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Sous le Haut Patronage conjoint de Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, Président la République du Sénégal et de Sa Majesté Mohammed VI, Roi du Maroc, le Timbuktu Institute en partenariat avec l’Ambassade du Maroc au Sénégal, a organisé le 21 février, la cérémonie de lancement des activités scientifiques de 60ème anniversaire de la convention d’établissement entre le Sénégal et le Maroc. Cette convention, instrument juridique permettant, en principe, aux ressortissants des deux pays de s’installer et d’exercer une activité dans l’autre sous des conditions identiques aux nationaux, a été magnifiée en tant que modèle d’intégration et de coopération.

 

Signée le 27 mars 1964 à Dakar, la Convention d’Établissement possède une portée historique et symbolique, dans la mesure il fut un des jalons importants dans la relation exceptionnelle entre le Royaume du Maroc et le Sénégal ; véritable modèle de coopération Sud-Sud. La commémoration des 60 ans de cette convention se justifie, « d’une part, par la nécessité de préserver intact le legs et la mémoire des pères fondateurs et, de l’autre, redonner aux jeunes générations la possibilité de situer leurs actions contemporaines en faveur de l’intégration du continent et plus spécifiquement du renforcement de l’axe stratégique Dakar- Rabat », a rappelé Yague Samb, directrice-pays du Timbuktu Institute et modératrice de la cérémonie.

Pour Dr Bakary Sambe, « l’Axe Rabat-Dakar [qui] plonge ses racines profondes dans le terreau d’une histoire renforcée par la conscience d’une communauté de destin doit inspirer l’Afrique dans son élan d’intégration. » Selon lui, cette commémoration s’inscrit « dans la longue tradition de perpétuation du lien à l’heure où de nouvelles générations du Maroc comme au Sénégal n’ont découvert l’un ou l’autre pays qu’à la faveur du développement des échanges économiques. » L’enjeu, était donc poursuit-il, « celui de la transmission ainsi que de travailler à ce que le bien conforte le lien plus qu’il ne l’impacte autrement ou ne le nuise (…) [et] de continuer à la nouvelle dynamique qui se nourrit certes du passé, mais qui scrute avec lucidité les défis d’un futur commun. »

Reprenant le précepte senghorien du « rendez-vous du donner et du recevoir », le directeur régional du Timbuktu Institute a insisté sur le fait qu’« aucun pays ne pourra relever seul les défis du continent. » L’intégration doit donc s’avérer mot-maître, dans une conjoncture où l’Afrique est « à la croisée des chemins des chemins (…) et le basculement stratégique du continent peut changer la configuration des puissances sur la scène internationale. » Ceci pour trois raisons explique-t-il :  le contexte d’un monde divisé où ont cours des alignements multiples et diffus, la toile de fond d’un monde où la distribution de la puissance est plus que jamais fragmentée et l’actualité d’une Afrique qui, par le double effet d’une élite décomplexée et d’une population plus exigeante, cherche à mieux tirer son épingle du jeu des relations internationales. 

« Symbole vivant d’une fraternité sincère, solidaire et indéfectible, mais surtout d’un destin commun » selon l’ambassadeur du Maroc au Sénégal, Hassan Naciri, la convention d’établissement est un « texte fondateur d’une portée unique qui matérialise la vision de progrès et d’unité portée par Feu SM Le Roi Hassan II et le président Léopold Sedar Senghor », a-t-il magnifié. Avant de rappeler : « bien avant la création de la Zlecaf et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, nos deux pays avaient déjà pris les devants, se posant en précurseurs de l’intégration véritable. » Toutefois, les ressources potentielles dont regorge ce texte lui apparaissent insuffisamment exploitées et connues. C’est la raison pour laquelle « nous avons la responsabilité collective d’en assurer la pérennité et l’héritage pour renforcer davantage les liens de cette exceptionnelle coopération bilatérale », préconise-t-il.

« Cette convention devrait servir d’exemple »

Lors de cette cérémonie rehaussée par la participation d’importants acteurs du monde des affaires mobilisés par l’avocat maroco-sénégalais, Me Khaled Abou El Houda, les témoignages n’ont pas manqué pour évoquer les innombrables opportunités d’échanges économiques qu’offre cette « convention unique ».  D’après Me Aly Fall, bâtonnier de l'Ordre des avocats du Sénégal, la Convention d’établissement, à travers son ancrage « solide » dans la coopération entre le Sénégal et le Maroc est un « texte visionnaire et exceptionnel qui devrait servir d’exemple. » De plus, souligne-t-il, ce document entérine la « liberté égale d'établissement et d'accès aux capitaux avec une absence de double imposition » pour les citoyens de deux pays. D’origine marocaine et de mère sénégalaise léboue, - comme il aime à le préciser - l'avocat Khaled Abou El Houda, abonde dans le même sens. Selon lui, l’un des aspects les plus significatifs de cette convention réside « dans la liberté de circulation des capitaux et des biens. » Ainsi, ajoute-t-il, elle garantit « l’ouverture de commerce, d’entreprise industrielle, commerciale, agricole, artisanale, etc. Les ressortissants du Sénégal ou au Maroc ne peuvent subir aucune discrimination, limitation, entrave relativement aux marchés publics dans l’un ou l’autre des pays ».

Dans une autre perspective, l’ancien ambassadeur et conseiller diplomatique de l’ex-Président Abdoulaye Wade, Amadou Diop a rappelé la place importante du Maroc dans l’histoire diplomatique du Sénégal. Pour lui, cette convention symbolise « l’âme maroco-senégalaise qui plonge ses racines dans le temps et l’espace depuis au moins de IXè siècle avec les Almoravides, arrivant aux portes de Saint-Louis. » Par le biais d’une anecdote transmise par le philosophe Souleymane Bachir Diagne – autrefois conseiller d’Abdou Diouf - , Cheikh Oumar Sy, président de l'Amesma (Amicale des anciens étudiants et stagiaires sénégalais au Maroc) s'est rappelé la manière dont « cette convention a pu servir de base juridique pour améliorer les conditions de vie (bourses) des étudiants sénégalais au Maroc, dans la logique qu’un Sénégalais est un Marocain et vice-versa. » Présent à la cérémonie, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Pr. Ismaïla Madior Fall a pour sa part, salué un « texte-modèle historique et d’une grandeur normative de coopération extraordinaire. »

Empêchée – et représentée par son secrétaire général Ambassadeur Dr. Khar Diouf  -, Mme Yassine Fall, Ministre de l’Intégration Africaine et des Affaires Etrangères du Sénégal a assuré dans un message transmis au Dr Sambe, de sa bonne volonté à accompagner les organisateurs de la célébration de cette convention et réitéré la disponibilité de tout son ministère à cette fin.

Enfin, pour rappel, cette cérémonie de lancement sera suivie de nombre d’autres activités scientifiques dans les deux pays. D’abord, un symposium inaugural à Dakar sur le thème « L’Axe Dakar-Rabat : un modèle de durabilité historique pour les synergies africaines du futur ». Ensuite, un symposium scientifique à l’université de Dakhla sur le thème « L’Axe Dakar- Rabat un maillon essentiel de l’Initiative Atlantique ». Puis pour conclure, un symposium de clôture à Rabat avec l’implication de grandes institutions d’enseignement et de recherche avec lesquelles le Timbuktu Institute, porteuse de l’initiative a déjà pris contact comme l’Université M6P- Rabat, l’Académie Royale du Maroc et tant d’autres sur le thème : « Maroc- Sénégal : les acteurs de la recherche face aux défis africains du futur. ».

Le Comité de célébration se réunira dans les prochains jours aussi bien à Dakar et à Rabat où le Directeur du Timbuktu Institute avait, déjà tenu une réunion de travail, dès le début de l’initiative, avec l’Ambassadeur Mohamed Methqal, directeur Général de l’Agence marocaine de coopération internationale en présence de l’Ambassadrice du Sénégal dans le Royaume Mme Seynabou Dial dans le but de donner à cette célébration « une dimension à la mesure de l’intensité des relations entre le Maroc et le Sénégal », souligne Dr. Bakary Sambe.

 

Par Kensio Akpo, Médias & Veille stratégique, Timbuktu Institute

 

 

Source : Sahel weather January 2025

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Will Togo join the Sahel Alliance? This question has been raised by the Minister of Foreign Affairs, who suggested that Togo's membership of the Sahel Alliance "is not impossible". Right from the start of the crisis between ECOWAS and the 3 countries that are now members of the SSA - Burkina Faso, Mali and Niger - Togo positioned itself as a mediator, as these countries faced economic sanctions from the sub-regional organization following successive coups d'état. While some see Togo's desire to join the ESA, despite being a member of ECOWAS, as a geopolitical ambition, others see it as a political calculation linked to national challenges, for a country faced with jihadist incursions and a major constitutional revision that has exasperated divisions within the political players.

The constitutional reform that will enable the country to move from a presidential to a parliamentary system of government will come into effect definitively with the election of senators. Preparations for this election, scheduled for February, are progressing rapidly, with the Constitutional Court having published the final list of candidates. The election will take place a few days after the commemoration of the 20th anniversary of the death of former President Gnassingbé Eyadema, and a few days after the recall to God of General Akawilou Sizing Walla, a friend of the late President and a key player in Togolese political life through the various positions he held. A seasoned politician and military man, Togo pays tribute to a man who knew how to evolve in the political and security spheres, at a time when the country was at a crossroads on both fronts.

Meanwhile, the Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), a grouping of Togolese opposition political parties and civil society organizations, and the Alliance nationale pour le changement (ANC) had already announced their boycott of the senatorial election. Although the government rearranged the timetable for this election following a request from the Cadre Permanent de Concertation (CPC), asking for more time to allow political players to better prepare, this decision seems to have changed nothing for part of the political class and civil society, who have decided not to take part in this election, exacerbating the political divisions within the players. While the political scene is marked by divisions over the new Constitution and the ongoing electoral processes, the security situation seems to be brighter, with a clear decline in terrorist attacks, thanks to the vigilance of the defense and security forces and the efforts of the Togolese government.     

Source : Météo Sahel Janvier 2025

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Le Togo, va-t-il rejoindre les États de l’Alliance du Sahel (AES) ? Cette question suscite des interrogations après la déclaration du ministre des Affaires étrangères, qui a laissé entendre que l’adhésion  du pays à l’AES « n’est pas impossible ». Dès le début de la crise entre la CEDEAO et les 3 pays, désormais membres de l’AES à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, le Togo s’est positionné comme médiateur, alors que ces pays faisaient face aux sanctions économiques de l’organisation sous-régionale à la suite des coups d’État successifs. Si certains voient en cette volonté d’adhésion du Togo à l’AES, tout en étant un pays membre de la CEDEAO, comme une ambition géopolitique, d’autres y voient des calculs politiques liés aux défis nationaux, pour un pays confronté aux incursions djihadistes et à une révision constitutionnelle majeure qui a exaspéré les divisions au sein des acteurs politiques. 

La réforme constitutionnelle permettant au pays de passer d’un régime présidentiel à un régime parlementaire entrera définitivement en vigueur avec l’élection des sénateurs. Les préparatifs pour cette élection, prévue ce mois de février, avancent rapidement au moment où la Cour constitutionnelle a publié la liste définitive des candidats retenus. Cette élection se déroulera quelques jours après les commémorations du 20ème anniversaire du décès de l’ancien Président Gnassingbé Eyadema, et quelques jours après le rappel à Dieu du Général Akawilou Sizing Walla, ami du défunt Président, acteur de la vie politique togolaise à travers les différentes fonctions qu’il a  occupées. Homme politique et militaire aguerri, le Togo rend hommage à un homme qui a su évoluer dans les sphères politique et sécuritaire, à un moment où le pays se trouvait à un carrefour sur ces deux plans. 

Pendant ce temps, la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), regroupement de partis politiques de l’opposition togolaise et d’organisations de la société civile, ainsi que l’Alliance nationale pour le changement (ANC) avaient déjà annoncé leur boycott de l’élection sénatoriale. Bien que le gouvernement ait réaménagé le calendrier de cette élection à la suite d’une requête du Cadre permanent de concertation (CPC), demandant plus de temps pour permettre aux acteurs politiques de mieux se préparer, cette décision semble n’avoir rien changé pour une partie de classe politique et de la société civile qui a décidé de ne pas participer à cette élection, exacerbant les divisions politiques au sein des acteurs. Alors que la scène politique est marquée par des divisions autour de la nouvelle Constitution et des processus électoraux en cours, la situation sécuritaire semble plus reluisante, avec un net recul des attaques terroristes, grâce à la vigilance des forces de défense et de sécurité et aux efforts du gouvernement togolais.     

Source : Météo Sahel Janvier 2025

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Dans le but de renforcer la sécurité nationale, la Mauritanie a nommé un nouveau conseiller à la sécurité en la personne du Général Abdellahi Ebou Medienne, au niveau de la primature qui en a fait l’annonce le jeudi 16 janvier. Il aura comme mission de conseiller le bureau du premier ministre sur les questions sécuritaires, mais également de lutte anti-terroriste. Cette nomination arrive dans une période où la question sécuritaire est cruciale, notamment avec l’exploitation avec le Sénégal, de leur gisement de gaz commun.  

En effet, les deux pays ont franchi une étape importante vers la commercialisation prochaine du produit  issu de l’exploitation commune du gaz avec notamment l’ouverture du premier puits de leur gisement marin.  Ceci, dans le cadre du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA), qui a été mis en œuvre en collaboration avec le géant britannique BP, l’américain Kosmos Energy, la Société Mauritanienne de l’Hydrocarbure (SMH) et Petrosen du Sénégal. « Les ministères chargés de l’énergie en Mauritanie et au Sénégal, Petrosen et la Société mauritanienne des hydrocarbures [deux entreprises publiques sénégalaise et mauritanienne] annoncent avec fierté l’ouverture officielle du premier puits du gisement GTA », ont-ils annoncé dans un communiqué. Cette exploitation devrait entraîner la production dès 2025, de près de 2,5 millions de tonnes de gaz liquéfié chaque année. 

De la même manière, la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM), détenue à 78,35% par l’État Mauritanien, bat son record de production annuelle en passant de 14 millions de tonnes de fer en 2023 à 14,3 millions en 2024. Par la même occasion, le pays mise sur l'hydrogène pour réduire les effets sur l’environnement et faire doubler la production de fer de la Mauritanie d’ici 2031. 

Par ailleurs, la Mauritanie renforce ses relations avec le Qatar dans le domaine de la formation professionnelle mais aussi sur le plan économique. C’est ainsi qu’un partenariat allant dans le sens de l’accompagnement du gouvernement mauritanien, tant sur le plan de la formation professionnelle que de l’autonomisation économique, a été signé. Cet accord de partenariat a été signé par M. Emadi Ould Taleb, Secrétaire du ministre mauritanien de la Formation professionnelle, de l’Artisanat et des Métiers et le Superviseur général du bureau de Qatar Charity en Mauritanie, M. Turki Mohamed Turki Al Turki Al Subaie. Les deux secteurs susmentionnés en seront d’autant plus renforcés avec un encadrement juridique qui va régir et réglementer ce partenariat.

 Du côté du Parlement, le premier ministre mauritanien faisait face aux députés de l’Assemblée nationale sur les problèmes financiers des sociétés nationales d’eau et d’électricité qui enregistrent des impayés de factures d’eau et d’électricité à plus de 57%. Cette situation est justifiée selon le Premier Ministre par une corruption qui peut ralentir le développement du pays surtout les infrastructures de base. Il dénonce, par la même occasion, une culture mauritanienne complaisante surtout à l’égard des obligations financières et suggère, à cet effet, un peu plus de rigueur pour faire face à une corruption qui gangrène le pays et freine son développement. 

Le Parlement mauritanien a, par ailleurs, voté deux projets de lois. Il s’agit d’abord du “projet de loi n° 001-25, qui modifie certaines dispositions de l’ordonnance n° 024-91 du 25 juillet 1991 relative aux partis politiques, qui marque une étape importante dans l’adaptation du cadre juridique à la réalité politique actuelle”. Ce projet de loi entre en droite ligne avec la volonté du Président mauritanien d’instaurer le dialogue dans le pays. Ensuite vient le projet de loi “n° 002-25, qui abroge et remplace certaines dispositions du code de l’état civil de 2011”, qui vient à un moment où de nombreuses lacunes ont été constatées surtout dans le domaine administratif. Parmi ces lacunes, on peut citer l'enregistrement des naissances hors délai, la modification des données de l’état civil, lesquelles nécessitent une adaptation au numérique pour plus de transparence et de facilité dans les procédures administratives. Ces initiatives n'ont pas manqué d’être saluées par les députés qui ont soulevé des craintes notamment sur la dissolution de certains partis politiques ou sur de potentiels abus sur les modifications des fichiers d’état civil.

 

 

 

Source : Sahel weather January 2025

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With the aim of strengthening national security, Mauritania has appointed a new security advisor in the person of General Abdellahi Ebou Medienne, the Prime Minister's office announced on Thursday January 16. His mission will be to advise the Prime Minister's office on security issues, as well as the fight against terrorism. This appointment comes at a time when security issues are crucial, particularly with the exploitation of their joint gas field with Senegal.

The two countries have taken an important step towards commercializing the product of their joint gas development, with the opening of the first well in their marine field.  This is part of the Grand Tortue Ahmeyim (GTA) project, implemented in collaboration with British giant BP, American Kosmos Energy, Société Mauritanienne de l'Hydrocarbure (SMH) and Senegal's Petrosen. "The ministries in charge of energy in Mauritania and Senegal, Petrosen and the Société mauritanienne des hydrocarbures [two state-owned Senegalese and Mauritanian companies] proudly announce the official opening of the first well in the GTA field," they announced in a press release. By 2025, this development should be producing nearly 2.5 million tonnes of liquefied gas every year.

Similarly, Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM), which is 78.35%-owned by the Mauritanian state, is beating its annual production record, rising from 14 million tonnes of iron in 2023 to 14.3 million in 2024. At the same time, the country is banking on hydrogen to reduce environmental impact and double Mauritania's iron production by 2031.

Mauritania is also strengthening its relations with Qatar in the field of vocational training, as well as on the economic front. A partnership agreement was signed to support the Mauritanian government in both vocational training and economic empowerment. The partnership agreement was signed by Mr. Emadi Ould Taleb, Secretary to the Mauritanian Minister of Vocational Training, Handicrafts and Trades, and the General Supervisor of Qatar Charity's office in Mauritania, Mr. Turki Mohamed Turki Al Turki Al Subaie. The two sectors mentioned above will be further strengthened by a legal framework that will govern and regulate this partnership.

On the parliamentary side, Mauritania's Prime Minister addressed members of the National Assembly on the financial problems of the national water and electricity companies, which are recording over 57% unpaid water and electricity bills. According to the Prime Minister, this situation is justified by corruption, which can slow down the country's development, especially in terms of basic infrastructure. At the same time, he denounced Mauritania's culture of complacency, especially with regard to financial obligations, and suggested a little more rigor to deal with the corruption that is gangreneing the country and hampering its development.

The Mauritanian Parliament also passed two bills. The first is "Bill No. 001-25, which amends certain provisions of Ordinance No. 024-91 of July 25, 1991 on political parties, marking an important step in adapting the legal framework to the current political reality". This bill is fully in line with the Mauritanian President's desire to establish dialogue in the country. Next comes the bill "n° 002-25, which repeals and replaces certain provisions of the 2011 civil status code", which comes at a time when numerous shortcomings have been noted, especially in the administrative field. These shortcomings include the registration of births after the deadline, and the modification of civil status data, which needs to be adapted to digital technology for greater transparency and ease of use in administrative procedures. These initiatives were welcomed by the deputies, who raised fears about the dissolution of certain political parties and the potential abuse of changes to civil status files.

 

Source : Sahel weather January 2025

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Following the announced withdrawal of French troops from Senegal, Senegalese civilians are wondering about the conditions under which they will be dismissed and replaced. At least, that's the message they wanted to get across at a public meeting on January 15. At the meeting, employees and subcontractors of the French army based in Senegal called for "the human factor to be put at the heart of negotiations, with a social plan better than the one drawn up in 2011". Especially since, in the past, hundreds of employees have lost their jobs without any reorganization plan from the French army. Djibril Ndiaye, General Secretary of the Syndicat du personnel des éléments français au Sénégal (EFS), after expressing his expectations of the Senegalese government, particularly with regard to the reintegration of the said personnel, pleads for "a peaceful and gradual departure, while maintaining a new form of cooperation in the interests of both countries".

This call for appeasement does not seem to have been understood by Senegal and Chad, at least not after Emmanuel Macron's remarks about Africa, which Senegal and Chad considered "contemptuous". As a reminder, French President Emmanuel Macron, in his statement to the Ambassadors' Conference, accused Africa of having "forgotten to say thank you to France". Chadian President Mahamat Idriss Déby Itno was quick to respond. He declared: "I would like to express my indignation at President Macron's recent remarks, which border on contempt for Africa and Africans. I think he's in the wrong era". Senegal's Prime Minister also expressed his indignation at Emmanuel Macron's remarks. Ousmane Sonko set the record straight, pointing out that "this is the right time to remind President Macron that if African soldiers, sometimes forcibly mobilized, mistreated and ultimately betrayed, had not deployed during the Second World War to defend France, the latter would still be German today".

As part of the accountability process, MP Farba Ngom's parliamentary immunity has finally been lifted. This paves the way for a judicial hearing and possible subsequent indictment of the businessman MP, who is currently serving his third consecutive term as a member of the National Assembly. As a reminder, the very wealthy businessman, very close to former Senegalese president Macky Sall, is allegedly involved in several financial scandals. 

The urgent need for enhanced bilateral cooperation

As part of the fight against the trafficking of timber, drugs, weapons and human beings, elements of military zone 6 and those of the Bassé infantry on the Casamance side, carried out a joint patrol along the entire Senegalese-Gambian borderoperation , specifically in 9 villages located along the border. The commander of zone 6 on the Senegalese side described it as an operation to secure the populations living in this border zone, and praised the dynamism shown by the two armies. Likewise, the Gambian operations chief expressed his satisfaction with the progress of the operation.

The resurgence of terrorist attacks is not only an emergency for Senegal's immediate neighbor, Mali, but is also of interest to Senegal, especially with the attack perpetrated on the night of January 19 just a few kilometers from the Senegalese border, in Kayes, which plays a key role in trade between the two countries. Carried out with heavy weapons, the attack led to the diversion of buses carrying Senegalese, Burkina Faso and Niger nationals, heightening concerns about the porous nature of the border. Despite the fact that "the country's religious depth, dominated by peaceful Sufi brotherhoods, constitutes an ideological bulwark against extremism" according to Dr. Bakary SAMBE, Senegal should be more vigilant, especially in this area dominated by illicit trafficking (gold panning, arms, drugs, human trafficking). But the reality of the brotherhoods is different in this zone, perceived as the most exposed, than in the center of the country.

As part of the drive to strengthen relations between Mauritania and Senegal, Prime Minister Ousmane Sonko made an official visit to Mauritania on January 13 and 14. At the invitation of his counterpart El Moctar Ould Diay, the visit focused on strategic areas such as Senegalese-Mauritanian cooperation, notably energy, transport, security, fisheries and above all the conditions of Senegalese nationals living in Mauritania.

In the same vein, Ghanaian President John Mahama visited Senegal on January 17. Welcomed by his Senegalese counterpart Bassirou Diomaye Faye, the Ghanaian president's visit was no coincidence. Indeed, it was a working visit aimed at strengthening relations between the two countries, particularly in the economic and commercial fields, with a view to diversifying trade in key sectors such as hydrocarbons, defense, security, education, health and tourism. Exchanges also focused on the regional situation, especially within ECOWAS. The two counterparts reaffirmed their commitment to a secure, prosperous and united Africa.

 

Source : Météo Sahel Janvier 2025

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Après le retrait annoncé des troupes françaises présentes au Sénégal, les civiles sénégalais s’interrogent sur leurs conditions de licenciement et de replacement. C’est en tous cas le message qu’ils ont voulu faire passer le 15 janvier lors d’une rencontre publique. Lors de cette rencontre, employés et sous-traitants de l’armée française basée au Sénégal ont demandé “de mettre l’humain au cœur des négociations par l’élaboration d’un plan social meilleur que celui de 2011”. D’autant plus que, par le passé, il est arrivé que des centaines d’employés aient perdu leur emploi sans aucun plan de réorganisation de la part de l’armée française. Le secrétaire général du Syndicat du personnel des éléments français au Sénégal (EFS) Djibril Ndiaye, après avoir exprimé ses attentes par rapport à l’État sénégalais, notamment sur la réinsertion dudit personnel, plaide pour “un départ apaisé et progressif, tout en gardant une nouvelle forme de coopération dans l’intérêt des deux pays”. 

Cet appel à l'apaisement ne semble pas avoir été compris par le Sénégal et  le Tchad, en tous cas pas après les propos d'Emmanuel Macron envers l’Afrique; attitudes que le Sénégal et le Tchad ont jugé “méprisantes”. Pour rappel, le président français Emmanuel Macron lors de sa  déclaration à la conférence des Ambassadeurs, a accusé l’Afrique d’avoir “oublié de dire merci à la France”. La réponse du président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno ne s’est pas faite attendre. Ce dernier a déclaré : “Je voudrais exprimer mon indignation vis-à-vis des propos récemment tenus par le président Macron qui frisent le mépris envers l’Afrique et les Africains. Je crois qu’il se trompe d’époque”. Le Premier Ministre sénégalais a également exprimé son indignation suite aux propos d’Emmanuel Macron. Ousmane Sonko a remis les pendules à l’heure et n’a pas manqué de rappeler que “C’est enfin le lieu de rappeler au Président Macron que si les soldats Africains, quelquefois mobilisés de force, maltraités et finalement trahis, ne s’étaient pas déployés lors la deuxième guerre mondiale pour défendre la France, celle-ci serait, peut être aujourd’hui encore, Allemande”. 

Dans le cadre de la reddition des comptes, l’immunité parlementaire du député Farba Ngom a finalement été levée. Ce ouvrant ainsi la voie à l’audition du député par la justice et à une éventuelle inculpation ultérieure dudit député par ailleurs homme d’affaires qui en est à son troisième mandat consécutif en tant que député à l’Assemblée nationale. Pour rappel, le très riche homme d’affaires très proche de l'ancien président sénégalais Macky Sall serait impliqué dans plusieurs scandales financiers. 

L’urgence d’une coopération bilatérale renforcée

Dans le cadre de la lutte contre le trafic de bois, de stupéfiants, la circulation des armes et le trafic d’êtres humains, les éléments de la zone militaire 6 et ceux de l’infanterie de Bassé du côté de la Casamance, ont mené une opération conjointe de patrouille sur toute la frontière sénégalo-gambienne, précisément dans 9 villages situés le long de la frontière. Le commandant de la zone 6 du côté du Sénégal la qualifie d’opération de sécurisation des populations vivant dans cette zone frontalière et salue le dynamisme dont les deux armées ont fait preuve. De même, le chef des opérations du côté de la Gambie s’est félicité du déroulement des opérations. 

La recrudescence des attaques terroristes n’est pas seulement une urgence interpellant seulement le voisin immédiat du Sénégal, à savoir le Mali, mais intéresse également pour le Sénégal surtout avec l’attaque perpétrée la nuit du 19 janvier à quelques kilomètres de la frontière sénégalaise, précisément à Kayes qui joue un rôle prépondérant dans les échanges commerciaux entre les deux pays. Menée à l’arme lourde, cette attaque à entraîné des déroutements de bus transportant des ressortissants sénégalais, burkinabé et nigériens, accentuant ainsi les inquiétudes sur la porosité des frontières. Malgré que “la profondeur religieuse du pays, dominée par les confréries soufies pacifiques constitue un rempart idéologique contre l’extrémisme” selon le Dr Bakary SAMBE, le Sénégal devrait davantage être vigilant surtout dans cette zone dominée par le trafic illicite (orpaillage, armes, drogues, traite humaine). Mais les confréries n’ont pas la même réalité dans cette zone perçue comme la plus exposée  que dans le Centre du pays.

Dans le cadre du renforcement des relations entre la Mauritanie et le Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko était en visite officielle en Mauritanie les 13 et 14 janvier derniers. Sur invitation de son homologue El Moctar Ould Diay, cette visite a été essentiellement axée sur des domaines aussi stratégiques que la coopération sénégalo-mauritanienne notamment sur la question de l’énergie, des transports, de la sécurité, de la pêche et surtout des conditions des ressortissants sénégalais résidant en Mauritanie.

Dans le même sillage, le Président Ghanéen John Mahama était en visite au Sénégal le 17 janvier. Accueilli par son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye, la venue du président ghanéen n’est pas anodine. En effet, il s’agit d’une visite de travail allant dans le sens du renforcement des relations entre les deux pays, en particulier dans les domaines économique et commercial afin de diversifier les échanges dans des secteurs clés, tels que les hydrocarbures, la défense, la sécurité, l’éducation, la santé et le tourisme. Les échanges ont également porté sur la situation régionale surtout au sein de la CEDEAO. Les deux homologues ont, à cet effet, réaffirmé leur engagement pour une Afrique en sécurité, prospère et solidaire. 

 

Source : Sahel weather January 2025

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Burkina Faso, like its two partners Mali and Niger, has finally withdrawn from ECOWAS as planned. Effective as of January 29, this act will have short- and medium-term consequences for the country and the region as a whole. Nevertheless, for the time being, citizens of the region will still be able to use ECOWAS administrative documents, which is good news for the free movement of people and goods. In the SSA countries, the federal passport was due to be put into circulation on January 29, as announced by General Goïta. The document formalized the divorce, which seems to have been well received by the population, including in Burkina Faso, where demonstrations of support took place. Thousands of people gathered in Ouagadougou to celebrate their country's exit from ECOWAS. On January 28, in the presence of the transitional authorities, demonstrators proudly carried placards bearing slogans such as "Down with ECOWAS", "Down with France" and "Long live ESA". Burkina Faso's head of diplomacy, Karamoko Traoré, took the opportunity to recall that the SSA was created "as a response to the need to move towards a real space for peoples, towards a real space for economic integration, solidarity and fraternity. In taking this step, our three Heads of State have taken the right step". It should be remembered that these countries are leaving ECOWAS but remaining in UEMOA. Is this to avoid economic consequences?

Meanwhile, on the international front, Emmanuel Macron's speech was the highlight of the month of January in the Sahel. The French president said that "African presidents have forgotten" to say "thank you" to France, prompting strong reactions from his counterparts, including the head of Burkina Faso's transitional government. Indeed, Captain Traoré loudly proclaimed that his French counterpart had insulted all Africans with his statement. In the meantime, the newly-elected Prime Minister is continuing his work on the security and economic fronts, as announced last December. Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo has set himself the objective of "Intensifying the war on terrorism, while opening up major development projects".

On the security front, calm is far from having returned to the country, if recent developments are anything to go by. On January 2, a "terrorist" attack caused significant loss of life, resulting in the death of five civilian army auxiliaries near the border with Ghana and Togo, according to security sources. These auxiliaries were volunteers for the defense of the homeland, a structure created to assist the army in the fight against terrorism, which is gaining ground.

In recent years, the country has suffered heavy loss of life as a result of terrorism, with 60% of related deaths occurring in sub-Saharan Africa (UN). According to the Deputy Secretary-General of the United Nations at the General Assembly on January 21, Burkina Faso leads the way in terms of the number of deaths caused by terrorist attacks. According to her, the data show "a staggering 68% increase". It is therefore imperative to reverse this trend in order to achieve the goal of reclaiming the territory. 

At the same time, Burkina Faso continues to lead the fight against the jihadists, at the cost of inestimable material and human losses. Military operations have driven back the terrorists in the north of the country, resulting in the recovery of significant war materiel. This act is the culmination of a series of tough raids in the field aimed at eradicating the terrorist threat and maintaining peace in certain "red" zones of the country. Another important act is the creation of three new Rapid Intervention Battalions (BIR) in the North and East of the country to intensify the fight against terrorism in these areas. In addition to this flagship measure, it is worth highlighting the effective participation in the creation of the AES army, made up of 5,000 men, in order to better face the threat together, especially in the Liptako-Gourma region.

Source : Météo Sahel Janvier 2025

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Le Burkina Faso, à l’instar de ses deux partenaires malien et nigérien, s’est finalement retiré de la CEDEAO comme prévu. Effective le 29 janvier dernier, cet acte aura des conséquences à court et moyen terme sur le pays et la région en général. Néanmoins, pour l’heure, les citoyens de l’espace pourront toujours utiliser les pièces administratives de la CEDEAO, ce qui est une bonne nouvelle pour la libre circulation des personnes et des biens. Du côté des pays de l’AES, le passeport fédéral devait être mis en circulation le 29 janvier comme annoncé par le Général Goïta. Ce document a acté le divorce qui semble être bien accueilli par les populations dont au Burkina Faso où ont eu lieu des manifestations de soutien. En effet, rassemblés à Ouagadougou, des milliers de personnes célèbrent la sortie de leur pays au sein de la CEDEAO. Le 28 janvier, en présence des autorités de la transition, les manifestants ont porté fièrement des pancartes où on peut lire des slogans comme "A bas la CEDEAO", "A bas la France", ou encore "Vive l’AES". Le chef de la diplomatie burkinabè Karamoko Traoré a, pour sa part, profité de l’occasion pour rappeler que l’AES a été créée pour être "Une réponse qui veut aller vers un espace réel des peuples, vers un espace réel d’intégration économique, de solidarité et de fraternité. En prenant cette mesure, nos trois Chefs d’État ont pris la mesure juste". Rappelons que ces pays quittent la CEDEAO mais demeurent dans l’UEMOA. Est-ce pour parer aux conséquences économiques ?

Pendant ce temps, au plan international, le discours d’Emmanuel Macron a marqué l’actualité du mois de janvier au Sahel. Le président français avait fait savoir que “les présidents africains ont oublié » de dire « merci” à la France, ce qui  a suscité de vives réactions de la part de ses homologues dont le chef de la Transition burkinabè. En effet, le capitaine Traoré a clamé haut et fort que son homologue français a insulté tous les africains à travers sa déclaration. Pendant ce temps, le Premier ministre nouvellement élu poursuit ses chantiers sur les volets sécuritaire et l’économique comme annoncé décembre dernier. Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo s’est fixé comme objectif d’”Intensifier la guerre contre le terrorisme tout en ouvrant les grands chantiers du développement”. 

Au plan sécuritaire, le calme est loin d’être revenu dans le pays, si on se réfère aux derniers développements. En effet, le 2 janvier dernier, une attaque “terroriste” a provoqué d’importantes pertes en vie humaines, faisant ainsi un bilan de cinq supplétifs civils de l’armée près de la frontière avec le Ghana et le Togo d’après des sources sécuritaires. Ces supplétifs étaient composés de volontaires pour la défense de la patrie, structure créée pour assister l’armée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme qui gagne du terrain. 

Ces dernières années, le pays a subi de lourdes pertes en vies humaines à cause du terrorisme dont 60% des décès y afférents se sont produits en Afrique sub-saharienne (ONU). A en croire la vice-secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies lors de l’Assemblée générale tenue le 21 janvier dernier, le Burkina Faso caracole en tête comme premier pays en termes de morts d’hommes dues aux attaques terroristes. Selon elle, les données font état d’une “une augmentation stupéfiante de 68 %”. Il s’avère donc impératif de renverser cette tendance pour atteindre l’objectif de reconquérir le territoire.  

Au même moment, le Burkina Faso continue toujours de mener le combat contre les djihadistes au prix de pertes matérielles et humaines inestimables. Ainsi, des opérations militaires ont permis de repousser des terroristes au Nord du pays avec la récupération d’un important matériel de guerre. Cet acte est l’aboutissement d’une série de descentes musclées sur le terrain dans le but d’éradiquer la menace terroriste et maintenir la paix dans certaines zones “rouges” du pays. Un autre acte important est la création de trois nouveaux Bataillons d'intervention rapide (BIR) au Nord et à l’est du pays pour intensifier la lutte contre le terrorisme dans ces zones. A côté de cette mesure phare, il y a lieu de souligner la participation effective à la création de l’armée de l’AES composée de 5000 hommes en vue de mieux faire face ensemble à la menace surtout dans le Liptako-Gourma. 

Au Sahel et Afrique de l’Ouest, si la coopération américaine est moins critiquée de manière frontale que celle française, elle n’en demeure pas moins questionnée, en l’occurrence au Niger. Telle est entre autres l’une des conclusions de la récente étude menée par le Timbuktu Institute sur les perceptions locales des coopérations sécuritaires et de développement au Sahel et en Afrique de l’Ouest et qui a couvert la Côte d’Ivoire, le Niger, le Sénégal et le Togo. Parmi les grands partenaires de ces pays, la Banque Mondiale apparait comme l’institution la moins indexée. Méconnaissance de l’Institution ou simples perceptions autour de son action qui restent bigarrées ?

 

Particulièrement active en Afrique dès les premières années post-indépendance, puis plus tard dans les années 70-80 – avec son programme d’ajustement structurel (PAS) assez décrié -, la Banque Mondiale (BM) bénéficie, néanmoins, dans les perceptions locales, d’une relative bonne image. Il est vrai que cette institution de Bretton Woods se place comme partenaire de choix des pays africains, à travers des actions concrètes allant dans le sens de réduire la pauvreté. Comme le présentent les résultats globaux du graphique ci-dessous, même si l’écrasante majorité des personnes interrogées ne voient pas d’aspects positifs de cette coopération au développement, la BM caracole en tête avec 44% de réponses positives, suivie de l’USAID (42%), du FMI (33%) et de l’AFD (32%). Expertise France (plutôt organisme d’exécution) vient en dernière position avec seulement 13% de réponses positives. L’analyse par pays montre que le Niger est plus hostile à ces coopérations, comparé aux autres pays concernés par l’étude. (Graphique 56)

La Banque Mondiale reste diversement appréciée au niveau des perceptions locales. Elle enregistre 44% d’opinions positives à cette question sur l’existence d’aspects positifs vis-à-vis de la coopération avec les pays étudiés (Graphique 61). En outre, cette moyenne cache des disparités car en Côte d’Ivoire et au Togo, la majorité des personnes interrogées y voient des aspects positifs (respectivement 55% et 52%) (Graphique 62). Toutefois, cette réputation favorable n’est pas un état de grâce général. En effet, le Niger se distingue encore par sa vision négative sur cette coopération avec la Banque mondiale. Dans ce dernier pays, 72% n’y voient pas d’aspects positifs.

 

Cet article est une version reprise et adaptée de certaines conclusions du rapport intitulé « Sahel - Afrique de l'Ouest : Les coopérations sécuritaires et de développement à l’épreuve des perceptions locales », publié par le Timbuktu Institute, le 16 janvier 2025.