convaincue. “Je trouve qu’il n’y a pas assez de fact-checking justement. Est-ce que les médias numériques le pratiquent réellement ? Sinon, au-delà de ça, je pense qu’il urge de renforcer la responsabilité des créateurs de contenus”, suggère-t-elle. Une idée reprise par le journaliste Ignace Sossou, également formateur en fact-checking au Burkina Faso. “ Le fact-checking est réalisé sur des faits qui ont un possible impact sur les communautés. On ne fact-checke pas tout. Les internautes ne sont pas si naïfs non plus, ils savent parfois reconnaître les fake news. Le problème est plus au niveau des fake news savamment fabriquées. D’une manière générale, il faut poursuivre et renforcer l’éducation des médias pour que le public puisse être le premier acteur de la crédibilité de l’information”, recommande-t-il.

Dans tous les cas, précise Yacine Diagne, “le travail d'éducation aux médias est primordial.” Ceci passe par une popularisation des outils de vérification des informations vers le public, suggère Ignace Sossou. “Il ne faut pas considérer le fact-checking comme la chasse gardée des journalistes. Il faut, insiste-t-il, démocratiser les outils de fact-checking pour permettre au grand public et surtout aux jeunes, première cible des fake news. Le fact-checking doit être un permanent état d’esprit critique”. Néanmoins, l’environnement actuel est favorable aux influenceurs. Meta rémunère mieux les influenceurs que les médias” pointe-t-il. C’est pour cette raison que, estime une participante du Tchad, Nako Mamadjibé, “il faudrait des sensibilisations plus larges sur les lois qui protègent les personnes et les institutions contre un certain libertinage et une délinquance numérique.” Ce sur quoi un autre participant, Kiari Mamadou, rebondit en rappelant que “les lois qui sont adoptées à ce sujet n’ont pas fait l’objet d’une grande vulgarisation.

La désinformation est un fléau qui constitue une réelle menace pour la stabilité régionale surtout dans ce contexte fortement marqué par une véritable « guerre de l’information » qui ne dit pas son nom. Pour Dr. Bakary Sambe, « l’impact d’une telle situation sur les médias et le travail journalistique est aujourd’hui exacerbé par l’emprise des réseaux sociaux sur la fabrique de l’opinion et les stratégies de conquête de l’espace médiatique ». A travers l’Observatoire des Réseaux Sociaux, Timbuktu Institute poursuit le travail de recherche et de veille en promouvant des alliances et des partenariats entre les gestionnaires des plateformes, les influenceurs et les médias pour parvenir à une réelle stratégie préventive et lutter efficacement contre la désinformation au Sahel et en Afrique de l’Ouest.

 Timbuktu Institute – 29 Janvier 2024