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Source : Météo Sahel Septembre 2024
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Au Burkina Faso, les autorités militaires affirment avoir déjoué plusieurs tentatives de déstabilisation visant le palais présidentiel. Ces tentatives impliqueraient des puissances étrangères, l’ancien homme fort de la junte Damiba ainsi que des personnalités civiles et militaires. Rappelons que les autorités ont accusé Abidjan d'avoir participé à la « déstabilisation » du pays.
Au même moment, les populations de Djibo appellent à l’aide suite aux menaces des groupes djihadistes. Depuis l’ultimatum donné par les groupes terroristes de la zone, on note des déplacements massifs des populations depuis le 14 septembre dernier. La situation sécuritaire s’aggrave de jour en jour dans cette zone au point que le chef d’Etat-major général adjoint a fait une descente sur le terrain pour dialoguer avec les “forces vives”. En effet, le colonel Moussa Diallo a tenu à rassurer la population de la volonté et de la détermination des autorités à combattre le terrorisme sur le sol burkinabè.
Dans le même sillage, la sécurité est de plus en plus renforcée à Ouagadougou par le truchement d’un contrôle plus strict notamment des véhicules entrants. Ce renforcement a pour but de déjouer toute tentative d’infiltration de la capitale par des éléments terroristes ou criminels sur le territoire. Cette année, le pays des hommes intègres fait partie des dix pays les plus touchés par le terrorisme à côté des deux autres Etats de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), d’après le rapport de l’indice mondial du terrorisme.
En outre, les représailles se poursuivent du côté des anciens dignitaires. A titre illustratif, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina, Djibril Bassolé fait encore l’objet de pression de la part d’individus non identifiés. Récemment, sa fille Yasmine a été victime d'une perquisition à son domicile. Avant cela, son aide de camp et son fils aîné ont été arrêtés.
Ainsi, les derniers développements au Burkina Faso permettent de dresser une situation sécuritaire assez critique et qui font balancer le pays entre suspicion de déstabilisation et persistance de la menace terroriste, laquelle menace justifie le renforcement du dispositif sécuritaire à la capitale.
Source : Sahel weather September 2024
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According to the General Commissioner for Refugees and Stateless Persons, the security situation in the central Sahel deteriorated during 2023, with an upsurge in violence aggravated by rivalry between the two main jihadist groups operating there, namely the Groupe de Soutien à l'Islam et aux Musulmans (GSIM- JNIM) and the Etat Islamique dans le Grand Sahara (EIGS). This is without consequence for Mali, which is seeing the deterioration of the situation in the North spread to other regions in the Centre and South.
On September 17, 2024, gunfire and bangs were heard in several areas of Bamako, around the Gendarmerie School and Modibo Keïta airport, according to a Reuters witness and a security source. The attack was premeditated and claimed by jihadists affiliated to Al Qaeda. In a video published by Le Monde, a jihadist is seen setting fire to the engine of the Malian presidential Boeing. According to the Malian authorities, the attack claimed only a few victims, whereas the Malian officer contacted by Le Monde spoke of around sixty. Military sources speak of at least 80 victims, which could call into question the effectiveness of the transitional government's security policy.
As a result, the Malian army has issued a statement reassuring Malians who were awakened by detonations and gunfire, describing the incident as an attempt by terrorists to infiltrate the gendarmerie school. Interviewed on RFI, Arthur Banga, a teacher-researcher and specialist in defense issues at Abidjan's Félix Houphouët-Boigny University, seems to be surprised by these attacks, even more so by the choice of targets. "We didn't expect Bamako - and mainly military targets, not even civilian ones - to be attacked yesterday morning," he says. He argues that psychologically and strategically, the Malian Armed Forces (FAMA) and those of its allies are far superior. And this - according to the teacher-researcher - explains the desire to slow them down or weaken them.
The rebels of the Cadre Stratégique Permanent (CSP) have also announced the use of drones in their operations. The announcement was made on September 11, 2024, following an attack on a Malian army base some 50 km from Timbuktu. It wouldn't be the first time they'd used it, and it's likely to change the balance of war between the Malian army and its allies and the rebels in northern Mali. Bamako was quick to retaliate, attacking the area around Tinzaouatène. At this point, it's important to remember that Sahelian armies are making increasing use of aircraft in their operations against jihadists. On the same day, TV5 Monde's signal was cut off in Mali by the Haute Autorité de la Communication (HAC), on the grounds that the information announced in TV5's Journal Afrique, announcing some fifteen victims during drone raids in Tinzaouatène, was given without consulting the Malian army's version. This measure comes on top of the other suspensions to which certain French media, such as France 2, LCI, France and RFI, have been subject since the beginning of 2024.
With a view to harmonizing travel documents, ESA member countries are to create a new common biometric passport. The announcement was made by the head of Mali's transition, Colonel Assimi Goïta. "We will work to put in place the necessary infrastructures to strengthen the connection of our territories through transport and communication networks," he declared. There have also been several cases of disappearances, reappearances, arrests and releases. The disappearance of Idrissa Sankaré, former deputy for Bankass, civil servant at the Malian Ministry of Foreign Affairs and third vice- president of the Tabital Pulaaku Mali association, is a cause for concern. According to information provided by RFI, he is being held in a secret prison rate Security. Tabital Pulaaku International, an association defending the culture and rights of the Peuhl community, is demanding his immediate release. We are very concerned for the physical integrity and life of Idrissa Sankaré," continues the vice-president of Tabital Pulaaku International. We call on the Malian authorities to release Idrissa Sankaré without delay, and without taking any extrajudicial measures against him. If Idrissa Sankaré is to be judged, let it be done in accordance with the law, and let the whole world know what he is accused of, and why he should be taken away like this", announced the members of the aforementioned association.
Also, the former head of Malian intelligence, Colonel Kassoum Goïta, missing since 2021 after the Coup d'État, has reappeared at Camp 1 of the Bamako Gendarmerie. Anonymous judicial source on September 30, 2024. In continuation of the release of detainees, eleven political cadres, members of the "March 31st Declaration", detained for "opposition to the exercise of legitimate authority" since June, were released on September 12, 2024.
Finally, Mali is adopting a new law to provide a framework for magistrates' freedom of expression, without hindering their rights and duties. This law would give them all the freedoms enjoyed by Malians, but with "respect for the authority of the State and public order".
Source : Météo Sahel Septembre 2024
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Selon le commissariat général des réfugiés et des apatrides, la situation sécuritaire du Sahel central s’est détériorée au cours de l’année 2023 avec une recrudescence de la violence aggravée par la rivalité entre les deux principaux groupes djihadistes y opérant, à savoir le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM- JNIM) et l’État Islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Cela va sans conséquence pour le Mali qui voit la dégradation de la situation du Nord s’étendre aux autres régions du Centre et du Sud.
En effet, le 17 septembre 2024, des tirs et des détonations ont été perçus dans plusieurs quartiers de Bamako, autour de l’École de gendarmerie et de l’aéroport Modibo Keïta, selon un témoin de Reuters et une source de sécurité. Il s’agirait d’une attaque meurtrière préméditée et revendiquée par des djihadistes affiliés à Al Qaïda. Dans une vidéo publiée par Le Monde, l’on aperçoit un djihadiste mettre le feu au réacteur du Boeing présidentiel malien. Selon les autorités maliennes, l’attaque n’a fait que quelques victimes alors que l’officier malien contacté par Le Monde parle d’une soixantaine. Des sources militaires parlent d’au moins 80 victimes ; ce qui pourrait remettre en cause l'efficacité de la politique sécuritaire du gouvernement de transition.
En conséquence, l’armée malienne, à travers un communiqué, se veut rassurante envers les Maliens qui ont été réveillés par des détonations et des tirs et qualifie l’incident de tentative d'infiltration des terroristes de l’école de gendarmerie. Interrogé sur RFI, Arthur Banga, enseignant-chercheur et spécialiste des questions de défense à l'université Félix-Houphouët-Boigny d'Abidjan, semble être surpris par ces attaques, encore plus par le choix des cibles. « On ne s’attendait quand même pas à ce que Bamako – et principalement des cibles militaires, même pas des cibles civiles – soient prises d'assaut, hier matin », a-t-il affirmé. Il argue que psychologiquement et du point de vue de la stratégie les Forces armées Maliennes (FAMA) et celles de ses alliés sont bien supérieures. Et c’est -selon l’enseignant-chercheur- ce qui expliquerait cette volonté de vouloir les ralentir ou les affaiblir.
Par ailleurs, les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP) annoncent faire usage de drones dans le cadre des opérations qu’ils mènent. L’annonce a été faite le 11 septembre 2024 après l’attaque d’une base de l’armée malienne à une cinquantaine de kilomètres de Tombouctou. Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois qu’ils en font usage et cela risque de changer les rapports de guerre entre l’armée malienne et ses alliés et les rebelles situés au Nord Mali. Bamako n’a pas tardé à riposter en attaquant les alentours de Tinzaouatène. Il est important, à ce stade, de rappeler que les armées sahéliennes, dans le cadre de leurs opérations contre les djihadistes, font de plus en plus recours à des aéronefs. Le même jour, le signal de TV5 Monde a été coupé au Mali par la Haute autorité de la communication (HAC) au motif que, les informations annoncées dans le Journal Afrique de TV5 annonçant une quinzaine de victimes lors des raids de drones à Tinzaouatène, ont été données sans consultation de la version de l’armée malienne. Cette mesure vient s’ajouter aux autres suspensions, dont certains médias français comme France 2, LCI, France, ou encore RFI, font l’objet depuis le début de l’année 2024.
Dans une perspective d'harmonisation des titres de voyage, les pays membres de l’AES vont créer un nouveau passeport biométrique commun. L’annonce a été faite par le chef de la transition malienne, le Colonel Assimi Goïta. « Nous travaillerons pour mettre en place les infrastructures nécessaires afin de renforcer la connexion de nos territoires grâce aux transports et aux réseaux de communication », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, plusieurs cas de disparitions, de réapparitions, d’arrestations ou encore de libérations ont été constatés. En effet la disparition d’Idrissa Sankaré, Ancien député de Bankass, également fonctionnaire au ministère malien des Affaires étrangères et troisième vice-président du bureau de l'association Tabital Pulaaku Mali, inquiète. Selon les informations fournies par RFI, il serait détenu dans une prison secrète de la sécurité d’État du Mali. Le Tabital Pulaaku International, une association de défense de la culture et des droits de la communauté peule exige et sans délai sa libération. « Nous sommes très inquiets pour l'intégrité physique et pour la vie d'Idrissa Sankaré, poursuit le vice-président de Tabital Pulaaku International. Nous demandons aux autorités maliennes de libérer sans délai Idrissa Sankaré, sans prendre à son encontre de décision extrajudiciaire. Si Idrissa Sankaré doit être jugé, qu'on le fasse dans les normes, et que toute la planète sache ce qu'on lui reproche, ce qui justifie qu'on l'enlève comme cela ! », ont annoncé les membres de ladite association.
Également, l’ancien chef des renseignements maliens, le colonel Kassoum Goïta, disparu depuis 2021 après le Coup d’État, a réapparu au camp 1 de la gendarmerie de Bamako. La question en suspens est de savoir où il était en détention depuis son arrestation. Ainsi, emprisonné pour avoir signé un document en défaveur des autorités, Boubacar Traoré, un ancien proche du Premier ministre Choguel Maïga, a été libéré. La publication du communiqué en question aurait pu mettre en mal le Premier ministre et les militaires qui l'ont nommé, selon la junte.
Dans une période singulièrement tendue entre les entreprises minières étrangères et le junte, quatre cadres d’origine malienne de la compagnie minière canadienne Barrick Gold auraient été arrêtés au motif d'être à l’origine de délits financiers supposés. Ils ont finalement été libérés selon une source judiciaire anonyme le 30 septembre 2024. Dans la poursuite de la libération de détenus, onze cadres politiques membres de “la déclaration du 31 mars”, détenus pour « opposition à l’exercice de l’autorité légitime » depuis le mois de juin, ont été libérés le 12 septembre 2024.
Pour finir, le Mali adopte une nouvelle loi qui encadre la liberté d’expression des magistrats sans pour autant entraver leurs droits et devoirs. Cette loi leur conférerait toutes les libertés dont jouissent les Maliens mais dans “le respect de l’autorité de l’État et de l’ordre public”.
Source : Sahel weather September 2024
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The news was greeted with astonishment by public opinion in Benin. On the night of Monday to Tuesday, September 25, Olivier Boko and Oswald Homéky, two public figures, were arrested for allegedly attempting a "coup d'état". The former, a businessman, is a long-standing friend and partner of President Patrice Talon. The second is a former sports minister under Talon. "It appears that the commander of the republican guard in charge of the Head of State's security was undertaken by Minister Oswald Homéky on his behalf and that of Mr. Olivier Boko to operate by force a coup d'état on September 27, 2024", declared Elonm Mario Mètonou, Prosecutor of the Court for the Repression of Economic Offences and Terrorism in Benin (Criet), in a press release issued on Tuesday afternoon.
According to the prosecutor's version, former minister Oswald Homéky was arrested while handing over six bags of banknotes - a sum of 1.5 billion CFA francs - to Djimon Dieudonné Tévoédjrè, commander of the Republican Guard, who was arrested at the same time. At the same time, the public prosecutor announced the opening of an investigation to "identify all those involved" in the alleged coup. Although the commander was subsequently released, Boko and Homéky are due to appear before the Criet on Tuesday October 1.
Businessman Olivier Boko had been displaying his political ambitions for some time. According to some tongues, this attitude suggests that he could be a candidate for the 2026 presidential elections. This is evidenced by the launch of the "OB26" support group movement, officially called "Objectif Bénin 2026", but which is reminiscent of Olivier Boko's initials. Some say that it is this upheaval that has displeased Patrice Talon, weakening relations between the two men. As for former minister Oswald Homéky, he resigned from his post in 2023, after calling for support for Olivier Boko's candidacy.
The attacks continue in the North
Meanwhile, terrorist incursions in the north continue unabated. Indeed, two attacks have been recorded in the space of a few days. First, an ambush on September 15 in the village of Kompa in the commune of Karimama, where two policemen lost their lives. Then, on the 19th, a terrorist attack by the Hanifa Katiba (of the JNIM group) in Malanville - on the border with Niger - where the assailants targeted the defense and security forces. Two police officers died. To this end, as part of the drive to strengthen the capacity of its soldiers to combat terrorism, Benin will shortly be taking delivery of fifteen new armored vehicles, provided by France and the European Union.
In addition, the thawing and normalization of diplomatic relations between Cotonou and Niamey are being consolidated. The foreign ministers of Benin and Niger, Shegun Bakary Adjadi and Bakary Yaou Sangaré, met on Friday September 27, 2024, on the sidelines of the United Nations General Assembly. It was the second formal meeting between the two men in the space of a month.
Finally, the grey areas surrounding the "Frère Hounvi" affair have not yet been completely dispelled. To say the least, the case has had a rather curious outcome. Jimmy Gandaho and Géraud Gbaguidi, accused of orchestrating the kidnapping of Steve Amoussou, were sentenced to 24 months' imprisonment, including 12 months' imprisonment, in addition to 5 million FCFA in damages to be paid to the victim. For the moment, Steve Amoussou alias "Frère Hounvi" is awaiting his court appearance scheduled for October 7. As a reminder, he has been placed under a committal order for "provocation to rebellion, initiation and publication of false news and harassment by electronic means."
Source : Météo Sahel Septembre 2024
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La nouvelle a été accueillie avec stupéfaction au sein de l’opinion publique béninoise. Dans la nuit du lundi au mardi 25 septembre, Olivier Boko et Oswald Homéky, deux personnalités publiques, ont été arrêtées pour tentative présumée de « coup d’État ». Le premier, homme d’affaires, est un ami et partenaire de longue date du chef de l’Etat, Patrice Talon. Le second est un ancien ministre des sports sous Talon. « Il apparaît que le commandant de la garde républicaine ayant en charge la sécurité du chef de l’Etat a été entrepris par le ministre Oswald Homéky pour son compte et celui de M. Olivier Boko à l’effet d’opérer par la force un coup d’Etat dans la journée du 27 septembre 2024 », déclare mardi après-midi dans un communiqué, le procureur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme au Bénin (Criet), Elonm Mario Mètonou.
Selon la version du procureur, l’ex-ministre Oswald Homéky a été interpellé alors qu’il remettait six sacs de billets de banque – une somme de 1,5 milliard de francs CFA - à Djimon Dieudonné Tévoédjrè, commandant de la garde républicaine, arrêté par la même occasion. Le procureur a annoncé par la même occasion, l’ouverture d’une enquête afin « d’identifier toutes les personnes impliquées » dans ce présumé coup d’Etat. Par contre, si le commandant a par la suite été libéré, Boko et Homéky doivent comparaître devant la Criet, le mardi 1er octobre.
Cela faisait un moment que l’homme d’affaires Olivier Boko avait commencé à afficher des ambitions politiques. Une attitude laissant présager, selon certaines langues, qu’il pourrait se porter candidat pour la présidentielle de 2026. En témoigne le lancement du mouvement groupe de soutien « OB26 », officiellement dénommé « Objectif Bénin 2026 » mais qui n’est pas sans rappeler les initiales d’Olivier Boko. C’est ce remue-ménage qui aurait déplu à Patrice Talon, fragilisant les relations entre les deux hommes, disent certains. Pour ce qui est de l’ancien ministre Oswald Homéky, il avait démissionné de son poste en 2023, après avoir appelé à soutenir la candidature d’Olivier Boko.
Les attaques terroristes continuent au Nord
Pendant ce temps, les incursions terroristes au nord ne s’estompent guère. En effet, deux attaques ont été enregistrées en l’espace de quelques jours. D’abord, une embuscade le 15 septembre survenue dans le village de Kompa de la commune de Karimama où deux policiers ont perdu la vie. Puis, le 19, une attaque terroriste de la Katiba Hanifa (du groupe JNIM) à Malanville – à la frontière avec le Niger – où les assaillants ont pris pour cible les forces de défense et de sécurité. De même, deux policiers sont décédés. A cet effet, dans le cadre du renforcement des capacités d’intervention des soldats contre le terrorisme, le Bénin va prochainement réceptionner quinze nouveaux véhicules blindés, mis à disposition par la France et l’Union Européenne.
En outre, le dégel et la normalisation des relations diplomatiques entre Cotonou et Niamey se consolident. Les ministres des Affaires étrangères béninois et nigérien, Shegun Bakary Adjadi et Bakary Yaou Sangaré se sont rencontrés vendredi 27 septembre 2024 en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies. C’est la deuxième rencontre formelle entre les deux hommes, en l’espace d’un mois.
Enfin, les zones d’ombre autour de l’affaire « Frère Hounvi », ne sont pas encore totalement dissipées. Elle a connu une suite, pour le moins, un peu curieuse. Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi, accusés d’avoir orchestré l’enlèvement de Steve Amoussou, ont été condamnés à 24 mois de prison, dont 12 mois fermes, en plus d’une somme de 5 millions de FCFA de dommages et intérêts à verser à la victime. Pour le moment, Steve Amoussou alias « Frère Hounvi » est dans l’attente de sa comparution prévue pour le 7 octobre prochain. Pour rappel, il a été placé sous mandat de dépôt pour « provocation à la rébellion, initiation et publication de fausses nouvelles et harcèlement par voie électronique. »
Source : Sahel weather September 2024
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Prime Minister Ousmane Sonko presented Agenda 2050 in the presence of President Bassirou Diomaye Faye on October 14, 2024, after a month of intense political and socio-economic activity in September. Indeed, Senegal is still facing an exacerbation of the phenomenon of irregular immigration. In recent weeks, the news has been strongly marked by the sinking of pirogues carrying hundreds of Senegalese heading for Europe. Indeed, after being informed of the capsizing of a pirogue involved in illegal immigration in Mbour, the Senegalese Navy's Offshore Patrol Vessel (OPV) Niani launched a search, a joint operation conducted off the coast of Mbour by three naval units and a Spanish maritime patrol aircraft. These events took place on Sunday, September 8. A total of 26 bodies were recovered, including that of an 18-year-old schoolgirl. Although some twenty survivors were rescued, the exact number of migrants on board remains unknown.
Clandestine emigration dampens government communication efforts
After the bodies found on the Petite Côte, another thirty or so in a very advanced state of depravity were found in a pirogue 70 km off the coast of Dakar. Senegal is also facing flooding during the winter season, with major damage as seen in Touba, where torrential rains in September caused immeasurable material damage and the death of two people. The heavy rains reached 140 mm, forcing the evacuation of around a hundred flooded homes in the space of a few hours, in the vicinity of the grand mosque. To help the people of Touba, the Mouride dahiras of Dakar launched an appeal for help; an appeal to which the mayor of Dakar Barthélémy Dias responded by mobilizing high-powered motorcycle pumps and a qualified technical team to free people from the stagnant water that was restricting their movement.
In another development, Senegalese President Bassirou Diomaye Faye announced the dissolution of the National Assembly in his address to the nation on September 12, 2024. Article 87 of the Constitution gives him the prerogative to dissolve the National Assembly. This article states: "The President of the Republic may, after obtaining the opinion of the Prime Minister and the President of the National Assembly, dissolve the National Assembly by decree. However, dissolution may not take place during the first two years of a legislature. The dissolution decree sets the date of the ballot for the election of deputies. The ballot shall take place at least sixty (60) days and at most ninety (90) days after the date of publication of the said decree...". In accordance with the aforementioned provisions, the President of Senegal has set the date for the legislative elections scheduled for Sunday November 17, 2024. Unsurprisingly, the opposition, which according to Jean- Baptiste Tine, "is not ready to face the ballot box", was quick to react, firstly by rejecting the meeting organized between the Minister of the Interior and Public Security and political players including the Alliance for Transparency in Legislative Elections (ATEL), and then by organizing itself into a coalition.
Towards decisive legislative elections.... Pre-campaign unpacking
In doing so, the opposition announced the creation of the "Samm Sa Kaddu Sauver le Sénégal" political coalition, whose members include movements and parties such as the Parti de l'Unité et du Rassemblement (PUR), Alliance Républicaine pour la Citoyenneté (ARC), Taxawu Sénégal, les Serviteurs, parti Républicain pour le Progrès (PRP), Agir and Gueum sa Bopp. The aim of this coalition would be to bring to the next legislature the main concerns of the Senegalese people in the face of the many unfulfilled promises made by the Bassirou Diomaye Faye regime, which is making daily life increasingly difficult in the face of rising prices for staple foods and rising unemployment. What's more, Idrissa Seck is said to be negotiating a future coalition with the PDS and APR, despite the departure of several of his party's leaders.
At the same time, the new regime is continuing to criticize Macky Sall's governance, especially as regards the instrumentalization of the justice system. Already, on September 04, Prime Minister Ousmane Sonko, in the context of "accountability", said: "If we have to pull them up by their toes, we'll do it so that they come back. In the days to come, dozens of them will give an account." It is with this in mind that several ministers of the former regime, such as the former Minister of Urban Planning, Abdoulaye Saydou Sow, have been banned from leaving the country. Similarly, Cheikhouna Keïta, the former head of the Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants, was arrested at the request of the public prosecutor for spreading false news.
"President Macky Sall's regime has lied to the people and partners by falsifying figures to give an economic image that has nothing to do with reality," revealed Ousmane Sonko during his face-to-face meeting with the Senegalese press on September 26. It was an opportunity for the Prime Minister to take stock of the management of the country by Macky Sall and his former government, and what he calls the "financial carnage" they left to Bassirou Diomaye Faye's hard- pressed regime.
More specifically, the purpose of the meeting was to take stock of the current state of public finances, and also to give an account of the country's management prior to the election of President Diomaye Faye. Hence the urgent need to review the contracts signed with Senegal's partners, and renegotiate them if necessary. In any case, this is what the President of the Republic is suggesting, to be consistent with his election campaign promise.
Source : Météo Sahel Septembre 2024
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L’Agenda 2050 vient d’être présenté en grandes pompes par le Premier Ministre Ousmane Sonko en présence du Président Bassirou Diomaye Faye ce 14 octobre 2024 après un mois de septembre fortement marqué par une forte actualité politique et socioéconomique. En effet, le Sénégal fait toujours face à une exacerbation du phénomène de l’immigration irrégulière. Ces dernières semaines, l’actualité est fortement marquée par le naufrage de pirogues transportant des centaines de sénégalais en partance pour l’Europe. En effet, après avoir été informée du chavirement d’une pirogue impliquée dans l’immigration clandestine à Mbour, l’Offshore Patrol Vessel (OPV) Niani de la marine nationale du Sénégal a lancé une recherche, une opération conjointement menée aux larges de Mbour par trois unités navales et un avion de patrouille maritime espagnol. Ces événements se sont déroulés le dimanche 8 septembre. Au total, 26 corps ont été retrouvés dont celui d’une lycéenne de 18 ans. Malgré la vingtaine de survivants secourue, le nombre exact de migrants à bord demeure jusqu’ici inconnu.
L’émigration clandestine mitige les efforts de communication gouvernemlentale
Après les corps repêchés sur la petite côte, une trentaine dans un état de dépravation très avancée a été retrouvée dans une pirogue à 70 km aux larges de Dakar. Le Sénégal fait également face aux inondations en cette période d’hivernage avec d’importants dégâts comme constaté à Touba où les pluies torrentielles du mois de septembre ont créé des dommages matériels incommensurables et la mort de deux personnes. Les fortes pluies ont atteint les 140 mm ; ce qui a entraîné l’évacuation d’une centaine d’habitations inondées, en l’espace de quelques heures, aux alentours de la grande mosquée. Pour venir en aide aux populations de Touba, les dahiras mourides de Dakar ont lancé un appel à l’aide; appel auquel le maire de Dakar Barthélémy Dias a répondu en mobilisant des motos-pompes de grande puissance ainsi qu’une équipe technique qualifiée afin de libérer les populations des eaux stagnantes qui réduisent leurs déplacements.
Dans un autre registre, le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé, lors de son discours à la nation du 12 septembre 2024, la dissolution de l’Assemblée nationale. C’est une prérogative que lui confère l’article 87 de la Constitution de pouvoir dissoudre l’Assemblée nationale. Ledit article dispose : “Le Président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du Premier Ministre et celui du Président de l’Assemblée nationale, prononcer, par décret, la dissolution de l’Assemblée nationale. Toutefois, la dissolution ne peut intervenir durant les deux premières années de législature. Le décret de dissolution fixe la date du scrutin pour l’élection des députés. Le scrutin a lieu soixante (60) jours au moins et quatre-vingt dix (90) jours au plus après la date de publication dudit décret… “. Conformément auxdites dispositions, le Président sénégalais a fixé la date des élections législatives prévues le dimanche 17 novembre 2024. Sans surprise, l'opposition qui selon Jean-Baptiste Tine, « n’est pas prête pour affronter les urnes », a très vite réagi d’abord en rechignant la réunion organisée entre le Ministre de l’intérieur et de la sécurité publique et les acteurs politiques dont l’Alliance pour la transparence des Élections Législatives (ATEL), puis en s’organisant en coalition.
En directions d’élections législatives décisives…. Les déballages de pré-campagne
Ce faisant, l’opposition a annoncé la création de la coalition politique “Samm Sa Kaddu Sauver le Sénégal” avec comme membres des mouvements et des partis comme le Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR), Alliance Républicaine pour la Citoyenneté (l’ARC, Taxawu Sénégal, les Serviteurs, le Parti Républicain pour le Progrès (PRP), Agir et Gueum sa Bopp. Le but de cette coalition serait de porter au niveau de la prochaine législature, les principales préoccupations des Sénégalais face aux nombreuses promesses non tenues par le régime de Bassirou Diomaye Faye qui rend de plus en plus difficile le quotidien face à la hausse des prix des denrées de première nécessité et la hausse du chômage. De plus, Idrissa Seck serait en train de négocier une future coalition avec le PDS et l’APR malgré le départ de plusieurs cadres de son parti.
Parallèlement, le nouveau régime poursuit ses critiques de la gouvernance de Macky Sall surtout concernant l’instrumentalisation de la justice. Déjà, le 04 septembre, le Premier ministre Ousmane Sonko, dans le cadre de « la reddition des comptes » disait : « S’il faut les tirer par les orteils, nous le ferons pour qu’ils reviennent. Dans les jours à venir, c’est par dizaines qu’ils vont rendre compte. » C’est d’ailleurs dans ce sillage que plusieurs ministres de l’ancien régime comme par exemple l’ancien ministre de l’urbanisme M. Abdoulaye Saydou Sow, ont été interdits de sortie du territoire national. De la même manière, Cheikhouna Keïta, l’ancien patron de la Direction de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants a été arrêté à la demande du parquet pour diffusion de fausses nouvelles.
« Le régime du Président Macky Sall a menti au peuple et aux partenaires en falsifiant les chiffres pour donner une image économique qui n’a rien à voir avec la réalité », a révélé Ousmane Sonko lors de son face à face avec la presse sénégalaise organisé le 26 septembre. L’occasion pour le Premier ministre de faire le bilan de la gestion du pays par Macky Sall et son ancien gouvernement ainsi que ce qu’il appelle le « carnage financier » qu’ils ont laissé au régime de Bassirou Diomaye Faye qui a du fil à retordre. Plus précisément l’objet de la rencontre était de dresser un bilan de la situation actuelle des finances publiques mais aussi de procéder à la reddition des comptes par rapport à la gestion du pays avant l’élection du Président Diomaye Faye. D’où l’urgence de revoir les contrats qui avaient été signés avec les partenaires du Sénégal pour une renégociation au besoin. C’est en tous cas ce que suggère le Président de la République pour être en cohérence avec la promesse de campagne électorale.
Entretien réalisé par Ambre Delcroix
Le 19e Sommet de la Francophonie, prévu en France les 4 et 5 octobre 2024, se tient dans un contexte de tensions croissantes entre Paris et les régimes de certains pays francophones d’Afrique de l’Ouest, singulièrement du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Ces tensions sont marquées surtout par des critiques parfois virulentes de la politique française en Afrique. Ce rejet de la politique française sur le continent a été théorisé depuis quelques années par certains comme étant « le sentiment anti-français ». La langue française échappe-t-elle à ce champ ? Est-elle aussi rejetée ou en recul d’utilisation dans les pays d’Afrique de l’Ouest où « le sentiment anti-français » est le plus prégnant ?
À la croisée des chemins entre héritage colonial, outil de modernité, influence politique et diversification linguistique, quel sera l’avenir du français en Afrique francophone ? Docteur Bakary Sambe, Directeur régional de l’institut de recherche Timbuktu Institute – African Center for Peace Studies, également enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis (Sénégal), nous apporte des éléments de réponse éclairés. Grand entretien.
Tama Média : On observe ces dernières années, dans certaines régions d’Afrique francophone, un rejet de la politique étrangère française. Ce qui est considéré par certains et dans les médias comme un « sentiment anti-français » dans les pays africains en crise avec la France. Que traduit réellement ce sentiment qualifié d’anti-français ?
Dr. Bakary Sambe : Le terme « sentiment anti-français » me semble un raccourci, un fourre-tout qui ressemblerait à un exutoire permettant d’échapper à un nécessaire exorcisme collectif constamment refoulé. L’attitude de certains jeunes africains vis-à-vis de la France ou plus précisément de sa politique traduit, à mon sens, une forme de défoulement d’une génération héritière d’un partenariat ou d’un couple traversant, ce que j’appelle souvent une « crise de la soixantaine » (soixante ans après les indépendances).
Cette génération n’est pas dans la haine ou un simple ressentiment. Elle est, en fait, dans une forte demande de renouvellement du paradigme même de la coopération entre la France et les pays africains, un désir de rupture d’avec les pratiques anciennes devenues inacceptables. Une jeunesse hyper-connectée et consciente de sa capacité d’agir sur les perceptions qui structurent la nouvelle mondialisation au moment où la France n’avait pas encore pris toute la mesure des bouleversements et des évolutions imposant un changement de paradigme.
L’utilisation du français a-t-elle souffert de cette conjoncture ou cela concerne davantage les relations diplomatiques et économiques ?
L’utilisation du français n’a pas du tout souffert de cette conjoncture car cette langue n’appartient pas à la France ; elle est la propriété malléable de ses locuteurs qui se trouvent majoritairement en Afrique, qui est le cœur battant de la Francophonie.
D’ailleurs, et cela pourrait paraître paradoxal, cette jeunesse adresse ses critiques les plus virulentes à la France en langue française dans toutes ses subtilités, parfois dans une satire enrobée d’une frustration rassurante pour la relation si critiquée. Parce que justement, la frustration est encore preuve d’attachement ; l’indifférence serait plus inquiétante car synonyme d’une totale rupture.
Les nouvelles générations, artistes, écrivains ou intellectuels francophones d’Afrique de l’Ouest, comment perçoivent-elles la langue française ? Associent-elles cette langue à un héritage colonial ou à un outil de mobilité et d’opportunités ?
La langue française est d’abord un médium permettant aux intellectuels de se parler et de parler au monde et à la création artistique de voyager à l’intérieur même du continent. Les cinématographies sénégalaise, burkinabè, ivoirienne et congolaise ont pu inonder le continent en empruntant ce médium et parfois même en se l’appropriant et y mettant les marques culturelles endogènes. Un Français a parfois besoin d’être initié à ce français créateur de néologismes et d’expressions pour percer les subtilités d’une langue que les artistes et écrivains du continent se sont approprié pour lui donner vie, substance et une nouvelle respiration. C’est pourquoi, je minimise l’effet de la charge symbolique comme relique coloniale.
En fait, dans un contexte de mondialisation, de pré-pensées McDonnalisées (c’est-à-dire “mondialisées et standardisées”, NDLR), les Africains ne subissent plus passivement une langue française essoufflée par ses archaïsmes et autres rigueurs, ils lui donnent un nouveau souffle tout en lui imposant leurs marques culturelles qui la fécondent. Par leur créativité, ils lui font porter leurs revendications, leurs acerbes critiques vis-à-vis de la France et même leurs espoirs parfois déçus d’une coopération plus conforme à l’esprit d’une francophonie plus solidaire en termes de mobilité.
En même temps, ils en usent comme un moyen facilitant la mobilité à l’intérieur du continent de la même manière que certains ressortissants de pays anglophones apprennent le français pour mieux circuler et s’épanouir professionnellement et s’offrir plus d’opportunités dans l’espace Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, NDLR). Les cadres subsahariens au Maroc y évoluent plus facilement avec plus d’opportunités de carrières grâce à leur maîtrise du français, le temps que ce pays ne parachève son glissement progressif vers l’anglais.
Quel rôle les institutions francophones (comme l’Organisation internationale de la Francophonie OIF) peuvent-elles jouer pour promouvoir la langue française tout en respectant les dynamiques locales, notamment dans des contextes de rejet de l’influence française ?
Il y a un préalable imprescriptible qui est de revenir à un nouvel humanisme francophone sincère, fondé sur l’égalité et le respect mutuel et de la diversité, nous ramenant à l’idée de civilisation de l’universel dont parlait Senghor. Ce ne sera pas par les beaux discours mais en redonnant de la substance au fait d’être francophones et partageant un destin.
Naturellement, la maîtrise de l’anglais, par le jeu d’une mondialisation signifiant l’uniformisation négatrice des diversités, est devenue une nécessité professionnelle et pour s’ouvrir aux autres modes de pensées et philosophies. Si à Sciences Po et HEC (Paris, deux établissements de l’enseignement supérieur français de renommée internationale, NDLR), les filières les plus prometteuses sont en anglais, comment vouloir enfermer les Africains dans l’illusion d’une suffisance linguistique ?
« Si la francophonie renoue avec ses valeurs fondatrices elle retrouvera sa place »
L’autre rôle des institutions francophones est de réinventer un cadre qui vise à promouvoir l’égalité et la diversité enrichissante au lieu de la domination réductrice. Bien qu’on s’achemine vers le bilinguisme , voire le plurilinguisme en plus de la renaissance des langues africaines dans le cadre d’un fort enracinement – pour parler comme (Léopold Sédar) Senghor – qui n’est pas incompatible avec l’ouverture au monde, si la francophonie renoue avec ses valeurs fondatrices elle retrouvera sa place. Ce qui se passe sur le continent, en termes de diversification linguistique, ne relève pas d’un rejet de la francophonie, mais d’un certain utilitarisme bien que le français reste une langue qui véhicule et agite des idées.
« Le terme “sentiment anti-français” (vous) semble un raccourci, un fourre-tout qui ressemblerait à un exutoire permettant d’échapper à un nécessaire exorcisme collectif constamment refoulé. » C’est ce que vous avez tantôt expliqué. À long terme, ce sentiment qualifié d’anti-français pourrait-il favoriser davantage une réorientation vers d’autres alliances linguistiques et culturelles, comme le Commonwealth anglophone ou l’Union Africaine (UA) ?
Ce que certains appellent de manière réductrice le « sentiment anti-français » n’est pas sorti du néant, c’est la résultante d’une accumulation de facteurs. Mais, comment donner une envie de plus de francophonie dans le sens d’une communauté linguistique, de cultures et de valeurs partagées à toute une jeunesse pour qui la Francophonie c’est : « parlez français mais surtout restez chez vous » ? En plus, dans les institutions et programmes francophones, on devrait prêter plus attention à la perception d’un poids politique dominant de ce que j’appelle la « Francophonie du Nord ».
Son poids et son influence sont assez disproportionnés par rapport à leur poids démographique et numérique au sein de l’Organisation. À lui seul, le plus grand pays francophone est la République démocratique du Congo, en superficie (2.345.409 km²) faisant 4 fois la France et 80 fois la Belgique, avec une population qui avoisine les 100 millions (105.625.114 habitants en 2024 selon les données démographiques), largement plus du double de celle du Canada (estimée cette année à 39.107.046, NDLR).
« Les symboles sont aussi importants pour sortir des malentendus historiques »
Ce qui séduit et attire certains pays francophones comme le Gabon ou le Togo (juin 2022) vers le Commonwealth dont ils ne parlent pas la langue, par exemple, c’est le fait d’avoir créé des espaces de coprospérité dans le cadre d’une communauté avec une certaine substance. L’Angleterre n’a-t-elle pas appuyé le processus qui a fait de l’Inde une puissance et donc un partenaire économique et non un simple morceau d’un pré-carré ? Les symboles sont aussi importants pour sortir des malentendus historiques. L’Inde assume plus facilement face à ses jeunes son attachement au Commonwealth, en leur montrant fièrement la statue de Mahatma Gandhi à côté de celle de Winston Churchill (ancien Premier ministre du Royaume-Uni) sur la prestigieuse Parliament Square de Londres.
Il y a certes, l’Université Senghor d’Alexandrie (en Égypte) et des projets comme celui de la Maison des mondes africains à Paris pourraient être un bon stimulant pour plus de symbolisme et surtout de signaux vers une francophonie plus conforme à son esprit de départ. Mais il faut encore des efforts dans ce sens.
Justement. Quel avenir envisagez-vous pour la Francophonie en Afrique de l’Ouest, dans un contexte où la langue française se trouve à la croisée des chemins entre héritage colonial et outil de modernité ?
La Francophonie a autant besoin de se réinventer que de se ressourcer par un retour à ses valeurs de départ. Si, au Niger, dans le pays de Diori Hamani (1916-1989), un des pères fondateurs de la Francophonie, on incendie un Institut français (à Zinder, en janvier 2015), c’est que le fil du dialogue civilisationnel semble rompu. En plus, on devrait prêter la plus grande attention au phénomène de la contestation du statut de la langue française dans l’enseignement et l’usage officiel dans certains pays. C’est une situation complexe dans laquelle se mêlent frustrations accumulées et revendications identitaires.
Beaucoup de nouvelles réalités émergent. À la Francophonie, la réflexion devra prendre en charge des questions comme les revendications des jeunes éduqués en langue arabe au Sénégal, au Mali, au Bénin et d’autres pays, et qui perçoivent que la non maîtrise du français est le frein de leur ascension sociale et de leur insertion professionnelle. Il faut voir cela plus comme un désir voire un besoin de Francophonie qu’un rejet d’une langue dont l’apprentissage leur serait utile.
« Les choses sont beaucoup plus complexes que la dialectique autour de l’héritage colonial et de la modernité. »
De même la dualité des systèmes éducatifs dans de nombreux pays francophones (entre un enseignement en arabe et français) est un sujet important. Les choses sont beaucoup plus complexes que la dialectique autour de l’héritage colonial et de la modernité.
Il sera, par exemple, surprenant de rappeler que le français, au-delà même de l’Afrique et en dépit d’un certain laïcisme, est aujourd’hui une des langues de l’islam par laquelle plus de 285 millions de musulmans (Rachid Id Yassine Décembre 2015 in ResearchGate) accèdent à une bonne partie du savoir religieux y compris en Europe et au Canada. D’ailleurs, un célèbre prédicateur suisse (d’origine égyptienne Tariq Ramadan, NDLR), jadis très influent en Europe, avait bien compris l’enjeu d’une telle réalité linguistique et sociologique en initiant, dans les années 2010, le Colloque international des musulmans de l’espace francophone (Cimef) appuyé par une institution basée au Qatar.
Sans aucune fuite en avant, c’est à l’ensemble de ces nouvelles réalités que la Francophonie devrait faire face tout en assumant son destin de creuset.
Note de la Rédaction de Tama Média : la population francophone mondiale est estimée à 327 millions à la date du 15 mars 2023, dont 52.532 francophones (51,37%) en République démocratique du Congo (RDC), 13.481 (35,63%) au Maroc, 5.684 (24,45%) au Burkina Faso, 4.669 (26,29%) au Sénégal, 4.619 (33,68%) au Bénin, 4.016 (17,24%) au Mali, 3.707 (40,94%) au Togo, 3.507 (12,89%) au Niger et 1.588 francophones (65,17%) au Gabon, pour ne citer que les pays africains mentionnés dans cet entretien. Source : ce sont les données les plus récentes de l’Observatoire démographique et statistique de l’espace francophone (ODSEF) de l’Université Laval et de l’Observatoire de la langue française de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), compulsées via Francoscope (une plateforme Web dynamique qui, selon sa description, diffuse des mises à jour périodiques d’effectifs mondiaux de francophones grâce aux travaux de ces deux observatoires spécialisés). Pour obtenir des renseignements détaillés sur les méthodes de calcul, vous pouvez consulter ce document (Richard MARCOUX, Laurent RICHARD et Alexandre WOLFF (2022). Estimation des populations francophones dans le monde en 2022. Sources et démarches méthodologiques. Québec, Observatoire démographique et statistique de l’espace francophone, Université Laval, Note de recherche de l’ODSEF, 177 p.).
Source : Sahel weather July & august 2024
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After many years of legal wrangling, the families of the forty or so migrants massacred on Gambian soil in 2005 have regained hope with the decision by ECOWAS to require the Ghanaian authorities to disclose all information relating to the massacre of these migrants, who were on their way to Europe and landed in Gambia before being arrested and then executed by the security forces of former President Yahya Jammeh. An investigation was launched at the time, but the findings have remained secret to this day. It is therefore with great hope that the families of the victims have welcomed the decision.
At the same time, authorities at the highest levels of the state are not immune from justice. The case of the arrest of a former general, alleged member of the death squad nicknamed "Jungler", a paramilitary unit responsible for carrying out illegal assassinations to intimidate the population and repress the opposition under Yahya Jammeh, is a clear example. This ex-general of the Bora Colley brigade had fled after the fall of President Jammeh in 2017. A communiqué from the Gambian army informs us that the accused turned himself in to the military police. He has since been arrested and appears to be cooperating with the military police in investigations concerning him.
Source : Météo Sahel Juillet & Août 2024
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Après de nombreuses années de tiraillements judiciaires, les familles de la quarantaine de migrants massacrés en 2005 sur le sol gambien, reprennent espoir avec la décision de la CEDEAO qui somme les autorités ghanéennes de divulguer toutes les informations relatives à ce massacre de ces migrants qui étaient en route pour l’Europe et qui ont accosté en Gambie avant d'être arrêtés puis exécutés par les force de sécurité de l’ancien Président Yahya Jammeh. A l'époque une enquête avait été ouverte ; mais les conclusions sont restées secrètes jusqu'à aujourd’hui. C'est donc avec beaucoup d’espoir que les familles des victimes ont accueilli la décision.
Dans le même temps, des autorités, au plus haut sommet de l’État, n’échappent pas à la justice. Le cas de l’arrestation d’un ancien général, membre présumé de l'escadron de la mort surnommée « Jungler », une unité paramilitaire chargée d’exécuter des assassinats illégaux pour intimider la population et réprimer l’opposition sous Yahya Jammeh est un exemple patent. Cet ex-général de la brigade Bora Colley avait pris la fuite après la chute du Président Jammeh en 2017. Un communiqué de l'armée gambienne nous informe que le prévenu s'est rendu lui-même à la police militaire. Il a depuis été arrêté et semble coopérer avec la police militaire dans les enquêtes le concernant.
Source : Météo Sahel Juillet & Août 2024
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Au Cameroun, le groupe terroriste Boko Haram perd du terrain ces dernières semaines avec la reddition de près de 300 combattants qui ont déposé les armes et se sont rendus à la Force multinationale mixte (FMM). Malgré cette dynamique positive, les affrontements n’ont pas cessé pour autant comme dans la localité de Dzamadzaf proche de la frontière avec le Nigeria ou l’on dénombre 2 morts à la suite de l’attaque meurtrière perpétrée par des éléments du groupe armé Boko Haram qui ont ensuite pris la fuite au Nigeria voisin après leur exaction.
Pendant ce temps, un conflit intercommunautaire dans l'extrême nord du pays opposant les habitants de Doré Cissou, appartenant majoritairement à l'ethnie Massa et les habitants de Dama composés principalement par l'ethnie Mousgoum, a causé la mort de deux personnes et d’une quinzaine de blessés dans un affrontement d’une extrême violence.
Au-delà de la question terroriste et des velléités intercommunautaires, on note de grandes difficultés pour l’opposition après l'approbation des législateurs pour repousser les élections législatives et locales jusqu’en 2026. En effet, cette décision aura un impact significatif sur l'élection présidentielle de 2025, car le code électoral du pays dispose qu'un candidat à la présidentielle doit être désigné par un parti politique représenté à l'Assemblée nationale, au Sénat, au Conseil régional ou municipal, ou obtenir la recommandation d'au moins 300 personnalités. Maurice Kamto, principal challenger de Biya en 2018, ne semble pas satisfait de ces conditions, vu que son parti avait boycotté les dernières élections municipales et législatives faute de réformes électorales. Avec cette adversaire de taille en moins, il semblerait que la voie est toute tracée pour le Président nonagénaire.
De plus, un arrêté préfectoral signé par le Préfet du Département du Mfoundi, suscite une vive controverse et soulève des inquiétudes majeures concernant les droits et libertés des citoyens Camerounais. Ce document, portant interdiction de séjour temporaire dans le Département du Mfoundi pour toute personne appelant au soulèvement contre les institutions de la République ou outrageant dangereusement celles-ci, a été perçu par l’opposition camerounaise comme une dérive autoritaire inquiétante. Cette perception serait-elle partagée par le Chef des droits de l’homme de l’ONU en visite au Cameroun qui a particulièrement mis l’accent sur la lutte contre l'impunité dans ce pays et affirme qu’elle est « absolument essentielle » pour renforcer la confiance entre les citoyens et l’Etat.
Source : Sahel weather July & august 2024
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In Cameroon, the Boko Haram terrorist group has been losing ground in recent weeks, with the surrender of almost 300 fighters who have laid down their arms and surrendered to the Mixed Multinational Force (MMF). Despite this positive momentum, clashes have not ceased, as in the locality of Dzamadzaf, close to the border with Nigeria, where 2 people were killed following a deadly attack by elements of the Boko Haram armed group, who then fled to neighboring Nigeria after their exaction.
Meanwhile, an inter-community conflict in the far north of the country between the inhabitants of Doré Cissou, mainly of the Massa ethnic group, and the inhabitants of Dama, mainly of the Mousgoum ethnic group, resulted in the death of two people and the wounding of some fifteen others in an extremely violent confrontation.
Beyond the terrorist issue and inter-community tensions, the opposition is facing major difficulties after legislators approved the postponement of legislative and local elections until 2026. Indeed, this decision will have a significant impact on the 2025 presidential election, as the country's electoral code stipulates that a presidential candidate must be nominated by a political party represented in the National Assembly, Senate, Regional or Municipal Council, or obtain the recommendation of at least 300 personalities. Maurice Kamto, Biya's main challenger in 2018, does not seem to be satisfied with these conditions, given that his party boycotted the last municipal and legislative elections for lack of electoral reforms. With this major adversary out of the way, it would seem that the way is clear for the nonagenarian President.
In addition, a prefectoral decree signed by the Prefect of the Mfoundi Department has sparked considerable controversy and raised major concerns about the rights and freedoms of Cameroonian citizens. The document, which prohibits temporary residence in the Mfoundi department for anyone calling for an uprising against the institutions of the Republic or dangerously insulting them, has been perceived by the Cameroonian opposition as a worrying authoritarian drift. This perception is shared by the UN's Chief Human Rights Officer, who is visiting Cameroon and has placed particular emphasis on the fight against impunity in this country, stating that it is "absolutely essential" to strengthen trust between citizens and the State.
Source : Sahel weather July & august 2024
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Togo is at a crossroads between the fight against terrorism and political reform. Security pressure due to the advance of terrorist groups from the Sahel towards coastal countries has exposed the country to jihadist attacks. The north, bordering Benin and Burkina Faso, is paying the price of extremist violence orchestrated by fighters from the Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) and the Groupe de Soutien à l'Islam et aux Musulmans (GSIM). In the face of rising jihadist fury, the Togolese government is taking a resilient stance in the fight against violent extremism by adopting a mixed approach.
To respond to this crisis, it combines a military approach with human security strategies. The latter took shape with the adoption, in 2022, of the emergency program for the Savanes region. The aim of this program is to reduce social inequalities between major cities and border regions, in order to combat the marginalization that leads to extremism. In addition, local authorities have incorporated extremism prevention into their communal development plans, with the aim of integrating "security aspects into development projects to better protect local populations and guarantee sustainable development in a context of heightened vulnerability", according to Lieutenant-Colonel Yanani Tiekabe.
Despite the efforts made in the fight against terrorism in the north of the country, Togo suffered another attack in August; although the Togolese army has relied heavily on anticipation, using human intelligence to thwart the planned attacks by extremist groups. However, sustainable development approaches are relevant in the fight against violent extremism when used as a preventive means to prevent jihadist groups from finding fertile ground for their development within local communities. Jihadist groups often take advantage of tense political contexts, when public opinion is preoccupied with other imperatives, to advance discreetly.
Public opinion in Togo is polarized by the political reforms between a new Constitution, the country's integration into the Commonwealth, the resignation of the government and the appointment of a new transitional government team for the full establishment of the 5th Republic. Faced with these reforms and the uncertainties that accompany them, periods of transition can lead to political unrest. The new Constitution, which marks the end of presidential rule in favor of a parliamentary system, was adopted by parliamentary vote, in a "monocolored" national assembly following the boycott of legislative elections by the Togolese opposition in 2018. Indeed, the boycott of these elections by the main opposition parties seems to have created a gulf between voters and political organizations, which have since struggled to mobilize the popular masses in the face of what they describe as a "constitutional coup d'état" by those in power.
Source : Météo Sahel Juillet & Août 2024
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Le Togo est à la croisée des chemins entre lutte contre le terrorisme et réformes politiques. La pression sécuritaire due à l’avancée des groupes terroristes du Sahel vers les pays côtiers a exposé le pays aux attaques djihadistes. Le nord, frontalier au Bénin et au Burkina Faso, paye le tribut de la violence extrémiste orchestrée par les combattants de l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS) et ceux du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM). Face à la montée de la furie djihadiste, le gouvernement togolais se veut résilient dans la lutte contre l’extrémisme violent en adoptant une approche mixte.
Ainsi, pour répondre à cette crise, il allie l’approche militaire avec les stratégies de sécurité humaine. Cette dernière s’est matérialisée par l’adoption, en 2022, du programme d’urgence pour la région des Savanes. Celui-ci vise à réduire les inégalités sociales entre les grandes villes et les régions frontalières dans le but de lutter contre la marginalisation qui mène vers l’extrémisme. En plus, les autorités locales ont intégré dans leurs plans de développement communaux, la prévention de l’extrémisme qui vise à intégrer « les aspects sécuritaires dans les projets de développement pour mieux protéger les populations locales et garantir un développement durable dans un contexte de vulnérabilité accrue », selon le lieutenant-colonel Yanani Tiekabe.
Malgré les efforts déployés dans la lutte contre le terrorisme dans le nord du pays, le Togo a subi une nouvelle attaque au courant du mois d’août ; bien que l’armée togolaise ait beaucoup misé sur l’anticipation en utilisant du renseignement humain pour déjouer les projets d’attentats des groupes extrémistes. Cependant, les approches de développement durable sont pertinentes dans la lutte contre l’extrémisme violent dès lors qu’elles sont utilisées comme moyens préventifs, afin que les groupes djihadistes ne trouvent, au sein des communautés locales, un terreau fertile pour leur développement. Les groupes djihadistes profitent souvent des contextes politiques tendus où les opinions publiques sont préoccupées par d’autres impératifs pour avancer discrètement.
Les opinions publiques au Togo sont polarisées avec les réformes politiques entre une nouvelle Constitution, l’intégration du pays au Commonwealth, la démission du gouvernement et la nomination d’une nouvelle équipe gouvernementale de transition pour l’instauration complète de la 5ème République. Face à ces réformes et les incertitudes qui l’accompagnent, les périodes de transition peuvent conduire à des troubles politiques. La nouvelle Constitution, qui marque la fin du régime présidentiel vers un régime parlementaire, a été adoptée par voie parlementaire, dans une assemblée nationale « monocolore » à la suite du boycott des élections législatives par l’opposition togolaise en 2018. D’ailleurs, le boycott de ces élections par les principaux partis d’opposition, semble créer un fossé entre les électeurs et les organisations politiques qui peinent depuis lors à mobiliser les masses populaires face à ce qu’elle qualifie « de coup d’État constitutionnel » de la part du pouvoir.