Source : Météo Sahel juin 2024

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Un événement rare est survenu au Cameroun dans la nuit du 15 au 16 juin à la présidence de la République. Le bureau du directeur de cabinet civil a fait l’objet d’un cambriolage et a fait l’objet de beaucoup de rumeurs. D’après une source proche du palais, “(...)rien d’important n’a été pris” à part quelques dégâts matériels et des documents disparus. Pendant ce temps, au Nord du pays, les exactions armées continuent de fort belle manière. Sept morts et des blessés ont été enregistrés à la suite d’une attaque terroriste survenue à Tourou (Extrême-Nord) par des hommes armés soupçonnés d'être membres de Boko Haram. A côté de ces attaques, des enlèvements tous azimuts et des tueries sont perpétrés, principalement, dans la zone frontalière avec le Nigéria.

Face à cette situation qui perdure, le journaliste et directeur de publication de “Week-Infos” a interpellé le premier ministre du Royaume de Norvège à propos des “actes de tueries” perpétrés dans les régions anglophones. D’après lui, ces actes odieux sont l’oeuvre d’un compatriote résident en Norvège et fondateur du Mouvement armé Amazonian : “Ces actes de cruauté sont commandités, encouragés et financés par un ressortissant Camerounais résident dans votre pays.” En parallèle, un prêtre engagé avait lancé en janvier un mouvement politique dénommé “Servir” pour appeler les chrétiens à se mobiliser et préparer les prochaines joutes électorales de 2025. Il dénonce la mal gouvernance qui sévit dans le pays depuis plusieurs années : “(...) on constate que le Cameroun est plongé dans la mauvaise gouvernance, dans l'incivisme, dans l'injustice sociale. Et il est question d'interpeller les chrétiens en créant cette plateforme pour les mobiliser et les mettre face à leurs responsabilités, surtout par rapport aux échéances de 2025…”.

Âgé de plus de 90 ans et après plus de 40 ans au pouvoir, Paul Biya laisse encore planer le doute sur sa participation à la prochaine élection présidentielle de 2025. De l’autre côté, l’opposition a du mal à surmonter les démons de la division qui ont été à l’origine de son échec en 2018. Comme par le passé, la question demeure : parviendra-t-elle, cette fois-ci, à vaincre le mohican politique Biya ?

 

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The crisis between Niger and Benin continues to escalate. The cause: the dispute over the reopening of their common border, the outcome of which is far from clear. In particular, the arrest of Nigerien officials at the port of Sèmè-Kpodji (Benin) has aggravated the situation. Five Nigerian nationals were arrested at the Beninese port after "entering the site without declaring their identity", according to the Special Prosecutor of the Beninese Court for the Repression of Economic Offences and Terrorism.

In the background, the strained relations between the two countries since the putsch that deposed the elected ex-president Mohamed Bazoum in July 2023. And now there's the tug-of-war over the border, with the loading of Nigerian oil at Sèmè Kpodji via the pipeline managed by the Chinese company Wapco. In the end, three of the five nationals arrested were remanded in custody and given an 18-month suspended prison sentence. On their return home, they were awarded the "Medal of Sovereignty Sarauniya Mangou" by General Tiani, for "highly patriotic acts [which] deserve the gratitude of the people of Niger." 

With this in mind, former presidents Nicéphore Soglo and Boni Yayi visited Niger on June 24. The aim was to initiate mediation on the crisis. No official resolution has yet emerged from their mission. However, Beninese sources emphasize that General Tiani is "ready to work towards a consensual solution". The two Beninese mediators are also due to meet the President on July 1.

In addition, the security situation in the north of the country, now faced with the threat of terrorism, continues to evolve towards uncertainty. On June 4, seven soldiers were shot dead by unidentified gunmen in the Pendjari National Park. The park, located on the border with Burkina Faso, is the epicenter of jihadist incursions. In this connection, the Beninese army will soon be taking delivery of French Delair drones. This deployment is part of Operation Mirador, designed to counter the terrorist threat, mainly from Niger and Burkina Faso.

Source : Météo Sahel juin 2024

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La crise continue de s’aggraver entre le Niger et le Bénin. Pour cause : la brouille au sujet de la réouverture de leur frontière commune dont l’issue peine à se dessiner. Particulièrement, l’arrestation de fonctionnaires nigériens au port de Sèmè-Kpodji (Bénin) est venue envenimer la situation. En effet, cinq ressortissants nigériens ont été arrêtés au port béninois après « s’être introduits sur le site sans décliner leur identité », selon le procureur spécial auprès de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme du Bénin.

En filigrane, les relations tendues entre les deux pays depuis le putsch ayant déchu l’ex-président élu Mohamed Bazoum, en juillet 2023. Puis maintenant, le bras de fer au sujet de la frontière avec le chargement du pétrole nigérien à Sèmè Kpodji via l’oléoduc géré par la société chinoise Wapco. Finalement, trois des cinq ressortissants arrêtés ont été placés sous mandat de dépôt, puis condamnés à dix-huit mois de prison avec sursis. De retour au pays, ils ont été décorés de la « Médaille de la Souveraineté Sarauniya Mangou », par le général Tiani, pour « actes hautement patriotiques [qui] méritent la reconnaissance du peuple nigérien. »

C’est dans cette optique que les anciens présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi se sont rendus au Niger le 24 juin dernier. Objectif est d’amorcer une médiation à propos de la crise. Aucune résolution officielle n’a filtré après la fin de leur mission. Mais des sources béninoises soulignent que le général Tiani est « disponible à aller à une solution consensuelle ». Les deux médiateurs béninois doivent, par ailleurs, rencontrer le président le 1er juillet prochain.

En outre, la situation sécuritaire dans le nord du pays, désormais confrontée à la menace terroriste, continue d’évoluer vers l’incertitude. Sept soldats ont perdu la vie, le 4 juin, abattus par des hommes armés non identifiés dans le parc national de la Pendjari. Ce parc, se situant à la région frontalière avec le Burkina Faso, est l’épicentre des incursions djihadistes. A ce propos, l’armée béninoise va bientôt réceptionner des drones français Delair. Un déploiement qui s’inscrit dans le cadre de l’opération « Mirador », destinée à contrer la menace terroriste, principalement en provenance du Niger et du Burkina Faso.

 

Source : Météo Sahel juin 2024

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Au courant de ce mois de juin, l’actualité au Burkina Faso est marquée par la recrudescence des attaques terroristes. Après l’attaque de Mansila (nord-est) le 11 juin ayant occasionné une centaine de morts côté soldats burkinabè et plusieurs otages, des soldats maliens et mercenaires russes ont débarqué à Ouagadougou pour apporter leur soutien militaire. Ils sont composés de 80 à 120 hommes venus appuyer leurs “frères d’armes” à lutter contre le terrorisme massif dans le pays. Néanmoins, cette situation n’a pas manqué de créer de la polémique au sein même de l’armée. A en croire certaines sources, il existe des mouvements au sein des casernes pour s’insurger contre les ordres du chef de la junte. Quelques jours plus-tard, les forces armées ont neutralisé plus de 150 terroristes entre le 25 et le 26 juin avec l’opération Yamba en réponse aux assaillants qui semaient la terreur dans cette zone.

Cette recrudescence des attaques terroristes vient rejoindre une série d’incidents sécuritaires graves. En effet, des échanges de tirs ont été entendus à l’intérieur du palais le 17 mai passé et le 12 juin, un tir de roquette a occasionné deux blessés et une exfiltration du colonel Traoré et ceci sans qu’il ne se prononce. Avec ce climat d’insécurité grandissante, le silence assourdissant du colonel Traoré a fait couler beaucoup d’encre à Ouagadougou.

Par ailleurs, le président Ibrahim Traoré a reçu, dans le cadre d'une visite d'amitié, son homologue malien qui en a profité pour aborder la question du terrorisme au Sahel et a dénoncé dans la foulée ce qu’il appelle les « partenaires de façade » et saluer les partenaires qu’il a qualifiés de « sincères ». En effet, cette rencontre historique et symbolique entre les deux leaders de l’AES est la première au pays des hommes intègres depuis 2021. Ces 2 pôles du souverainisme s’éloignent de plus en plus de la France, leur partenaire historique au profit de la Russie.

De plus, la durée de la transition a été prorogée de 60 mois depuis mai passé, suite aux assises nationales en présence des forces vives de la Nation, lesquelles ont abouti à l’instauration d’une nouvelle charte. Ce qui permet au Capitaine Traoré de rester encore au pouvoir. Cependant, des enlèvements répétitifs sont constatés depuis quelques temps, avec comme cibles des acteurs de la société civile, des membres de l’opposition ou certains militaires. A titre illustratif, l’enlèvement du journaliste d’investigation Serge Oulon à son domicile avec son ordinateur et téléphone, le 24 juin passé a suscité beaucoup d’inquiétudes. D’ailleurs, le Conseil supérieur de la communication a procédé à la suspension de son journal pour une durée d’un mois. 

Dans la même dynamique de réduction de l’espace médiatique et civique, la chaîne d’informations TV5Monde a été suspendue pour une durée de 6 mois sur l’ensemble du territoire. Le Conseil supérieur de la communication dit avoir : “(...) relevé des insinuations malveillantes, des propos tendancieux frisant la désinformation et des affirmations de nature à minimiser les efforts consentis par les autorités de la transition, des forces de défense et de sécurité et des populations dans l’élan de reconquête du territoire national”. Est-ce une tentative de musellement de la presse surtout celle qui essaie de mettre en lumière les manquements de la junte sur certains aspects d'intérêt national.  Pour répondre aux “détracteurs de de la Transition” le premier ministre a tenu des propos menaçants : “Aucune force ne nous arrêtera”. En parallèle, en réponse au sit-in pacifique de la Coordination Nationale des Associations de la Veille Citoyenne du Burkina Faso le 25 juin dernier, le ministre des Affaires étrangères du Sénégal a tenu à apporter quelques précisions : “Contrairement à des rumeurs qui circulent, ni le personnel diplomatique, ni les locaux de l'Ambassade n'ont fait l'objet d'une quelconque menace de même que les citoyens sénégalais résidant au Burkina Faso, qui continuent de vaquer à leurs occupations”. Pour rappel, ces manifestants “pro junte” soupçonnaient une certaine ingérence de Dakar dans les affaires intérieures alors qu’il s’agissait d’initiatives d’ONGs et d’initiatives sans rapport avec l’État sénégalais.

Source : Sahel weather

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The month of June has seen an upsurge in terrorist attacks in Burkina Faso. Following the Mansila attack in the north-east of the country on June 11, which killed around 100 Burkinabè soldiers and took several hostages, Malian soldiers and Russian mercenaries arrived in Ouagadougou to provide military support. Between 80 and 120 men came to support their "brothers in arms" in the fight against the country's massive terrorism. Nevertheless, this situation has not failed to create controversy within the army itself. According to certain sources, there are movements within the barracks to protest against the orders of the head of the junta. A few days later, the armed forces neutralized more than 150 terrorists between June 25 and 26 with Operation Yamba, in response to the assailants who had been spreading terror in the area.

This upsurge in terrorist attacks comes on the heels of a series of serious security incidents. Indeed, exchanges of fire were heard inside the palace on May 17, and on June 12, a rocket attack resulted in two wounded and the exfiltration of Colonel Traoré, without him making a statement. In this climate of growing insecurity, Colonel Traoré's deafening silence has caused much ink to flow in Ouagadougou.

President Ibrahim Traoré also paid a friendly visit to his Malian counterpart, who took the opportunity to address the issue of terrorism in the Sahel, denouncing what he called "façade partners" and saluting what he described as "sincere" partners. Indeed, this historic and symbolic meeting between the two leaders of the AES is the first in the land of men of integrity since 2021. These 2 poles of sovereignty are increasingly distancing themselves from France, their historic partner, in favor of Russia.

What's more, the transition period has been extended by 60 months since last May, following the national conference attended by the nation's driving forces, which resulted in the introduction of a new charter. This allows Captain Traoré to remain in power. However, for some time now, there have been repeated kidnappings, targeting civil society players, members of the opposition and certain members of the military. For example, the kidnapping of investigative journalist Serge Oulon from his home, along with his computer and telephone, on June 24, caused considerable concern. The Conseil supérieur de la communication suspended his newspaper for a month.

In the same drive to reduce media and civic space, the TV5Monde news channel has been suspended nationwide for 6 months. The Conseil supérieur de la communication said it had: "(...) noted malicious insinuations, tendentious comments bordering on disinformation and assertions likely to minimize the efforts made by the transitional authorities, the defense and security forces and the population in the drive to regain national territory". Is this an attempt to muzzle the press, especially those trying to shed light on the junta's failings in certain areas of national interest?  In response to the "detractors of the Transition", the Prime Minister made some threatening remarks: "No force will stop us". Meanwhile, in response to the peaceful sit-inby Burkina Faso's Coordination Nationale des Associations de la Veille Citoyenne on June 25, Senegal's Minister of Foreign Affairs issued the following clarification: "Contrary to rumors circulating, neither diplomatic staff nor the Embassy premises have been threatened in any way, nor have Senegalese citizens residing in Burkina Faso, who continue to go about their business. As a reminder, these "pro-junta" demonstrators suspected Dakar of interfering in the country's internal affairs, even though these were NGO initiatives and had nothing to do with the Senegalese state.

Source : Météo Sahel juin 2024

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C’est la sixième fois en deux ans que le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, effectue une tournée diplomatique africaine. Cette fois-ci, après la Guinée, le Congo-Brazzaville et le Burkina Faso, il a fini sa tournée  par le Tchad. Après s’être entretenu avec le président tchadien Mahamat Idriss Déby, il s’est rendu au ministère des Affaires étrangères pour une réunion avec son homologue tchadien. Au menu des échanges, le « renouvellement de l'accord militaire en vigueur depuis 2013 pour le faire correspondre aux objectifs du Tchad » et la volonté d’ « augmenter la coopération en matière économique et commerciale » entre les deux pays, renseigne Lavrov. « Nous avons demandé au Tchad de dresser une liste des domaines où il voudrait voir la participation des opérateurs économiques russes », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse, au sortir de l’entretien. Cette visite au Tchad – grand et dernier allié militaire de la France - s'inscrit manifestement dans le plan de Moscou, visant à renforcer la présence russe, dans les régions africaines, historiquement sous influence française. Par ailleurs, une manifestation – prévue le 10 juin- contre la présence des troupes françaises a été interdite par les autorités tchadiennes, arguant des « risques de trouble à l’ordre public. »

Quelques jours plus tard, une explosion dans un dépôt de munitions à N'Djamena a causé la mort de neuf personnes et blessé 46 autres, dans la nuit du mardi 18 juin au mercredi 19 juin. Un incident qui a ravivé les préoccupations concernant la sécurité des dépôts de munitions en milieu urbain et a suscité des débats sur la gestion des stocks militaires dans les zones urbaines.

Un mois après la présidentielle du 6 mai, la branche tchadienne de l’ONG « Tournons la page », a publié un rapport accablant sur le déroulé du processus électoral. Le document dénonce des violations politiques et des irrégularités graves, telles que la mort de plusieurs personnes, l'exclusion de candidats et des doutes sur la transparence du processus électoral. Émettant des réserves sur la crédibilité du scrutin, l’ONG demande par la même occasion, la publication des résultats par bureau de vote pour une vérification indépendante.

Lors d’une visite d'État au Tchad, le président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a été honoré par les autorités tchadiennes. Décoré de la Grand-Croix de l'Ordre national du Tchad, cette médaille récompense son rôle de facilitateur dans la résolution pacifique des crises politiques régionales. Pour rappel, Tshisekedi avait été désigné facilitateur au lendemain de la répression sanglante des manifestations du 20 octobre 2022, et a, de même, œuvré pour le retour au pays, à la faveur d’un accord d’amnistie, de l’opposant d’alors ex-premier ministre Succès Masra.